Êîò ìóðëû÷åò... áåë è ñåð, Îí ïîíÿòëèâûé... Æèë äà áûë ýñýñýñýð - Òðàâû ìÿòíûå. Òðàâû ìÿòíûå, åùå Ìàòü-è-ìà÷åõà, Ðåêè ñ ñèãîì è ëåù¸ì - Ìàòåìàòèêà! Óðàâíåíèÿ, èêñû, Ñèíóñ-êîñèíóñ... Âîçëå ñòàäà âîë÷üÿ ñûòü... Ïàðíè ñ êîñàìè... Ñ÷àñòüå óøëîå ëîâè - Äåâêè ñ âîëîñîì Ðàñïåâàëè î ëþáâè Ñëàäêèì ãîëîñîì... À âåñåííåþ ïîð

Hors Jeu

Hors Jeu Sawyer Bennett Fils privil?gi? d’un membre du congr?s am?ricain et star montante de hockey, Ryan Burnham est tr?s attir? par la serveuse au c?ur d’or qui travaille dur pour payer ses ?tudes universitaires apr?s la mort de ses parents. Ryan Burnham est le fils privil?gi? d’un membre du congr?s am?ricain et capitaine de son ?quipe universitaire de hockey. Alors qu’il est sur le point de r?aliser son r?ve de jouer ? la NHL, ses parents veulent qu’il prenne une voie diff?rente. Une voie qu’il devrait accepter pour renforcer l’image publique de sa famille. Oblig?e d’abandonner sa carri?re musicale apr?s la mort tragique de ses parents, Danny Cross vit dans les bas quartiers, ? l’oppos? de celui de Ryan. Elle se bat pour se d?brouiller toute seule, en ayant deux boulots, en suivant les cours ? la fac ? temps partiel et en faisant du b?n?volat dans un refuge pour sans-abris. Elle est bien d?cid?e ? b?tir son propre succ?s. Au hasard d’une heureuse rencontre, leurs deux mondes si diff?rents se percutent, for?ant chacun d’eux ? ?valuer s’il est vraiment sur la voie de l’?panouissement personnel et du bonheur. Leur relation pourra-t-elle survivre ? Tout particuli?rement quand d’autres leur mettent des b?tons dans les roues ? chaque tournant. Beaucoup de choses peuvent se produire en seulement dix petits jours… Sawyer Bennett Hors jeu Titre original : Off Sides Tous droits r?serv?s Copyright © 2013 by Sawyer Bennett Publication originale : Big Dog Books Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sabine Ingrao Cet ouvrage est une ?uvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux, et les ?v?nements sont soit le fruit de l’imagination de l’auteur, soit utilis?s dans le cadre d’une ?uvre de fiction. Aucune partie de cet ouvrage ne peut ?tre reproduite sous quelque forme ou par quelque proc?d? que ce soit, ?lectronique ou m?canique, y compris les syst?mes de stockage ou de r?cup?ration d’informations, sans l’autorisation expresse ?crite de l’auteur, exception faite des critiques qui ont la permission de citer de courts passages dans leurs articles. 1 Remerciements Je ne m’attendais pas ? ?crire ce livre. En fait, j’?tais pr?te ? attaquer la suite de Forever Young, mais le sujet de ce roman-ci m’est soudain venu ? l’esprit et a refus? d’en partir. J’ai ensuite pass? quelques semaines ? simplement ruminer cette id?e. J’ai vraiment essay? d’?crire la suite de Forever Young, mais je ne suis m?me pas parvenue ? commencer parce que ce roman-ci continuait ? occuper toutes mes pens?es. Alors, je me suis dit, pourquoi pas ? D?barrassons-nous l’esprit de tout ceci. J’ai ?crit avec enthousiasme durant une bonne semaine. Un peu plus de 45.000 mots plus tard, j’avais mon premier jet. J’ai effectu? les derni?res retouches et rajout? quelques d?tails, mais tout ?tait pratiquement termin?, except? pour les corrections. ? ce stade, j’aimerais adresser un ?norme merci ? Kristina Sessoms et Alyssa Shaver. Toutes les deux ont saut? sur l’occasion de faire une premi?re lecture et m’ont fourni de pr?cieux conseils, que j’ai utilis?s pour la plupart. Un merci tout particulier ? Alyssa puisqu’elle a trouv? le titre de ce roman. Ce doit ?tre le destin qui a voulu que je l’aie comme relectrice, car c’est une grande fan de hockey, ancienne joueuse elle-m?me, ainsi qu’une joueuse de violon. Vous verrez pourquoi c’est important en lisant ce livre. Comme toujours, merci ? Shawn de me laisser poursuivre mon r?ve. Je sais que cela signifie de longues heures o? je pr?te davantage attention ? mon ?cran plut?t qu’? toi. Tu assures, ch?ri ! 1 R?flexions Je ne sais pas ce qui m’a pris de le faire. Peut-?tre ?tait-ce d? aux attentes impossibles auxquelles je faisais face, peut-?tre ?tait-ce mon propre d?go?t de moi-m?me. Tout ce que je savais, c’est que j’avais besoin que quelque chose de diff?rent se produise. J’avais besoin de quelqu’un… de quelque chose… pour me faire d?vier de ma trajectoire actuelle. Sinon, je me serais perdu… comme un homme dont il ne resterait que la coquille vide. Alors je l’ai fait. Je me suis approch? d’elle, puis je l’ai dragu?e, puis je l’ai gard?e pour moi seul. Et elle m’a sauv? la vie… 1 Chapitre 1 Ryan Heh, heh, heh, heh… Je d?teste ces b?tards de cochons verts qui me narguent. J’appuie sur le bouton pour rejouer et glisse le doigt sur l’?cran en tirant en arri?re le petit oiseau bleu. Je le laisse s’envoler en donnant une petite tape sur l’?cran, et mon missile bleu duveteux se s?pare en trois, mitraillant mes d?tracteurs de leur furie. La glace ?clate et je massacre les truies vertes. A moi la victoire. — Magne-toi, Ryan. D?p?che. Je jette un ?il au groupe qui marche devant moi. Ils sont tous en train de rire, bras dessus bras dessous. Ils ont l’air d’une putain de rediffusion de Friends. On est tous tr?s styl?s, avec nos v?tements de marque, cadeaux de l’ind?cente richesse de nos familles. On a les derni?res coiffures tendances et on vit notre petite vie parfaite d’?tudiants de fac. Et je d?teste absolument ?a, parfois. Ce soir, on s’encanaille un petit peu. On marche depuis une soir?e ?tudiante jusqu’au caf?-resto du coin, ouvert non-stop, pour manger un bout. La honte, quoi. Apr?s les copieuses quantit?s d’alcool et d’herbe qu’il y avait ? la soir?e, on a tous s?rieusement la dalle. Enfin, moi j’ai la dalle uniquement parce que j’ai faim. Je ne peux malheureusement pas participer aux cannabis-party, parce que le d?partement des sports de Northeastern pratique des tests anti-drogue al?atoires sur ses athl?tes. Et je ne vais pas compromettre notre saison de hockey pour un petit joint. J’esp?re vraiment que Mike et Carter sont rest?s loin de cette merde, ce soir. ? la fa?on dont les filles rigolent, je vois qu’elles, elles en ont pris. Il est trois heures du mat’ et je ne suis franchement pas assez bourr? pour ignorer le fait que j’aimerais l?cher mes potes et rentrer dormir ? la fraternit?. La nuit a ?t? longue et, apparemment, elle n’est pas termin?e. Les gars de notre joyeuse petite bande forment une partie de la premi?re ligne de l’?quipe de hockey de Northeastern. On est tous tr?s proches. Mon ailier droit et meilleur ami, Mike Yanalas, apostrophe un groupe de jeunes racailles fumant des cigarettes, appuy?s contre une vieille Dodge Charger. Un des bras de Mike est pass? autour de sa petite amie, Cameron. — Qu’est-ce que vous regardez comme ?a, putain ? leur crie Mike. Il est compl?tement so?l et je soupire int?rieurement. Je n’ai vraiment aucune envie de devoir pr?ter main-forte ? son cul d’ivrogne dans