Ìíîãî ìîë÷èò â ìîåé ïàìÿòè íåæíîãî… Äåòñòâî îòêëèêíåòñÿ ãîëîñîì Áðåæíåâà… Ìèã… ìîë÷àëèâûé, òû ìîé, èñòóêàíèùå… Ïðîâîçãëàñèò,- äàðàõèå òàâàðèùùè… Ñòàíåò ñåêóíäîé, ìèíóòîþ, ãîäîì ëè… Ãðîõíåò êóðàíòàìè, âûñòóïèò ïîòîì è… ×åðåç ñàëþòû… Óðà òðîåêðàòíîå… ß ïîêà÷óñÿ äîðîãîé îáðàòíîþ. Ìÿ÷èêîì, ëåíòî÷êîé, êîòèêîì, ï¸ñèêîì… Êàëåéäîñêîïîì çàêðÓæèò êîë¸ñèêî,

AntiAmerica

AntiAmerica T. K. Falco Alanna Blake est une ado fugueuse qui ?gale en intelligence un groupe de hackers extr?mistes dans AntiAmerica. Disponible en ebook, audiobook et format papier.  AntiAmerica se dresse au coeur du plus grand soul?vement anarchiste des Etats-Unis depuis cent ans. Lorsque le groupe d'hacktivistes AntiAmerica pirate la plus grosse banque de la nation, l'industrie financi?re se retrouve chancelante, au bord de l'implosion. L'ado fugueuse pirate Alanna Blake est recrut?e de force par le gouvernement afin de traquer l'unique lien pouvant mener ? AntiAmerica, son ex petit-ami port? disparu, Javier. Elle s'appuie sur chaque ?tincelle de ses ressources mentales en mati?re d'ing?nierie sociale pour y voir clair dans une conspiration tiss?e de mensonges et de tromperie mettant ? la fois en p?ril la vie de ceux qui lui sont les plus proches et les secrets d'un pass? qu'elle aurait voulu enterr? ? jamais. ANTIAMERICA Table des mati?res 1. Ing?nierie sociale (#u4ae0ce0f-a39a-5806-b64c-4bddc24cabcd) 2. Hame?onnage (#u58994620-8c53-58a1-907d-4ee266b4a47d) 3. Drogues (#ufaea8535-5a6e-5b9d-9399-384a98f2b6b5) 4. Usurpation (#uf183acc2-8691-5351-8abf-c4144d34e2e8) 5. Smishing (hame?onnage par SMS) (#u5f9411b9-25c5-553a-b0e1-15c7d99574a7) 6. Langage corporel (#ud639f0f2-5a8c-5174-b5e0-36f39ef97ea7) 7. Sexe (#uff80ee7c-9fe1-51e7-8e19-2644c8562af5) 8. Surf des ?paules (#u2b194e31-0adc-5865-9242-ae646ff5dc91) 9. Canular informatique (#u82c95940-4763-5ce9-885a-d684bc0067e4) 10. App?tage (#uec921634-a45e-5a81-9b5a-e059f86f9de4) 11. Pretexting (#u8ffa1ca2-3552-5557-9235-108b3627461e) 12. Doxxing (#u570e8d31-dcc1-5366-bdb5-d3fc71428f34) 13. Jargon technique (#u1d975b2c-3769-51dd-91e8-2329d2a1cb78) 14. Plong?e en ordures (#u0e9eda88-2253-5767-ac59-5fa2317c280e) 15. Le vishing (#u21dab27a-c2ab-5a68-8233-0d7cf93eeb97) 16. ?change de bons proc?d?s (#u0eebb282-8266-5aa3-8a21-dbaaf422d20e) 17. Usurpation d’identit? (#uffe52ae5-d557-5fd3-a348-6f3efe70ccb6) 18. Ing?nierie sociale invers?e (#udfce3be4-6ed3-5fe1-818b-a388ab55cd1b) 19. Vol de diversion (#uae48614c-74c0-5ec5-b868-7f3988eff95f) 20. Talonnage (#u8e341d57-97c6-5c58-8100-8d122790239f) 21. Whaling (#ub60352da-6f77-5977-8d14-72ed0883ec28) 22. ?pilogue (#u66847914-a491-5ad6-817c-d613e6a5035f) Copyright ©2018 Traduit de l’Am?ricain par Bella Nazaire, 2020 R?alis? avec Vellum (http://tryvellum.com/created) 1 Ing?nierie sociale Alanna n'aimait pas tromper son meilleur ami. M?me si elle n'arrivait pas ? se d?barrasser de la sensation qu'il lui cachait des choses. Elle l'observa en secret depuis le si?ge passager. Il ne desserra pas les dents alors qu'il conduisait sa Kia Soul dans les rues de US1 d?tremp?es par la pluie. Sous les locks ?paisses drap?es autour de ses ?paules, son tatouage d'un id?ogramme Chinois ?tait visible ? travers son d?bardeur vert. Un clin d’?il ? un de ses grands-parents paternels qui ?tait Chinois. Lorsqu'ils all?rent manger un morceau au Pollo Tropical ? la rue Bird, elle demanda pourquoi nul n'avait vu ni entendu parler de Javier au cours de la semaine ?coul?e. Tous deux ?taient proches depuis l'enfance. Si quelqu'un devait savoir pour quel motif il avait disparu, c'?tait bien Brayden. Mais il pr?tendait le contraire et passa le reste du repas ? m?cher des bouch?es pleines de son sandwich au poulet dans un silence solennel. Il n'?tait pas moiti? aussi bon menteur qu'elle. Alors qu'elle le pers?cutait pour qu'il fasse un arr?t ? l'appartement de Javier, il accepta son pr?texte sans poser de questions : Elle s'inqui?tait de savoir si Javier allait bien. Elle s'?tait bien gard?e de lui r?v?ler ses v?ritables motifs pour faire ce d?tour. Si Brayden gardait la v?rit? pour lui, elle en ferait de M?me. Alors qu'ils tournaient dans Brickell Avenue, elle r?sista ? la tentation de v?rifier son iPhone pour la centi?me fois. Apr?s le message texte de Javier re?u la veille, elle avait ? peine r?ussi ? trouver le sommeil de toute la nuit. Brayden se gara en face de la grande tour. Alors qu'il prenait son t?l?phone jetable afin d'appeler Javier, elle regarda en direction de la froide fa?ade de verre de l'immeuble. — Messagerie, dit-il avec son fort accent Jama?cain. — Tu vas m'?couter, maintenant ? Il y a un truc qui cloche. J'en suis certaine. — Tu exag?res tout, dit-il le t?l?phone encore ? l'oreille. — Je suis ?tonn? que pendant toute la p?riode o? tu sortais avec tu ne l'ai jamais pi?g?, comme tu fais avec tout le monde. Cela nous aurait ?pargn? le trajet. Elle jeta ? Brayden un regard mauvais. Il lui disait plus de m?chancet?s que n'importe qui d'autre concernant les arnaques qu'elle perp?trait. Ce n'?tait pas tant qu'il puisse parler. Selon Javier, ses potes hacktivistes et lui avaient pirat? le site des Imp?ts une fois. Il se d?finissait comme un hackeur gris. Le terme avait peu de sens selon elle. Son monde ? elle ?tait noir ou blanc, sans rien entre les deux. Ils ?taient tous deux des criminels. Raconter des salades sur la vie pour embellir le pass? n'allait pas l'effacer. Pour aucun d'eux. Apr?s avoir laiss? un message indiquant qu'ils ?taient ? l'ext?rieur, il passa le bras devant son ventre pour ouvrir sa porti?re. — Je vais me garer dans la prochaine rue. Ne tarde pas trop. La seule raison pour laquelle elle l'avait fait venir ici ?tait pour ne pas avoir ? monter ? l'appartement seule. — Tu ne montes pas avec moi ? — Pourquoi ? Si il ne r?pond pas c'est qu'il n'est pas l? ou alors qu'il ne souhaite pas ?tre d?rang?. — Monte avec moi. Cela ne prendra que quelques minutes. Ses locks retomb?rent alors qu'il baissa la t?te. — Je dois trouver un stationnement. De plus, je ne vois pas pourquoi tu fais tout ce cirque. Tu le connais. Il est probablement ? fond en mode hackeur en train de chasser le jackpot. Elle se frotta la nuque. Dans des circonstances ordinaires Brayden aurait sans doute fait mouche en supposant que Javier pouvait ?tre occup? avec son piratage ?thique, mais pas l? avec tout ce myst?re autour de son absence. Ses amis ?tudiants n'avaient pas de ses nouvelles depuis des jours. Ils disaient qu'il avait rat? les cours pendant toute la semaine. Il n'?tait pas le genre ? dispara?tre sans pr?venir. Si il avait d? quitter la ville en urgence, il l'aurait dit ? quelqu'un. — T'es M?me pas un peu inquiet ? — Pfff. Le gars ? toujours eu la t?te sur les ?paules. S’il d?valisait les gens comme toi, alors je m'inqui?terai. — Tr?s bien. Attend dans la voiture. — Ne te glisse pas chez quelques petits vieux pour d?rober leur argent et leurs bijoux. Alanna sortit dans la chaleur ?crasante sans m?me relever sa boutade. Son v?hicule orange roula jusqu'au panneau stop. Apr?s l'avoir regard? bifurquer ? droite ? l'intersection, elle continua vers la porte d'entr?e. Elle ne volait pas l'argent des gens. Seulement leurs donn?es personnelles. Leur identit? et leurs dossiers financiers. Les num?ros de Carte de Cr?dit. Les identifiants et mots de passe. Les dossiers m?dicaux. Des bribes d'informations valant pas mal de dollars. Elle avait obtenu les donn?es de la m?me fa?on qu'elle comptait tromper l'agent de s?curit? assis au milieu du hall d'entr?e ; ing?nierie sociale. Piratage de personnes. Une des nombreuses comp?tences apprises de son p?re. Il n'en avait que peu d'utilit? en tant que white hat, alors il ne lui avait appris que les bases. Le reste, elle l'avait appris seule alors qu'elle luttait pour survivre en tant que fugueuse ? Miami. Alors qu'Alanna marchait sur le sol de marbre brillant, l'agent demeura pench? ? son comptoir. Elle se rapprocha par le c?t? de son comptoir circulaire puis lui lan?a un regard. Son regard ?tait fix? ? la vid?o d'une manif anarchiste en streaming sur son smartphone. Elle jeta un ?il ? son iPhone une fois de plus. Aucun nouveau message. Apr?s avoir tap? sur le comptoir du bout des doigts pendant plusieurs secondes, elle s'?claircit la gorge de mani?re sonore. Le jeune homme d'une vingtaine d'ann?es ? la coupe nette la regarda, bouche b?e, depuis son fauteuil de bureau en cuir. Il arrangea le col de son polo blanc en la toisant de la t?te aux pieds. Enfin : un auditoire captiv?. — Je voudrais louer un petit studio. Serait-il possible de parler ? quelqu'un en charge des locations ? — Vous avez un rendez-vous ? — Non. Je regardais d'autres appartements dans le quartier et je me suis dit que je pourrais faire un saut ici pour jeter un ?il. ?a pose un probl?me ? Alors qu'il bafouillait en qu?te d'une r?ponse, elle lui sortit un sourire d?sarmant puis se mit ? battre des cils. Il sourit en retour, pla?a une feuille et un stylo sur le comptoir et lui indiqua o? signer dans la colonne des entr?es. Une fois qu'elle eut sign? "Alanna Blake" en ajoutant l'heure sur la premi?re ligne, l'agent de s?curit? bondit de son fauteuil et marcha d'un pas martial vers l’ascenseur. Apr?s avoir press? son pass magn?tique contre une surface noire au mur, il tapa sur le bouton de mont?e juste en dessous. Il plissa les yeux lorsqu'il la regarda plus attentivement. Ses bras se raidirent. L'aurait-il reconnue ? Elle l'avait remarqu? derri?re son comptoir ? sa derni?re visite. Il n'avait pas sembl? lui pr?ter la moindre attention avec Javier ? ses c?t?s pour l'emmener ? l'?tage. ? l'?poque ils ?taient encore ensemble. Elle le regarda bri?vement dans les yeux avant de se tourner vers les ascenseurs. C'?tait mieux pour elle de ne pas trop r?agir. Beaucoup de gars restaient bouche b?e face ? elle ou pr?taient attention ? son apparence. Elle avait perdu le compte du nombre de fois o? le mot exotique avait ?t? prononc? en sa pr?sence. Une mani?re polie de dire qu'ils ?taient incapables de deviner ses origines ethniques. De toutes les fois o? la question avait ?merg?, nul n'avait jamais devin? qu'elle ?tait Irlando-Malaisienne sans qu'elle ne le d?voile. Il leva les sourcils en reculant vers son bureau. — Le bureau des location est au dernier niveau. Douzi?me ?tage. Vous entrez dans le bureau pr?s de la piscine. Ils auront les r?ponses ? toutes vos questions. Dans l’ascenseur, elle appuya sur les boutons douze et trois ; l'?tage de Javier. Sa petite ruse avait fonctionn?. Niveau de difficult? sur son ?chelle d'ing?nierie sociale ? Deux. Ne n?cessitant pas de grandes comp?tences. Quelques mensonges et un sourire au parfum de flirt. Le sang d'Alanna dansait encore. Elle pr?f?rait de loin manipuler ses cibles par t?l?phone ou par courriel plut?t que face ? face. Apr?s avoir jet? un bref coup d’?il ? son iPhone, elle le reposa dans son sac ? main de cuir noir. Depuis la veille au matin, elle s'?tait accroch?e ? l'espoir que Javier lui r?pondrai. Il n'avait jamais r?pondu ? ses messages vocaux ; ni ? ses SMS ou emails. Le tout, d?clench? par le signal de d?tresse rouge clignotant d'un SMS arriv? sur son iPhone : > Alanna. Je suis dans la merde. Retrouve moi. Aucun d?tail n'avait suivi. Son imagination hyperactive s'?tait emball?e en remplissant les blancs. Elle gardait Brayden dans l'ignorance car le message n'avait ?t? adress? qu'? elle. Sans compter le fait qu'il avait gard? le silence concernant tout ce qui pouvait avoir un rapport de pr?s ou de loin avec Javier depuis que la rupture lui avait ?t? toute envie de partage d'informations. Lorsque les portes de l’ascenseur s'ouvrirent, elle se d?pla?a avec agilit? en direction de son appartement. L'immeuble ?tait con?u pour avoir une apparence ultra moderne; pas accueillante. C'?tait bien plus beau que sa cr?che ? Olympia Heights mais sacr?ment plus d?rangeant au niveau atmosph?re. Avant aujourd'hui, elle n'avait jamais parcouru ce couloir seule. Elle ?tait plus consciente de l'?cho de ses pas rebondissant sur le sol de c?ramique terne. Son ombre balaya les murs aux tons beiges. Avec l'ampoule du plafonnier grill?e, les murs semblaient se rapprocher sans cesse. En atteignant la porte de Javier elle frappa le cadre de m?tal blanc de ses phalanges. Pas de