À â Îçåðêàõ – âåñíà, è ÷àñ åçäû Äî ýòèõ ìåñò èç ãîðîäà â áåòîíå: Âñå òîò æå êðåñò íà ìàëåíüêîé ÷àñîâíå, È ìÿãêèé ñâåò ïîëóäåííîé çâåçäû… «Æóðàâëü» òîíêîíîãèé, âåòõèé ñðóá Ñòàðèííîãî êîëîäöà… Áåñïðèçîðíîé Âåñíû äûõàíüå âëàãîé æèâîòâîðíîé Êîñíåòñÿ ñíîâà ïåðåñîõøèõ ãóá. Çäåñü ðîäíèêè ñòóäåíûå õðàíÿò Âîñïîìèíàíèé äåòñêèõ âåðåíèöó – È ïî ëåñíûì äîðîã

Le Sens Du Courage

Le Sens Du Courage Davide Piccolo L’histoire d’un homme ? la recherche du bonheur Marco Grassi, manager couronn? de succ?s, est aim? et estim? par ses amis autant que par ses coll?gues. A deux doigts du mariage avec une femme tr?s belle et bien que tr?s li? ? une m?re aimante, il trouve le courage de tout abandonner pour poursuivre le « r?ve am?ricain ». Mais tout cela aura un prix. La Grande Pomme saura-t-elle r?compenser tous ses sacrifices? Davide Piccolo Le sens du courage Titre original: Il senso del coraggio Traducteur: Teresa Fontan-Olympie DAVIDE PICCOLO, ?tudiant en ?conomie, est n? ? Chiari (BS) en 1997. Le sens du courage est son premier roman. ………………………………………… Marco Grassi, manager couronn? de succ?s, est aim? et estim? par ses amis autant que par ses coll?gues. A deux doigts du mariage avec une femme tr?s belle et bien que tr?s li? ? une m?re aimante, il trouve le courage de tout abandonner pour poursuivre le «r?ve am?ricain». Mais tout cela aura un prix. La Grosse Pomme saura-t-elle r?compenser tous ses sacrifices? LE SENS DU COURAGE Premi?re ?dition: D?cembre 2015 ?diteur: Streetlib ?dition fran?aise: Mai 2015 Traducteur: Teresa Fontan-Olympie ?diteur: Tektime - www.traduzionelibri.it Facebook: https://www.facebook.com/davidepiccoloautore blog: davidepiccoloblog.wordpress.com e-mail: [email protected] Tous droits r?serv?s. Prologue Il ?tait 7 du matin, l’aube d’un 21 d?cembre qui s’annon?ait froid, lorsque le r?veil de Marco sonna, marquant le d?but d’une journ?e qui commen?ait plus t?t que d’habitude. Encore tout endormi, il ouvrit les yeux avec peine, s’?tira mollement et s’assit sur le lit double. ? c?t? de lui, sa compagne Francesca dormait paisiblement, tandis que ses cheveux recouvraient son beau visage. Il vivait avec elle depuis un an ? peine. Apr?s avoir caress? doucement sa figure et soigneusement remis les couvertures, il enfila ses chaussons qu’il traina p?niblement jusqu’? la cuisine pour un petit d?jeuner rapide, ? base de lait chaud, de fruits et de c?r?ales. ? la fin du repas, aval? en ?coutant le journal t?l?vis? du matin, il enfila une chemise blanche sobre, un complet noir ? fines rayures et une paire de chaussures vernies, puis il contr?la le r?sultat en se regardant dans le miroir. La glace lui renvoyait l’image d’un jeune homme de plus d’un m?tre quatre-vingt, ? la silhouette fine et au teint clair. Les cheveux ch?tains coup?s en brosse ?taient assortis ? la perfection avec ses yeux marron, ?clair?s d’une lueur que l’on retrouve chez les personnes auxquelles la vie semble sourire ? tous les niveaux et dont l’ambition saine laisse entendre la capacit? de s’am?liorer encore par la suite. Apr?s avoir pass? un coup de peigne dans ses cheveux encore en bataille, il jeta un coup d’?il ? sa montre toute neuve: il ?tait sept heures quarante. S’?tant rendu compte que le temps pressait, il enfila pr?cipitamment un anorak et se dirigea vers la porte d’entr?e comme dans une course contre la montre. ? 8 heures, en effet, la f?te pour le d?but des vacances de No?l ?tait au programme chez Russo S.p.A., l’entreprise o? il travaillait en tant que manager et membre du Conseil d’Administration. Sorti de chez lui, il s’arr?ta quelques instants, ?merveill? par la beaut? des flocons de neige qui descendaient du ciel lentement, mais inexorablement, recouvrant tout sans distinction. Puis, se d?tachant ? regret de ce merveilleux spectacle, il ouvrit la porti?re de son ?tincelante Maserati Ghibli et il d?marra en faisant hennir les quatre cents chevaux qui piaffaient sous le capot. Seule une certaine souplesse dans l’interpr?tation des r?gles du code de la route et des exhortations de prudence en cas de mauvais temps lui permit d’arriver ? destination avec une impeccable ponctualit?. Pendant presque une minute, immobile sur le parking, il contempla l’enseigne lumineuse de l’entreprise, incapable d’en d?tourner le regard. Il revivait en esprit le jour o?, deux ans plus t?t et pour la premi?re fois de sa vie, alors qu’il avait ? peine vingt-cinq ans, il avait franchi le seuil de l’?tablissement. Il y avait grandi humainement et professionnellement, jusqu’? devenir la pointe du diamant dans l’?quipe sous la direction de Monsieur Russo, son employeur et le cr?ateur de la soci?t?. Puis, se souvenant des obligations qui l’attendaient, il se dirigea ? pas fermes vers le hall d’entr?e, o? sa secr?taire le salua