une bagarre, ce soir. Heureusement, les futurs membres de gang ne disent rien et s’?vanouissent dans les t?n?bres. Je ne suis pas surpris, franchement. On est plut?t costauds et la plupart des gens seraient dingues de nous chercher des emmerdes. On tourne sur Hay Street et on arrive sur mon territoire. La salle de sport o? je m’entraine est juste ? quelques p?t?s de maisons, et ma fraternit? est dans la direction oppos?e. Le Sally’s Diner est presque ? mi-chemin entre les deux, et nous a servi de point de chute apr?s-soir?es durant mes trois ann?es d’?tudes ? Northeastern. Je rattrape les autres au petit trot. On d?barque tous au Sally’s, et je respire ? fond l’odeur de bacon frit et de frites. L’endroit est assez peupl?, m?me aux petites heures de la nuit. Plusieurs tables sont remplies d’?tudiants ivres, et un vieil homme plane au-dessus d’une tasse de caf? au comptoir. Apr?s avoir rassembl? plusieurs tables, notre groupe s’assied, tirant les menus un peu collants hors des distributeurs au milieu des tables. J’enroule un pied autour d’une chaise et donne un petit coup vers l’arri?re, l’?cartant de la table. Je m’assieds en me penchant en arri?re, ?tendant les jambes devant moi. Je croise une cheville par-dessus l’autre, et continue ? ignorer le groupe, leur pr?f?rant Angry Birds. Je ne regarde m?me pas le menu. Je sais d?j? que je vais prendre le Husky Special. Un cheeseburger avec un ?uf au plat par-dessus et une tonne de frites ? c?t?. Je me suis entrain? comme un dingue pour me pr?parer au d?but de la saison de hockey, dans quelques semaines, alors je peux me permettre la d?bauche de calories. — Beurk… Cette table est juste d?gueulasse. Je ne sais pas pourquoi il faut toujours qu’on vienne ici. Je reste concentr? sur ma mission de destruction du plus grand nombre de cochons possible, tout en levant mentalement les yeux au ciel vers Angeline. ?a me fait chier qu’elle soit ici avec nous, et ses j?r?miades me tapent vraiment sur le syst?me. J’ai ?t? stup?fait qu’elle se pointe ? la soir?e, ce soir, parce qu’on essayait furieusement de s’?viter depuis notre rupture, quelques semaines plus t?t. Mais c’?tait in?vitable qu’on se revoie, je suppose, puisque notre cercle d’amis est tr?s soud?. ?a n’aide pas non plus que Mike soit mon meilleur ami et que Cameron soit la meilleure amie d’Angeline. Je jette un rapide coup d’?il ? Angeline et secoue la t?te. Elle est en train de nettoyer la table avec du gel pour les mains et des serviettes, une grimace ancr?e sur le visage. Et la voir s’agiter comme ?a pour une table sale ne fait que me confirmer que j’ai pris la bonne d?cision en rompant avec elle. Angeline est un peu trop coinc?e ? mon go?t. Merde, elle ne voulait m?me pas m’embrasser apr?s mes matches tant que je n’avais pas pris de douche. Avec le recul, je suis surpris qu’elle ne m’ait pas nettoy? avec son fameux gel hydroalcoolique avant qu’on couche ensemble. Ou qu’elle ne m’ait pas doublement emball? la bite dans deux pr?servatifs. Constern?, je tire sur ma l?vre inf?rieure avec les dents. Revoir Angeline ce soir ?tait surr?aliste. Je m’attendais ? ce qu’elle soit toujours furieuse que j’aie rompu avec elle. Mais au lieu de ?a, elle ?tait venue droit vers moi et m’avait pris dans ses bras en me disant que c’?tait bon de me revoir. Je lui avais retourn? le compliment, m?me si je ne le pensais pas vraiment. C’?tait juste par politesse. Au cours de la soir?e, elle ?tait pass?e de la plaisanterie amicale au flirt manifeste. J’avais bien remarqu? les nombreuses fois o? elle avait pos? la main sur mon bras en me parlant ou la fa?on dont elle s’?tait mise sur la pointe des pieds pour me murmurer quelque chose ? l’oreille. Ne vous m?prenez pas. Ce soir, Angeline assure avec un jean skinny, un dos-nu presque transparent et des talons extra hauts. Elle d?borde de sensualit?, et si elle n’avait pas gaspill? une telle concentration d’?nergie sur moi, elle aurait rendu un autre gars tr?s heureux d’avoir son attention. Vers la fin de la soir?e, pendant que les musiciens jouaient une de leurs derni?res chansons, elle avait essay? de me r?quisitionner pour danser avec elle. J’avais refus? poliment en lui disant que ce n’?tait sans doute pas une bonne id?e. Elle avait accept? mon refus avec gr?ce, mais par la suite, elle s’?tait rapidement jointe ? nous quand on avait d?cid? d’aller au Sally’s. J’aurai d? simplement rentrer chez moi, mais j’avais vraiment faim et je croyais pouvoir supporter Angeline une demi-heure de plus. Donc on est assis l?, et je me concentre sur le lancer d’oiseaux sur cochons, ne pr?tant qu’? moiti? attention ? la conversation autour de la table. Il ne faut pas plus de cinq secondes pour que quelqu’un mentionne Descartes et nous voil? lanc?s. Je trouve ?a hilarant que quand des ?tudiants de fac sont bourr?s ou p?t?s, ils commencent tout de suite ? parler philo. Je veux dire, qui en a quelque chose ? foutre de la philo ? Mais m?langez-y un peu d’alcool et soudain, tout le monde sort les grandes th?ories. On suit tous le cours de philo de troisi?me ann?e appel? Philosophes du dix-septi?me et dix-huiti?me si?cle. La rumeur qui court sur le campus veut que le Dr Anderson, qui a environ cent vingt ans, ne fasse que dormir en classe et vous dise exactement ce qu’il donnera ? l’examen final. Ce cours est suppos? ?tre du g?teau. Je l’esp?re bien parce que j’ai de tr?s bonnes notes pour aller en derni?re ann?e, et j’aimerai avoir un horaire facile pour pouvoir concentrer davantage de mes efforts sur le hockey. — Eh bien, je pense que le dualisme est un tas de connerie, s’?crie Mike avec un grand geste th??tral. Il bredouille l?g?rement. — Si l’esprit existe ind?pendamment du cerveau, alors comment sont cr??s les souvenirs physiques ? Expliquez-moi comment ?a a du sens. — Rien de tout ?a n’a de sens, je marmonne, les yeux toujours riv?s sur mon iPhone. Personne ne m’accorde le moindre regard, ce qui me va tr?s bien. Mon jeu est bien plus int?ressant que de discuter de Descartes. — C’est une position tr?s ferm?e de ta part, dit Angeline d?daigneusement. De toute fa?on, je trouve beaucoup plus fascinant ce concept de Je pense, donc je suis. Je veux dire, c’est plut?t profond, ? un niveau auquel je n’avais jamais r?fl?chi avant. Je suis pratiquement s?r qu’Angeline n’a jamais r?fl?chi ? rien de plus profond que la marque du jean qu’elle va porter le matin, mais je suis impressionn? par la mani?re dont elle d?tourne la conversation de l’abrutissante philosophie du dualisme. Je vois la serveuse approcher du coin de l’?il, mais je ne rel?ve pas la t?te parce que je suis dangereusement pr?s de d?passer mon meilleur score. La serveuse se tient l? quelques secondes pendant que la conversation s’enflamme, attendant patiemment une pause dans la d?pense de cellules grises. Quand personne ne marque de pause, m?me pour reprendre son souffle, elle ?met