r?ponse. Elle frappa deux fois encore avant de coller son oreille ? la porte. Silence. Elle appuya son front contre la surface froide de la porte. Pendant six semaines, Alanna avait ?t? laiss?e dans le noir concernant la fa?on dont elle aurai fait fuir Javier. Pas un mot sur la raison pour laquelle il avait, apr?s deux ans, mis fin ? leur relation puis coup? tout contact avec elle. Elle ne pouvait pas s'en aller maintenant. Elle serra la poign?e. Verrouill?e. Alors que ses doigts demeuraient serr?s autour du cuivre jaune froid, elle se mit ? sourire. Il y avait un immense avantage quand on avait choisit l'ing?nierie social comme moyen de subsistance, et c'?tait la libert? d'errer o? bon semblait; que ce soit en ligne ou hors-ligne. Les portes ne demeuraient closes que si elle les laissait faire. Elle mis la main dans la poche arri?re de son jean pour y prendre sa pince ? crocheter et sa cl? de torsion. Le temps des r?ponses ?tait venu. Alors qu'elle remettait la capuche gris fonc? sur sa t?te, elle appuya son torse contre la porte. Elle jeta un ?il dans le couloir pendant qu'elle ins?rait le crochet et la cl? de torsion dans la serrure de la porte. Son cul ?tait ? un appel aux services de secours d'un rendez-vous avec le si?ge arri?re d'une voiture du D?partement de Police de Miami. Il y avait des ann?es, elle avait jur? ? son p?re quelque chose. Se laisser arr?ter serait briser cette promesse. Elle n'avait aucune intention de jamais laisser une chose pareille se produire. Elle s'arr?ta pour balayer la frange color?e en rouge de ses yeux. La moindre petite distraction lui mettait la pression. Le tambour dans sa poitrine. Le fourmillement dans son corps de la t?te aux pieds. Penser ? Javier lui gelait le cerveau. Elle se rappelait les paroles de son p?re. Ferme les yeux,respire ? fond. Fais abstraction de ton environnement.Ouvre les paupi?res. D?verrouille cette porte. Elle avait six ans lorsqu'il lui avait donn? le kit de crochetage et les indications pour l'utiliser. Fouiller le trou de la serrure avec le crochet jusqu'? ce que le bout pointu se pose sur la t?te d'une goupille de verrouillage. Pousser le crochet vers le haut avec la cl? de torsion jusqu'? ce que la goupille se mette en place. Recommencer avec les goupilles de verrouillage restantes. Puis faire tourner la poign?e et prononcer les mots magiques S?same, ouvre toi. Elle glissa les outils dans sa poche et se glissa furtivement ? l'int?rieur. L'appartement ?tait dans le noir complet. Les rideaux ?taient tir?s. Alanna demeura debout ? pr?s de l'entr?e, pour donner le temps ? ses yeux de s'habituer. Elle fit glisser la capuche de sa t?te. La climatisation ?tait rest?e ?teinte pendant un certain temps. Elle t?tonna, les mains au mur jusqu'? ce que du bout des doigts elle touche du plastique. Apr?s avoir appuy? sur l'interrupteur pour allumer la lumi?re, elle se pr?cipita vers la lampe ? la lumi?re vacillante pr?s du canap? gris. La cuisine et le salon ?tait dans un chaos total. Tiroirs et placards ouverts, v?tements, papiers et livres ?tal?s sur le parquet. Un mauvais pressentiment s'empara de ses tripes. Javier n'aurait jamais quitt? son appartement dans cet ?tat. Elle serra les poings en tremblant. Elle n'avait pas la moindre id?e lui permettant de savoir ? quel moment ce carnage s'?tait produit. Il y avait quelques jours ou quelques minutes, tout ?tait possible. Sur le sol de la cuisine reposait un marteau au milieu d'autres outils. Elle l'arracha au carreau de linol?um. Ses doigts agripp?rent le manche de caoutchouc alors qu'elle se glissait jusqu'au mur puis le long de sa surface, le dos plaqu?. A l'entr?e de la chambre ? coucher, elle retint sa respiration pour ?viter l'hyperventilation. Elle resta debout l? un moment, les yeux ferm?s avant de passer la t?te ? l'int?rieur, le marteau dress? dans les airs. D'autres possessions de Javier ?taient ?tal?es au sol. Apr?s avoir expir? profond?ment, elle baissa la garde et regarda tout autour d'elle. Quiconque avait p?n?tr? dans l'appartement n'avait eu aucun scrupule ? retourner chaque centim?tre carr? de l'endroit. Elle n'avait aucun d?sir d'apprendre ? ses d?pends ce qu'il en co?tait de se trouver en travers de sa route. Son c?ur tressauta. Le message texte de Javier. Les intrus devaient ?tre ce contre quoi il l'avait mise en garde. Elle ?teignit toutes les lumi?res alors qu'elle scrutait chaque coin de l'appartement. Les placards et la salle de bain avaient ?t? retourn?s. L'?cran d'ordinateur ?tait ? plat contre la table. L'ordinateur portable et la tour de l'ordi de bureau avaient disparu. Pas de sang, pas de cadavres. La vie lui avait appris ? s'attendre ? tout. Elle ?tait heureuse que ses craintes ne soient pas fond?es, pour une fois. Du moins pour le moment. Elle ne pourrait respirer librement que lorsqu'elle serait certaine qu'il ?tait sain et sauf. Javier n'avait donn? aucune indication de probl?me lorsqu'ils avaient parl? pour la derni?re fois il y avait un mois de ?a. Il avait ?t? moins causant que d'habitude, ce qu'elle avait attribu? ? leur rupture de la semaine pr?c?dente. Lorsqu'elle avait r?clam? une explication, il ne lui avait pas donn? de r?ponse directe. Elle l'avait rappel? pour exiger qu'il lui dise en disent les raisons en face. Ses derni?res paroles avant de raccrocher avaient ?t? ; — Il faut qu'on fasse une pause, nous deux. Avait-il cass? avec elle parce que sa vie ?tait en danger ? Elle se cacha le nez dans le creux de ses mains. La situation ?tait tellement surr?aliste. C'?tait elle, la cybercriminelle. Javier ?tait le hacker ?thique. La personne la meilleure qu'elle connaisse. Les ennuis, c'?tait cens? ?tre pour elle, pas pour lui. Un bip de son iPhone la rappela ? la r?alit?. Juste un message texte. Probablement Brayden venant aux nouvelles... Ou peut-?tre ?tait-ce Javier. Elle coin?a le marteau sous son aisselle tout en farfouillant dans son sac pour en rep?cher le t?l?phone. Lorsqu'elle rapprocha l'?cran de ses yeux afin de mieux voir, l'identifiant d'appel ?tait celui du mobile de Javier. Le message disait : > Je dois te dire mon secret, Alanna. Viens me retrouver. Le marteau glissa jusqu'? son coude alors qu'elle frissonnait. Elle avait l'intention de r?pondre en demandant ? Javier ce qui ne tournait pas rond chez lui... aussit?t qu'elle aurait vid? les lieux. Elle remis le t?l?phone dans le sac. Les intrus pouvaient revenir. Mais ?a l'emmerdait de repartir les mains vides. Elle allait faire une derni?re inspection de l'appartement dans l'espoir de trouver un indice li? ? l'endroit ou se trouvait Javier, puis elle s'en irait. Un rapide examen du salon se r?v?la inutile. Alors qu'elle passait en revue le bordel dans la chambre, elle manqua de mettre le pied sur un cadre photo. Alanna ramassa le portrait sur support ovale et le tint ? hauteur de regard. Une photo de famille d'un Javier d?gingand? au sourire absent debout aux c?t?s de ses parents et de sa petite s?ur. Elle passa le bout des doigts sur son visage avant de poser le cadre sur la commode blanche pr?s de son lit. Elle repassa la chambre au peigne fin sans plus de succ?s. Rien dans ce d?sordre ne lui offrait de r?ponse. Elle se croisa les jambes sur place pour mettre fin au tremblement. C'?tait l'heure de tracer. ? pr?sent qu'elle ?tait s?re que la vie de Javier ?tait en danger, elle pouvait tout dire ? Brayden. Peut-?tre alors serait-il enfin pr?t ? faire de m?me. Elle parvint ? se frayer un passage depuis la chambre jusqu'? la porte d'entr?e puis ?teignit les lumi?res avant de quitter l'appartement. Alanna couru dans le couloir vide. l’ascenseur le plus proche se trouvait ? plusieurs m?tre de l? lorsque sa sonnerie aigu? l'arr?ta net. Il en sortit un mec chauve habill? d'un complet sombre et b?tit comme si il ?tait l'attraction d'une ar?ne de lutte pro. D?s l'instant ou il posa les yeux sur elle, la m?choire lui en tomba. Alors qu'il la reluquait, elle r?sista ? l'impulsion lui disant de reculer. Elle inclina la t?te alors qu'elle tentait de para?tre calme et polie. — Bonjour. Il fit un geste de la main droite. — Restez o? vous ?tes. Ne bougez pas. Sa musculature se raidit. Son reflex initial ?tait d’ob?ir ? cette injonction. Mais son instinct le plus fiable pris le dessus. Elle s'enfuit dans la direction oppos?e. — J'ai dit : Ne bougez pas ! hurla-t-il. Alors qu'elle atteignait le panneau rouge de sortie, elle tira sur la porte pour l’ouvrir. Elle s'accrocha ? la rampe alors qu'elle descendait les escaliers ? toute vitesse. La porte au dessus d'elle qui se refermait ?touffa le vacarme de ses pieds et des cris dans le couloir. Le temps que son poursuivant n'arrive dans la cage d'escalier, elle ?tait d?j? en train de descendre la derni?re vol?e de marches. Lorsqu'elle posa le pied au rez-de-chauss?e, elle fon?a par la porte devant elle. Une explosion d'air humide lui ?clata au visage alors qu'elle fon?ait dans le parking. L'entr?e des v?hicules se trouvait de l'autre c?t?. Elle pris la diagonale vers la porte de sortie ? sa droite. Lorsqu'elle tourna la poign?e, elle bougea de quelques centim?tres ? peine. Quelque chose ?tait coinc? contre la porte, de l'ext?rieur. Elle recula de quelques pas avant de foncer, ?paule la premi?re dans la porte. Dehors, une femme avec une Queue-de-cheval blonde portant un chemisier blanc et un pantalon fonc? ?tait en train de reprendre son ?quilibre. La femme la fixa d'un regard furieux comme si elle aussi en avait apr?s elle. Il fallait qu'Alanna agisse vite avant que le chauve ne la rattrape. Queue-de-cheval demeura bouche b?e alors qu'elle ?tendait le bras droit. Elle pouvait lire ce qui se passait dans son esprit. N 'y pense m?me pas. Trop tard. Alanna lui fon?a dessus, la poussant sur l'herbe. Alors qu'elle courrait vers l'all?e ciment?e adjacente, la femme rugit de frustration. Alanna suivit une rang?e de palmiers faisant face ? la marina sur sa gauche jusqu'? la fa?ade avant de l'immeuble. Cette partie de Brickell ?tait compos?e de grands immeubles et de b?ton faisant face ? la baie. Peu de circulation sur la route. Personne sur les trottoirs. Elle ?tait dehors, ? d?couvert. La Kia de Brayden ?tait ? un p?t? de maison de l? o? elle se tenait. Elle bifurqua ? droite au coin de la rue, courant ? toute vitesse le sourire aux l?vres. La mont?e d'adr?naline se faisait sentir. A l'intersection, sa t?te pivota vers la rue perpendiculaire. Une camionnette bleue roulait vite ? quelques p?t?s de maisons de l? . La rue o? s'?tait gar? Brayden, elle l'avait sous le nez. Si elle courrait jusqu'? sa voiture, ils pourraient d?marrer et quitter les lieux dans la minute qui suivait. Mais elle ne pouvait le faire. Ses poursuivants, si sa supposition ?tait correcte, ?tait des flics ou des agents f?d?raux. Hors de question de l’entra?ner dans son bordel. Elle regarda droit devant puis poursuivit sa course dans la m?me direction que pr?c?demment. Lorsqu'Alanna jeta un ?il derri?re elle, elle pu voir le chauve d?passer Queue-de-cheval qui s'?tait relev?e, ? toute vitesse. Il lui fallait une cachette. Dans la rue suivante, il y avait un parking vide et un restaurant ferm? ? sa droite et un grand b?timent ainsi qu'une impasse ? sa gauche. Devant elle, des rues sans cachettes ?videntes. Elle couru vers le parking, esp?rant trouver un endroit o? se mettre ? couvert apr?s le restaurant. Apr?s avoir tourn? au coin de la rue, elle s'arr?ta pour essuyer la sueur de son front. Sur le c?t?, un mur de bois blanc trop haut pour qu'on puisse y grimper. De l'autre c?t?, de grands arbres et un immeuble de bureaux en briques. Elle balan?a son kit de crochetage dans l'arbre le plus proche. C'?tait des pi?ces ? conviction incriminant es en relation avec l'effraction. Une fois que ce souvenir tr?s cher eut disparu dans les feuilles, elle serra les dents puis poursuivit sa fuite. Elle traversa le parking asphalt?. Le claquement des pas se rapprochaient d'elle. Elle avait fait la moiti? du chemin en direction du restaurant lorsqu'elle commen?a ? se sentir essouffl?e. Ses poumons br?lants la forc?rent ? ralentir. Quelques instants plus tard, de puissants bras lui encerclaient la taille et la soulevaient. Son corps fut plaqu? fortement sur le sol du parking. Tout son c?t? droit n'?tait que douleurs vives. Sa joue raclait