joyeusement. « Bonjour, Marco, exclama-t-elle. - Bien le bonjour, Luisa, r?pondit-il, en d?ployant le sourire des grandes occasions. - Tu me parais de bien bonne humeur… fit-elle. - Bien… c’est que l’imminence des vacances me fait toujours cet effet. ? ce propos, comment proc?dent les pr?paratifs pour la f?te de No?l ? demanda-t-il avec l?g?ret?. - Ils viennent tout juste de se terminer ; Monsieur Russo t’attend dans la salle de conf?rence pour son discours traditionnel de fin d’ann?e. » ?lectris?, Marco se dirigea vers la salle presque en courant, impatient d’assister au monologue de son responsable qui, compte tenu des excellents r?sultats obtenus, s’annon?ait inoubliable. Lorsqu’il ouvrit la porte de la salle, il fut accueilli par un tonnerre d’applaudissements de toutes les personnes pr?sentes, qui salu?rent son arriv?e avec beaucoup d’enthousiasme. « Le voil?, finalement, notre h?ros ! », s’?cria Monsieur Russo avec un sourire ? trente-deux dents et un geste cordial d’accueil adress? ? Marco. L?g?rement embarrass?, le jeune prit place au premier rang, ? c?t? d’un membre du Conseil d’Administration. Apr?s avoir calm? de fa?on d?bonnaire le bruit assourdissant produit par la foule des employ?s, Monsieur Russo se saisit d’un micros, l’alluma et annon?a solennellement : « Mes amis, bonjour ! Aujourd’hui, comme vous le savez, c’est le dernier jour de travail avant les vacances de No?l, que nous attendons tous avec impatience depuis des semaines, d?sireux de passer du temps en compagnie des ?tres qui nous sont chers. Cependant, avant de donner le signal du d?but des r?jouissances, j’ai l’honneur de vous annoncer que le chiffre d’affaires de cette soci?t? a subi une augmentation de 25%, d?passant ainsi le montant de 5 millions d’euros, fruit de l’?largissement du march? aux pays ?trangers ! » Ses paroles furent suivies de quelques secondes de silence, t?moignant de l’?bahissement des coll?gues face ? une nouvelle si bouleversante. « Pour cette raison, je d?sire adresser mes plus vifs remerciements ? chacun d’entre vous, poursuivit-il avec enthousiasme, pour l’application, la professionnalit? et les grandes capacit?s dont vous avez fait preuve, dons qui ont contribu? aux recettes de Russo S.p.A. Toutefois, sans diminuer pour autant l’importance de chacun d’entre vous, j’estime qu’il est opportun de souligner le r?le fondamental de notre directeur g?n?ral Marco Grassi, dont l’action extraordinaire a permis ? cette soci?t? d’effectuer ce saut de qualit? au cours des douze derniers mois. Pour cette raison, je voudrais sugg?rer de r?server un applaudissement tout sp?cial ? Marco ! » Le silence courtois qui r?gnait pendant le discours de Monsieur Russo fut soudain rompu par l’acclamation: « Bravo Grassi ! » de Alberto et Davide, ses tr?s bons amis, et par les cris de joie de tous les autres employ?s qui, exalt?s par la nouvelle, se lev?rent d’un bond avec transport. Monsieur Russo, qui ?tait descendu de la tribune entre temps, fut emport? par un flot d’employ?s et entra?n? par eux dans une farandole effr?n?e au rythme de la musique, qui servit ? lib?rer toute la tension accumul?e pendant de longs mois de labeur. N?anmoins, il d?cida bient?t de retourner dans son bureau, afin d’y go?ter une matin?e de tranquillit?. En revanche, Marco, le principal fauteur de ce succ?s, ?tait arros? sans arr?t par des fleuves de champagne, qui, bien vite, finirent par tremper enti?rement l’?l?gant costume qu’il portait ce jour-l?, comme s’il avait plong? tout habill? dans une piscine. Il semblait que rien ne pourrait troubler l’ambiance de f?te qui r?gnait dans la salle ; mais Marco ?tait conscient du contraire. Le moment ?tait venu de donner ? Monsieur Russo une nouvelle qui allait bouleverser l’histoire de sa soci?t?. Apr?s avoir re?u un dernier jet de champagne sur le visage, Marco prit momentan?ment cong? de ses coll?gues et, rassemblant toute sa force de caract?re, il se dirigea vers le bureau de son employeur. Chapitre I Carpe diem Arriv? devant la porte du bureau de Russo, Marco frappa et le patron r?pondit gentiment : «Entrez!» Marco entra dans la pi?ce ? petits pas, troubl? de devoir d?cevoir les attentes de Monsieur Russo. « Marco, quel plaisir ! Assieds-toi. » Le manager prit place dans un fauteuil en cuir; il soupira. Pendant quelques secondes d’attente silencieuse, ils se regard?rent; une atmosph?re de tension bien visible plana. Puis, Marco d?cida finalement de rompre le silence. Il annon?a : « J’ai re?u une offre de la JW Corporation de New York. - Comment ? - Oui, vous avez bien compris. » Monsieur Russo ouvrit la bouche comme pour parler mais il la referma, en attendant que son directeur g?n?ral de confiance lui fourn?t d’autres d?tails concernant la proposition de l’illustre soci?t? am?ricaine. « Il y