un petit bruit pour s’?claircir la gorge. La tabl?e se tait et j’entends Angeline s’?crier de sa voix la plus offens?e : — Excusez-moi, mais nous sommes au milieu d’une importante discussion. Vous croyez que c’est justifi? de nous interrompre en pr?sumant que nous sommes pr?ts pour vous ? Tout le monde ?clate de rire, sauf moi. Mais int?rieurement, j’ai un sourire narquois, et je secoue simplement la t?te. Angeline parvient ? passer un savon ? quelqu’un et ? le faire se sentir dans ses petits souliers en quelques secondes. C’est une v?ritable forme d’art, d?velopp?e par les gens criminellement fortun?s et terriblement narcissiques. Angeline n’en a pas fini avec la serveuse, cependant. Elle se tourne vers le reste du groupe et ajoute : — Je suppose qu’on ne peut pas vraiment bl?mer son ignorance. Je veux dire, elle sert des hamburgers pour vivre. Cette conversation lui passe peut-?tre un petit peu au-dessus de la t?te. Elle ?clate ensuite d’un fou rire qui me fait grincer des dents. OK, m?me moi je dois reconna?tre que c’est un vrai coup bas, mais je ne dis rien. Je garde la t?te basse, ?vitant la confrontation avec Angeline ? tout prix. Elle est saoule et elle est m?chante. Pas un bon m?lange, et je n’ai pas envie de me disputer avec elle ce soir. Merde, c’est une des raisons pour lesquelles j’ai rompu avec elle. Tout ressemblait toujours ? une confrontation. Avant qu’Angeline dise quoi que ce soit, j’entends la serveuse r?pondre. — Je suis vraiment d?sol?e. C’est juste que… Je vous ai tous vu vous asseoir ici, et enfin, pardonnez mon ignorance, mais je crois que la th?orie du Rasoir d’Ockham dit que de toutes les th?ories possibles, et toutes choses ?tant ?gales, la th?orie la plus simple est g?n?ralement la bonne. J’ai vu que vous aviez d?j? regard? les menus et que vous les aviez remis en place. Par cons?quent, la th?orie la plus simple est que vous ?tes pr?ts ? commander. Voyez les choses de cette fa?on… Je pense que je vous ai vu consulter le menu, donc je suis ici pour prendre votre commande. Bon, je sais qu’Ockham est un petit peu ant?rieur ? Descartes, mais c’est toujours un principe judicieux, vous ne trouvez pas ? Il y a un instant de stup?faction silencieuse et mes yeux sautent sur la serveuse. C’est la chose la plus int?ressante qui soit arriv?e de toute la soir?e… Que quelqu’un fasse ravaler son venin ? Angeline. Le reste de la tabl?e ?clate de rire face au culot de la serveuse, et je suis s?r qu’Angeline doit ?tre en train de fulminer. Mais je ne lui adresse pas un regard parce que quand je l?ve les yeux sur notre philosophe serveuse de burgers, ils s’?carquillent et j’ai le souffle coup?. Elle est superbe. Non, unique. Non… ce n’est pas ?a. Superbement unique… voil? ce qu’elle est. Elle a des cheveux blond fonc? qu’elle porte attach?s en une haute queue de cheval. C’est une vraie blonde. ?a se voit ? la couleur de ses sourcils, et je suis s?r que si je la d?shabillais, ce serait confirm?. Les dix derniers centim?tres de ses cheveux sont teints d’une couleur lavande p?le. Elle porte un anneau argent? ? la narine gauche et une petite barre argent?e au sourcil droit. Elle ne porte pas de maquillage, mais elle a le genre de beaut? naturelle qui devrait rester compl?tement d?nud?e. Un teint parfait, avec les plus sexy des p?les taches de rousseur parsem?es sur son nez. Ses yeux sont d’une magnifique couleur noisette, et je parie qu’ils deviennent plus verts quand elle est en col?re ou excit?e. En ce moment, ils p?tillent de malice et elle a des l?vres pleines et roses qui narguent Angeline. Je ne sais pas ce qu’il y a chez cette fille, mais merde, elle est sexy. Et visiblement super intelligente. Les filles avec des piercings ou les cheveux color?s n’ont jamais ?t? mon genre. Mes parents s’attendent ? ce que je sorte avec des filles qui portent des perles et du cashmere et ont un p?digr? d’un kilom?tre de long apr?s leur nom. Comment dit ma m?re, d?j? ? Ton p?re est un homme public, alors nous devons maintenir une apparence convenable en toutes circonstances. Mes yeux admirent le corps de la serveuse en toute impunit? parce qu’en ce moment elle et Angeline se d?visagent et se livrent ? une joute visuelle silencieuse. La serveuse porte un t-shirt Northeastern et un short vraiment court qui d?voile des kilom?tres de jambes bronz?es. Aux pieds, elle a des chaussures de sport, et autour de la taille, un petit tablier. Juste au-dessus de son sein droit, qui ? l’air tout aussi pulpeux que le gauche, un badge est accroch?, qui dit Danny. Miracle supr?me, Angeline a ?t? r?duite au silence. Rien ne sort de sa bouche, mais ses yeux lancent des ?clairs. Glissant discr?tement son crayon derri?re l’oreille, Danny met une main sur sa hanche. — Vous savez quoi ? Quand vous serez pr?ts ? commander, pourquoi pas… Elle s’arr?te pour faire le tour de la table des yeux et montre Carter du doigt. — Toi… L?ve juste la main quand vous ?tes pr?ts ? commander et je reviendrai vous aider. OK ? Sans attendre de r?ponse, elle balance un clin d’?il ? Carter et nous tourne le dos. Je ne peux pas m’en emp?cher, j’?clate de rire, et Angeline braque les yeux sur moi avec col?re. Je l’ignore, toujours secou? de rire. — Attends, Danny, je l’appelle. Elle se retourne et me regarde avec surprise. Elle ne s’attendait pas ? ce que je l’appelle par son pr?nom, j’en suis s?r. — On est pr?ts ? commander. Je trouve que tu as un excellent raisonnement philosophique. Revenant d’un pas nonchalant ? notre table, Danny soutient mon regard et je la vois m’?valuer. Je ne bronche pas ni ne d?tourne les yeux, et je lui rends son regard avec une intensit? ?gale. Elle marche droit vers moi, assez pr?s pour que je respire son odeur… Et elle sent comme une pluie de printemps. — Alors, qu’est-ce que tu prends ? Elle est encore plus belle de pr?s et j’esp?re que je n’ai pas la langue qui sort de la bouche. J’ai envie de lui dire que je vais la prendre elle, avec elle en accompagnement, et comme dessert… elle. ? la place, je commande le Husky Special. Elle me fait un clin d’?il. — Bien s?r, beau brun. J’entends Mike pouffer de rire, mais je m’en fiche. Danny fait le tour de la table et prend les commandes de tout le monde. Apr?s la fa?on dont elle a remis Angeline ? sa place, tout le monde est convenablement radouci et poli. Je ne crois pas que qui que ce soit veuille une confrontation avec cette fille. Je l’observe plus attentivement. M?me si elle vient tout juste de se faire pratiquement traiter d’inculte quelques minutes auparavant, elle semble confiante et s?re d’elle. Elle sourit ? chacun d’entre nous en prenant notre commande, m?me ? Angeline, qui est sensiblement plus conciliante quand elle demande une coupe de fruits et un verre d’eau glac?e. Je suis impressionn? par cette fille, et tr?s curieux. Pourquoi quelqu’un d’aussi intelligent travaille-t-il dans un caf?