×òî æå åñòü ó ìåíÿ? Äûðû â äðàíûõ êàðìàíàõ, Òðè ìîðùèíû íà ëáó, Äà èñò¸ðòûé ïÿòàê... Íî íå æàëêî íè äíÿ- Ìíå ñóäüáîþ ïðèäàííûõ, Õîòü ïîðîé ÿ æèâó Ïîïîäàÿ â ïðîñàê. Âñ¸ ÷òî åñòü ó ìåíÿ: Ñîâåñòü, ÷åñòü è óìåíüå. ß îòäàì íå ñêóïÿñü- Ïðîñòî òàê çà ïóñòÿê. Çà ïîñòåëü ó îãíÿ, Äîáðîòó áåç ñòåñíåíüÿ. È çà òî, ÷òî ïðîñòÿñü, Íå çàáûòü ìíå íè êàê... Âñ¸ ÷

Escapade Meurtriere

Escapade Meurtriere Blake Pierce « Un chef-d’?uvre de suspens et de myst?re ! L'auteur a fait un travail exceptionnel pour d?velopper les personnages, avec un c?t? psychologique si bien utilis? que nous avons l'impression d'?tre dans leurs t?tes, vivant leurs peurs et se r?jouissant pour leurs succ?s. L'intrigue est men?e avec intelligence et vous divertira jusqu'? la fin. Remplis de rebondissements, ce livre vous tiendra en haleine jusqu'? la derni?re page. »--Critique litt?raire et cin?matographique, Roberto Mattos (? propos de Sans Laisser de Traces).ESCAPADE MEURTRIERE (Les Origines de Riley Paige -- Tome 4) est le livre N°4 de la nouvelle s?rie de thrillers psychologiques de l'auteur ? succ?s N°1 Blake Pierce, dont le best-seller gratuit Sans Laisser de Traces (Tome 1) a re?u plus de 1 000 critiques cinq ?toiles.Alors qu’un tueur en s?rie, soup?onn? d'utiliser un camping-car, pi?ge et tue des femmes ? travers le pays, le FBI, embarrass?, doit enfreindre le protocole et se tourner vers sa brillante recrue de 22 ans, Riley Paige.Riley a r?ussi ? obtenir son dipl?me de l’Acad?mie du FBI, et est d?termin?e ? r?ussir en tant qu’agent du FBI. Mais lorsqu'on lui assigne son premier cas officiel avec son nouveau partenaire, Jake, elle se demande si elle est de taille pour cette t?che.Riley et Jake, immerg?s dans la culture du camping-car et dans les profondeurs de l’esprit d’un tueur, r?alisent rapidement que rien n’est ce qu’il para?t ?tre. Il y a un psychopathe en libert?, qui a toujours un coup d’avance sur eux, et que rien ne pourra arr?ter jusqu'? ce qu'il ait tu? autant de victimes qu'il peut en trouver.Avec son propre avenir en jeu, Riley n’a pas d’autre choix que de d?couvrir si son esprit brillant est ? la hauteur de celui du tueur.Un thriller rempli d'action avec un suspens palpitant, ESCAPADE MEURTRIERE est le 4e Tome d'une nouvelle s?rie captivante qui vous donnera envie de tourner les pages jusqu'au bout de la nuit. Il ram?ne les lecteurs 20 ans en arri?re, au commencement de la carri?re de Riley, et il vient compl?ter parfaitement la s?rie SANS LAISSER DE TRACES (Une Enqu?te de Riley Paige), qui comprend 14 livres.Le Tome 5 de la s?rie LES ORIGINES DE RILEY PAIGE sera bient?t disponible. ESCAPADE MEURTRIERE (LES ORIGINES DE RILEY PAIGE — TOME 4) BLAKE PIERCE Blake Pierce Blake Pierce est l’auteur de la s?rie de romans ? suspense ? succ?s RILEY PAGE, qui comporte quinze tomes (pour l’instant). Blake Pierce est aussi l’auteur de la s?rie de romans ? suspense MACKENZIE WHITE, qui comprend neuf tomes (pour l’instant) ; de la s?rie de romans ? suspense AVERY BLACK, qui comprend six tomes ; de la s?rie de romans ? suspense KERI LOCKE, qui comprend cinq tomes ; de la s?rie de romans ? suspense LE MAKING OF DE RILEY PAIGE, qui comprend trois tomes (pour l’instant) ; de la s?rie de romans ? suspense KATE WISE, qui comprend deux tomes (pour l’instant) ; de la s?rie de romans ? suspense psychologique CHLOE FINE, qui comprend trois tomes (pour l’instant) et de la s?rie de thrillers psychologiques JESSIE HUNT, qui comprend trois tomes (pour l’instant). Lecteur gourmand et fan depuis toujours de romans ? myst?re et ? suspense, Blake aime beaucoup recevoir de vos nouvelles, donc, n’h?sitez pas ? vous rendre sur www.blakepierceauthor.com pour en apprendre plus et rester en contact. Copyright © 2019 par Blake Pierce. Tous droits r?serv?s. Sauf d?rogations autoris?es par la loi des ?tats-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut ?tre reproduite, distribu?e sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stock?e dans une base donn?es ou syst?me de r?cup?ration, sans l’autorisation pr?alable de l’auteur. Ce livre ?lectronique est r?serv? sous licence ? votre seule utilisation personnelle. Ce livre ?lectronique ne saurait ?tre revendu ou offert ? d’autres personnes. Si vous souhaitez partager ce livre avec une tierce personne, veuillez en acheter un exemplaire suppl?mentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir achet? ou s’il n’a pas ?t? achet? pour votre seule utilisation personnelle, vous ?tes pri? de le renvoyer et d’acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur travail de cet auteur. Il s’agit d’une ?uvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organisations, lieux, ?v?nements et p?rip?ties sont le fruit de l’imagination de l’auteur, ou sont utilis?s dans un but de fiction. Toute ressemblance avec des personnes r?elles, vivantes ou d?c?d?es, n’est que pure co?ncidence. Image de couverture : Copyright Korionov, utilis?e en vertu d’une licence accord?e par Shutterstock.com DU MEME AUTEUR THRILLER PSYCHOLOGIQUE AVEC JESSIE HUNT LA FEMME PARFAITE (Tome 1) LE QUARTIER IDEAL (Tome 2) LA MAISON