a quelques mois, expliqua Marco, j’ai ?t? contact? par Monsieur Walker lui-m?me. Apr?s les pr?sentations rituelles, il m’a dit ?tre au courant de l’excellent travail effectu? pour Russo S.p.A. et avoir l’intention de me confier le poste de directeur g?n?ral. -Et tu as refus?, n’est-ce pas ? demanda Monsieur Russo d’un ton suppliant. - Non, j’ai accept?. » Silence. « Mais alors… Pourquoi es-tu encore ici ? », demanda-t-il soup?onneux, dans l’espoir qu’il p?t s’agir d’une plaisanterie imagin?e par Marco. -Parce que j’ai accept? ? condition que mon d?part f?t repouss? ? la fin de l’ann?e en cours. Vous me connaissez, je d?teste faire les choses ? moiti?. Je me suis senti dans l’obligation de rendre la confiance re?ue pendant ces deux ans, en cl?turant de la meilleure des mani?res le parcours entrepris ensemble. - ? combien s’?l?ve l’offre de Monsieur Walker ? - Pour m’avoir ? sa disposition co?te que co?te, il m’a offert un contrat pharaonique quinquennal de 500000 ˆ annuels et il a mis ? ma disposition une villa luxueuse de 500 m?tres carr?s, une Bentley Continental Gt, une domestique et un jardinier qui aura ?galement la fonction de chauffeur. -Marco, je comprends combien cette offre est all?chante, mais… s’il te pla?t, reste… - Monsieur Russo, je suis moi aussi vraiment d?sol? de quitter l’entreprise, croyez-moi, mais ce genre d’occasions n’arrive qu’une fois dans la vie… - Je suis dispos? ? tripler ton salaire. 150 000 ˆ par an. Certes, les ressources dont je dispose sont loin d’?tre comparables ? celles de Jason Walker, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te retenir. - Ce n’est pas seulement une question ?conomique, r?pliqua Marco avec fermet?, bien que touch? par le supr?me effort de Monsieur Russo pour ?viter de perdre son meilleur collaborateur. Ma plus grande ambition est de devenir manager au niveau international et je suis convaincu qu’une exp?rience ? l’?tranger, en particulier dans une soci?t? aussi c?l?bre que la JW Corporation, est adapt?e ? ce but.» La discussion ?tait close. C’?tait ?vident. Alors, d?sormais r?sign? ? faire ses adieux ? Marco, Monsieur Russo admit sur un ton plus approbateur : « Vois-tu, d’un c?t? je te comprends, car, il y a vingt ans, j’?tais directeur et pl?nipotentiaire d’une petite entreprise dans la banlieue de Naples et, juste au moment o? elle se trouvait ? l’apog?e de son essor, je re?us une offre tentante d’Italie du Nord, de Brescia pour ?tre pr?cis, l? o? nous nous trouvons en ce moment. M?me si j’avais ?t? moi aussi toujours tr?s heureux de travailler pour cette soci?t?, je pris la d?cision de suivre mon instinct et de partir, dans le but de marquer un tournant dans ma modeste carri?re. Certes, quitter mes proches, ma terre et l’entreprise qui avait atteint des objectifs ambitieux sous ma direction, s’est av?r? tr?s difficile. Mais le d?sir que j’avais d’obtenir un r?le plus important me donna le courage n?cessaire pour entreprendre une nouvelle aventure professionnelle, qui s’annon?ait certainement plus satisfaisante et r?mun?ratrice. C’est ainsi que, convaincu d’avoir fait le bon choix, je d?m?nageai. Avec le recul, je peux affirmer avec certitude que je n’ai pas commis d’erreur en acceptant ce nouveau d?fi qui, comme tu vois, m’a permis d’atteindre des objectifs qui auraient ?t? hors de port?e si j’avais d?cid? de rester dans ma ville. Pour cette raison, je comprends parfaitement ton choix d’accepter l’offre de la JW Corporation. ?videmment, tu ne peux avoir la certitude que ton exp?rience sera conforme ? tes attentes, mais j’esp?re de tout c?ur que tu pourras r?aliser ton r?ve de devenir un manager ? l’?chelle internationale. » ? ces mots, Marco poussa un soupir de soulagement et sa bouche se d?tendit enfin dans un sourire. Finalement, Monsieur Russo avait prononc? la phrase que Marco attendait, faisant fuir tout doute r?siduel concernant la rectitude de son choix. D’ailleurs, si celui qui avait toujours ?t? pour lui un mod?le ? imiter pour son exp?rience professionnelle et sa force de volont? ne l’avait pas fait, qui d’autre, mieux que lui, aurait pu lui transmettre la certitude du meilleur chemin ? entreprendre pour atteindre une carri?re enviable ? « Je suis content que vous compreniez les raisons de ma d?cision, conclut Marco. - Bien s?r que je comprends. Mais il ?tait de mon devoir d’essayer de prendre parti pour mon entreprise jusqu’au bout. Je me demande comment nous ferons sans toi… - Ne vous inqui?tez pas. Je suis certain que vous saurez rem?dier brillamment ? mon absence. Vous ?tes tous des professionnels hors de pair : vous rep?rerez bient?t un manager capable de combler le vide laiss? par mon d?part. Cette entreprise a fait ses preuves maintenant. M?me un manager de haut niveau jouerait des pieds et des mains