contre le trottoir alors qu'elle luttait pour trouver de l'air. Son assaillant se remit debout. Elle grima?a en soulevant son ventre du sol ? cause de ses c?tes endolories et ses jambes et coudes ?corch?s. Lorsqu'elle pivota la t?te vers le haut, le chauve fit descendre son genou sur son dos. Elle s'?croula sous l'effet de la force brute. Apr?s ?tre rest?e ?tendue face au sol en grognant audiblement pendant quelques instants, elle tenta une fois de plus de se redresser. Son poids la for?a vers le sol jusqu'? ce qu'elle soit ?tendue ? plat. Des gens criaient, derri?re eux. Tout espoir disparut lorsqu'elle vit Queue-de-cheval et deux autres gars en train de courir dans sa direction. Le monde se refermait sur elle. — L?chez moi, putain ! hurla-t-elle. Une douleur aigu? fusa ? travers son ?paule droite alors qu'on lui plaquait le bras dans le dos. Une bande m?tallique ?trangla son poignet. Son bras gauche subit le m?me sort. Elle lutta jusqu'? ne plus pouvoir supporter les menottes qui creusaient sa chair. Le sang dans sa t?te faisait comme un marteau. Elle ferma les yeux pour faire abstraction de la douleur et des cris de ses ge?liers. D?sol?e, Papa, j'ai failli, une fois de plus. 2 Hame?onnage Les gens te suceront jusqu'? la moelle si tu les laisse faire. Promets moi que tu ne finiras pas dans l'impuissance comme moi, comme une victime. Son p?re tenait une bouteille de Whisky ? la main lorsqu'elle lui avait donn? sa parole ? l'?ge de onze ans. Bourr? ou non, il disait la v?rit?. Lorsqu'elle venait d'arriver ? Miami, elle avait elle m?me pu constater de ses propres yeux combien il avait eut raison. Les pervers faisaient la queue pour tenter d'attirer des fugueuses comme elles vers l'addiction aux drogues dures, les exploitant jusqu'? ce qu'elles soient us?es jusqu'? la corde. Elle s'en tirait mieux que la plupart d'entre elles. ? pr?sent elle avait ?puis? sa chance. Elle ?tait rest?e assise ? ne rien faire dans une salle d'interrogatoire glac?e pendant plus d'une heure. Le chauve lui avait lu ses droits alors qu'il lui ?crasait la colonne vert?brale. Apr?s avoir re?u des instructions de Queue-de-cheval, aid? d'un mec aux cheveux gris, il l'avait pouss?e ? l'arri?re d'une voiture d'agence f?d?rale et l'avait ramen?e ? leur bureau de Miami au centre-ville. Son sac ? main, de l'argent liquide ainsi que sa pi?ce d'identit? furent confisqu?s. Son nom, sa photo, ses empreintes digitales et son ADN furent enregistr?s dans leur base de donn?es. Elle n'?tait officiellement plus une ombre. La derni?re chose dont elle avait besoin, et c'?tait pas pr?s de s'arr?ter l?. Elle grima?a en direction de son reflet dans le miroir sur le mur gris en tapant du pied sur le sol carrel? de noir. Si les agents ?taient en train de l'espionner, il ?tait temps qu'ils saisissent une chose : elle en avait marre d'attendre. Les agents qui l'avaient arr?t?e s'?taient pr?sent?s comme appartenant ? l'UFCC : Unit? F?d?rale contre la Cyber Criminalit?. C'?tait la premi?re fois qu'elle en avait entendu parler. Il existait tant d'unit?s contre la cyber-criminalit?, d'?quipes et de forces sp?ciales qu'elle en avait perdu le compte. ? ce qu'il semblait, ses magouilles d'ing?nierie sociale l'avaient rattrap?e. Les avertissements de Brayden n'avaient pas ?t? exag?r?s. Elle se mit ? prier que l'UFCC ne l'ai pas attrap? lui aussi. Une quinzaine de minutes s'?coul?rent avant qu'un grand gars, la quarantaine, n'entre dans la pi?ce. Une peau tr?s bronz?e, de courts cheveux noirs et un complet gris. Il l?cha un dossier brun, un bloc note jaune et un stylo sur la table en bois qui les s?parait. Son regard tomba sur elle alors qu'il prenait place sur la chaise m?tallique lui faisant face. — Mademoiselle Blake... Mon nom est Ethan Palmer. Je suis agent sp?cial des Services Secrets. Elle demeura immobile, les bras pendant le long de la chaise. Les Services Secrets et l'UFCC. Un peu beaucoup pour une simple entr?e par effraction. Elle se demanda laquelle de ses arnaques les avait mit sur sa piste. Ou depuis combien de temps ils la surveillaient. Quelque soit la preuve qu'ils avaient, elle n'avait aucune intention de r?v?ler quoi que ce soit concernant ses arnaques ou l'effraction. Il garda la main pos?e sur le dossier. — Votre dossier indique que vous avez ?t? d?clar?e disparue en Caroline du Nord peu de temps apr?s votre seizi?me anniversaire. Il n'y a aucune trace d'activit? de votre part depuis. Aimeriez-vous nous raconter ce que vous avez fabriqu? pendant ces deux derni?res ann?es ? Son regard se perdit dans le n?ant, sur le c?t?. Chaque centim?tre de mur ?tait recouvert de cette m?me peinture grise d?primante. Il ramassa le stylo avec un sourire narquois. — Vos deux parents sont apparemment d?c?d?s. Il y a-t-il une personne que vous voudriez que nous contactions ? Un ami ou un membre de votre famille ? — Non. — D?sol? de l'entendre. Cela doit ?tre dur... pour une fille de votre ?ge, vivre seule. La derni?re chose dont elle avait besoin ?tait la piti? de ce mec. — Vous vous y connaissez vachement, en ce qui concerne les filles de mon ?ge ? — En v?rit?, mon a?n?e a ? peine deux ans de moins que vous. Alors que le coin de ses l?vres s'adoucissait en un sourire, elle fit un effort d?lib?r? pour ne pas r?pondre par quelque signe d'?motion que ce soit. Le silence momentan? fut bris? lorsque Queue-de-cheval fit irruption dans la pi?ce portant une veste bleu marine par dessus sa chemise ? manches longues blanche. Elle m?chait un bout de chewing gum et passa pr?s de la table pour aller au fond de la pi?ce. Le gars fit un signe dans sa direction tout en maintenant le contact visuel avec Alanna. — Il me semble que vous avez d?j? rencontr? l'agent sp?cial Sheila McBride, de l'UFCC. Il lan?a un regard furtif ? l'agent que cette derni?re ignora. — D?sol? d'avoir commenc? sans vous. La femme s'appuya contre le mur, maussade, les deux mains dans les poches de sa veste. Elle montrait tous les signes d'une future maniaque du contr?le. Alanna l'avait remarqu? ? la fa?on dont cet Agent Mc Bride avait aboy? ses ordres au moment de son arrestation. Elle connaissait ?galement trop bien le regard per?ant que lui avait lanc? l'agent alors et qu'elle lui lan?ait ? pr?sent. Pendant toute sa vie, elle avait grandi entour?e de gens qui la consid?rait comme une d?linquante. Elle r?pondit avec un large sourire moqueur. L'agent des Services Secrets fit un signe de la main pour attirer son attention. — Alors, voulez-vous nous dire ce que vous faisiez dans cet immeuble d'habitation ? Ou encore la raison pour laquelle vous avez fuit les agents de l'UFCC qui vous ont approch?e ? Il pressa les extr?mit?s de ses doigts les unes contres les autres alors qu'elle appuyait ses ?paules contre le dossier de la chaise. — Pourriez-vous nous expliquer comment vous ?tes arriv?e l? ? Nous avons localis? votre voiture pr?s de votre appartement. Elle serra la m?choire. Si ils ignoraient tout de Brayden, ce ne serait certainement pas elle qui allait leur en parler. L'agent Mc Bride s'avan?a vers la table. Elle avait d?cid?ment toujours mal apr?s la bousculade qui avait eu lieu pr?s de l'appartement de Javier. L'hostilit? ?tait r?ciproque. Alanna n'avait que peu de sympathie envers les gens qui la contrariaient. Encore moins lorsqu'il s'agissait de meufs arrogantes. Elle mit ?a sur le compte des ann?es de col?re contenue d'avoir v?cu avec un mod?le maternel dysfonctionnel. Il y en avait eu assez pour lui durer toute une vie. L'agent McBride se pencha l'air mena?ant. — Devinez ce qui a ?t? retrouv? sur votre ordinateur portable apr?s la r?ception du mandat de perquisition pour votre appartement ? Les donn?es concernant ses attaques de fishing... la plus lucrative de toutes ses arnaques. Elle envoyait des lots d'emails semblant provenir d'Instagram, de Facebook ou de toute autre source g?n?ralement consid?r?e comme fiable. Quelques cibles trop peu m?fiantes les ouvraient, cliquaient sur les liens contenus dans le message avant d'entrer leurs informations personnelles sur les fausses pages web qu'elle cr?ait. Elle baissa le menton avant de r?pliquer ; — Minecraft ? Les yeux bleus de l'agent McBride se pliss?rent. — Des informations identifiables personnellement. Usurpation d'identit?. Resistance ? une arrestation.Entr?e par effraction. Vous ?tes sur le point de faire d'un chanceux procureur g?n?ral un individu tr?s heureux. Le pouls d'Alanna s'emballa. Le gros des donn?es ?tait crypt? sur son serveur priv?. Sauf les emails qu'elle avait envoy? le matin m?me. Elle aurait pu se montrer plus prudente mais elle n'avait pas compt? sur une ambuscade pr?coce des f?d?raux en d?but d'apr?s-midi. Si ils ne bluffaient pas, elle ?tait foutue. Mais elle n'allait pas se trahir en affichant un quelconque signe de panique. Le jeu de l'agent Mc Bride consistait ? lancer des piques ? sa psyche. Alanna avait endur? ce type de proc?d? si souvent que cela ne lui faisait plus grand chose. Elle porta son attention vers l'agent Palmer. Le gars devait avoir la quarantaine. Des rides commen?aient ? ?tre visibles sur son visage. — Je veux un avocat. — Avez-vous un avocat choisi que vous pouvez appeler? Sinon, il vous faudra attendre des heures avant que la court ne vous en assigne un. Elle fron?a l?g?rement les sourcils devant cette petite manoeuvre d'intimidation. — J'attendrais. Vous ne tirerez rien de moi d'ici l?. Il coupa la parole ? l'agent McBride avant qu'elle n'aie le temps de r?torquer : — Tr?s bien. Ne parlez pas. Allez vous d'abord ?couter ce que nous avons ? dire ? — Si ?a vous amuse... Il ouvrit le dossier puis plaqua une feuille de papier sous son nez. — Ce groupe vous est-il familier ? Elle reconnut instantan?ment la capture d'?cran. En haut se trouvait le drapeau anarchiste rouge et noir avec une ?toile en son milieu. Dessous, une image en noir et blanc de Che Guevara ; la m?me qu'on voyait sur les T-shirts. Javier n'?tait pas vraiment enchant? de voir son visage lorsque Brayden ?tait venu parader avec ce site pirat?. Sa famille avait fui Cuba alors tout ce qui concernait le Che de pr?s ou de loin, il n'?tait fan. ? c?t? de l'image, il y avait une citation : "Le temps est venu de rejeter le joug, de forcer la ren?gociation des dettes ?trang?res oppressantes et de forcer les imp?rialistes ? abandonner leurs bases d'agressions." Elle fit rouler sa t?te sur son ?paule gauche. — Oui, j'ai entendu parler d'AntiAmerica. On en parle aux nouvelles chaque putain de jour. Ce n'?tait pas tant un choix de sa part de suivre l'?volution du groupe. Elle avait ?t? expos?e involontairement ? des rappels et commentaires gr?ce ? Brayden ; hacktiviste de longue date et supporter des causes sociales sur le net et source de tirades anticapitalistes. Une fois, il s'?tait emball? sur la fa?on dont "le syst?me ?tait biais? pour que les riches exploitent les masses." nul n'avait pu le faire taire. L'agent Palmer s'en saisit et agita la capture d'?cran alors que son ?quipi?re faisait les cent pas dans le coin. — Ceci ?tait le site de la banque Nexus apr?s la premi?re attaque d'AntiAmerica le 1 Mai; le jour de la f?te du travail; en comm?moration des attaques de 1919 de la terreur rouge, c'?tait il y a un si?cle. Elles avaient ?t? suivies d'attaques ? l'encontre du Dominion et de la Premi?re R?gence. Les trois plus grosses banques du pays ont ?t? pirat?es au cours des deux derniers mois. Les agents se conduisaient comme si leur speech signifiait quelque chose pour elle. — C'est ? cause de ?a que vous ?tes l? ? me parler, tous les deux ? L'agent Palmer hocha la t?te. — L'agent McBride et moi faisons partie d'un groupe de travail inter-agences dont la mission est d'enqu?ter sur eux. — Tant mieux pour vous. — Qu'elle est votre opinion concernant AntiAmerica ? Les oreilles d'Alanna ?taient satur?es du son de l'agent McBride en train de faire claquer son chewing gum dans l'angle de la pi?ce. — Je n'en ai pas. Je n'en ai rien ? cirer. Et la votre ? — Ce ne sont pas des hacktivistes qui luttent pour des causes comme LulzSec ou les NullCrew. Ce sont des anarchistes. Leur but ultime est de mettre ce pays ? genoux. Et plus ils sont suivis, plus ils deviennent dangereux. Depuis que le manifeste avait ?t? publi? en ligne par AntiAmerica apr?s la premi?re attaque, ils