IDEALE (Tome 3) LE SOURIRE IDEAL (Tome 4) UN MYSTERE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE CHLOE FINE LA MAISON D’A COTE (Tome 1) LE MENSONGE D’UN VOISIN (Tome 2) VOIE SANS ISSUE (Tome 3) LE VOISIN SILENCIEUX (Tome 4) UN MYSTERE KATE WISE SI ELLE SAVAIT (Tome 1) SI ELLE VOYAIT (Tome 2) SI ELLE COURAIT (Tome 3) SI ELLE SE CACHAIT (Tome 4) SI ELLE S’ENFUYAIT (Tome 5) LES ORIGINES DE RILEY PAIGE SOUS SURVEILLANCE (Tome 1) A L’AFFUT (Tome 2) PIEGE MORTEL (Tome 3) ESCAPADE MEURTRIERE (Tome 4) LA TRAQUE (Tome 5) LES ENQUETES DE RILEY PAIGE SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1) REACTION EN CHAINE (Tome 2) LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3) LES PENDULES A L’HEURE (Tome 4) QUI VA A LA CHASSE (Tome 5) A VOTRE SANTE (Tome 6) DE SAC ET DE CORDE (Tome 7) UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8) SANS COUP FERIR (Tome 9) A TOUT JAMAIS (Tome 10) LE GRAIN DE SABLE (Tome 11) LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12) PIEGEE (Tome 13) LE REVEIL (Tome 14) BANNI (Tome 15) MANQUE (Tome 16) LES ENQUETES DE MACKENZIE WHITE AVANT QU’IL NE TUE (Tome 1) AVANT QU’IL NE VOIE (Tome 2) AVANT QU’IL NE CONVOITE (Tome 3) AVANT QU’IL NE PRENNE (Tome 4) AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Tome 5) AVANT QU’IL NE RESSENTE (Tome 6) AVANT QU’IL NE PECHE (Tome 7) AVANT QU’IL NE CHASSE (Tome 8) AVANT QU’IL NE TRAQUE (Tome 9) LES ENQUETES D’AVERY BLACK RAISON DE TUER (Tome 1) RAISON DE COURIR (Tome 2) RAISON DE SE CACHER (Tome 3) RAISON DE CRAINDRE (Tome 4) RAISON DE SAUVER (Tome 5) RAISON DE REDOUTER (Tome 6) LES ENQUETES DE KERI LOCKE UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1) DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2) L’OMBRE DU MAL (Tome 3) JEUX MACABRES (Tome 4) LUEUR D’ESPOIR (Tome 5) SOMMAIRE PROLOGUE (#uf2832b15-50b1-552c-90d6-678b8ddbb440) CHAPITRE UN (#u62739d38-6781-52aa-b783-27777c1bb10a) CHAPITRE DEUX (#uffffa31d-53e2-5eee-9e00-935070e5d4be) CHAPITRE TROIS (#u08a3c347-6457-5743-8058-5ea7af6e0855) CHAPITRE QUATRE (#u5cb1547d-212c-5b7d-bbf8-85c40a936e2e) CHAPITRE CINQ (#u0a8e1950-83c4-5bab-8ebf-9c504927b949) CHAPITRE SIX (#u9bbebc85-cf48-5e39-a811-763846de56f1) CHAPITRE SEPT (#ueacbc0a8-0a69-5786-9eac-4d636c4129f4) CHAPITRE HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE ONZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DOUZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TREIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUATORZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUINZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE SEIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT ET UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE ET UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-DEUX (#litres_trial_promo) PROLOGUE Quand Brett Parma revint de sa randonn?e ? travers les collines accident?es et arides de l’Arizona, elle ne remonta pas tout de suite dans son petit camping-car. Elle s’appuya contre le v?hicule, contemplant le chemin qu’elle avait emprunt? dans les hauteurs, et emplit ses poumons de l’air si pur de la r?gion. Elle adorait de plus en plus cet endroit. M?me en d?cembre ! r?alisa-t-elle. Rien ne pourrait ?tre plus ?loign? du froid hivernal sinistre et venteux qui r?gnait ? North Platte, au Nebraska. Bien entendu, elle savait que toute cette r?gion serait d’une chaleur ?crasante en ?t?, m?me ? cette heure tardive de la journ?e. Faire de la randonn?e serait alors hors de question. Elle avait fait le choix parfait pour ce s?jour de trois semaines, ? la fois concernant le lieu et la p?riode de l’ann?e. Les aires de camping ?taient loin d’?tre bond?s, comme elles le seraient pendant la saison touristique. Et elle avait ?t? bien inspir?e de transformer sa camionnette en petit camping-car. Ces vacances ?taient une b?n?diction pour elle. Son travail de r?ceptionniste pour le Hanson Family Medical Group devenait chaque jour de plus en plus ingrat. Presque tous ceux avec qui elle avait affaire, au t?l?phone ou en personne, avaient un motif pour se montrer m?content… Couverture d’assurance, les heures de rendez-vous, l’indisponibilit? de certains m?decins… Toutes ces choses au sujet desquelles je ne peux rien faire. Tous ces d?sagr?ments semblaient heureusement tr?s loin pour le moment. Brett se surprit ? penser… Et si je n’y retournais pas ? La retraite au d?but de la trentaine, ce ne serait pas fabuleux ? Ou peut-?tre qu’elle pourrait faire quelque chose de plus fou encore. Elle pourrait continuer son p?riple ind?finiment, ? sauter d’une aire de camping ? une autre, ? d?couvrir ses propres endroits recul?s pour camper la nuit, elle pourrait peut-?tre descendre vers le Mexique, pour ne plus jamais revenir ? Ces pens?es la firent rire. Non, ce n’?tait pas son style… elle ne se voyait pas ignorer les dangers, fuir ses responsabilit?s tout ?a pour… Quel ?tait le terme ? Ah, oui. Suivre mon bonheur. Elle savait qu’une telle aventure n’?tait pas au programme. D’abord, ses ?conomies ne tarderaient pas ? s’?puiser, et o? irait-elle ? Que ferait-elle