pour ?tre embauch? chez Russo S.p.A. - Je l’esp?re. » Satisfait du r?sultat de son entrevue, Marco se leva de son fauteuil et d?cida de retourner dans la salle pr?par?e pour la f?te de No?l, suivi de Monsieur Russo, inquiet pour le futur incertain qui attendait sa soci?t?. Cependant, pendant qu’il parcourait la courte distance qui le s?parait de la salle, le jeune manager se rendit compte que ce changement imminent l’avait ?tourdi. Il marchait presque machinalement, sourd ? la musique ? tout volume qui r?jouissait la journ?e de ses coll?gues qui, eux, ne savaient pas encore que rien ne serait plus comme avant. Lorsqu’il mit pied dans la salle, il fut imm?diatement envahi par un bruit incroyable, provoqu? par ses coll?gues en f?te qui chantaient ses louanges avec une admiration accrue, en entonnant des chants de stade. Malgr? cet accueil magnifique, sa r?ponse se traduisit uniquement par un sourire mesquin et forc?, sans ?motion. La vague d’affection des autres employ?s lui donnait la sensation d’avoir trahi toutes les personnes qui l’entouraient. Cette impression se renfor?a, car il avait pris conscience d’avoir laiss? ses amis et ses coll?gues ? leur destin, en les abandonnant ? l’?gide future d’un manager inconnu. Tandis que ces pens?es se bousculaient dans sa t?te, il scrutait les visages joyeux de ses camarades, sourd ? leurs paroles ; il songeait que, dans sa nouvelle aventure professionnelle, il allait devoir entrer en relation avec des personnes inconnues de lui, qui parlaient une autre langue, ne savaient m?me pas qui il ?tait et probablement ne se seraient pas int?ress?s ? son histoire personnelle, mais seulement au travail et ? l’?conomie. Mon Dieu, comme ils lui auraient manqu?. Mais la d?cision ?tait prise, il ne pouvait plus revenir en arri?re. Ainsi, angoiss? par la t?che ingrate de devoir ?teindre l’enthousiasme de ses coll?gues par son propre discours d’adieux, il monta ? la tribune, approcha le micros de sa bouche et, ayant attir? l’attention de toutes les personnes pr?sentes, il dit : « Mes amis, le moment est venu de vous pr?venir que, comme je viens de l’annoncer ? Monsieur Russo dans une br?ve entrevue, j’ai pris la d?cision irr?vocable d’accepter une offre prestigieuse provenue des ?tats-Unis, de la JW Corporation. » Ces paroles furent suivies d’un murmure de pr?occupation, qui se r?pandit rapidement parmi les auditeurs. « Il s’agit pour moi d’une occasion ?conomique et professionnelle ? laquelle je ne puis renoncer, poursuivit-il. Toutefois, je d?sire adresser mes remerciements ? chacun d’entre vous, parce que votre tr?s pr?cieux concours, votre disponibilit? et votre enti?re collaboration, m’ont donn? la possibilit? de faire grandir cette soci?t? et de marquer un tournant dans ma vie de travail qui me permettra de m’approcher du r?ve que j’ai de devenir un manager c?l?bre, connu m?me au-del? des fronti?res italiennes et europ?ennes. Cependant, je vous suis surtout reconnaissant pour l’amiti? sinc?re que vous m’avez toujours t?moign?e depuis le jour o? j’ai ?t? accueilli parmi vous dans l’entreprise. ? pr?sent », conclut-il avec ?motion, « il ne me reste qu’? vous saluer et ? vous souhaiter d’obtenir des r?sultats toujours meilleurs. » Son discours d’adieu toucha profond?ment ses coll?gues, qui exprim?rent par un silence assourdissant leur regret de devoir quitter le manager dont le talent avait r?ussi ? coordonner leur travail. Prenant part ? leur d?ception, Marco d?posa le micros et, la t?te basse, il rejoignit les autres employ?s, encore boulevers?s par le torrent d’?motion qui venait de les submerger. Le seul qui eut la force de reprendre l’usage de la parole fut son cher ami Massimo, un homme imposant, au caract?re gai et prompt ? la r?partie. Mais il avait perdu sa bonne humeur contagieuse. « Giovanni, dit-il, tout triste, en se tournant vers un coll?gue ? sa droite, ne rallume pas la musique; ? pr?sent, nous n’avons plus de raison de f?ter quoi que ce soit. Sans Marco, notre entreprise est finie et bient?t nous nous retrouverons au ch?mage… ». Son intervention fut enti?rement approuv?e par tous, y compris Luisa, la secr?taire, qui ?tait accourue pour ?couter les d?clarations du manager et qui, les yeux ?teints, fixait maintenant le mur r?cemment repeint. La f?te se termina tristement. Marco passa quelques interminables minutes ? dire adieu ? ses ex-coll?gues avant de sortir de l’?tablissement, tandis que leurs commentaires choqu?s r?sonnaient ? ses oreilles avec m?lancolie. Pas m?me le ronflement du moteur de sa voiture ne parvint ? le tirer de ses r?flexions, alors qu’il se dirigeait vers la maison. Au moment o? il aper?ut l’habitation o? il vivait avec Francesca, il se rappela soudain que la jeune fille pouvait accueillir la nouvelle du d?m?nagement avec