avaient rameut? chaque anarchiste non d?clar? qu'ils avaient pu trouver via les tableaux ? messages, les salons de discussion et Twitter. Elle n'avait pas d'id?e concernant le nombre exact. Mais ? chaque fois qu'elle avait allum? la TV, les nouvelles histoires concernant l'?ruption de nouvelles manifs fleurissant dans les villes majeures du monde entier abondaient. — OK, oublions deux secondes le m?lodrame... qu'est-ce que tout cela a ? voir avec moi ? Il se pencha en arri?re avant de se tenir les mains ensemble. — Connaissez-vous un hackeur du nom de Paul Haynes ? Alanna repose la nuque contre le dossier de la chaise. Le fait que les f?d?raux mentionnent le nom de Paul signifiait qu'ils ?taient au courant du fait qu'il ?tait un black hat. Il lui faudrait faire tr?s attention. Sans savoir ce qu'ils avaient comme preuves la reliant ? Paul, elle ne pouvait nier trop ouvertement tout rapport avec lui. Il inclina la t?te. — Vous pouvez r?pondre ? une simple question par oui ou par non. Le connaissez vous ou pas ? Le silence ne ferait que renforcer l'impression de culpabilit? qu'elle leur donnait d?j?. Peut-?tre que si elle r?pondait, il finirait enfin par lui dire o? il voulait en venir. — Je le connais. Mais pas tr?s bien. Nous avons discut? quelques fois. — Combien de temps s'est-il ?coul? depuis la derni?re fois ou vous lui avez parl? ? — Quelques mois. Pourquoi ? C'?tait mieux qu'elle le fasse passer pour une simple connaissance. Elle courrait d?j? assez de risques en l'?tat actuel des choses avec ses propres activit?s criminelles sur le tapis sans en rajouter en tissant des liens avec les siennes ? lui. — Son co-locataire a ?t? retrouv? assassin?. Alanna eut un pincement ? l'estomac et se sentit naus?euse alors qu'elle gigotait sur son si?ge. Les deux agents ?taient en train d'?tudier sa r?action avec int?r?t... Il lui fallait contr?ler ses ?motions. Mais elle ne pouvait s'emp?cher d'?tre d?sol?e pour Paul. Peu importe ce qu'elle pensait de lui, il lui ?tait insupportable d'imaginer la terrible perte que cela avait d? ?tre. — Nous avions l'intention de le faire venir il y a environs deux semaines afin de discuter d'une faille qu'il a cr??e qui a ?t? utilis?e lors de la premi?re attaque d'AntiAmerica. Les agents qui avaient ?t? envoy?s ? son appartement de South Beach on trouv? le cadavre de son colocataire. Il avait ?t? attach?, battu et ?trangl?. Elle se mordilla la l?vre inf?rieure. — Wow. Je n'ai jamais rencontr? son colocataire mais Paul m'a toujours sembl? ?tre un brave type. Vous pensez qu'il l'a tu? ? — Nous l'ignorons. Mais il est ?vident qu'il est un potentiel suspect, ?tant donn? qu'il a disparu ? peu pr?s ? la m?me p?riode o? son colocataire a ?t? assassin?. Paul et Terry ?taient en fait en couple, et non colocataires. Mais les f?d?raux ne l'apprendraient pas par Alanna. M?me si elle ne pr?tendais pas ne pas conna?tre Paul, nul n'appr?ciait que la vie priv?e demeure priv?e plus qu'elle. Elle s'agrippa le ventre sous la table. Il parlait de leur relation comme si il avait trouv? l'amour de son vie. Elle ?tait sceptique quant ? cette fin sur fond de torture et de meurtre. L'agent Palmer s'inclina vers l'avant sur sa chaise. — O? l'avez-vous vu pour la derni?re fois ? — ? Mechlab. L'espace pirate local. Un labo informatique/centre/biblioth?que/atelier. Paul ?tait un des premiers individus qu'elle avait rencontr? lorsqu'elle s'?tait mise officiellement en couple deux ann?es auparavant. Brayden et Javier se connaissaient depuis encore plus longtemps. — Avez-vous des informations qui permettraient de savoir o? le trouver ? — D?sol?e. Je ne l'ai pas vu et n'ai rien entendu ? son propos. L'agent McBride rench?rit. — Et pour ce qui concerne Javier Acosta ? Quand l'avez-vous vu o? quand avez-vous eu de ses nouvelles pour la derni?re fois ? Alanna leva les yeux vers elle, mais elle ?tait prot?g?e par les ombres dans l'angle de la pi?ce. — Javier ? Que vient-il faire dans tout ?a ? Le visage suffisant de l'agent de l’UFCC se rapprocha. — Il a disparu depuis quelques semaines. N'est-ce pas ? N'est-il pas ?galement un ami de Paul Haynes, qui a disparu ? peu pr?s ? la m?me p?riode ? Et merde. Les f?d?raux ?taient apr?s Javier. Ils surveillaient son appartement ? lui, et pas elle. L'agent McBride inclina la t?te jusqu'? ce que leurs yeux soient align?s. — Alanna ? Javier Acosta, que pouvez-vous nous dire sur sa disparition ? — Il ne ferait pas de mal ? une mouche, il n'irait pas frayer avec AntiAmerica. — La vuln?rabilit? exploit?e par AntiAmerica contre la Banque Nexus a ?t? d?couverte par Paul... et Javier. Voudriez-vous nous faire croire que c'est une coincidence ? Les f?d?raux qui surveillent l'appart de Javier, cela signifiait qu'ils le consid?raient comme suspect dans l'affaire des attaques d'AntiAmerica. Garder le silence n'?tait d?sormais plus une option. Elle ?tait oblig?e de dire quelque chose, quant ? son innocence. O? du moins, il lui fallait d?tourner les soup?ons vers d'autres. — Javier est un pirate ?thique. Les soci?t?s le paient pour ?radiquer leurs bugs. Il ne leur vole rien. L'agent McBride trottina jusqu'au rebord de la table. — Il traque les vuln?rabilit?s logicielles et pirate des r?seaux d'entreprise pour de l'argent. ?a me semble terriblement similaire au modus operandi des pirates d'AntiAmerica. — Parlez ? Paul. C'?tait probablement lui... ou peut-?tre l'a-t-il vendu comme une faille, de lui-m?me et c'est Nexus qui aura tard? ? colmater la br?che... Mais Javier n'a pas ?t? m?l? ? cette attaque; L'agent Palmer ins?ra la t?te dans le champs de vision des deux autres. — Quand bien m?me ce serait vrai, nous aimerions l'interroger. Mais il a disparu alors nous vous sommes l?, ? vous demander de remplir les trous dans cette histoire. A-t-il jamais dit quoi que ce soit indiquant une quelconque insatisfaction ? l'encontre d'une institution financi?re, ou une sympathie envers AntiAmerica ? — Non. Javier n'est pas un hacktiviste. Il n"en a rien ? carrer de la politique et il n'a jamais commis un seul crime de toute sa vie. Bien entendu, vous connaissez la diff?rence entre un chapeau blanc et et un black hat, n'est-ce pas ? La masse verte de chewing gum rebondit ? l'int?rieur de la bouche de l'agent McBride. — Si vous le connaissez si bien, alors pourquoi vous a-t-il fallu p?n?trer dans son appartement par effraction ? Alanna d?tacha son regard baladeur du plafond. Les lampes brillantes au dessus d'elle commen?aient ? lui faire voir des t?ches. — Lui et moi, nous sommes sortis ensemble. Il ne d?crochait pas son t?l?phone. Je suis pass?e pr?s de chez lui. J'ai voulu le voir mais il n'y avait pas de r?ponse. Je suis repartie. L'agent de l'UFCC secoua la t?te et ricana : — le fait que vous mentiez nous donne ? croire que vous avez quelque chose ? cacher. Vous voulez bien nous parler de toutes ces donn?es crypt?es sur votre disque-dur ? Quelque chose dans le lot qui vous relie ? AntiAmerica ? Alanna ?touffa un rire. — Vous croyez r?ellement que j'ai quelque chose ? voir avec ces cingl?s ? Vous devez vraiment ?tre au bord du d?sespoir, vous autres. L'agent McBride agrippa la table si fort que ses phalanges commenc?rent ? blanchir. — Votre cin?ma pourrait ?tre plus convainquant, sauf que nous avons d?j? des preuves attestant du fait que vous voliez des donn?es. — Je vais vous r?pondre franchement : je n'irai jamais m'associer avec AntiAmerica ou d'autres groupes de barges malades. Cherchez tant que vous voudrez. Vous ne trouverez aucun lien entre eux et moi. — Votre petit-ami est peut-?tre un membre d'AntiAmerica... et vous ?tes sa complice. Alanna bondit de sa chaise. — Vous ?tes sourde ou quoi ? Nous n'avons rien ? voir avec eux. Si vous ?tiez un tant soit peu dou?e pour ce travail, vous sauriez que je suis en train de vous dire la v?rit?. — Je vais vous dire ce que je sais. l'agent de l'UFCC s'avan?a vers Alanna, lui pointant l'index au visage. — Vous ?tes une voleuse et une menteuse. Si vous n'arr?tez pas de jouer les ignorantes, vous allez finir avec des condamnations criminelles. — Je sais pourquoi vous vous acharnez ainsi. AntiAmerica vous fait passer pour des imb?ciles alors vous ?tes pr?ts ? arr?ter le premier pirate sur lequel vous pourrez mettre la main. L'agent McBride repoussa les m?ches de sa fine chevelure sur le c?t?. — Ne vous flattez pas. Vous ?tes une usurpatrice d'identit?s. Vous croyez qu'on en a quelque chose ? faire du menu fretin comme vous ? — Dans ce cas, pourquoi continuez vous ? inventer des conneries ? mon sujet concernant AntiAmerica ? — Nous voulons que vous nous parliez de Javier Acosta. Qu'est-ce que vous foutiez dans son appartement ? Vous ?tes qui, son ex psychopathe ? Alanna se pr?cipita la t?te la premi?re en direction de l'agent de l'UFCC. — Vous m'avez appel?e comment, l? ? J'en ai marre de vous... Elle avait d?pass? la moiti? de la largeur de la table lorsque l'agent McBride se saisit de son bras avant de la projeter contre le mur. Alors que l'agent m?prisant pla?ait son avant-bras contre le sternum d'Alanna, son souffle chaud effleura sa joue sur le c?t?. L'agent Palmer poussa ses bras entre les deux jusqu'? ce qu'elle fut contrainte de l?cher. Alanna retourna s'asseoir, gardant ce faisant un regard mauvais fix? sur l'agent McBride qui fulminait que son partenaire soit intervenu. L'agent Palmer fit un geste en direction d'Alanna. — Du calme. Vous ne voudriez pas empirer votre situation. Il n'avait pas tort. Un meurtre. Des attaques de banques. Les f?d?raux jetaient des hackers en p?ture aux lions pour beaucoup moins. Cela n'aurait aucune importance qu'il n'y ait aucun lien entre Alanna et AntiAmerica ou Javier ou Paul... ni qu'elle ne poss?de pas les comp?tences en mati?re de s?curit? de r?seau pour ex?cuter les attaques. Ce qui comptait pour les f?d?raux c'?tait que le public demeure satisfait et qu'ils obtiennent des promotions... pas d'arr?ter la bonne personne. Cette agent McBride ?tait en train de la provoquer afin qu'elle fasse quelque chose de stupide. Si elle perdait son calme, il n'en ressortirait rien de bon. L'agent Palmer se rassit, fouilla dans sa poche puis posa bruyamment un sac pastique contenant son iPhone sur la table. — Venons en ? la v?ritable raison pour laquelle nous sommes l?. Vous avez re?u des messages textes de Javier hier et aujourd'hui. Depuis combien de temps ne l'avez vous pas vu ? — Quelques semaines. — Chaque personne qui le conna?t a r?pondu la m?me chose. Il a disparu de la surface de la terre. S?ch? tous ses cours. Personne n'a de nouvelles de lui. — C'est pour ?a que vous surveilliez son appartement ? Il fit la moue en frottant ses l?vres l'une contre l'autre. — Je ne suis pas autoris? ? divulguer cette information. Tout ce que vous avez besoin de savoir est que Javier est une personne sur laquelle nous enqu?tons. — Vous ignorez o? il se trouve, alors c'est forc?ment qu'il doit ?tre en train d'attaquer des banques pour AntiAmerica, pas vrai ? — Tout ce que nous voulons c'est qu'il vienne ici nous parler, afin que nous puissions l'?liminer de la liste des suspects. Si il est aussi innocent que vous le dites, cela ne lui co?tera rien. Sa jambe ?tait en train de trembler sous la table. — Vous voulez que je vous le retrouve. — Voici notre proposition : Nous avons bien assez de preuves contre vous pour votre petite affaire de fishing pour vous envoyer en prison. Heureusement pour vous, il nous faut parler ? Javier. Puisque vous vous ?tes l'unique personne avec laquelle il a communiqu?, vous ?tre notre seule piste. Nous voulons que vous entriez en contact avec lui et que vous nous aidiez ? l'attirer jusqu'ici pour un interrogatoire. — Je suis libre si je vous vends Javier, c'est ?a ? — Nous proposons de ne retenir aucune charge contre vous ? la condition que vous travailliez comme indic confidentiel jusqu'? ce que les clauses de votre accord soient remplies. Vous allez commencer par retrouver la trace physique de Javier et toute information concernant de pr?s ou de loin AntiAmerica. Une informatrice. Elle serait la propri?t? des f?d?raux. Elle devrait passer ses journ?es ? donner des informations sur Javier et toute autre personne jusqu'? ce qu'ils en aient fini avec elle. Elle pouvait dire adieu ? toute cette thune qu'elle se faisait