pour vivre ? Sinon, elle n’avait qu’? accumuler autant de bonheur possible dans les jours ? venir. Et en r?alit?, cela ne semblait pas ?tre une situation si terrible. Alors qu’elle regardait le soleil se coucher sur les collines rocheuses, couleur ocre, elle entendit le bruit d’une voiture qui venait. Elle se retourna et vit s’approcher un ?norme camping-car. Elle fut l?g?rement surprise. Elle avait choisi cette route de campagne pittoresque parce qu’elle pensait l’avoir pour elle toute seule, surtout ? cette p?riode de l’ann?e. Elle fut encore plus surprise lorsque le conducteur sortit de la route pour se garer ? c?t? de sa camionnette. Le camping-car beaucoup plus grand semblait ?clipser sa camionnette customis?e, mais la plupart de ces « maisons roulantes » qu’elle avait crois?es sur des aires de camping lui avaient fait cette impression. ?a doit ?tre sympa, tout ce luxe sur roues. Le conducteur descendit du v?hicule. C’?tait un homme sans rien de particulier mais agr?able ? regarder. Il regarda en direction de Brett et dit… — H?, je ne vous ai pas vue au camping de Wren’s Nest ? Maintenant que Brett y repensa, il lui semblait bien avoir crois? l’homme et son v?hicule l? o? elle avait camp? la nuit pr?c?dente. Il ressemblait ? beaucoup des gars qu’elle avait vus faire du camping, plus ?g?s qu’elle et manifestement mieux nantis financi?rement. G?n?ralement, ils voyageaient avec toute leur famille. — Peut-?tre, dit-elle. — Je suis Pete, r?pondit l’homme. — Et moi Brett. — Enchant?, Brett. — De m?me, dit-elle. O? allez-vous ? — Le camping Beavertail, indiqua Pete. — Moi aussi, dit Brett. Il me semble que c’est ? dix minutes en voiture d’ici. Pete hocha la t?te et sourit. — Ouais, c’est ce que je pensais. Il s’approcha de l’?criteau o? ?tait ?crit « SENTIER DE RANDONNEE » et regarda un moment dans les collines. Puis il regarda ? nouveau Brett. — On dirait que vous revenez de randonn?e. Ce n’?tait pas bien difficile ? deviner, puisqu’elle portait toujours son sac ? dos. — C’est vrai, dit-elle. — Je vais peut-?tre essayer de prendre cette piste, continua-t-il. Vous la recommandez ? Brett fut un peu surprise de la question. — C’est une tr?s belle piste, commen?a-t-elle. Mais… il est un peu tard, non ? Il va bient?t faire nuit. Pete soupira de d?ception. — Je suppose que vous avez raison, admit-il. Je reviendrai peut-?tre par ici demain. Il regarda ? nouveau les collines pendant quelques instants, puis retourna vers son camping-car. Puis il se retourna vers Brett. — Voudriez-vous entrer boire une bi?re ? Brett ?tait ? la fois surprise et ravie de l’invitation. Elle n’avait rien apport? ? boire pour le voyage, ? part de l’eau et quelques boissons gazeuses, et une bi?re bien fraiche semblait une excellente id?e. En plus, elle adorerait jeter un coup d’?il ? l’int?rieur de ce camping-car. — Avec plaisir, merci, dit-elle. Lorsqu’il l’accompagna ? l’int?rieur, le v?hicule eut l’air encore plus spacieux qu’il ne l’avait ?t? de l’ext?rieur. Il y avait un coin cuisine de bonne taille avec une cuisini?re et assez de literie pour plus d’une personne ; un couple avec un enfant ou deux, peut-?tre. N?anmoins, cet homme semblait voyager seul. Brett pensait qu’elle serait chanceuse de voyager seule dans un camping-car comme celui-ci. Elle n’avait qu’un matelas dans son propre v?hicule. Pete d?signa du doigt une porte. — ?a fait un moment que vous ?tes sur la route, lui dit-il. Peut-?tre que vous voudriez utiliser ma salle de bain. Brett ?touffa un peu son soupir. Une vraie salle de bain ! Bien s?r, elle n’?tait pas plus grande qu’un placard. Mais en comparaison avec les toilettes des restaurants, des stations-service ou les sanitaires des campings, ce serait un v?ritable luxe. — Merci ! dit-elle. Elle ouvrit la porte et entra dans la cabine. La porte se referma derri?re elle, et elle se retrouva dans l’obscurit? totale. Bizarre, se dit-elle. La salle de bains n’avait-elle pas au moins une fen?tre ? Elle passa ses mains sur les murs ? c?t? de la porte, ? la recherche d’un interrupteur, mais elle n’en trouva aucun. Quand bien m?me, le camping-car aurait-il eut de l’?lectricit? alors qu’il n’?tait branch? ? aucune ligne ? Elle essaya de ressortir, mais le loquet de la porte ne voulut rien savoir. Il doit ?tre cass?. Elle cria timidement... — H?, j’ai l’impression d’?tre un peu coinc?e. Elle n’eut aucune r?ponse. Elle commen?a alors ? s’inqui?ter, elle sortit son t?l?phone de sa poche et en alluma la lampe. Tandis qu’elle dirigeait la lumi?re autour d’elle, elle commen?a ? ressentir une pointe de peur. Ce n’?tait pas une salle de bain. Peut-?tre l’avait-elle ?t?, mais ? pr?sent, elle ?tait d?pouill?e de tous ses accessoires habituels. Elle se tenait dans un espace rectangulaire, les murs et le plafond ?taient bord?s de petits panneaux carr?s perc?s de minuscules trous. Du rev?tement acoustique, r?alisa-t-elle. La pi?ce avait-elle ?t? insonoris?e ? Sa peur s’amplifia. Alors qu’elle regardait plus attentivement, elle vit que les carreaux ?taient entaill?s et ray?s. Les murs ?taient tach?s d’?claboussures de quelque chose