une col?re bien compr?hensible, ?tant donn? qu’elle non plus n’avait pas ?t? mise au courant de la proposition de Jason Walker. «J’aurais d? lui en parler», songea Marco. Mais maintenant il ?tait trop tard. Troubl? par cette prise de conscience, il gara la voiture, sonna et attendit que sa fianc?e lui ouvr?t. Chapitre II Exode Au bout de quelques secondes, Marco entendit la cl? tourner dans la serrure et la porte s’ouvrit, laissant appara?tre une jeune fille ?lanc?e et fine. Son visage au teint clair ?tait encadr? d’une cascade d’abondants cheveux ch?tains et lisses, ce qui offrait un contraste chromatique irr?sistible avec ses yeux bleu clair : c’?tait Francesca. ? la vue de son compagnon, sa bouche charnue s’ouvrit instinctivement en un large sourire candide qui illumina son visage. « Bonjour, tr?sor ! », s’?cria-t-elle joyeusement, tout en ouvrant le portail de la maison. Marco r?pondit par un sourire forc?, bien insuffisant pour dissimuler la pr?occupation ?vidente qui le tourmentait. « Comment cela s’est-il pass? aujourd’hui au travail ? Quelque chose est all?e de travers ? demanda la jeune fille, dont les yeux per?ants avaient surpris le malaise de son fianc?, d?s qu’il avait franchi le seuil. - Tout s’est bien pass?, journ?e tranquille », r?pondit le menteur, en ?vitant soigneusement le regard importun. Francesca le scruta pendant quelques instants, mais ensuite elle haussa les ?paules et servir le d?jeuner. Pendant le repas, Francesca essaya de lancer une conversation, mais Marco, distrait par la crainte de r?v?ler ? sa fianc?e ce qui s’?tait pass? ce matin-l?, se limita ? r?pondre par monosyllabes et ? acquiescer en silence. Cette attitude insolite ne put ?chapper aux yeux de Francesca, que la r?ponse re?ue pr?c?demment avait laiss?e perplexe. « Quelque chose ne va pas ? - N… Non, balbutia Marco. - Tu en es s?r ?», insista-t-elle. Silence. « Regarde-moi droit dans les yeux », ordonna-t-elle sur un ton vaguement mena?ant. Marco, r?ticent, leva les yeux, jusqu’? ce que son regard crois?t les yeux bleus de Francesca. « Les yeux sont le miroir de l’?me », fit-elle avec un sourire amer. Non, il n’y avait pas de voie d’issue. Un simple regard lui avait suffi pour comprendre que quelque chose n’allait pas. Comme toujours. Marco soupira profond?ment et rassembla toute sa force de caract?re pour murmurer faiblement : « J’ai accept? une mutation ? la JW Corporation de New York. - Quoi ? demanda Francesca, stup?faite, se contenant avec peine. -Oui, je pars pour New York pour le travail, confirma-t-il, se pr?parant ? soutenir une r?action rageuse, qui, comme il ?tait ? pr?voir, ne tarda pas ? arriver. - Et tu crois que c’est le moment de me le dire ? », demanda-t-elle, furieuse, tandis que ses yeux flamboyaient. De nouveau, silence. « ?tant donn? que nous vivons sous le m?me toit, il ne t’est pas venu ? l’esprit qu’il serait bien d’?valuer la proposition ? deux, avant de donner ta parole ? Ne te souviens-tu pas qu’avant de commencer ? vivre ensemble nous nous ?tions promis de prendre toute d?cision d’un commun accord ? rench?rit Francesca, sans para?tre vouloir calmer son irritation. - Mais tu ne veux vraiment pas comprendre mon d?sir d’une vie et d’un poste de travail meilleurs ? Tu ne veux pas d?m?nager parce que cela ne t’int?resse pas ! - Je n’ai pas dit que je t’aurais oblig?e ? refuser : pour toi, j’aurais accept? cela et bien autre chose encore ! Mais, toi, tu n’as pas eu le courage de m’en parler, par crainte que je ne m’oppose ? ton projet. Apparemment, pour toi, il a la priorit? sur notre projet de vie commune… - Au contraire, passer le reste de mes jours avec toi a toujours ?t? mon plus grand d?sir, mais ?videmment tu ne le comprends pas, car autrement tu ne m’accuserais pas ainsi ! - Mais te rends-tu compte que tu es tout simplement en train de te d?charger sur moi de tes fautes ? Tu n’es qu’un l?che, je ne trouve pas d’autres termes pour te d?finir… - Eh bien, si pour toi je suis un l?che, alors adieu ! », r?pondit Marco, bless? dans son amour propre par cette d?finition inacceptable. Sur ces mots, il lui tourna le dos pour s’engouffrer au pas de charge dans leur chambre ? coucher ? l’?tage sup?rieur. Il arracha avec col?re ses v?tements de l’armoire et les d?posa rapidement dans une valise en cuir noir. « Ne fais pas de b?tises ! le supplia sa fianc?e, qui l’avait rejoint entre temps. Allons, remets les choses ? leur place et reviens ? toi. - Eh bien, ce n’est pas ce que tu voulais ? la provoqua Marco, en descendant l’escalier. -Ne sois pas ridicule, tu sais bien que je n’avais aucune intention de te renvoyer. - Maintenant, il est trop tard », conclut-il, en envoyant un dernier regard courrouc? ? l’adresse de Francesca, qui, impuissante, regarda son fianc? enfiler son manteau