-resto ? Et qu’est-ce qui pousse quelqu’un ? teindre ses cheveux en mauve ou ? se percer le nez ? Je ne pige pas, mais je me d?couvre l’envie de le savoir. Apr?s que Danny ait apport? nos commandes, la conversation reprend, bien qu’on discute hockey, maintenant, au lieu de philo. Je crois qu’on commence ? desso?ler. Mike, Carter et moi discutons du premier match de la saison contre l’universit? de Boston. Pendant qu’on parle, j’observe Danny bouger, parler aux clients. Elle rit beaucoup et a un sourire magnifique, avec une fossette ? chaque joue. Je remarque qu’elle a aussi un magnifique petit cul, mais bon, je suis un mec. Apparemment je ne suis pas aussi discret que je pense l’?tre parce que Carter se penche par-dessus la table et me chuchote : — Elle est plut?t sexy, hein ? Tu vas la p?cho ? Je lui ris au nez. — Nan, mec. C’est pas mon genre de fille. — Ben, avec un corps pareil, elle est plus que mon genre. Je me demande si elle a des piercings qu’on ne peut pas voir. Je ne peux pas nier avoir pens? ? la m?me chose. Cela dit, il n’est vraiment pas question que le d?couvre. Je devine, rien qu’en la regardant, que ce n’est pas le genre de fille ? aimer les coups d’un soir. Oh, elle peut jouer les dures avec ses cheveux teints et ses piercings, mais en la regardant, on peut voir qu’elle est plus ange que d?mon. Dommage pour moi. Et pour elle, aussi. Et un coup d’un soir serait la seule fa?on pour moi de trouver les r?ponses ? mes questions. Elle n’est d?finitivement pas le genre de fille avec qui sortir, parce que mes parents auraient une attaque si j’apparaissais dans les m?dias avec elle ? mon bras. Cette id?e est plut?t d?cevante. Il y a tr?s longtemps que quelqu’un ne m’a pas int?ress? comme ?a et ? pr?sent, je suis furieux de devoir vivre ma vie selon les crit?res de mes parents. Je soupire silencieusement et donne un coup de poing amical sur le bras de Carter. — Fonce, mon pote. Ta sale tronche pourrait lui plaire. 1 Chapitre 2 Danny Je sors de la douche en tremblant de fa?on incontr?lable. C’est le deuxi?me jour d’affil?e que le chauffe-eau est cass? et je suis pr?te ? engueuler le concierge. Si ma coloc, Paula, et moi n’?tions pas aussi pauvres, nous d?m?nagerions dans un meilleur appartement. Mais les choses ?tant ce qu’elles sont, nous vivotons toutes les deux au jour le jour, sans pouvoir joindre les deux bouts, et nous ne pouvons pas nous payer plus que ce mis?rable taudis. — Il y avait de l’eau chaude, Danny ? J’ouvre la porte de la salle de bain et j’entends Paula remuer des casseroles dans la cuisine. Je crois qu’elle fait des ramens pour d?ner. — Nan. Toujours glac?, je lui r?ponds. — Putain. Ce connard de bon ? rien. Merde. — Surveille ton langage ! Mes oreilles saignent ? cause de tes grossi?ret?s. Et tu me dois trois cigarettes. J’entends Paula parcourir le couloir d’un pas lourd. Elle passe la t?te par la porte et me tend les cigarettes en me jetant un regard noir. Je les jette rapidement dans les toilettes. — T’es vraiment une garce, Danny. Je r?ponds en lui envoyant un baiser. — Je t’aime aussi. Et j’aime vraiment Paula. Elle est comme une meilleure amie et une m?re, tout en un. Nous vivons ensemble depuis presque deux ans et elle a quinze ans de plus que moi. Nous nous sommes rencontr?es en travaillant toutes les deux au Sally’s, mais depuis lors, elle est pass?e ? quelque chose de mieux… Elle travaille dans un magasin de disques vintage. Paula est une pro des jurons. Depuis notre premi?re rencontre, j’essaie sans succ?s de l’amener ? diminuer un peu. Ce n’est pas que je ne jure jamais, c’est juste que Paula ne d?bite que des gros mots. Alors j’ai pari? avec elle qu’elle ne pourrait pas arr?ter les jurons, ce ? quoi elle a r?pondu Fastoche. Nous avons convenu que si elle disait un juron, elle me donnerait une de ses pr?cieuses cigarettes… que je d?truis avec plaisir juste devant elle. J’imagine que je l’aurai sevr?e de la nicotine dans peu de temps. Sortant de la salle de bain, elle me suit dans ma chambre. Je laisse tomber ma serviette sur le sol et commence ? m’habiller. — Donc, tu as le service de nuit au Sally’s ? demande-t-elle. — Oui. Je finis ? sept heures du mat’. Je m’habille pendant qu’elle s’appuie contre le chambranle de la porte. — Meuf, t’as des horaires de dingue. Pourquoi tu n’abandonnes pas ce pu— Je la regarde en relevant un sourcil bien haut, la d?fiant de continuer. — Je veux dire, cette salet? de job ? — Brave fille, je la complimente. Et je trouverais du boulot o? ? J’ai vingt-et-un ans, je suis en troisi?me ann?e de fac, sans exp?rience professionnelle ? part au Sally’s Diner. Et puis… les pourboires ne sont pas trop mauvais. Je repense ? ce beau mec qui m’a laiss? un pourboire de cinquante dollars, l’autre nuit. C’?tait clairement un ?tudiant – probablement de Northeastern – comme moi. Et il avait clairement de l’argent s’il distribuait des pourboires ? cinquante dollars. Je rigole en repensant ? ce groupe. J’avais su, ? la minute o? cette brune snobinarde avait pos? les yeux sur moi, qu’elle allait essayer sa meilleure technique d’humiliation. Heureusement, elle avait choisi un sujet dont elle ne connaissait visiblement rien et pour lequel j’avais bien r?ussi. Le meilleur, c’est quand je m’?tais ?loign?e, et que le type sexy qui jouait ? Angry Birds m’avait appel?e par mon pr?nom. Quand je m’?tais retourn?e, j’avais presque sursaut? devant la fa?on dont il me regardait. C’?tait charnel… comme s’il avait eu envie de me d?vorer. Rien que d’y penser me fait rougir. Je l’avais ?tudi? du coin de l’?il plusieurs fois pendant qu’ils mangeaient, et il avait toujours l’air de m’observer. J’avais bien pens? flirter un peu, mais franchement, ? quoi ?a aurait servi ? ?a n’aurait jamais ?t? plus que du flirt, parce qu’on venait de quartiers trop diff?rents. Une fois, j’avais essay? de sortir avec quelqu’un qui sortait tout droit des pages de Lifestyles des Riches et C?l?bres et ?a avait ?t? un d?sastre. Et puis, je n’ai pas de temps ou d’?nergie ? perdre avec des gar?ons, en ce moment. Mais peut-?tre un jour. Apr?s que ce groupe bruyant soit parti, j’avais ?t? jusqu’? leur table et j’avais commenc? ? la d?barrasser. J’avais remarqu? qu’ils n’avaient laiss? aucun pourboire, ce qui est assez typique des ?tudiants so?ls. J’imaginais que la seule r?compense que j’aurais eu ? cette table, ce serait la satisfaction d’avoir fait ravaler ? cette ?tudiante arrogante ses paroles condescendantes envers moi. J’en rigole encore, rien qu’en y repensant. Quand j’ai eu fini de ramasser la derni?re assiette et que je repartais en cuisine, la porte s’?tait ouverte et le type canon ?tait rentr?. Je ne l’avais pas quitt? des yeux lorsqu’il ?tait venu vers moi et nous nous ?tions content?s de nous d?visager. En glissant sa main dans la poche de mon tablier, il avait dit : — Voil? ton pourboire. J’avais oubli? de le laisser. Son geste ?tait calcul? pour envahir mon espace personnel et ?tait incroyablement sexy ? la fois. — Merci, j’avais dit doucement. Il m’avait d?visag?e pendant quelques secondes, puis il avait dit : — Eh bien, merci d’avoir ?t? bonne joueuse, ce soir. Tu t’es certainement bien d?brouill?e pour remettre Angeline ? sa place, et je suis d?sol? pour ce qu’elle a dit. J’avais inclin? la t?te vers lui. — Pourquoi es-tu d?sol? ? Tu ne devrais pas avoir ? t’excuser ? sa place. Il m’avait fait une ombre de sourire et avait r?pondu : — Non, je suppose que non. Nous avions pass? encore quelques secondes ? nous d?visager et j’avais cru qu’il allait dire autre chose. Mais il s’?tait simplement retourn? pour partir, ajoutant par-dessus son ?paule : — Passe une bonne nuit. Il ?tait d?j? ? la porte quand j’avais r?pondu. — Toi aussi. Ce n’est qu’? la fin de mon service, en comptant mes pourboires, que j’avais r?alis? qu’il m’avait laiss? cinquante dollars. ?a pourrait nous acheter un sacr? paquet de ramens, ? Paula et ? moi. — Je suis s?re que je pourrais te faire embaucher au magasin de disques. Hein ? Paula ram?ne mon attention sur elle, loin des hommes sexy qui me laissent de gros pourboires. Je souris en la regardant. — Pas si je dois m’habiller comme ?a, je lui dis malicieusement. Paula commence sa crise de la quarantaine. Ses cheveux noirs de jais sont ? pr?sent parcourus de m?ches teintes en rouge. Elle a coup? sa frange tr?s courte et tr?s s?v?re sur son front. Elle est habill?e gothique, ce soir, et elle est superbe avec une courte jupe ?cossaise rouge fonc? et noir, et un top noir d?couvrant une ?paule. Des collants ? t?tes de mort et des bottines de l’arm?e compl?tent son look. — Meuf, s’te pla?t. Toi aussi, tu d?chires avec ton look bizarre, tes cheveux et ta quincaillerie sur le visage. Qui se ressemble... Je ris en mettant mes boucles d’oreille et secoue la t?te. Je fais un geste vers mon visage, puis rejette mes cheveux mauves en arri?re. — An-han. Mon look est une ?uvre d’art, je dis narquoisement en la regardant de haut en bas avec mon plus bel air d?go?t?. Toi, par contre, tu es un fashion faux-pas. — Garce. — Train?e. — P?tasse. — Martyr. — Charlotte aux Fraises. Nous ?clatons toutes les deux de rire. Nous jouons souvent pour savoir laquelle est la meilleure au jeu des insultes et qui sera la premi?re ? faire rire l’autre. Nous sommes ? ?galit?, cette fois. M’asseyant sur le bord de mon lit, j’enfile mes baskets. Paula vient me rejoindre et s’assied ? c?t? de moi. — Alors, qu’est-ce que tu as pr?vu pour demain ? Je laisse ?chapper un soupir malgr? moi. — J’ai une journ?e charg?e, demain. J’ai deux cours au matin et puis une session de rattrapage au d?jeuner. Puis j’ai promis ? Ann de la remplacer pendant quelques heures au caf? pendant qu’elle va ? une r?union ? l’?cole de son gamin. Et pour finir, je ferai une ou deux heures au refuge. Bon Dieu, j’ai une vie de dingue. Paula se l?ve et met les mains sur ses hanches. Elle se contente de me regarder, sans dire un mot. — Pourquoi tu me regardes comme ?a ? — Pour rien. — Ah non, ne commence pas. Ne joue pas ? la maman avec moi. — Quand m?me, Danny. Tu es en train de te tuer ? la t?che. Je m’inqui?te pour toi. Je me l?ve et vais serrer Paula dans mes bras. — Je sais que tu t’inqui?tes pour moi, mais je peux me d?brouiller toute seule. Elle me rend mon ?treinte avec force. — Je sais que tu peux, ma puce. Mais ?a ne m’emp?che pas de m’inqui?ter pour toi quand m?me. Je la serre en retour, puis je m’?carte avant de commencer ? pleurnicher comme une sotte. Paula est la seule personne que j’aie au monde et qui tienne ? moi. Enfin, ? part Sarge, mais je ne le vois pas si souvent. — Je vais bien, je la rassure. Et puis, c’est seulement temporaire, pas vrai ? — Bien s?r, petite. Temporaire. Elle prononce les bons mots, mais au ton de sa voix, je sais qu’elle pense que je suis partie pour une vie de servitude. *** Il est trois heures de l’apr?s-midi et je me traine. Apr?s avoir termin? mon boulot ? sept heures du matin, j’ai eu juste le temps de prendre une douche rapide et de filer vers mes cours de la matin?e. Apr?s une heure p?nible ? donner un cours de rattrapage ? un joueur de foot de Western Civ – qui ?tait plus int?ress? par l’id?e de me peloter que d’?tudier – je me retrouve maintenant au Sally’s pour faire une partie du service d’Ann. Deux tasses de caf? et je me sens d?j? un peu mieux. Heureusement pour moi, c’est plut?t mort, en ce moment. Pench?e sur les Petites Annonces au comptoir, je cherche un boulot pour le week-end. Si je d?crochais quelques maisons ? nettoyer les week-ends, ce serait d’une grande aide pour payer mes dettes. Le tintement de clochette indique l’arriv?e d’un nouveau client. Je rel?ve les yeux, pliant le journal en deux, et je m’arr?te. C’est M. Pourboire ? Cinquante Dollars. Et je prends conscience que mon imagination ne l’avait pas enjoliv?. Il est toujours aussi sexy que dans mes souvenirs. Il porte un t-shirt gris tremp? de sueur et un short de course. Il a l’air un peu essouffl? et j’en d?duis qu’il vient juste de terminer sa course. — Assieds-toi o? tu veux, lui dis-je. Il avance jusqu’au comptoir, soutenant mon regard. Il s’est arr?t? ici pour me voir, ?a ne fait aucun doute. Je le devine ? la d?termination et ? la r?solution dans ses yeux couleur whisky. Je l’observe, fascin?e, passer une main dans ses cheveux humides pour les ?carter de son front. Ils sont brun fonc? et ondul?s, et ? la limite d’?tre un peu trop long au go?t d’une m?re. Pour moi, ils sont parfaits. Dommage que je n’aie ni le temps ni l’envie de faire quelque chose ? ce sujet. S’asseyant sur le tabouret juste en face de moi, il m’adresse un grand sourire. — Mis quelqu’un en pi?ce ? coup de philosophie, r?cemment ? J’?clate de rire et commence ? secouer la t?te. — Non. Pas aujourd’hui, du moins. — En fait, je courais dans le quartier et je t’ai vue, l?. Je me suis dit que j’allais m’arr?ter et te remercier. Je hausse les sourcils. — Me remercier ? — Oui. Ces vingt secondes o? tu as d?moli Angeline avec tes connaissances en philo ont ?t? les plus amusantes que j’ai eues depuis tr?s, tr?s longtemps. Ce n’est pas tr?s ?l?gant, mais je ne peux m’emp?cher de rire par le nez en r?ponse. — Alors, tu dois vivre une vie plut?t ennuyeuse. — Je m’appelle Ryan Burnham, ? propos. Il me tend la main et je la lui serre. Sa main est beaucoup plus grande que la mienne et chaude. Je sens des callosit?s dans sa paume et sur ses doigts. — Danny Cross. Ravie de faire ta connaissance… officiellement. Il rel?che ma main. — Moi aussi. Ma peau picote doucement ? l’endroit o? nos mains ont ?t? en contact et j’essaie imm?diatement de r?primer cette sensation. Je n’ai pas le droit de d?vorer un mec des yeux, encore moins un mec qui est clairement hors de la stratosph?re de mon cercle social. J’ai beaucoup trop de choses importantes ? g?rer en ce moment, ou du moins c’est ce que je dois souvent me rappeler ? moi-m?me, ces temps-ci. — Alors, Danny, commence-t-il en me regardant avec amusement et quelque chose qui ressemble ? de la curiosit?. Tu es apparemment une fille intelligente. Tu es inscrite ? Northeastern ? J’ai vu que tu portais un t-shirt de la fac, l’autre nuit. Il a remarqu? le t-shirt que je portais ce nuit-l? ? M?me moi, je ne me souviens pas de ce que je portais, mais qu’il ait gard? ce d?tail en m?moire me comble de joie, pour une raison que j’ignore. — Je viens juste de commencer cet automne, mais je ne suis que deux cours par semaine pour l’instant. — Seulement deux cours et tu sais qui sont Ockham et Descartes ? Il est sceptique, je le sens. — J’ai fr?quent? une autre fac avant Northeastern. Je suis techniquement en troisi?me ann?e. — O? est-ce que tu es all?e en fac ? — Pas dans un endroit connu. Je ne fournis pas davantage d’informations et d?cide de rester vague. J’ignore pourquoi, mais j’ai envie de savoir ? quel point il est r?ellement int?ress? par moi. C’est un jeu pervers auquel je joue avec moi-m?me, parce que ?a ne va mener ? rien. — Pourquoi tu ne veux pas me dire son nom ? Il me sourit comme le chat de Cheshire. — Pourquoi es-tu aussi curieux ? — Pourquoi est-ce que tu es aussi ?vasive ? Je d?cide qu’un rapide changement de sujet est justifi?. — Tu veux commander quelque chose ? Il faut que je retourne travailler. Les yeux de Ryan font le tour du resto d?sert avant de revenir sur moi. Il hausse un sourcil. C’est s?duisant d’une mani?re assez aga?ante. J’attends patiemment qu’il me r?ponde. Quand il r?alise que la balle est dans son camp, il baisse les yeux sur sa montre et se l?ve de son tabouret. — Il faut vraiment que j’y aille. J’ai rendez-vous avec quelques gars ? la salle de sport. Je ne dis rien – je lui fais juste un sourire poli – mais je suis un peu d??ue qu’il parte aussi vite. Il a l’air de vouloir dire autre chose, mais il h?site. Et ? l’instant o? je comprends pourquoi, il se penche par-dessus le comptoir, un peu plus pr?s de moi. — Danny… je peux t’inviter ? d?ner, ce soir ? J’aimerai apprendre ? mieux te conna?tre. Ah, mince. Pourquoi faut-il que ce gars d?licieusement sexy et compl?tement charmant m’invite ? sortir ? J’appr?ciais qu’on se charrie, qu’on flirte, mais je n’avais jamais imagin? qu’il en fasse quelque chose. Je veux dire, il est un Dom P?rignon… et je suis un Coca-Cola. Et comme si nos diff?rences ne suffisaient pas, je n’ai vraiment pas le temps de me compliquer la vie avec quelque chose comme ?a. — Je vois les engrenages tourner dans ta t?te, Danny. Je ne te demande pas de m’?pouser… juste un d?ner. Je commence par secouer la t?te. — Je ne crois pas. J’ai beaucoup de choses ? g?rer en ce moment. Tandis que je rationnalise mon refus, je commence ? me sentir mieux d’avoir d?cid? de refuser son offre. J’ai vu avec quels amis il trainait, l’autre nuit. Je n’ai pas pu m’emp?cher de remarquer les v?tements co?teux et les bijoux. Ce sentiment que tout leur ?tait permis qui flottait dans l’air. Ce n’est vraiment pas mon truc, et pourquoi m’impliquer avec quelqu’un, m?me pour un simple d?ner, quand, au final, je ne m’int?grerai jamais. C’est comme d’emmener Cendrillon au bal, et puis lui dire qu’elle redeviendra une servante le lendemain. Avant que je puisse lui dire non encore une fois, il tend le bras et prend ma main. Caressant son pouce sur mon poignet, il murmure : — Je ne t’avais pas prise pour une d?gonfl?e, Danny. Allez… Juste un d?ner ce soir, et on ira o? tu veux aller, n’importe o?. N’importe o? ? ?a peut ?tre int?ressant. Je peux prendre le temps de sortir ce soir avec lui, selon mes termes, sur mon terrain, et ensuite il verra quelle mauvaise id?e c’?tait. La caresse de son pouce sur mon poignet fait tressaillir mon pouls. Je retire la main. — O? je veux aller, n’importe o?, hein ? Il me sourit largement, sachant que je suis sur le point de craquer. — Oui, o? tu veux, n’importe o?. — OK. Retrouve-moi ici ? six heures. Il tend ? nouveau le bras pour attraper ma main et la saisit. Avant que je puisse songer ? la retirer, il porte mes phalanges ? ses l?vres et y d?pose un l?ger baiser. — ? dans quelques heures. Laissant tomber ma main, il fait demi-tour et passe la porte. Je le regarde partir en courant et dispara?tre de ma vue. Et la peau de ma main br?le l?g?rement ? l’endroit o? il a pos? sa bouche. 1 Chapitre 3 Ryan — Pourquoi t’es aussi bien habill? ? Je tourne la t?te vers Mike qui est allong? sur son lit avec les mains derri?re la t?te. — J’ai un rancard, ce soir, je r?ponds. — Tu d?connes ? Avec qui ? J’h?site une seconde ? lui r?pondre, et puis je me gifle mentalement de l’avoir fait. Je n’ai pas honte de sortir avec Danny, donc il ne devrait pas y avoir la moindre h?sitation. Malgr? tout, je reste vague en lui r?pondant. — Elle s’appelle Danny. Elle est en troisi?me, ici. Mike ne dit rien, alors j’imagine que ?a ne l’int?resse pas d’en entendre davantage. Je tends la main dans le placard et en sors un veston brun. Je ne sais pas tr?s bien o? on ira ce soir, mais puisque j’ai dit ? Danny que je l’emm?nerai n’importe o?, je veux ?tre pr?t pour un d?ner ?l?gant si c’est ce dont elle a envie. J’h?site ? porter une cravate et puis d?cide que non. Mes parents m’ont oblig? ? en porter une ? tellement de c?r?monies que chaque fois que je peux ?viter d’en porter une, je saisis l’occasion. — Et alors, o? est-ce que tu as rencontr? cette fille ? Mike est apparemment plus int?ress? que je ne le pensais. Mais c’est mon meilleur ami depuis notre entr? au lyc?e et on partage la m?me chambre ? la fac depuis nos d?buts ? Northeastern. Il n’y a vraiment rien dont je ne puisse pas parler avec lui. — C’est la serveuse de l’autre soir, au Sally’s. — La fille sexy avec les cheveux mauves qui a compl?tement rabaiss? le caquet d’Angeline ? J’ai un rire moqueur. — Oui. C’est celle-l?. Mike laisse ?chapper un long et lent sifflement et secoue la t?te d’un c?t? ? l’autre comme s’il avait piti? de moi. — Quoi ? je demande. — Allez, mec. Elle ne fr?quente pas exactement le m?me cercle social que nous. ?a m’?nerve, m?me si au fond, je sais que Mike ne veut rien dire de m?chant par l?. — Qu’est-ce que ?a peut foutre ? Mes mots sortent avec plus de duret? que je n’en avais l’intention, mais je ne m’excuse pas. Levant les mains en signe d’apaisement, il r?pond avec aisance. — Moi, je m’en fous, mon vieux. Je pensais juste ? ce que tes parents diraient. Je vois ta m?re d’ici : Oh, ch??