de rouge. Du sang ! Quand elle entendit le loquet de la porte commencer ? bouger, elle poussa un cri. Mais elle savait que cela ne servait ? rien. Quand la porte s’ouvrit, Brett Parma sut qu’elle allait mourir. CHAPITRE UN L’homme ?norme, semblable ? un b?uf, s’approcha du microphone et prit la parole. — Je suis honor? de m’adresser au… Mais sa voix se transforma rapidement en un sifflement de retour micro qui fit trembler la grande salle de concert. Riley Sweeney sursauta de surprise. Le bruit strident s’estompa rapidement, et quelques secondes plus tard, elle gloussait nerveusement avec les autres dipl?m?s de l’Acad?mie du FBI. Le directeur du FBI, Bill Cormack, ?tait connu pour avoir une voix profonde, r?sonnante, qui faisait des ravages sur les syst?mes de sonorisation. Il ferait mieux de se passer du micro, pensa Riley. Avec sa voix imposante, il pouvait s?rement se faire entendre de tout l’auditoire sans probl?me. Mais avec un sourire d’autod?rision, le directeur Cormack reprit son discours dans le microphone, beaucoup plus doucement qu’auparavant. — Je suis honor? de m’adresser aux dipl?m?s de l’Acad?mie du FBI de cette ann?e, ici ? Quantico. F?licitations ? vous tous d’avoir relev? les d?fis de ces dix-huit derni?res semaines. Riley fut frapp?e par ces mots. Dix-huit semaines ! Si seulement j’avais eu 18 semaines ! Elle avait manqu? pr?s de deux semaines, pourchassant un tueur sanguinaire plut?t que de suivre ses cours ici ? l’?cole. Son mentor, l’agent sp?cial Jake Crivaro, l’avait retir?e sans c?r?monie de l’Acad?mie pour travailler sur une affaire en Virginie-Occidentale ; une affaire vraiment effroyable de meurtres o? le tueur enveloppait ses victimes dans du fil de fer barbel?s. Reprendre la routine de ses ?tudes lui avait ?t? difficile. Elle avait souvent regrett? de ne pas avoir eu autant de temps que les autres stagiaires ? consacrer ? sa formation. Mais Riley savait que les presque 200 ?tudiants de l’acad?mie n’obtiendraient pas tous leur dipl?me aujourd’hui. Certains avaient ?chou? tandis que d’autres avaient tout simplement abandonn?. Elle ?tait fi?re d’avoir r?ussi malgr? la singularit? de sa situation. Riley se concentra sur ce que disait le directeur Cormack. — Je jette un regard ?merveill? sur le voyage que moi et tant d’autres agents avons fait avant vous, et que vous ?tes sur le point d’entreprendre aujourd’hui. Je peux vous dire, d’apr?s mon exp?rience personnelle, qu’il s’agit d’un voyage profond?ment gratifiant, avec des moments qui le seront moins. Vos actes d?sint?ress?s ne seront pas toujours accueillis avec gratitude. Il s’arr?ta un moment, comme s’il r?fl?chissait ? son exp?rience personnelle. — Gardez une chose ? l’esprit, reprit-il, peu de gens en dehors du Bureau ont une id?e pr?cise de l’importances de vos responsabilit?s. Vous serez critiqu?s pour votre travail, vos moindres erreurs soumises ? un examen minutieux, souvent sous les feux des m?dias. Quand vous ne parviendrez pas ? r?soudre un crime, vous aurez l’impression que le monde entier le saura. Quand vous r?ussirez, vous vous sentirez souvent priv?s de toute reconnaissance. Il se pencha sur le micro et continua presque ? voix basse. — Mais souvenez-vous toujours… vous n’?tes pas seuls. Vous faites maintenant partie d’une famille ; la famille la plus fi?re, la plus loyale et la plus soud?e que l’on puisse imaginer. Il y aura toujours quelqu’un pour vous r?conforter lors de vos ?checs et c?l?brer avec vous vos triomphes. Riley fut particuli?rement ?mue ? la mention de ce mot… Famille. Elle n’avait presque jamais eu de famille, pas depuis que sa m?re avait ?t? assassin?e sous ses yeux alors qu’elle n’?tait qu’une petite fille. Son p?re ?tait vivant ; un ex-marine amer et reclus qui vivait dans les Appalaches. Mais elle ne l’avait pas vu depuis… Quand ? Pas depuis qu’elle avait obtenu son dipl?me ? l’universit? l’automne dernier, r?alisa-t-elle. Et la derni?re fois n’avait pas ?t? des plus plaisantes. Pour autant que Riley le sache, son p?re n’avait aucune id?e de tout ce qui lui ?tait arriv? ces derniers mois. Elle se demandait si elle lui en parlerait un jour. D’ailleurs, elle se demandait si elle le reverrait un jour. Et ? pr?sent, le directeur Cormack faisait la promesse de quelque chose dont Riley avait toujours r?v? mais qu’elle n’avait jamais eu. Une famille ! ?tait-ce vraiment possible ? Se sentirait-elle r?ellement comme appartenant ? une si grande famille dans les jours qui allaient venir ? Elle regardait autour d’elle les visages de ses camarades dipl?m?s. Beaucoup se souriaient et d’autres chuchotaient pendant que le directeur Cormack poursuivait son discours. Riley savait que beaucoup d’entre eux avaient nou? des amiti?s durables ici ? l’Acad?mie. Elle ?touffa un soupir ? la pens?e qu’elle n’avait pas vraiment trouv? de « famille » ici. Ayant ?t? si souvent ?loign?e par l’affaire avec Crivaro, elle n’avait pas eu beaucoup de temps pour socialiser et pour se faire des amis. Elle n’avait nou? que deux relations qui pouvaient s’apparent? ? de l’amiti? lors de son s?jour ici ; l’une avec sa