avec rage et fermer la porte derri?re lui, la laissant seule, en larmes pour cette rupture impr?vue. Et ainsi, songeant ? la dispute avec son ex-partenaire sans oser y croire, Marco se dirigea en voiture ? une vitesse soutenue vers l’habitation de sa m?re qui, elle, ?tait encore bien loin d’imaginer le d?part imminent de son fils et la fin de son histoire avec Francesca. Au bout de quelques minutes, il arriva ? proximit? d’un complexe de villas mitoyennes et il se gara en face de celle qui ?tait identifi?e par le num?ro 16, o? il avait v?cu jusqu’? un an auparavant. Il descendit ensuite de sa voiture et ouvrit le portail avec son double des cl?s; il frappa ? la porte d’entr?e. « Qui est-ce ? demanda la m?re. - C’est Marco. Tu crois qu’un voleur aurait frapp? avant d’entrer ? », r?pondit son fils, irrit? par une prudence si invraisemblable. Rassur?e, elle ouvrit alors la porte ? Marco, qui entra dans la maison. Madame Lucia ?tait une femme de cinquante-cinq ans, de taille moyenne et ? l’aspect bien soign?. Elle avait les cheveux teints en blond, toujours parfaitement en ordre, et un visage aux traits agr?ables, mais ?galement marqu? de rides manifestes, reflet des souffrances atroces qui l’avaient afflig?e pendant sa vie. Il s’agissait surtout de la mort pr?matur?e de son mari, qu’un impitoyable cancer avait emport? il y avait d?j? de nombreuses ann?es de cela. « Tu as l’air boulevers?. Il s’est pass? quelque chose?». Non, vraiment il n’?tait pas capable de dissimuler ses ?motions. « Oui. Mais maintenant laisse-moi t’expliquer, sans m’assaillir de questions, supplia-t-il, craignant que sa demande ne soit pas entendue. Je dois te parler d’une affaire tr?s grave, et je te demande d’?couter ce que j’ai ? te dire, sans m’interrompre. Quand j’aurai termin?, tu seras libre d’exprimer ton opinion. - Comme tu veux, acquies?a-t-elle et elle s’assit sur le canap?, en attendant que son fils commence ? parler. - Il y a quelques mois, j’ai re?u une offre de travail impossible ? refuser depuis les ?tats-Unis et, aujourd’hui, j’ai annonc? mon d?part imminent ? Monsieur Russo », d?clara Marco tout net, lib?rant son c?ur du poids d’une telle r?v?lation. Lucia l’avait ?videmment re?ue comme un coup de couteau au c?ur, mais elle parvint ? maintenir l’?quilibre qui la caract?risait et elle objecta : « Mais… qu’en sera-t-il de Francesca ? Lui as-tu d?j? annonc? la nouvelle ? -Elle ne fera plus partie de ma vie, voil? tout. Le probl?me ne se pose pas. - Que s’est-il pass? entre vous ? demanda sa m?re. » Si on peut savoir, bien s?r, ajouta-t-elle rapidement, ayant remarqu? le murmure d’irritation de son fils. - Quand je lui ai annonc? que j’avais accept? un poste de travail ? New York et que j’aurais d? partir, elle l’a mal pris, parce que, selon elle, j’aurais d? attendre d’avoir v?rifi? sa disponibilit? ? me suivre. Elle m’a ensuite trait? de l?che, et, pour cette raison, j’ai d?cid? de m’en aller, r?pondit s?chement Marco. -Elle a certainement exag?r? en utilisant une expression si forte, mais ne trouves-tu pas qu’elle a eu raison ? En effet, ?tant donn? que vous viviez ensemble, elle avait de bonnes raisons pour pr?tendre d’?tre impliqu?e activement dans un choix si important. En effet, il est tr?s difficile de se d?cider ? quitter son pays et les personnes qu’on aime ; cela demande une ?tude attentive du pour et du contre… r?pondit sagement Lucia, mais le regard furieux et d?sapprobateur de Marco la persuada qu’il ?tait temps de s’interrompre. - Eh bien, moi, je crois que l’irr?prochable Francesca, r?pliqua-t-il en serrant les dents, pouvait aussi bien comprendre qu’une occasion de ce genre arrive une fois dans la vie et une h?sitation ?ventuelle m’aurait fait courir un gros risque de pousser l’entreprise en question ? se tourner vers un autre candidat qui, lui, aurait jug? bon de prendre la place tant convoit?e et que, moi, j’ai eu la pr?sence d’esprit de ne pas laisser ?chapper. » Voyant qu’aucune discussion n’?tait possible et connaissant bien la fermet? de son fils, Lucia choisit tr?s justement de se rendre. « Quand as-tu l’intention de partir ? demanda-t-elle sur un ton plus tol?rant. - Le plus t?t possible. Je partagerai cette exp?rience seulement avec mes coll?gues et mon directeur; je ne vois donc aucune raison de retarder mon d?part ». Sur ce, il mit fin ? la conversation et se retira dans la chambre o? il dormait lorsqu’il ?tait adolescent, encore tapiss?e de posters de joueurs de foot de la Juventus, son ?quipe pr?f?r?e. Pendant quelques minutes, assis au bureau devant l’ordinateur, il s’occupa de trouver le billet d’avion qui allait bient?t le conduire ? la JW Corporation, ? des milliers de kilom?tres de distance. Enfin, il trouva un vol dont le d?part ?tait fix? au jour suivant ? 