avec ses arnaques. Bien qu'Alanna trouva insupportable leur offre, l'alternative ?tait bien pire. — Les gens vous essoreront si vous les laissez faire. Elle fit durer le silence avant de r?pondre. — Si je vous aide... Qu'arrivera-t-il si Javier demeure introuvable ? Je repars tout de m?me libre ? L'agent Palmer secoua la t?te. — D?sol? mais ce n'est pas comme ?a que ?a marche. Pour recevoir notre aide, il vous faut nous assister dans notre enqu?te, soit en nous menant ? lui, soit en nous donnant des informations qui nous aideront ? le retrouver. L'agent McBride se rapprocha jusqu'? se retrouver presque au dessus d'elle. — J'esp?re que vous allez dire non. ? en juger par les preuves que j'ai vues, une petite voleuse comme vous n’a rien ? faire dehors, en libert?. Son partenaire se leva de son si?ge et approcha depuis l'autre c?t? de la table. — Si vous dites non, vous allez g?cher votre vie. Alors prenez un bon moment et r?fl?chissez attentivement avant de r?pondre. Le sang d'Alanna se mit ? bouillir alors que les deux agents la regardaient de haut. Refuser d'?tre leur rat signifiait qu'elle devrait placer touts ses espoirs entre les mains d'un quelconque juge en esp?rant qu'il la prenne en piti?. Autrement, la prison et un casier judiciaire, ?a la d?truirait. Les black hats devaient constamment surveiller leurs arri?res et se m?fier des balances pour cette raison pr?cise. La plupart des gamins de son ?ge auraient craqu? ? la plus petite implication d'un s?jour en taule. Mais ces deux l? n'imaginaient vraiment pas qu'elle puisse avoir une troisi?me option ? l'esprit; Elle demeurait concentr?e sur ses chaussures de cuir noir afin de maintenir les apparences et de donner l'illusion d'?tre encore en train de peser le pour et le contre. — Tr?s bien. J'accepte. Le visage de l'agent Palmer s'illumina. — Vous avez fait le bon choix. L'agent McBride et moi allons vous laisser pour prendre les mesures n?cessaires. Quelqu'un viendra vous d?briefer sous peu. Elle fit un dernier sourire grima?ant. — J'ai h?te. Apr?s qu'il soit parti de la pi?ce, l'agent McBride s'attarda aupr?s d'elle afin d'avoir le dernier mot. — Il vous a peut-?tre d?douan?e pour cette fois, mais moi non. Si nous parvenons ? vous lier aux piratages d'AntiAmerica, le march? ne tiendra plus et vous irez en prison. Si nous attrapons votre petit-ami sans votre aide, vous allez en prison. L'heure tourne. Alanna s'affala sur sa chaise apr?s que la porte fut referm?e derri?re elle. Si elle avait de la chance, sa collaboration ?loignerait d'elle leur attention. Elle ne pouvait courir le risque que l'agent McBride ou le reste des f?d?raux ne fouille plus avant dans sa vie. Le phising n'?tait pas la seule arnaque qu'elle perp?trait. Si tout partait en sucette, il ?tait imp?ratif qu'ils ignorent l'existence de son atout ma?tre. 3 Drogues Jessica Bright. N?e ? Birmingham en Alabama, le 3 F?vrier 2001. Permis de conduire d?livr? ? l'?ge de seize ans. Casier judiciaire vierge. Aucune enqu?te des f?d?raux ? son sujet. C'?tait une personne plus digne de confiance qu'Alanna Blake, usurpatrice d'identit?s. Elle n'avait de plus, pas la moindre id?e que ses informations personnelles avaient ?t? vol?es ? une soci?t? h?bergeant des dossiers m?dicaux dans le sud de la Floride. Jessica ?tait l'identit? de secours d'Alanna. Dans la paume d'Alanna reposait une carte de plastique au nom de Jessica, avec son propre visage. Un peu plus t?t cet apr?s-midi l?, elle s'?tait pr?sent?e ? la succursale locale de sa banque afin de vider la r?serve qu'elle gardait pour les urgences. Du compartiment secret de sa brosse ? cheveux, ? son appartement, elle avait retir? une cl? correspondant ? un coffre s?curis? ? la banque. La bo?te m?tallique rectangulaire contenait tout ce dont elle aurait besoin pour refaire sa vie. Les cartes d'identit? et bancaires de Jessica, du liquide en plus, un t?l?phone jetable pr?pay?, un ordinateur portable de secours et une cl? USB. Le magot avait ?t? mis de c?t? ? l'origine pour le cas o? les choses tourneraient mal avec les flics ou l'un de ses clients du march? noir. ? pr?sent, c'?tait devenu un moyen de faire passer des messages au nez et ? la barbe des f?d?raux. L'UFCC la gardait ? l’?il. Ils avaient install? des logiciels espions sur son ordinateur portables ainsi que sur son iPhone, y compris des traqueurs GPS. Les emails priv?s, la navigation internet ou les appels depuis son iPhone ?taient ? proscrire. Elle pouvait uniquement communiquer en priv? par le biais du t?l?phone jetable, de l'ordi de secours ou en face ? face. Elle mit le jetable dans sa poche et glissa les cartes d'identit? et de paiement dans son sac ? main. Elle laissa l'ordi dans son sac de sport marron. Avant de conduire jusqu'? ce coin de rue, elle avait charg? sur son ordinateur ce kit logiciel qu'elle avait achet? pour cette r?union secr?te. Le reste de son tr?sor, elle l'enferma dans la bo?te ? gants. Elle quitta la Toyota Corolla noire, des sacs ? la main. Deux rang?es de voitures ?taient arr?t?es au feu rouge. Elle se glissa entre elles pour traverser la rue puis observa les lieux qui l'entouraient. Une nuit ordinaire ? South Beach. La circulation sur Washington Avenue avan?ait de fa?on r?guli?re mais ? allure d'escargot. Aucune foule devant les clubs et boutiques aux n?ons allum?s pour l'instant. Les quelques individus sur les trottoirs s'occupaient de leurs propres affaires. Personne de l'UFCC ne la suivait, pour autant qu'elle sache. L'agent McBride jurait que ses hommes pouvaient ?tre en train de l'?pier ? tout instant. Alanna n'?tait pas certaine que ce soit la v?rit? ni que ce soit encore une de ses tentatives de manipulation mentale. Une chose sur laquelle l'agent de l'UFCC avait ?t? claire c'?tait le manque de confiance qu'elle avait ? son endroit. Ce fait fut rappel? ? Alanna jusqu'au moment ou elle l'avait d?pos?e devant son immeuble. L'unique chose positive ?tait que les f?d?raux avait laiss? son appart en bien meilleur ?tait qu'ils ne l'avaient fait avec celui de Javier. Un b?n?fice de son statut de balance. Qu'elle le veuille ou non, les contenter ?tait ? pr?sent son travail ? temps plein. Elle laissa des messages dans lesquels elle demandait des nouvelles de Javier sur la messagerie vocale de ce dernier, ? ses parents, cousins et amis afin de maintenir l'illusion qu'elle ?tait en train de remplir sa part du contrat. Elle se dirigea vers le panneau de signalisation et tourna au coin de la rue. Elle se mit ? ralentir quand l'enseigne rose vif ?pelant Serendipity en lettres cursives entra dans son champ de vision. C'?tait presque le soir. Nul ne faisait la queue devant le club. Le vigile baraqu? debout devant la porte tapota son d?grad? et arrangea la veste grise de son complet alors qu'elle l'approchait. Alanna retira de son sac ? main le permis de conduire de Jessica. Le malabar lui arracha la carte des mains. Il la leva au niveau de la lumi?re n?on qui clignotait au dessus de la porte d'entr?e. Son regard fit le va et vient entre la photo de la carte et son visage. Il pouvait la d?visager tant qu'il voudrait. Personne n'arrivait jamais ? d?tecter la contrefa?on. Elle en avait fait la demande au bureau des immatriculations en se faisant passer pour la v?ritable Jessica. Les comptes en banque qu'elle avait ouvert au nom de Jessica correspondait au num?ro de s?curit? sociale d'une petite fille de cinq ans. Le num?ro avait ?t? d?rob? aupr?s de la m?me soci?t? d'h?bergement de dossiers m?dicaux. Les agences de cr?dit de v?rifie pas les num?ros. Alanna n'?tait pas en train d'utiliser ces comptes pour voler qui que soit alors ils n'avaient aucune raison d'?tre soup?onneux. En ce qui concernait la petite fille, il faudrait des ann?es avant qu'elle ne commence ? se pr?occuper de son historique bancaire. Le vigile lui rendit le permis puis lui ouvrit la porte. Elle surpris l'expression sto?que de son propre visage dans le miroir sur le mur de l'entr?e. La mont?e d'excitation de la veille s'?tait ?vapor?e. Tout ce qu'il en restait ?tait un ?tat d'engourdissement ?motionnel qui lui donnait l'impression d'?tre isol?e du reste du monde. Le parfait ?tat d'esprit pour tra?ner dans un bar ? hookah. Le salon de d?tente ? l'int?rieur ?tait baign? d'une lumi?re pourpre. Des canap?s de velours rouge et des tables noires ?taient align?s des deux c?t?s du tapis rouge ? l'extr?mit? duquel se trouvait le bar. Le propri?taire avait opt? pour un esprit opulence Europ?enne en lieu et place d'un d?cor plus courant inspir? du Moyen-Orient, ce qui en faisait un lieu populaire aupr?s des riches touristes ?trangers autant qu'aupr?s de la mafia Russe. La pi?ce ?tait vite ? l'exception de deux couples assis avec une hookah argent?e ? la table situ?e ? sa gauche et de Natalya au bar. Moins il y avait de monde, mieux c'?tait. Il y avait moins de risque que l'UFCC ne vienne la surprendre. Elle repla?a le permis de Jessica dans son sac puis en retira deux billets de vingt. Apr?s avoir plac? le sac ? main ? l'int?rieur du sac de sport, elle glissa un regard ? sa paume gauche. La vue du sang s?ch? provoqua un l?ger frisson. Alanna avait creus? la peau de ses ongles pendant la majeure partie de l'apr?s-midi. Elle avait arr?t? un plan afin de pouvoir manipuler son amie la plus proche. Les jours d'engourdissement tels que celui-ci, elle ?tait incapable de r?el remord, alors elle se contentait de la p?nitence auto-inflig?e. Alors qu'elle se dirigeait vers l'extr?mit? gauche du bar, elle laissa retomber les bras le long de son corps. Natalya l'observa tout en posant des verres sur un plateau. Elle avait la trentaine mais semblait suffisamment jeune pour pouvoir se permettre de porter la robe noire d?collet?e qu'elle avait sur elle. La nouvelle coupe boucl?e plus courte lui donnait l'air un peu plus m?r. Apr?s avoir vers? de la glace dans un verre, elle le remplit de Coca ? l'aide d'un pistolet ? soda. Elle ?tait la derni?re personne sur terre qui aurait accept? de lui servir de l'alcool. Non pas qu'Alanna veuille en avaler ne serait-ce qu'une goutte. Natalya posa le verre sur le bar avec un froncement de sourcils. — Tu es vraiment une gamine imprudente, toi. N'as tu pas lu mon message t'informant de ne pas mettre les pieds ici ? — C'est une urgence. Je n'ai nul part d'autre o? aller. L'animation sur le visage de Natalya grandit. — Et si Bogdan vient ici et et te voit ? — T’as dis toi-m?me qu'il ne venait pas ici. — ?a lui arrive encore ? l'occasion. Pareil pour ses potes. Alana prit une gorg?e de sa boisson et s'essuya les l?vres. — Ils ignorent que je suis ici. Tant qu'ils ne me voient pas, je serais en s?curit?. — Je lui ai menti en face lorsqu'il m'a parl? de toi. Tu te rends compte de la situation dans laquelle tu me mets ? Alanna leva les mains. — Je suis d?sol?e. Je te revaudrai ?a. Si tu veux, je peux encore espionner ta petite amie. — Elle n'est plus ma petite amie. — Tant mieux pour toi. Tu ?tais trop bien pour elle. Si elle cherche de nouveau la bagarre avec toi, dis-le moi. Je lui foutrai les flics au cul. — Je n'ai pas besoin de ton aide pour m'en occuper. Tu n'as pas besoin d'un nouveau pr?texte pour aller te mettre dans des ennuis. Alanna montra du doigt le couloir menant ? la salle VIP, situ? ? la gauche du bar. — Je peux l'utiliser sans souci, hein ? Natalya leva les yeux au ciel. — Tu peux l'utiliser jusqu'? neuf heures. — Merci. Mon ami sera l? sous peu. — Pas une minute de plus. Mon patron vient ici vers dix heures. J'aurais des ennuis si il te trouve ici. Il est tr?s stricte. — Stricte ? Tu fais du traffic ? son nez et ? sa barbe ! Natalya posa les deux mains sur le bar. — Il n'en sait rien car je fais gaffe. Tu devrais essayer toi aussi pour voir. T'as ramen? la tune ? Alanna pla?a la main gauche sur le bar. Natalya lui glissa un sac plastique en ?change de la liasse de billets pli?s. Elle empocha l'argent sans se donner la peine de compter. Les drogues r?cr?atives ?taient destin?es aux clients qui venaient la voir pendant qu'elle bossait au bar. Alanna n'?tait plus une cliente r?guli?re mais elles pouvaient toujours compter l'une sur l'autre. Alanna la mettait en contact avec des fournisseurs pas chers sur Phantom Zone, le march? noir virtuel o? elle revendait les donn?es personnelles qu'elle