colocataire Frankie Dow et l’autre avec John Welch, un jeune homme beau et id?aliste qu’elle avait appris ? conna?tre au cours de l’?t? alors qu’ils avaient d?j? tous deux particip? au programme de stage de dix semaines du FBI. John et Frankie ?taient aussi ici aujourd’hui. Comme la classe des dipl?m?s ?tait repartie par nom, Riley et ses deux amis n’avaient pas pu s’asseoir ensemble, et elle ne connaissait pas vraiment ceux qui ?taient ? ses c?t?s. Riley se rappela qu’elle et son fianc?, Ryan Paige, ?taient d?j?, ou presque, une famille. Elle retournerait vivre avec lui dans leur appartement ? Washington, et ils avaient pr?vu de se marier bient?t. Riley avait fait une fausse couche, mais ils auraient s?rement des enfants dans les ann?es ? venir. Elle se demandait si Ryan ?tait l? dans le public. C’?tait samedi, et il avait peut-?tre d? travailler puisqu’il n’?tait qu’avocat d?butant. En outre, Riley savait qu’il avait des sentiments mitig?s au sujet de la carri?re qu’elle avait choisie. Le directeur Cormack conclut son discours, et le temps ?tait venu d’assermenter tous les nouveaux agents. Un par un, il les appelait par leur nom. Chacun d’entre eux montait sur sc?ne, pr?tait le serment du FBI, recevait son insigne et reprenait sa place. On les appelait par ordre alphab?tique, et alors que Cormack parcourait la liste, Riley se retrouva ? regretter que son nom de famille commence par la dix-neuvi?me lettre de l’alphabet. L’attente ?tait longue. Frankie, bien entendu, monta sur la sc?ne avant elle, puis salua et sourit ? Riley lorsqu’elle retourna ? son si?ge. Lorsque le directeur appela finalement Riley, ses genoux manqu?rent de se d?rober alors qu’elle se levait et qu’elle passait devant d’autres dipl?m?s assis. Lorsqu’elle monta sur sc?ne, elle eut l’impression de flotter au-dessus de son propre corps. Enfin, elle se redressa, leva la main, et r?p?ta apr?s le directeur Cormack… — Moi, Riley Sweeney, je jure solennellement que je soutiendrai et d?fendrai la Constitution des ?tats-Unis contre tous ses ennemis, ext?rieurs et int?rieurs… Elle ne put retenir une larme alors qu’elle continuait. C’est r?el, se dit-elle. C’est vraiment en train d’arriver. C’?tait un court serment, mais Riley eut l’impression que sa voix allait l?cher avant la fin. Enfin, elle pronon?a les derniers mots… — … et que je m’acquitterai bien et fid?lement des fonctions du poste que je m’appr?te ? occuper. Que Dieu me vienne en aide. Riley tendit la main au directeur Cormack, s’attendant ? ce qu’il lui remette l’insigne. Au lieu de cela, le grand homme lui sourit un peu malicieusement et pla?a l’insigne sur le podium. — Un instant, jeune fille. On a une petite affaire ? r?gler. Riley sursauta. Se pourrait-il qu’elle ait ?chou? ? obtenir son dipl?me ? Le directeur sortit un petit ?crin noir de la poche de sa veste. — Riley Sweeney, c’est un honneur de vous d?cerner le prix d’excellence de l’Acad?mie. Riley fut stup?faite. Le directeur ouvrit l’?crin et en sortit un ruban avec une m?daille. Une vague d’applaudissements resonna alors que Cormack accrochait la m?daille autour de son cou. Cormack f?licita Riley pour son initiative et son leadership durant ses semaines pass?es ? l’acad?mie. Riley essayait d’?couter attentivement ses paroles, mais elle se sentait ?tourdie. Ne t’?vanouis pas, s’ordonna-t-elle. Reste sur tes pieds. Elle esp?rait que quelqu’un enregistrait ce que le directeur disait parce que tout s’estompait autour d’elle. Cormack lui remit quelque chose. Mon insigne du FBI, r?alisa-t-elle en l’acceptant. Puis il lui tendit la main. Elle la serra et se retourna pour partir. Lorsque Riley Sweeney, tout nouvel agent du FBI, descendit de la sc?ne, elle remarqua que les dipl?m?s n’avaient pas tous l’air heureux pour elle. En fait, il y avait un ressentiment flagrant sur certains visages. Elle ne pouvait pas leur en vouloir. Quand elle ?tait revenue de son affaire, elle fut d?sign?e chef d’?quipe ? maintes reprises dans les activit?s de l’Acad?mie. Ce n’?tait un secret pour personne que certains ?tudiants estimaient que le r?cent travail de terrain de Riley lui avait donn? un avantage injuste sur eux. Elle ?tait persuad?e que certaines personnes issues des forces de l’ordre devaient ?tre particuli?rement ennuy?es. Riley retourna ? son si?ge, se sentant boulevers?e par l’?motion d’avoir ?t? choisie pour le prix. Elle ne se souvenait pas qu’une chose pareille ne lui soit d?j? arriv?e. Pendant ce temps, les autres recrues continu?rent ? monter les unes apr?s les autres sur la sc?ne, pr?tant serment et acceptant leurs insignes. Quand John monta, Riley lui sourit et lui fit signe de la main, et il lui rendit timidement. Apr?s que les derniers ?tudiants eurent pr?t? serment, le directeur Cormack f?licita ? nouveau les recrues pour leur r?ussite et conclut la c?r?monie. Les ?tudiants se lev?rent de leurs si?ges et cherch?rent avec empressement leurs amis. Riley retrouva rapidement John et Frankie, qui brillaient de fiert? alors qu’ils contemplaient leurs nouveaux insignes. — On a r?ussi ! dit John, en prenant Riley dans ses bras. — Nous