11h30, depuis l’a?roport de Linate; il r?serva une place co?teuse en premi?re classe, en pr?vision de l’augmentation des ressources ?conomiques qu’il aurait bient?t ? sa disposition. Puis il enregistra le num?ro de t?l?phone d’un taxi milanais sur son smartphone et passa l’appel. « Allo ? -Bonsoir, je souhaite r?server un transport de Castrezzato ? Linate. - Je vous pr?viens que le service sera assez co?teux, le trajet est plut?t long… » Marco laissa ?chapper un sourire de satisfaction. ?videmment, le chauffeur ne pouvait imaginer l’argent qu’il allait gagner ? la JW Corporation. « Il n’y a aucun probl?me. » Apr?s avoir ?tabli un rendez-vous ? 20h30, il redescendit au rez-de-chauss?e, o? sa m?re pr?parait d?j? le dernier repas qu’elle aurait partag? avec lui avant son d?part pour les ?tats-Unis. Marco l’observa pendant un long moment, afin de graver dans sa m?moire chacun de ses gestes; il ?tait bien conscient qu’il ne l’aurait pas revue avant longtemps et il partageait sa douleur pour la s?paration imminente. Le d?ner se passa quasiment sans que l’un ou l’autre ne dise mot, tant ils ?taient pris par la pens?e du grand changement qui allait bient?t s’op?rer dans leurs vies. Soudain, un coup de klaxon les tira de leurs pens?es. Lucia regarda son fils d’un air interrogateur, d?sorient?e par ce son inattendu. « Qu’est-ce que c’?tait ? - Le taxi est arriv?. Je passerai la nuit ? l’a?roport.» A ces mots, Lucia se jeta dans les bras de son fils, profond?ment ?mue. «Promets-moi de m’appeler tous les jours, car autrement, tu sais, je m’inqui?te. Surtout te sachant loin… - Tu peux y compter», la rassura-t-il, et il lui rendit son geste. Apr?s de longues secondes, Marco se d?gagea de son ?treinte et, apr?s avoir r?cup?r? les valises dans le salon, il prit cong? de sa m?re. Avec une affectueuse m?lancolie, il tapota le capot de sa Maserati, destin?e ? rester longtemps inutilis?e, et il s’installa sur le si?ge arri?re du taxi, qui partit ? vitesse r?duite sur la route devenue glissante ? cause de la neige qui tombait toujours sur l’asphalte. Sa m?re resta quelques instants encore sur le pas de la porte pour observer la voiture qui s’?loignait, jusqu’? ce que le v?hicule ait disparu dans un virage. Elle se r?signa alors ? l’id?e de ne plus pouvoir suivre son fils du regard. Pendant ce temps, le chauffeur traversait des lieux qui avaient servi de d?cor ? la vie que Marco s’appr?tait ? quitter et ce dernier se demandait bien quand est-ce qu’il les aurait revus. Faisant appel ? toute la force de sa volont?, il chassa ces pens?es de son esprit, en entamant une conversation avec ce chauffeur introverti, professionnel autant que silencieux. Lorsque finalement la voix robotique du GPS annon?a l’arriv?e ? destination, mettant fin ? ce voyage monotone, Marco paya la somme convenue et descendit avec calme du taxi, d?sireux de pouvoir se reposer en attendant le long vol du jour suivant. Puis il rentra dans l’a?roport en trainant ses bagages. ?puis? par cette journ?e palpitante dont il avait ?t? l’acteur principal, il prit place sur un banc, songeant de nouveau ? tout ce qu’il allait quitter et qu’il avait toujours beaucoup aim?. «Au moins, je ne devrai plus revoir mon cher ami Morgan», pensa-t-il, cherchant ? se r?conforter. Il fit alors une grimace qui renfermait toute son antipathie pour cette personne-l?. Au m?me moment, apparut dans sa t?te l’image de celui qu’il ha?ssait le plus. Haut environ un m?tre quatre-vingts, il avait un visage pointu au teint clair, les cheveux couleur de paille et les yeux marrons avec des verres rectangulaires, qui ne parvenaient pas cependant ? lui conf?rer un air d’intellectuel, totalement inconciliable avec son expression h?b?t?e. Sa large bouche ?mettait souvent des manifestations d’hilarit? au son hyst?rique, une caract?ristique de ceux qui essayent de masquer l’absence de l’hilarit? g?n?rale qu’aurait d? provoquer leurs blagues par l’?vidence auditive de la leur. Et comme si ce m?lange de caract?ristiques odieuses ne suffisait pas, une attitude peu courtoise envers Marco venait couronner le tout. En effet, il se souvenait encore avec une irritation extr?me le soir o?, avec son incomparable d?marche d?hanch?e, il s’?tait approch? de Francesca pour s’exhiber en une tentative ridicule de lui faire la cour, ignorant sa pr?sence. «Serait-ce un crime par hasard ? avait-il demand? avec suffisance, face aux revendications de Marco sur le c?ur de la jeune fille et ? ses exhortations intempestives de s’en aller. » Moi, je n’en ai pas connaissance, et je voudrais te rappeler que nous sommes dans un pays libre, ou je me trompe ? De toute fa?on, je m’en vais ; garde-la pour toi », avait-il ajout?, en s’?loignant avec la m?me d?marche. Depuis cet instant, profond?ment irrit? par son attitude, il