avait vol?es. Natalya la gardait inform?e concernant Bogdan et sa cohorte de la mafia Russe, lui vendait un sac d'herbe ? l'occasion sans augmenter le prix et lui cassait les couilles ? propos de ses mauvais choix de vie insens?s. Alanna n'avait pas l'?nergie pour une dispute cette fois ci. Elle empocha le sachet avant de dire ? l'oreille de Natalya ; — Si Bogdan se montre, pr?viens moi. Je partirais par derri?re. — Je garderais l’?il ouvert. Seulement, ne tra?ne pas. C'est mieux que tu ne sois plus l? quand les gens commenceront ? arriver. Alanna fit un clin d’?il avant d'attraper le verre sur le bar. — Je te revaudrais ?a. Tu me passeras un coup de fil. ? pr?sent que t'es c?libataire, on pourra se mater des trucs ensemble sur Netflix, sur ton canap?. Natalya lui adressa un sourire timide. Elle avait raison de s'inqui?ter. Non seulement parce qu'elle avait menti ? Bogdan et elle ?tait sa concurrente. Il g?rait une entreprise de drogues fa?on coupe-gorge pour ses patrons Russes. Il ?tait Bulgare. Tr?s muscl?. Un sociopathe accroc aux pilules avec un caract?re de merde mille fois pire que celui de la m?re d'Alanna... les hurlements et aboiements en moins. C'?tait un brasier juste sous la surface, dans ses yeux et dans son regard mauvais presque permanent. Il n'?tait pas de ceux aupr?s de qui il ?tait souhaitable de se trouver quand ?a p?tait. C'?tait ? cause de Bogdan qu'Alanna avait montr? la carte d'identit? de Jessica ? la porte. Il ?tait possible qu'il ne se rappelle pas d'elle, comme il ?tait possible qu'il l'assassine ? vue. Il valait mieux opter pour la prudence. Elle ne serait pas venue ici du tout si ce n'?tait parce qu'il lui fallait partir du principe que l'UFCC surveillait chacun de ses gestes. N'importe qui rencontr? chez elle ou ? son domicile aurait attis? la suspicion des f?d?raux.Le Serendipity servait de lieu public o? elle pouvait malgr? tout avoir un peu d'intimit?. L'?clairage fluorescent du plafond du club la guida au del? des toilettes jusqu'? la salle VIP. Une lourde odeur de d?sodorisant envahit ses narines alors qu'elle passait la porte. La salle ?tait ?clair?e par le m?me n?on violet super clich? qu'il y avait ? l'ext?rieur. Un canap? de cuir rouge circulaire avec des coussins de toile occupait la moiti? de la salle. Des fauteuil de cuir assortis et des gu?ridons ?taient align?s contre les deux murs. De fins rideaux ?carlates pendaient aux extr?mit?s du canap? et une table noire tr?nait au centre. Apr?s avoir pos? sa boisson et le paquet de Natalya sur la table centrale, elle se laissa tomber sur le canap?. Du sac plastique, elle retira plusieurs petits sacs. L'approvisionnement en herbe ?tait une autre raison pour laquelle elle avait choisi ce lieu de rendez-vous. L'UFCC ne r?agirait pas si ils la voyait en train d'acheter des mains d'une revendeuse de rue. Elle attrapa le papier ? rouler dans son sac puis le posa sur la table pr?s des sachets avant de passer aux choses s?rieuses. Quelques minutes plus tard, elle fut interrompue par un SMS de Brayden sur son mobile jetable. Il se plaignait d'?tre coinc? dans la circulation et d'?tre retard? et il demandait pourquoi elle avait choisi de le rencontrer ? South Beach. Il n'avait pas la moindre id?e de la gal?re qu'elle devait g?rer pour lui ?viter de tomber aux mains des f?d?s. Ils ?taient en train de traquer une personne qui lui ?tait ch?re. Elle n'allait certainement pas leur servir son meilleur ami en attirant l'attention sur lui. Apr?s avoir termin? de rouler, elle alluma un des joints avec son brique afin de se calmer les nerfs. En g?n?ral, elle ne fumait que lorsqu'elle avait des journ?es super angoissantes. Si son choix d'auto-m?dication chaque fois que sa vie partait en sucette faisait d'elle une addicte, alors tant pis. Il n'y avait pas si longtemps, elle avait ?t? accroc ? des drogues tellement pires. Une autre caract?ristique h?rit?e de son vieux. Dans ses derni?res ann?es, il avait eu tendance ? se livrer un max quand il se trouvait seul avec elle en ?tat d'?bri?t?. La plupart du temps, il racontait les mauvais traitements qu'il subissait aux mains de ses patrons et coll?gues ou la derni?re r?primande de sa m?re ? elle. Mais grav? dans sa t?te, il y avait une confession qui sortait du lot : Tu es ma fille, je t'aime par dessus tout dans le monde entier. Mais parfois, j'aurai voulu que tu ne sois pas n?e. Apr?s avoir pris une profonde inspiration, elle s'?tendit sur le canap?, son appel ? l'aide flottant dans son cerveau. Comme leurs vies eussent ?t? diff?rentes si elle avait pu comprendre sa douleur comme elle la comprenait d?sormais. Elle porta son attention sur les deux joints qu'elle avait mis de c?t? pour Brayden. Avec de la chance, lui aussi, comme son p?re, aurait des confessions pour elle une fois sous influence. S'il ?tait d?cid? ? partager avec elle les infos concernant le lieu o? se trouvait Javier volontairement, il lui aurait d?j? dit. Son herbe favorite devrait lever le moindre doute persistant ? ce sujet. Ce n'?tait pas son premier rod?o, ? devoir extraire des informations d'une personne p?t?e. Le truc c'?tait qu'il fallait tirer sur les bonnes ficelles et non le prendre en mode interrogatoire policier. Lui donner des excuses pour avouer. — J'ai un truc ? te dire. Alanna pivota la t?te vers la voix face au canap?. Brayden se tenait debout devant elle et portait un t-shirt rouge d?lav? et un short kaki. Elle lui fit un grand sourire en d?pit de ses sourcils fronc?s puis lui d?signa la table centrale d'un mouvement de la t?te afin qu'il se serve. — Prends place et d?tends-toi d'abord. Il secoua la t?te avant de se laisser choir ? l'autre bout du canap?. — Tu aimes ? Il hocha la t?te avant de lui relancer le briquet. — C'est le seul objet classe que je t'ai jamais vu trimbaler avec toi. Elle le leva ? la lumi?re avant de le fourrer dans sa poche. — Le reste de mes trucs classes ont soit ?t? perdus, soit ?t? mis au clou. — H?ritage familial ? — Nan. Je l'ai chour?. Il expira avec un nuage de fum?e grise. — Pourquoi ne suis-je pas surpris ? J'ai un message de la part d'AntiAmerica. — AntiAmerica ? — Ils veulent savoir pourquoi tu es entr? dans l'appart de Javier par effraction. Alanna se redressa dans le canap?. — Ils ont entendu ?a o? ? — C'est pour ?a qu'hier les f?d?s t'ont pass? les bracelets, pas vrai ? — Mais j'ai rien dit ? personne. — Ils veulent aussi savoir ce que t'as dit aux f?d?raux. — Attends... Comment ?a se fait que tu causes avec AntiAmerica, toi ? Ses ?paules s'effondr?rent. — Ils m'ont envoy? un message par Javier. Enfin la v?rit?. — Donc tu lui as parl?. — Je voulais te le dire, je le jure. Mais il m'a fait promettre de ne rien dire ? personne. En d'autres circonstances, elle lui aurait gueul? dessus. Pendant des semaines elle s'?tait plainte ? lui de sa rupture. S'il lui avait dit la v?rit? plus t?t, elle n'aurait pas p?n?tr? dans l'appart de Javier ce jour l? et ne se serait jamais fait pincer par l'UFCC. Mais elle ne pouvait pas se laisser emporter par l'optimiste concernant son r?le dans la dissimulation de la v?rit?. Ce serait un peu hypocrite, au regard de la situation. — Il t'a dit ce qui s'est pass? ? Il jeta un regard aux rideaux qui pendaient au dessus de leurs t?tes. — Il n'a rien dit. Tout ce que je sais c'est qu'il faut qu'il se cache pendant un petit moment. — Dis-moi o? il est. — Je ne sais pas. AntiAmerica lui a propos? une cachette apr?s l'avoir avertit que des personnes proches de lui ?taient en danger. — Pourquoi l'aident-ils ? Apr?s avoir exhal? il haussa les ?paules. — Pas la moindre id?e. Je parle d'eux tout le temps. Je n'avais jamais entendu dire qu'il aie quoi que ce soit ? voir avec eux jusqu'? r?cemment. — Les gens de l'UFCC croient qu'il est li? ? AntiAmerica. Sa voix s'?leva tel un couinement. — Tu a parl? avec l'UFCC ? — Ils croyaient aussi que j'?tais connect?e ? AntiAmerica. Il ricana tout en maintenant la main devant sa bouche. — Ah ! Toi.. et AntiAmerica ? Tu leur as pas dit qu'ils ?taient vraiment trop cons ? — C'est ? cause d'AntiAmerica qu'ils surveillaient l'appart de Javier. Les f?d?raux ont pos? des questions sur eux et sur Javier. Il examina le joint entre ses doigts. — Serais-tu en train de me demander si je suis une poucave ? — AntiAmerica dit que t'en es une. — Et toi tu les crois ? Il leva ses bras osseux en l'air. — Ben, on t'a chop?e chez Javier. Et ? pr?sent tu te ballades dehors libre comme un oiseau, en me posant des questions sur lui. — Je ne suis pas une de leurs balances. Je t'ai fais venir ici parce que je manoeuvre dans leurs dos. Les jambes de Brayden tressaut?rent alors qu'il pesait ses paroles. Elle ne l'avait pas encore ralli? ? sa cause. — Je veux parler ? Javier. Les gens de l'UFCC croient que Paul et lui appartiennent ? l'organisation d'AntiAmerica. — Qu'est-ce qui leur fais penser ?a ? — AntiAmerica a utilis? une br?che sur laquelle ils avaient travaill? tous les deux. Lorsque l'UFCC est all? ? l'appart de Paul ils ont trouv? Terry assassin?. Il ?carquilla grand les yeux. — Oh mon Dieu, t'es s?rieuse ? — Paul est un suspect. Tu sais d?j? tous les trucs tordus dans lesquels il est impliqu?. Javier et lui port?s disparus en m?me temps donne l'impression qu'ils bossaient ensemble. Il marmonna. — Peut-?tre que c'est une bonne chose que Javier se soit enfui quand il l'a fait. — Il peut pas se cacher des f?d?s. Tu sais comme il est confiant. Paul pourrait bien ?tre en train de profiter de lui. As-tu parl? ? Paul ? Il secoua la t?te. — Non et oi ? — Paul refuse de r?pondre ? mes appels. Il faut que je parle ? Javier pour conna?tre sa version de l'histoire. — Tu es en train de perdre ton temps. Il ne veux pas parler. Ni ? toi ni ? personne. — Je t'en prie Brayden. Sa voix ?tait en train de se briser.. — Je m'inqui?te pour lui. Il a envoy? un SMS disant que sa vie ?tait en danger. — Javier t'as envoy? un texto ? — Depuis son t?l?phone. Il disait que je devais le retrouver. Il se gratta la m?choire de son index. — Javier a laiss? son t?l?phone portable dans son appartement. Il craignait que quelqu'un n'utilise le GPS pour le localiser. Il utilise un t?l?phone pr?pay?... Comme toi. Alanna n'avait pas vu le t?l?phone quand elle avait fouill? chez lui. — T'en es s?r ? — Je l'ai vu de mes propres yeux. De plus, il n'a contact? personne ? l'exception de moi et de sa famille. ?a ne pouvait pas ?tre lui. — D'accord. C'est flippant. Brayden, laisse moi lui parler. Je t'en prie. Il faut qu'il nous laisse veiller sur lui. Elle fit pivoter son corps jusqu'? ce qu'ils se retrouvent face ? face. — ?coute moi. Je n'aurai jamais caft? sur Javier. J'essaie de le prot?ger. — Tu le prot?ges ? ta fa?on. Je le prot?gerais ? la mienne. Il marqua une pause avant de baisser les yeux vers la table noire lamin?e. — Je l'appellerais mais ? une condition. Tu fais ce que demande AntiAmerica. Promets-moi que tu resteras ? l'?cart. Elle fit une horrible grimace. — Tu es de leur c?t?. — Je suis du c?t? de Javier. Il crois qu'ils lui assurent la s?curit?. — T'as pas confiance en moi. C'est pour ?a que tu ne m'as pas confi? ces secrets concernant Javier. Il ne broncha pas le moins du monde face ? cette accusation. — Nous avons tous les deux gard? des secrets l'un envers l'autre. Tu promets ou pas ? Elle poussa un soupir. — Je promets. — Je le ferais savoir ? Javier. Si il accepte de te parler, je t'enverrais un SMS. Elle fit un geste pour lui prendre la main droite. — Dis lui tout ce que j'ai dit ? propos des f?d?raux et de Paul. — OK. Son menton tremblait. — Je suis d?sol? de ne pas t'avoir parl? de Javier. Je ne voulais pas te faire de cachotteries mais il m'a convaincu que c'?tait le mieux ? faire pour tout le monde. — Je ne fais que veiller sur lui, je le jure. — Tu n'as pas ? tenter de me convaincre. Je sais parfaitement que tu n'arrives plus ? penser rationnellement quand il s'agit de lui. Alors, tu comptes aider les f?d?raux ? faire tomber AntiAmerica ? — Dis-leur que je n'en ferais rien. Aussi longtemps qu'ils garderont Javier en s?curit?. Si il essaient de l'entuber, je ferais tout pour qu'ils finissent tous en prison, du premier au dernier. — Je ferais suivre le message. Son regard erra jusqu'au reflet caus? par les lumi?res du plafond. — C'est la derni?re fois que