sommes des agents du FBI maintenant ! s’exclama Frankie, ?treignant Riley ? son tour. — Bien s?r qu’on l’est, r?pondit Riley. — Et le meilleur de tout, ajouta Frankie, c’est que nous travaillerons tous au si?ge de Washington. On pourra se serrer les coudes ! — C’est vraiment g?nial ! rench?rit Riley. Elle prit une grande inspiration. Apr?s cet ?t? difficile, tout allait tr?s bien. Mieux qu’elle ne l’aurait imagin?. Elle chercha du regard Ryan et le vit traverser la foule dans sa direction. Il avait r?ussi ? venir apr?s tout, et il avait un sourire agr?able sur son visage. — F?licitations, ma ch?rie, dit-il en l’embrassant sur la joue. — Merci, dit Riley en l’embrassant ? son tour. Ryan prit la main de Riley. — Et maintenant, que dirais-tu de rentrer chez nous. Riley sourit et hocha la t?te. Oui, c’?tait une journ?e parfaite. Durant toutes ces semaines ? l’Acad?mie, elle avait d? s?journer dans le dortoir alors que Ryan ?tait rest? dans leur appartement ? Washington. Ils n’avaient pas pass? autant de temps ensemble qu’ils l’auraient souhait?. Son affectation au quartier g?n?ral du FBI signifiait qu’elle ne serait qu’? quelques minutes en m?tro de leur appartement. Ils pourraient r?ellement commencer leur vie ensemble, et peut-?tre bient?t envisager de se marier comme ils l’avaient pr?vu. Mais alors que Ryan et Riley ?taient sur le point de partir, John l’appela. — Attends une minute, Riley. Ce n’est pas tout ? fait termin?. Les yeux de Riley s’?largirent quand elle se souvint… Oui, il reste encore une chose ? faire. Ses amis et elle sortirent dans l’air froid de l’hiver, o? les nouveaux agents faisaient la queue et traversaient la cour en direction du coffre-fort du FBI. Riley et ses deux amis se pr?cipit?rent pour rejoindre la ligne, tandis que Ryan les accompagnait. Riley remarqua que Ryan semblait plut?t perplexe. Il ne comprend pas ce qui se passe ici, pensa-t-elle. Elle n’avait pas le temps de lui expliquer pour le moment. Riley et ses amis approchaient le quartier-ma?tre. Alors qu’ils arriv?rent devant lui, l’homme remit ? chacun d’eux une arme de service, un Glock 22 de calibre 40 Smith & Wesson. Le visage de Ryan refl?ta sa surprise ; et aussi son inqui?tude, Riley en ?tait presque s?re. Il va falloir qu’il s’habitue ? ce que j’aie une arme, se dit-elle. Riley lui sourit. — C’est bon, lui dit-elle, on peut rentrer ? la maison. Elle ?tait soulag?e qu’il n’ait fait aucun commentaire sur l’arme mortelle qu’elle portait alors qu’ils disaient au revoir ? ses amis et qu’ils retournaient dans la cour. Tout va bien se passer, pensa-t-elle. C’est alors qu’un jeune homme s’approcha d’elle en tenant une enveloppe. — Vous ?tes Riley Sweeney ? demanda-t-il. — Oui, dit Riley. Le jeune homme lui tendit l’enveloppe. — Je suis cens? vous remettre ceci. J’ai aussi besoin d’une signature. Riley s’ex?cuta, puis ouvrit rapidement l’enveloppe. Ce qu’elle lut la fit reculer de quelques pas. — Qu’est-ce que c’est ? demanda Ryan. Elle semblait choqu?e. — C’est un changement d’affectation. — Qu’est-ce que ?a veut dire ? continua-t-il. — Je ne travaillerai pas au si?ge du Bureau de Washington, finalement. Je suis affect?e ? l’Unit? d’Analyse Comportementale, ici, ? Quantico. — Mais… mais tu as dit qu’on serait ensemble, b?gaya Ryan. — Nous le serons, s’empressa de dire Riley pour le rassurer. Apr?s tout, ce n’est pas si loin que ?a. Malgr? tout, elle savait que ce retournement allait certainement leur compliquer la vie. Cela n’allait pas les emp?cher d’?tre ensemble, mais n’allait certainement pas leur faciliter la t?che. — Eh bien, craqua Ryan, tu ne peux pas y aller. Ils devront te donner une autre affectation. — Je ne peux pas les forcer ? faire ?a, r?pondit Riley. Je ne suis qu’une employ?e ici, comme toi au cabinet d’avocats. Ryan resta silencieux pendant un long moment. — Qui a eu cette id?e, d’ailleurs ? grommela-t-il enfin. Riley y r?fl?chit. Quantico ne faisait m?me pas partie de ses choix initiaux. Qui ?tait intervenu pour l’affecter l?-bas ? Puis elle r?alisa dans un soupir… J’en ai une assez bonne id?e. CHAPITRE DEUX L’agent sp?cial Jake Crivaro regardait ses ?ufs brouill?s avec m?contentement. J’aurais d? aller ? la remise des dipl?mes, pensa-t-il. Il ?tait assis ? la cafeteria du b?timent de l’UAC ? Quantico, pensant ? Riley Sweeney, sa jeune prot?g?e. Elle avait obtenu son dipl?me de l’Acad?mie du FBI deux jours auparavant, et il se sentait mal de ne pas y avoir assister. Bien s?r, il s’?tait trouv? une excuse… trop de paperasse entass?e sur son bureau. Mais en r?alit?, il d?testait ce genre de c?r?monie et il n’avait tout simplement pas r?ussi ? se forcer ? aller s’asseoir dans la foule et ?couter des discours qu’il avait entendus tant de fois auparavant. S’il y ?tait all?, il aurait pu profiter de l’occasion pour lui dire en personne qu’il avait personnellement organis? son transfert de DC ? l’Unit? d’Analyse Comportementale ici ? Quantico. Il avait plut?t charg? un messager de le faire ? sa place. Mais elle avait certainement pris son transfert vers l’UAC comme une bonne nouvelle. Apr?s tout, ses