s’?tait pris ? le ha?r, tout en esp?rant que les occasions de le rencontrer se seraient faites de plus en plus rares. Mais cette esp?rance fut souvent d??ue par la r?alit?. En effet, Marco ?tait r?guli?rement contraint de se mettre en contact avec lui pour son travail. Il arrive parfois qu’en approfondissant la connaissance de certaines personnes un jugement instinctif soit d?menti. Mais, en l’occurrence, l’adage «la premi?re impression est celle qui compte» fut proph?tique et leurs rapports se poursuivirent ? l’enseigne d’une antipathie r?ciproque. L?g?rement rassur? par ces pens?es, Marco fut vaincu par la fatigue et il tomba dans un profond sommeil. Quelques heures plus tard, le bruit joyeux d’un groupe de personnes interrompit son court repos. La vue encore embu?e par le sommeil, Marco se frotta les yeux pour mieux distinguer les silhouettes qui l’entouraient: des dizaines de familles et de jeunes ?taient occup?s ? acheter les derniers cadeaux en vue de la f?te de No?l, d?sormais tr?s proche, et tous s’appr?taient ? y participer avec une grande joie. Le jeune manager observa longuement les enfants qui couraient insouciants ? c?t? de leurs m?res, attentives ? ne pas les perdre de vue dans la masse des personnes qui marchaient en regardant les vitrines des magasins. Toutefois, le climat de la f?te imminente que l’on respirait dans l’air et que l’on lisait clairement sur les visages d?tendus de tous contrastait avec l’?tat d’?me de Marco, qui pensait ? combien ce 25 d?cembre allait ?tre diff?rent de tous les autres. En effet, au lieu de participer avec ses proches au repas traditionnel qui avait lieu chez sa m?re, il allait devoir partager ce jour sp?cial avec des personnes qu’il ne connaissait pas encore, et qui allaient peut-?tre lui sembler peu agr?ables. Mais Marco finit par sortir de ses r?flexions. Il se leva du banc en s’?tirant et se rendit au guichet pr?pos? au check-in, o? une jeune employ?e souriante lui fournit la carte d’embarquement. Puis il vit un autre banc et il s’assit ? c?t? d’un vieux monsieur. Chapitre III Pedro Gonzalez « Bonjour! le salua-t-il joyeusement, avec un l?ger accent espagnol. - Bonjour Monsieur !» r?pondit Marco ? l’inconnu. C’?tait un homme ?g? de soixante-dix ans environ, comme le laissaient supposer ses courts cheveux blancs, qui lui conf?raient un air de sagesse. Une vigueur exceptionnelle, aussi bien physique que mentale, semblait ?maner du vieillard, en d?pit de son ?ge plut?t avanc?. L’?tincelle de vivacit? qui ?clairait son regard et la silhouette ?lanc?e, d’une taille sup?rieure ? la moyenne, en t?moignaient. S’il ?tait morphologiquement fr?le, son aspect n’avait pourtant rien de faible ou de fragile. Son allure ext?rieure minutieusement soign?e, tout comme son habit ?l?gant digne du businessman le plus en vue, port?rent Marco ? croire avec raison que cet homme devait avoir eu une importante responsabilit? manag?riale, comme celle qu’il s’appr?tait ? recevoir aux ?tats-Unis. «Avez-vous aussi ma ch?re Espagne pour destination? demanda-t-il aimablement ? Marco. - Non, j’ai r?serv? un vol pour New York, je m’y installe pour le travail. - Je suppose qu’il s’agit d’une offre importante pour vous d?cider ? un tel d?placement», fit-il. Son italien ?tait presque parfait. «Oui, c’est exact. Il y a peu de mois, j’ai re?u une proposition consid?rable de la part de la JW Corporation, que je me suis empress? d’accepter, ? la condition de pouvoir conclure mon ann?e de travail, donc sans porter aucun pr?judice aux plans de la soci?t? pour laquelle je travaillais. Comme vous pouvez bien l’imaginer, je me suis heurt? ? la r?sistance de mes proches et de mon patron, mais j’ai d?cid? de ne pas revenir sur ma d?cision, bien d?cid? ? saisir une telle opportunit?.» - Quelle charge vous a-t-on propos? d’exercer ? - Celle de directeur g?n?ral, la m?me que j’exer?ais dans la soci?t? de Brescia que j’ai contribu?e ? rendre tr?s grande. - Cela me rappelle beaucoup ma propre histoire… - Vous ?tes un confr?re ? - Oui, j’ai moi aussi travaill? en tant que manager. -Puis-je vous demander quelques conseils concernant la gestion d’une entreprise importante ? Du haut de votre exp?rience professionnelle, vous allez pouvoir sans aucun doute me donner des conseils utiles… - Vu vos r?sultats, qui, d’apr?s votre r?cit, me paraissent prodigieux, je ne crois pas que vous ayez besoin de suggestions, coupa court l’homme avec un sourire bienveillant. Cependant, si vous voulez, je peux partager avec vous ma propre exp?rience. - J’en serais tr?s honor?, r?pondit Marco avec une politesse inhabituelle, inspir?e sans doute par la personnalit? ?minente de son interlocuteur. Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=40208767&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.