je te vois avant un bail. Je ne veux pas mener les f?d?s jusqu'? toi. — Moi non plus. Je ne serai jamais venu si j'avais su que tu ?tais en laisse. Brayden fit un grand sourire apr?s qu'elle lui ait fait un doigt. Il pris une autre taffe puis expira. Alanna l'imita. Ils se mirent ? l'aise dans leur places sur le canap? sans dire un mot. Comme il lui avait dit une fois : Les silences malaisants n'existent pas qu'on on est d?fonc?s. Heureusement pour elle. C'?tait clair que son pote ne lui faisait plus confiance. Et trahir la promesse qu'elle venait de lui faire ne servirait qu'? accentuer cette s?paration entre eux. 4 Usurpation Alanna s'est r?veill?e ? la sonnerie de son iPhone. Son cou se raidit alors qu'elle soulevait sa t?te du coussin du canap?. Tellement idiot. S'?vanouir dans une stupeur provoqu?e par la drogue ne faisait pas partie du plan. Lorsque la sonnerie a cessa, elle jeta un coup d'?il ? Brayden, qui ?tait allong? face contre terre sur le c?t? du canap?. Elle sortit de sa brume pour arracher son t?l?phone de son sac ? main par terre. Apr?s l'avoir tir? jusqu'? son visage, elle vit que l'appelant avait laiss? un message vocal. L’agent Palmer. Il se manifestait pour lui assurer qu'au del? de l'int?r?t de son ?quipe pour Javier, sa s?curit? ? elle ?tait une pr?occupation majeure. Il l'a avertie qu'AntiAmerica ?tait compos? de fanatiques antigouvernementaux capables de recourir ? la violence pour arriver ? leurs fins. ? la fin du message, il avait d?clar? que si elle sentait que sa vie ?tait en danger, elle devrait l'appeler, de jour comme de nuit. Elle se leva de son canap? avec le t?l?phone ? la main. Il avait l'air sympa. Pas comme cette bimbo fasciste. Mais m?me les racailles semblaient agr?ables. Jusqu'? ce qu'ils veuillent quelque chose. Ensuite, ils se pr?occupaient moins de votre bien-?tre et plus du leur. Ce n'?tait qu'une question de temps avant que tu ne deviennes un moyen de parvenir ? une fin. Le c?t? laid de la nature humaine. Tout le monde l' enterrait mais il c'?tait l?, pr?t ? jaillir. Un bip de son iPhone. Un texte lui est parvenu alors qu'elle s'?tait ?vanouie. Elle haleta lorsque le num?ro de t?l?phone portable de Javier apparut sur l'?cran. L'UFCC lisant ses messages, elle avait d? se soucier des textes contenant des informations dommageables sur elle ou Javier. Elle toucha rapidement l'?cran pour lire son contenu : >Alanna. J'ai un secret ? partager avec toi. Viens me retrouver. Je vais tout te raconter. Trois messages textes en trois jours. Javier n'avait pas envoy? de messages ?nigmatiques comme ceux-ci auparavant. S'il n'avait pas son portable, alors qui envoyait des SMS ? L'agent McBride et l’UFCC ? Le premier message texte avait pu ?tre ?crit pour convaincre Alanna de devenir un informateur. Peut-?tre envoyaient-ils plus de SMS comme motivation suppl?mentaire pour retrouver Javier. Qui que ce soit, l'exp?diteur devait savoir qu'elle ne se ferait pas avoir comme une bleue. Elle concocta une r?ponse. > Prouve que tu es bien Javier. Qu'est-ce que tu m'as apport? pour mon dernier anniversaire ? Cinq minutes s'?coul?rent avant qu'elle ne re?oive une r?ponse. Le message n'avait pas de mots. Uniquement une pi?ce jointe en JPEG. Elle ouvrit un gros plan d'elle-m?me v?tue de son bikini noir. La photo lui provoqua la chair de poule. Elle l'avait partag?e avec une seule: personne : Javier. Un autre message texte fut re?u peu de temps apr?s : > Je suis Javier. Si tu veux que je partage plus de tes secrets, c'est possible. Viens me retrouver. Ou je te retrouverai. L'agent McBride n'avait rien ? gagner en lui envoyant cette photo. Elle n'aurait pu ?tre vol?e qu'? trois sources possibles : Javier, l'UFCC ou le propre disque dur d'Alanna. En tout cas, ce type ?tait un putain de bon hackeur. Ce devait ?tre un gars. La photo du bikini ?tait un signe immanquable. Le dark web ?tait plein de pervers comme lui, publiant des photos de nu et des flux de disques durs infect?s et de webcams. Le voyeurisme ?tait pour eux comme des pr?liminaires. L'humiliation ?tait le but final. Cette saloperie prendrait sans aucun doute son pied ? la moindre indication de souffrance ou d'impuissance de sa part. Elle fourra le t?l?phone dans sa poche. Une r?ponse impr?gn?e de col?re lui ferait savoir qu'il ?tait entr? dans sa t?te. Son regard se tourna vers la porte alors qu'elle imaginait Bogdan, l'UFCC ou le texteur faire irruption ? tout moment. Elle se pr?cipita vers son sac de sport, puis enleva l'ordinateur portable de secours. Pendant le d?marrage, elle ?teignit le GPS sur son iPhone avant d'effacer le cache de localisation. Elle ne pouvait pas laisser ce malade la suivre ? chaque mouvement. La photo a ?t? infect?e par un virus. Elle en ?tait s?re. Mais les messages textes et le GPS d?sactiv? allaient forc?ment attirer l'attention de L'UFCC. Elle devait terminer son travail avec Brayden puis foutre le champ. Il ?tait toujours ?vanoui, la t?te pr?s du bord du canap?. Apr?s avoir cliqu? sur l'application du kit de piratage sur son ?cran d'ordinateur portable, elle se glissa ? c?t? de lui. Son smartphone ?tait pos? sur le coussin du canap? ? c?t? de sa main gauche. Tout en ?tirant le bras pour tenter de l'atteindre, elle v?rifia que ses yeux ?taient ferm?s. Une fois le t?l?phone en main en toute s?curit?, elle se dirigea sur la pointe des pieds vers son ordinateur portable, puis tapa un message texte sur le clavier pour le livrer ? son num?ro de portable. Apr?s qu'elle ait cliqu? sur le lien dans le message, le pourriciel fut t?l?charg? vers son t?l?phone ? lui. Les pr?paratifs du plan B ?taient termin?s. Elle effa?a le message texte. Le texte suivant le plus r?cent indiquait un num?ro inconnu. Sa curiosit? l'emporta. Lorsque les mots s'affich?rent ? l'?cran, elle se couvrit la bouche avec les doigts. Brayden claqua des l?vres. Elle se d?p?cha de fourrer son t?l?phone jetable et son ordinateur portable dans le sac avant de retourner de son c?t? du canap?. Quand elle le secoua par les ?paules, il se redressa les yeux mi-ouverts. — Qu'est-ce que tu fais ? Elle poussa son t?l?phone dans sa main. — Il nous faut foutre le camp. — Pourquoi ? Que s’est-il pass? ? —Je n’ai pas le temps. Je vais t'expliquer dehors. Brayden l'injuria alors qu'elle le harcelait pour qu'il se l?ve. Elle se cramponna ? son bras pour le soutenir alors qu'elle l'aidait ? se remettre surs ses pieds puis le pr?cipita vers la porte. De la main, elle soutenait son omoplate alors qu'il tra?nait les pieds dans le couloir. En passant ? c?t? du bar, elle surprit Natalya les regarder tous les deux alors qu'elle m?langeait une boisson avant de de dire sans un son «d?sol?e» en guise de r?ponse. Alanna regarda autour de la partie centrale de la salle. La musique Trance grondait depuis les haut-parleurs. La foule ?tait un m?lange international d'?l?gants repr?sentant s de la g?n?ration Y qui s'habillaient comme s'ils pouvaient se permettre les boissons hors de prix. Aucun si?ge n'?tait vide. La moiti? des gens ?taient debout. La brume dans l'air ?tait beaucoup plus ?paisse que lorsqu'elle ?tait arriv?e. Elle ?carta de la main les effluves des chichas parfum?es qui emplissaient ses narines. Brayden sourit en faisant des rotations de hanches au rythme de la musique. Elle lui lan?a un ?il mauvais puis lui cria ? l'oreille de se h?ter de sortir par l'entr?e principale pendant qu'elle sortait par l'arri?re. Il leva le menton en signe de compr?hension, puis descendit pr?cautionneusement la passerelle principale vers la petite foule rassembl?e au centre. Quand une cliente se frotta contre lui, il perdit pied. Il tomba sur un canap? en cuir ? c?t? d'un mec d'Europe de l'Est habill? avec ?l?gance et sa compagne. Puis il commen?a ? rire. Alanna jeta un coup d'?il ? Natalya, qui fron?a les sourcils et lui fit signe d'une l?g?re inclinaison de la t?te qu'il lui fallait rem?dier ? la situation. L’Europ?en de deux m?tres de haut et ? la barbe de chaume, se leva, les poings serr?s. Brayden rayonna - inconscient de la menace ? laquelle il faisait face - tandis qu'elle se pr?cipitait ? ses c?t?s. Tout en le soulevant par le bras, elle s'excusa aupr?s de l'Europ?en, qui fron?a les sourcils. Elle pla?a son bras autour de sa taille puis le dirigea vers l'entr?e principale. Il gloussa alors qu'ils se frayaient un chemin ? travers la foule sur le plancher bond?. Ils ?taient ? mi-chemin de la porte lorsque le videur parut sur leur chemin. Il se moqua d'eux, les yeux fumants. Alanna demanda de bien vouloir excuser Brayden, puis expliqua qu'ils partaient. Le videur fulmina avant de leur ordonner ? tous les deux de ficher le camp ? cette seconde. Elle hocha la t?te ? plusieurs reprises avant de trainer Brayden jusqu'? la porte d'entr?e, le videur sur les talons. Tous les yeux ?taient riv?s sur eux jusqu'? l'entr?e. Le videur leur tint la porte ouverte, puis hurla ? Brayden de ne plus jamais mettre les pieds dans ce club. Dehors, elle appuya son ?paule contre le mur ? c?t? de l'entr?e avant de sortir la t?te dans la rue. Elle regarda au del? de la poign?e de tra?nards pr?s du club, toutes les personnes sur le trottoir. Il tira sur sa manche droite par derri?re. — Dis-moi seulement ce qu'il se passe. Lorsqu'elle fut convaincue qu'aucune menace ne se cachait, elle d?signa le Starbucks en bas de la rue. — Plus tard. Attends-moi l?-bas, ? l'int?rieur. — Tu me parleras. Elle grogna en le soulevant par le bras. Lorsqu'il fut bien debout sur ses pieds, elle le poussa par derri?re. —Je serai juste derri?re toi. Brayden se balan?a mais bougea de mani?re suffisamment stable pour marcher sans aide. Elle n'avait pas de bonnes options. Prendre le risque que les autorit?s ne le voient avec elle. Ou laisser son ami compl?tement stone et seul. Apr?s avoir attendu cinq minutes, elle garda l'?il ouvert pour d?tecter quiconque serait en train de l'espionner tout en suivant ses traces. Deux gars en ?ge d'aller ? l'universit? la regardait de la t?te aux pieds. Pendant qu'ils se pavanaient en passant devant elle, elle ?vitait le contact visuel. ? l'int?rieur du Starbucks, presque toutes les tables et les chaises en cuir ?taient occup?es. Elle aper?ut Brayden assis sur l'un des tabourets hauts en bois qui ?taient align?s le long de la vitre. Son coude droit ?tait pos? sur le dessus de table allong?, sa main portant tout le poids de sa t?te. Les gens autour de lui ?taient trop occup?s avec leur caf? et leurs ordinateurs portables pour lui pr?ter attention. Alanna lui tapota l'?paule puis lui tendit la main. — Donne-moi ton t?l?phone ! Quand elle agita les doigts, il sortit le t?l?phone de sa poche avant. — Que veux-tu en faire ? Elle le lui arracha puis commen?a ? parcourir ses applications. — Je t'appelle un Uber. — Je peux conduire... — Tu ne peux m?me pas marcher droit sans tomber sur de parfaits inconnus. Il leva la main droite dans sa direction. — C'?tait de ta faute, ?a. Pourquoi diable me poussais-tu vers la porte ? — J'ai re?u un SMS mena?ant du t?l?phone portable de Javier. — ?a disait quoi ? Elle entra son emplacement dans l'application, faisant mine de ne pas avoir entendu la question. Ses l?vres se retrouss?rent en un ricanement alors qu'il reculait et se cognait dans le dessus de la table. — Il te faut apprendre la diff?rence entre myst?rieuse et grossi?re. Alanna ?tait moins pr?occup?e par la photo que par le commentaire sur le partage d'informations priv?es. Elle ne mena?ait pas de partager des secrets de Brayden. Elle n'avait jamais mis en lumi?re son histoire personnelle avec lui ou quelqu'un d'autre. Malgr? le fait qu'il ?tait son ami le plus proche qui ?tait l? pour elle ? son plus bas et ? chaque fois depuis lors. Ils ne pourraient probablement ne pas rester amis proches s'il ?tait au courant de son pass?. Elle lui rendit son t?l?phone. — Tu te sens mieux ? Il plissa bri?vement les yeux. — Oui. Mon cerveau s'?claircit. — Tu ferais mieux d'attendre dehors. Ta voiture sera l? d'une minute ? l'autre. Puis-je te faire confiance pour ?viter les ennuis ? Il s'?loigna de la table pour se tenir debout sur ses deux pieds. — Peux-tu me faire confiance ? ? toi de me le dire. La m?choire d'Alanna trembla. La r?plique l'avait prise au d?pourvu. Quand il se pr?cipita vers l'entr?e, elle laissa ?chapper