talents uniques seraient plus utiles ici qu’ils ne l’auraient ?t? ? Washington. Jake r?alisa alors que Riley ne savait peut-?tre m?me pas encore qu’elle ?tait devenue sa partenaire. Il esp?rait qu’elle serait agr?ablement surprise d’apprendre qu’ils travailleraient ensemble. Ils avaient d?j? form? une assez bonne ?quipe sur trois cas plut?t difficiles. La jeune femme pouvait parfois ?tre erratique, mais elle r?ussissait toujours ? le surprendre par la puissance extraordinaire de sa perspicacit?. J’aurais au moins d? l’appeler, se reprocha-t-il. Jake regarda sa montre et devina que Riley devait d?j? ?tre en route pour venir ici, pour se pr?senter ? son premier jour au travail. Alors qu’il finissait son caf?, son t?l?phone portable sonna. — Salut, Jake. Harry Carnes ? l’appareil. Est-ce que je te d?range ? Jake sourit au son de la voix de son vieil ami. Harry ?tait un inspecteur de police ? la retraite de Los Angeles. Plusieurs ann?es auparavant, ils avaient travaill? ensemble sur une affaire d’enl?vement de c?l?brit?s. Ils s’?taient bien entendus et ?taient rest?s en contact. — Pas du tout, Harry, dit Jake. Je suis ravi que tu appelles. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? Il entendit Harry soupirer. — Il y a quelque chose qui me tracasse. J’esp?rais que tu pourrais m’aider. Jake sentit une vague d’inqui?tude dans sa voix. — J’en serais ravi, mon ami, dit-il. Quel est le probl?me ? — Tu te souviens de cette affaire de meurtre au Colorado l’an dernier ? La femme qui a ?t? tu?e ? Dyson Park ? Jake fut surpris d’entendre Harry en parler. Lorsque Harry avait pris sa retraite du service de police de Los Angeles, sa femme et lui, Jillian, avaient d?m?nag? ? Gladwin, une petite ville dans les Rocheuses, juste ? c?t? de Dyson Park. Le corps d’une jeune femme avait ?t? retrouv? sur un sentier de randonn?e. Malgr? son statut de civil, Harry avait essay? d’aider la police ? r?soudre l’affaire, mais sans succ?s. — Bien s?r, je me souviens, dit Jake. Pourquoi cette question ? Un court silence tomba. — Je crois que c’est encore arriv?, continua enfin Harry. — Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Jake. — Je pense que le tueur a encore frapp?. Une autre femme a ?t? assassin?e. Jake eut un choc de surprise. — Tu veux dire l?-bas, ? Dyson Park ? — Non, cette fois c’est en Arizona. Laisse-moi t’expliquer. Tu sais ? quel point Jillian et moi aimons voyager vers le sud pendant l’hiver ? On est en Arizona, dans un camping non loin de Phoenix. Ce matin, aux nouvelles locales, ils ont dit que le corps d’une jeune femme avait ?t? retrouv? sur un sentier de randonn?e pas tr?s loin au nord d’ici. J’ai appel? les flics du coin, et ils ont bien voulu me donner quelques d?tails. Harry s’?claircit la gorge. — Jake, les poignets de la fille montraient des coupures. Elle s’est vid?e de son sang, mais pas l? o? le corps a ?t? retrouv?. C’est exactement comme ? Dyson Park. Je parie que c’est le m?me tueur. Jake ressentit un pincement de scepticisme. — Harry, je ne sais pas, dit-il. Beaucoup de temps est pass? depuis le meurtre du Colorado. Il y a de fortes chances que les similitudes entre les deux meurtres ne soit qu’une co?ncidence. La voix d’Harry prit un ton plus insistant. — Ouais, mais si ce n’?tait pas une co?ncidence ? Et si le gars qui a commis le crime au Colorado ?tait responsable ? Et si ce n’?tait que le d?but ? Jake ?touffa un soupir. Il pouvait comprendre la r?action de son ami. Harry lui avait dit ? quel point il avait ?t? am?rement d??u de ne pas avoir pu aider les flics de Gladwin et la patrouille de l’?tat du Colorado ? attraper le tueur. Il n’?tait pas surprenant qu’un nouveau meurtre avec des circonstances similaires ait raviv? la d?ception de Harry. Mais les gens randonnant en solitaire dans les contr?es sauvages se faisaient parfois tuer. Et certaines personnes persistaient dans ce genre d’aventure en d?pits de toutes les recommandations. Jake ne voulait pas dire trop s?chement ? Harry qu’il doutait s?rieusement de sa th?orie. Qu’est-ce que je peux dire d’autre ? Jake ne le savait pas. — Jake, poursuivit Harry, je me demandais… tu penses que l’affaire pourrait revenir ? l’UAC ? Je veux dire, maintenant qu’il y a eu deux meurtres dans deux ?tats diff?rents ? Jake se sentait de plus en plus mal ? l’aise. — Harry, ce n’est pas comme ?a que les choses fonctionnent d’habitude. C’est ? la police de l’Arizona de demander l’aide du FBI. Et pour autant que je sache, ils ne l’ont pas fait. Tant qu’ils ne l’auront pas fait, on ne pourra rien faire. Maintenant peut-?tre que si tu pouvais les convaincre d’appeler le FBI… — J’ai d?j? essay?, interrompit Harry. Je n’arrive pas ? convaincre ces bourriques que les meurtres sont li?s. Et tu sais comment les flics locaux peuvent ?tre quand le FBI marche sur leurs plates-bandes. Ils ne sont pas emball?s par l’id?e. Non, je ne vois pas comment ils le seraient, pensa Jake Il imaginait facilement comment ces policiers avait pu r?agir face ? un policier ? la retraite qui tentait de les convaincre qu’ils passaient ? c?t? de quelque chose d’important. Mais