-rii… elle a les cheveux mauves. Est-ce qu’elle sort de prison ? J’?clate de rire, parce que c’est exactement ce que ma m?re dirait et Mike l’a imit?e ? la perfection. Je me renfrogne en y pensant. Mike a raison en disant que Danny serait rejet?e par ma famille et mes amis uniquement ? cause de son apparence. Et ?a m’?nerve encore plus. Et ?a m’?nerve d’?tre ?nerv?. Je ne connais pas cette fille. Je la trouve seulement int?ressante et j’ai envie de passer un peu de temps avec elle. Je n’ai pas ? me mettre en col?re ? propos de ce que mes amis feraient ou ne feraient pas en sa pr?sence, alors qu’ils ne feront peut-?tre jamais sa connaissance. — D?tends-toi. C’est juste un d?ner. Ce n’est pas comme si je la ramenais ? la maison chez mes parents. — C’est ce que je pensais. Tu vas seulement essayer de la sauter, pas vrai ? Je lance un regard ac?r? ? Mike qui sourit de toutes ses dents. — Non, ce n’est pas ce que j’essaie de faire. Arr?te d’avoir l’esprit mal tourn?, mec. J’attrape mes cl?s et mon portefeuille et me pr?pare ? sortir. — Mais si elle d?cide de se jeter sur moi, je ne vais pas dire non. Le rire de Mike me suit jusque dehors. *** En entrant au Sally’s Diner, je me rends compte que je suis un peu nerveux. Le caf?-resto est plein ? craquer d’une foule de d?neurs, mais j’aper?ois tout de suite Danny derri?re le comptoir, calculant l’addition de quelqu’un. Elle porte toujours la m?me chose que tout ? l’heure… un jean, un t-shirt, et des baskets. Ses cheveux sont ? nouveau relev?s en une queue de cheval et je me demande de quoi ils auraient l’air l?ch?s. Je trouve les m?ches lavande, au bout, fascinantes et je mentirais si je n’admettais pas que je trouve ses piercings au visage assez sexy. Et je r?alise tout ? coup pourquoi elle me fascine autant. C’est parce qu’elle a l’air aussi innocente qu’un agneau, mais que les cheveux color?s et les piercings rajoutent une touche rebelle ? cet ext?rieur si doux. Danny l?ve les yeux et me voit plant? l?. Elle rel?ve l’index pour me demander de lui accorder une minute, et je hoche la t?te en r?ponse. Pour l’instant, je suis content de simplement l’observer pendant quelques minutes. Je suis frapp? par sa gr?ce naturelle. Elle rit avec le client qui paie son addition, et son sourire illumine litt?ralement la pi?ce. Le cuisinier derri?re le comptoir de service lui dit quelque chose et elle grimace, lui jetant un torchon qu’il re?oit en plein visage. Il se moque d’elle en riant et tous les clients au comptoir rigolent et font du bruit. Elle est dans son ?l?ment, parce que c’est indiscutablement quelqu’un de sociable. Danny enl?ve son tablier et le jette en-dessous du comptoir. Reprenant son sac, elle se dirige vers moi et je sens mon c?ur battre plus fort. Comment diable quelqu’un qui vient de finir son service dans un caf?-resto graisseux peut avoir l’air aussi magnifique ? — Salut, dit-elle. D?sol?e, mais j’ai d? travailler plus tard que je ne pensais. Je n’ai pas eu le temps de prendre une douche ou de me changer. — Pas de probl?me. Tu veux rentrer chez toi pour pouvoir le faire ? Elle secoue la t?te. — On ne va pas dans un endroit chic. D?contract?, c’est mieux. M?me si je sens probablement la graisse ? frites, en ce moment. Je ne sais pas du tout ce qui me prend, mais je m’approche d’elle et penche la t?te pour que mon nez soit juste derri?re son oreille. Je prends une grande inspiration, respirant de mani?re outranci?re pour qu’elle m’entende. Puis je lui murmure ? l’oreille : — Tu sens d?licieusement bon, ? mon avis. Et c’est le cas. Son shampooing sens l’eucalyptus et la fleur d’oranger. Je suis en train de la regarder quand elle frissonne ? ces mots, et je me sens comme ce putain de Tarzan, maintenant. Reculant d’un pas, je me retourne pour ouvrir la porte et la laisser marcher devant moi. Je sors mes cl?s et me dirige vers la porti?re du c?t? passager de ma Range Rover noire. Mais un coup d’?il par-dessus mon ?paule et je la vois marchant dans la direction oppos?e. Je remets mes cl?s dans ma poche et cours pour la rattraper. — Belle nuit pour une promenade, je remarque. Elle ?clate de rire et ce son me r?chauffe le sang. Son rire est riche et rauque, et ? combien sexy. — Nous marchons seulement jusqu’? l’arr?t de bus. Ce soir, tu vas d?couvrir Boston fa?on Danny. M?me si tu es un peu trop bien habill? pour prendre les transports en commun. Je lui souris avec nonchalance. — Pas de souci. Je suis partant. Elle me sourit en retour. — Bien. Je serais d??ue si tu ne l’?tais pas. Ses mots r?sonnent comme un d?fi, mais elle n’a aucune id?e de combien je peux ?tre comp?titif. Oh, Danny, Danny. Je sais ce que tu essaies de faire et tu devrais faire un peu plus d’efforts pour ?tre moins transparente. Je suis certain que Danny essaie de me faire peur. Si elle pense qu’un trajet en bus est effrayant, elle n’a clairement jamais eu ? esquiver des d?fenseurs de cent kilos pour ?viter qu’ils l’?crasent contre les balustrades. — Alors, o? est-ce qu’on va ? Tu as dit que j’?tais trop bien habill?, mais tu vas devoir me donner un meilleur indice que ?a. Elle se contente de sourire d’un air ?vasif et dit : — Tu verras. Je dois reconna?tre que maintenant, je suis encore plus curieux ? son sujet qu’avant. Je m’attendais vraiment ? ce qu’elle veuille que je l’emm?ne dans un restaurant haut de gamme. Je veux dire, c’est ce que les filles veulent, d’habitude. Et qu’elle nous fasse prendre les transports en commun plut?t que ma voiture fabuleusement belle et ridiculement couteuse me met presque sur des charbons ardents quant ? savoir ? quoi m’attendre. On n’a pas l’occasion de parler beaucoup durant le trajet en bus parce qu’il est rempli de navetteurs. Mon premier trajet en bus n’a rien de d?plaisant, cela dit. Le manque de si?ges nous oblige ? rester debout, et tr?s proches l’un de l’autre, et Danny est coll?e contre mon flanc. Elle se tient ? une barre de m?tal en face d’elle et je suis assez grand pour me tenir ? une poign?e au plafond sans avoir le bras tendu. Quand le bus fait une embard?e ou secoue ses passagers, les douces courbes de Danny se balancent contre moi. Plusieurs fois, je lui place une main dans le dos pour l’aider ? se stabiliser et elle me lance un sourire narquois, que je lui renvoie. Finalement, Danny me fait signe qu’on a atteint notre destination et on descend avec quelques autres passagers. Il commence ? faire sombre et je suis assez constern? qu’on se retrouve dans une partie de la ville plut?t sordide. Les rues sont jonch?es de d?chets et j’aper?ois plus d’une fen?tre bris?e ? certains immeubles. Je veux poser la question ? Danny, mais elle se d?p?che de traverser la rue, et je la suis. On marche le long d’un p?t? de maison et en tournant ? l’angle, on tombe sur une file de gens s’?tirant devant une entr?e. Il doit bien y avoir une vingtaine de personnes dans la file et je suis un peu confus. Est-ce qu’on est devant une bo?te de nuit ? Danny remarque la t?te que je fais et m’attrape la main. Elle me guide vers l’avant de la file, devant la porte d’entr?e, tout en saluant quelques personnes. Et puis je vois la pancarte au-dessus de la porte… Helping Hands - Refuge. Je regarde ? nouveau les gens formant la file et ? pr?sent, je