les seuls paroles d'adieu qu'elle pouvait trouver. — Appelle-moi quand tu auras des nouvelles de Javier. Elle commanda un caf? au lait glac? au comptoir pendant que Brayden attendait ? c?t? d'un panneau de signalisation. Apr?s avoir r?cup?r? son verre, elle le vit entrer dans une Civic blanche. Elle but une gorg?e de sa tasse en plastique r?frig?r?e tout en retournant jusqu'? sa place de parking. Alors qu'elle traversait la rue vers sa Corolla, une camionnette noire d?marr? son moteur ? l'autre bout du p?t? de maison. Elle s'arr?ta une minute pour fouiller dans son sac ? la recherche de ses cl?s avant de jeter un coup d'?il vers la camionnette. Elle ?tait en train de s'?loigner imperceptiblement du trottoir. Alanna demeura calme en entrant dans son v?hicule. Elle ?loigna sa Corolla du trottoir avant d'appuyer sur le champignon pour couper la route ? une voiture qui s'approchait. Tout en acc?l?rant sur la voie de droite, elle jeta un coup d'?il au r?troviseur toutes les cinq secondes. La camionnette noire tra?nait derri?re quelques voitures. Elle ?tait pr?te ? parier que c'?tait l'UFCC. Mais elle ne prendrait aucun risque. La camionnette l'a suivit sur plusieurs p?t?s de maison de plus avant qu'elle ne se heurte ? une circulation plus lente. Elle acc?l?ra dans la voie de gauche qui ?tait d?gag?e. Une jeep s'engouffra dans l'espace derri?re elle. La camionnette rattrapa son retard puis se pla?a derri?re la Jeep. Les voitures ? c?t? d'elle ralentirent alors que le feu tricolore devant elle passait ? l'orange. Elle serra les dents avant de griller le feu au moment m?me ou il virait au rouge. Il n'y avait aucun signe de son poursuivant lorsqu'elle emprunta la bretelle d'acc?s vers la A1A, en direction de l'ouest. Une fois qu'elle rejoignit la chauss?e, son iPhone sonna de nouveau avant qu'elle ne l'?teigne. Elle ne parlerait ? personne tant qu'elle n'?tait pas en s?curit? dans son appartement. Si l’UFCC le lui demandait, elle expliquerait son comportement en disant ?tre paniqu?e par les messages texte. ?a ne n?cessiterait pas un grand talent de com?dienne de sa part. La circulation fluide et la brise chaude de l'oc?an le long de la baie de Biscayne n'aid?rent pas ? all?ger son humeur lorsqu'elle d?passa le centre-ville en direction de la voie express du Dauphin. Son pied reposa sur l'acc?l?rateur pendant tout le trajet jusqu'? la rue menant ? son immeuble de briques oranges. Elle appuya sur le frein ? la vue de quelqu'un qui descendait sur la chauss?e, au milieu de la route. Ses phares de voiture ?clair?rent l'agent McBride. Apr?s s'?tre arr?t?e ? c?t? d'elle, Alanna baissa la vitre. Avant qu'elle ne puisse sortir un mot, l'agent McBride agrippa la porti?re puis se rapprocha. — Pourquoi diable ne r?pondais-tu pas ? ton t?l?phone ? — Je l'avait ?teint. — Tu n'as pas vu les messages texte ? Elle fit claquer une masse de gomme ? quelques reprises avant de r?pondre. — Ouais. — La prochaine fois que ton petit ami te contactera, fais mieux, pour ce qui est d'obtenir des informations. Alanna agrippa le bord de son si?ge d'auto. — Ce n'?tait pas Javier. — C'?tait son num?ro de portable. — Il n'a pas pu r?pondre ? la question concernant mon anniversaire. Les doigts de l'agent McBride tap?rent contre la porti?re. — Il t'as donn? une preuve. La photo. — C'est un autre pirate faisait semblant d'?tre lui. Alanna pensa au d?but que le num?ro avait peut-?tre ?t? usurp?. Avec une application de clonage comme celle qu'elle avait t?l?charg?e sur son t?l?phone jetable un peu plus t?t, les donn?es de l'exp?diteur pouvaient ?tre modifi?es pour afficher n'importe quelle adresse e-mail ou num?ro qu'il voulait. Mais il avait pu envoyer et recevoir des SMS du m?me num?ro, ce qui signifiait qu'il avait probablement acc?s au t?l?phone portable de Javier. — Alors quoi - tu as d?sactiv? ton GPS ? cause d'un SMS effrayant ? Les yeux d'Alanna se pliss?rent apr?s avoir vu l'expression suffisante de l'agent McBride. — J'ai d?sactiv? le GPS parce que mon t?l?phone est infect? par un virus. — R?agis-tu toujours de mani?re excessive chaque fois que tu re?ois des messages ?tranges ? — Je connais son genre. Des comme lui, j'en c?toie nuit et jour. L'agent McBride d?tourna les yeux puis secoua la t?te. — C'est ?a. Tu as raison. Qui d'autre que ton petit-ami prendrait la peine d'infecter ton t?l?phone ? — AntiAmerica. — Qu'est-ce qui te rend si s?re qu'il n'est pas AntiAmerica? S'il l'est, tu devrais avoir peur ? en perdre la t?te. Ce sont des tueurs de sang-froid. Nous avons des t?moins qui placent ces gens dans l'appartement de Paul avant que son colocataire ne soit battu ? mort. — Avez-vous la preuve que Javier fasse partie d'AntiAmerica ? — Pourquoi le prot?ge-tu encore ? Elle ?leva la voix. — Il a menac? de venir te chercher. Il connaissait ton num?ro. Avait ta photo. Et a dit qu'il pourrait partager plus de secrets. De quels secrets parlait-il ? Exactement la conversation qu'Alanna ne voulait pas avoir avec elle. — Comment diable suis-je cens?e le savoir ? Je m'en fiche si vous me croyez ou non. Quelqu'un d'autre que Javier a envoy? ce texto. Et a infect? mon t?l?phone avec des logiciels malveillants. — Ou tu r?pands plus de mensonges. Qu'est-ce qui te rend si s?re que ton t?l?phone soit infect? ? — Quiconque est assez bon pour voler cette photo peut l'infecter avec un virus sans probl?me. — Je parie que ton petit ami est assez bon. Elle roula des yeux. — Vous devriez pourchasser Paul. Pas Javier. — Mon enqu?te, c'est mon probl?me, pas le tien. Les deux ont travaill? ensemble. Nous enqu?tons sur les deux. — Vous allez m'?couter, oui ? Paul est en train de pi?ger Javier. — Je ne suis pas l'agent Palmer. Je ne suis pas int?ress? par les excuses que tu as invent?es. Tu mens depuis le moment o? tu as ouvert la bouche. Ton petit ami est la seule raison pour laquelle tu n’es pas en prison. Fais ton travail et trouve-le. — Et le t?l?phone ? L'agent McBride tendit la main droite. — Donne-le-moi. Nous allons y jeter un ?il. Alanna lui tendit le t?l?phone depuis le si?ge passager. — Que suis-je cens?e faire sans t?l?phone ? L'agent de l’UFCC secoua la t?te. — Je le jure, vous autres, gosses, la technologie a fait de vous des incapables. Montes ? ton appartement. Attends que nous te contactions. Jusqu'? ce que ton t?l?phone soit remplac?, nous ne pouvons pas te pister si ton malade de petit ami essaye quoi que ce soit. Alanna perdait patience avec cette t?te d'?pingle. — On dirait que vous avez d?j? d?cid? qu'il ?tait coupable. — Ai-je demand? votre avis ? Pensez ? vous-m?me. Elle pin?a les l?vres avant de parler. — En avons nous termin? ? — Non. La prochaine fois que tu veux faire quelque chose de radical, comme ?teindre ton GPS, tu me demandes d'abord la permission. C'est compris ? Je ne serai pas aussi polie la prochaine fois que je devrai te traquer. Alanna r?pondit en appuyant sur le bouton pour ouvrir la vitre. Sans prendre la peine de voir la r?action de l'agent McBride, elle changea de vitesse puis se dirigea vers le parking. Apr?s avoir gar? dans le premier espace libre, elle hurla de toute la force de ses poumons. Elle en avait assez des gens qui passaient leur temps ? tenter de l'intimider. Le pire, c'est qu'elle ne pouvait pas riposter. — Promets-moi quoi qu'il arrive, tu ne finiras pas impuissant comme moi - une victime. Elle cogna l'arri?re de son cr?ne contre l'appui-t?te. Les paroles de son p?re ?voqu?rent des souvenirs d'affrontements entre sa m?re et lui. ? son meilleur jour, Alanna n'?tait pas la moiti? de la manipulatrice qu'elle ?tait. Sa m?re la soumettait ? toutes sortes d'abus ?motionnels ? moins qu'elle ne s'aligne sur son programme d'ascension sociale. Les violences verbales que son p?re endurait ?taient bien pires. Le souvenir grav? dans son cerveau ?tait le moment o? sa m?re avait tent? de la dresser contre lui. Apr?s s'?tre disput?e au sujet du manque d'argent pour d?m?nager dans un quartier plus agr?able, elle s'?tait adress?e ? Alanna quand il ?tait parti en trombe. — Ton p?re est fou. Le savais-tu ? Un psychiatre lui a diagnostiqu? un trouble de la personnalit? limite. Tu le vois, n’est-ce pas ? Qu’il ya quelque chose qui ne va pas chez lui ? Quand elle demeura l?, silencieuse, sa m?re roula les yeux. — Pourquoi je te le demande ? Tu es exactement comme lui. Je parie que tu es folle toi aussi. Alanna ne perdait pas une seconde ? regretter son enfance pass?e ? grandir sous le m?me toit que cette temp?te parfaite de cynisme ?go?ste ? la langue ac?r?e sans filtre. Elle ouvrit les yeux puis retira la cl? USB et les papiers de Jessica de la bo?te ? gants. En sortant de la Corolla avec son sac ? main et son sac de sport, elle a elle fit tr?s attention ? tous ceux qui ressemblaient de pr?s ou de loin ? des f?d?raux ? l’int?rieur du parking. Son c?ur battait tr?s fort ? chaque pas du chemin jusqu’? l’ascenseur. Tout au long de sa course, elle a tambourin? ses doigts contre sa cuisse gauche. C'?tait un peu mauvais pour ses nerfs, ?tre en train de trimbaler avec elle une preuve d’usurpation d'identit? alors qu’elle ?tait sous surveillance f?d?rale. Elle ne pouvait s’emp?cher de penser que l’agent McBride ou un de ses potes de l’UFCC se cachait dans l’ombre, pr?t ? bondir. Une fois ? l’int?rieur de son appartement, elle tira brutalement l’ordinateur portable de son sac, puis voltigea le reste du contenu du sac sur la table basse en ch?ne ? c?t? de son canap?. Une carte en plastique glissa de la pile sur le tapis sombre. La tache de sang le long de la tranche de la carte provoqua des frissons chez Alanna. Son premier permis de conduire. Elle le fourra sous le reste de la pile. Pas le temps de ressasser des souvenirs douloureux. M?me sans ses rappels inattendus et soudains, le virus de la nostalgie piquait un max depuis sa rupture avec Javier. Depuis quelques semaines, elle pensait plus ? sa famille qu'elle ne l'avait fait pendant tout le temps qu'elle avait pass? dans le sud de la Floride. Contrairement ? son p?re, elle rejetait g?n?ralement toute envie de d?terrer le pass?, surtout les moments les plus terribles. Ses squelettes ne restaient pas l?, pendus dans un placard. Ils demeuraient enterr?s profond?ment en terre sacr?e, pour ne plus jamais ?tre pi?tin?s. Elle ?tait assise au bout du canap? avec l’ordinateur portable de secours allum? sur la table basse. Elle n’avait rien fait avec, ? part t?l?charger quelques fichiers et applications il six mois auparavant. Cet ordi et le t?l?phone jetable devraient, en principe, ?tre encore s?curis?s. Il fallait que ?a dure. Ses donn?es devaient demeurer crypt?es. Les fichiers non essentiels seraient stock?s ailleurs. La navigation et la messagerie seraient limit?es aux sources en lesquelles elle avait confiance. Elle copia le contenu de sa cl? USB sur son ordinateur portable. Les dossiers de Jessica. Des comptes bancaires et des comptes de cartes de cr?dit. Puis elle s’assura que toutes ses donn?es ?taient sauvegard?es en d?pla?ant toutes les donn?es qu’elle avait d?j? sur son ordinateur portable vers la cl?. C'?tait mieux d’avoir ces donn?es ? port?e de main pour le cas o? son accord avec les f?d?raux prendrait l'eau. Puis elle montrerait ? l’agent McBride ? quel point la technologie l’avait rendue incapable en disparaissant juste sous son nez. Mais une ?vasion d’urgence ne serait pas n?cessaire aussi longtemps qu’elle pourrait joindre Javier. Elle allait le convaincre de combler les trous concernant toutes ses questions sans r?ponse. Et avec un peu de chance, il allait l'aider ? se d?barrasser de l’agent McBride et du reste des f?d?raux. Elle ouvrit l’application de spoofing sur son t?l?phone jetable. Si Brayden mentait quand il parlait de ses contacts avec Javier, elle avait d?j? un plan B. Alanna cessa de taper sur son clavier d’ordinateur, puis elle pris une grande respiration. Elle soup?onnait Brayden de lui cacher des choses. ?a lui avait fait mal de l’entendre remettre en question sa loyaut? et exprimer sa m?fiance. Mais elle n'avait jamais imagin? tomber sur le SMS qu’elle avait lu sur son t?l?phone : > Arranges-toi pour que cette salope me l?che. Ou tu ne seras pas pay?. Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=63808021&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.