vois clairement ce qu’ils sont… Des sans-abris. Ils ont des profils vari?s… noirs, blancs, asiatiques, jeunes, vieux, hommes et femmes. La seule chose qu’ils aient en commun, c’est qu’ils sont tous pauvres… tr?s, tr?s pauvres, apparemment. Certains sont v?tus de haillons tandis que d’autres sont couverts de crasse de la t?te aux pieds. J’ai conscience rester bouche b?e devant ces gens d?moralis?s, mais je ne peux pas m’en emp?cher. Finalement, je tourne lentement la t?te vers Danny, qui m’observe comme si elle s’attendait ? me voir d?taler. — Je fais du b?n?volat ici, plusieurs fois par semaine. C’est ma soir?e, ce soir, et j’ai pens? que tu pourrais donner un coup de main. Je fronce les sourcils. — Et c’est l? que tu veux que je t’emm?ne d?ner ? Pas tr?s romantique. Elle ne dit rien, mais continue ? m’observer avec attention. Je soupire et lui prends la main, me dirigeant vers la porte d’entr?e. — Eh bien, au travail, alors. Je suis ravi quand Danny me r?compense avec son ?blouissant sourire ? fossettes tandis que je l’emm?ne ? l’int?rieur. Elle me guide ? travers la r?ception, puis au bas d’un escalier qui descend vers la cave. Elle m’indique une porte qui m?ne ? une aile du b?timent dont elle m’explique qu’elle accueille des r?sidents permanents. Quand je lui pose la question ? propos des personnes qui font la file dehors, elle me r?pond qu’ils viennent uniquement pour manger, mais qu’ils vivent dans les rues. Danny ouvre une double porte et on se retrouve dans un grand r?fectoire. Il y a des tables pliantes pour huit personnes et des chaises en m?tal autour de chaque table. Je trouve bizarre que chaque table ait un petit vase pos? dessus avec un petit bouquet de fleurs en plastique dedans. La plupart des si?ges sont occup?s et je vois que lorsqu’une personne a fini son repas et s’en va, des b?n?voles laissent entrer d’autres personnes. Je suis Danny autour du p?rim?tre de la pi?ce jusqu’? l’arri?re o? se trouve un comptoir de service qui r?v?le une grande cuisine cach?e derri?re. Une porte battante sur le c?t? permet aux gens de rentrer et de sortir entre la cuisine et le r?fectoire. — C’est ? cette heure-ci que tu arrives, Danny ? J’en ai plein le cul de pr?parer la nourriture pour demain. — Pas de panique, Maverick. Je suis l?, maintenant, et j’ai amen? de l’aide. Mais nous nous attendons ? un bon repas quand nous aurons termin?. Danny me regarde et je dis silencieusement Maverick ? Elle se penche et me chuchote : — Top Gun est son film pr?f?r?. Je regarde en direction de Maverick. Il est asiatique et extr?mement petit. Il porte un tablier par-dessus ses v?tements qui est couvert d’?claboussures de nourriture, et il m?lange quelque chose dans une grande casserole sur la cuisini?re. Sur la t?te, il porte un chapeau avec l’inscription Honey Badger Don’t Care. Danny ouvre un tiroir et en retire deux tabliers, en lan?ant un vers moi. — Mav, voici Ryan. C’est mon co-pilote, ce soir. Je d?teste avoir ? l’admettre, mais je n’aime pas la r?f?rence ? Top Gun. Le co-pilote est suppos? aider l’autre personne ? s’envoyer en l’air, mais plut?t crever que d’aider Danny ? faire ?a. Maverick me regarde, remarquant mes v?tements. — Il est habill? assez chic. Tu es s?re qu’il peut se salir les mains ? Avant que Danny puisse r?pondre, je dis : — Je suis s?r que je peux me salir les mains. Dites-moi quoi faire. Mav se contente de grogner apr?s moi, mais m’indique une pile de pommes de terre sur le plan de travail. J’enl?ve ma veste et la pends sur le dossier d’une chaise, retroussant les manches de ma chemise. Apr?s avoir pass? un tablier, je prends une patate et commence ? l’?plucher. Danny vient se placer ? c?t? de moi pour m’aider. On travaille dans un silence confortable, principalement parce que Maverick est l? et parce que je suis s?r qu’il me d?couperait en rondelles si on n’est pas assez rapide ? la t?che. Quand il quitte la cuisine en emportant la grande casserole qui ?tait sur la cuisini?re derri?re lui, Danny s’incline vers moi et me donne un petit coup d’?paule. — Alors, comment tu t’en sors ? — Fantastique. J’adore ?plucher les patates. C’est une des activit?s que je pr?f?re au monde. — Premi?re fois, hein ? Je ris. — Oui. Mais j’aime toujours essayer de nouvelles choses, comme ?a je peux les rayer de ma liste de choses ? faire avant de mourir. On se tait pendant une minute, puis je dis : — Tu sais, Danny… m’amener ici ne prouvera rien. Elle me regarde et son visage montre combien elle est surprise que j’aie devin? ses intentions. Elle commence ? b?gayer quelque chose ? propos de ne pas essayer de prouver quoi que ce soit, mais j’essuie mes mains sur un torchon et pose un doigt sur ses l?vres. Je me penche un peu et lui murmure doucement : — Ne nie pas. ?a n’est pas digne de toi. Elle a les yeux ronds et confus, pendant environ trois secondes, puis elle ?clate de rire. — Je suppose que je ne vais pas pouvoir te rouler souvent. — Je vois clair dans ton jeu, je la rassure. On ?change des banalit?s tout en travaillant, parce qu’il n’y a aucune occasion d’entamer une conversation plus profonde. Je d?couvre tout de m?me que Danny est b?n?vole ici plusieurs fois par semaine depuis qu’elle a seize ans, ce qui l’am?ne ?galement ? confirmer qu’elle est native de Boston, comme moi. Maverick s’affaire entre la cuisine et la salle ? manger, ramenant les casseroles sales et les plats de service. M?me si les r?sidents et les d?neurs venant de la rue lavent, en fait, eux-m?mes leurs assiettes et leurs couverts ? un poste de lavage dans le r?fectoire, l’agr?able corv?e de r?curer les casseroles nous incombe ? Danny et ? moi. Apr?s deux heures ? ?plucher les pommes de terre, r?curer les casseroles et ? sortir les poubelles, je me rends compte que mon dos est un peu endolori. ?a me surprend parce que je suis plut?t sportif. Vous ne pouvez pas jouer au hockey ? la NCAA et ne pas ?tre en top forme. Je ne sais pas comment Danny y parvient deux fois par semaine, et je me surprends ? ?prouver du respect pour une fille pour quelque chose que je n’avais jamais vraiment rencontr?e chez le sexe oppos? auparavant. Le d?vouement. C’est un job pourri et elle, elle est b?n?vole pour le faire. ?a me donne une le?on d’humilit?. Je passe un dernier coup de torchon sur le plan de travail et jette un ?il vers Danny. Elle me tend mon veston. — Tu t’es bien d?brouill?, ce soir. Et si tu me laissais te payer une bi?re ? Je pose le chiffon dans l’?vier et enl?ve mon tablier. Lui prenant ma veste, je la pose sur mon bras. Je tends l’autre vers Danny et elle passe son bras au creux de mon coude. Je penche la t?te pour lui sourire, parce qu’elle est sacr?ment adorable, en ce moment, son bras accroch? au mien. — Je t’ai invit?e ? sortir, alors la bi?re est pour moi. Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=67033108&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.