Harry avait raison sur une chose. Si un tueur avait commis des meurtres dans plusieurs ?tats, le FBI n’avait pas besoin d’une invitation pour s’occuper de l’affaire. Si Harry avait raison et qu’il s’agissait bien du m?me tueur, le FBI pourrait ouvrir une enqu?te. Si Harry avait raison. Jake prit une longue et lente inspiration. — Harry, je ne sais vraiment pas si je peux faire quelque chose de mon c?t?. Ce serait difficile ? faire passer, d’essayer de convaincre mes sup?rieurs d’en faire une affaire officielle du FBI. D’abord, tu sais tr?s bien que le FBI ne prendra pas une affaire si la police sur place pense qu’il ne s’agit que d’un meurtre isol?. Mais… — Mais quoi ? Jake h?sita. — Laisse-moi y r?fl?chir. Je te rappelle. — Merci, mon pote, dit Harry. Jake grima?a un peu en raccrochant, se demandant pourquoi il avait promis de rappeler Harry. Il savait parfaitement bien qu’il ne pourrait jamais convaincre l’agent sp?cial Erik Lehl qu’il s’agissait d’une affaire du FBI. Pas avec des ?l?ments aussi maigres. Bon sang, je n’y crois pas vraiment moi-m?me. Mais il l’avait pourtant bien promis : Harry ?tait en Arizona en train d’attendre que Jake rappelle d’une minute ? l’autre. Et la seule chose que Jake allait pouvoir lui dire, c’est ce qu’il aurait d? lui dire avant qu’ils ne mettent fin ? l’appel ; qu’il n’y avait aucun moyen pour lui d’impliquer le FBI. Jake regarda son t?l?phone portable un moment, essayant d’avoir le courage de faire faux bond ? son vieil ami. Mais il ne pouvait pas s’y r?soudre, du moins pas encore. En attendant, il se rassit et continua son petit-d?jeuner. Il se dit qu’un peu plus de caf? pourrait l’aider ? mieux r?fl?chir ? la fa?on de g?rer cette situation. Ou peut-?tre pas. Jake savait qu’il n’avait pas ?t? tr?s malin ces derniers temps. En fait, il se sentait d?j? d?prim? quand Harry l’avait appel?, et ce n’?tait pas seulement parce qu’il avait rat? la remise de dipl?me de Riley Sweeney. Cette affaire que Riley et lui avaient r?solue quelques semaines en arri?re ; l’horrible affaire du tueur aux barbel?s ; l’avait laiss? ?puis? et ?branl?. Cela se produisait de plus en plus ? mesure qu’il prenait de l’?ge. Son ?nergie ne se restaurait plus comme avant. Et il soup?onnait ses coll?gues de l’UAC de l’avoir remarqu?. En fait, il suspectait que c’?tait la raison pour laquelle Erik Lehl ne l’avait pas affect? sur le terrain depuis la derni?re affaire. Et peut-?tre que c’?tait aussi bien. Peut-?tre qu’il n’?tait pas encore ? la hauteur. Ou peut-?tre qu’il ne sera plus ? la hauteur, jamais plus. Il soupira dans sa tasse de caf? alors qu’une id?e lui venait… Il est peut-?tre vraiment temps de prendre ma retraite. Cette pens?e le hantait beaucoup ces derniers temps. C’?tait une des raisons pour lesquelles il avait pris la peine de transf?rer Riley Sweeney ? l’UAC. C’?tait pour cela qu’il faisait de cette nouvelle recrue sa partenaire. Durant toutes ses ann?es en tant que profileur, il n’avait jamais rencontr? quelqu’un d’aussi dou? qu’elle, capable de s’immerger dans l’esprit d’un tueur. Une fois qu’il aurait pris sa retraite, il voulait laisser derri?re lui quelqu’un comme elle pour continuer son travail ; une jeune agent brillante qui pourrait prendre sa place. Mais il craignait que la pr?paration de Riley ne soit pas une t?che facile. Il avait l’habitude de la d?crire comme « un diamant brut ». Elle m?ritait ce surnom. M?me maintenant qu’elle ?tait dipl?m?e de l’Acad?mie, Jake ?tait certain qu’il lui faudrait beaucoup de travail pour se d?barrasser de ses d?fauts ; son imp?tuosit?, sa tendance ? refuser et m?me ? enfreindre les r?gles et ? ne pas suivre les ordres, et son manque de discipline quand il s’agissait d’utiliser son don. Elle a encore beaucoup ? apprendre, pensa Jake. Et il devait ?valuer s’il ?tait vraiment capable de lui enseigner tout ce qu’elle devait savoir, surtout maintenant qu’il semblait ?tre sur le d?clin. Une chose semblait certaine, il ne devait pas ?tre tendre avec elle. Non pas qu’il l’ait dorlot?e jusqu’? pr?sent. En fait, il avait souvent eu du mal ? refreiner son temp?rament lorsqu’elle faisait des choses folles, des erreurs de d?butant. Mais il l’aimait beaucoup, m?me s’il essayait de ne pas trop le montrer. Il se voyait un peu en elle lorsqu’il ?tait beaucoup plus jeune. Il ?tait donc parfois tent? de la g?ter. Mais il ne devait pas le faire. Il avait d? ?tre rude. Il avait d? la faire ?voluer rapidement. Alors que Jake terminait son petit-d?jeuner, il repensa ? Harry Carnes, qui attendait probablement son appel en ce moment m?me. Jake se demanda… Je ne peux vraiment rien faire pour lui ? Il devait admettre qu’il ressentait un peu d’enthousiasme ? l’id?e de sortir d’ici. Et pourquoi pas ? Erik Lehl n’avait pas l’air press? de lui confier une affaire en ce moment. L’alternative ?tait de rester assis dans son bureau ? ne rien faire si ce n’est la paperasse ennuyeuse, ? moins que… Une id?e commen?ait ? germer dans la t?te de Jake. Il avait accumul? beaucoup de cong?s. Il pourrait demander ? Lehl de prendre deux ou trois jours, aller en Arizona et voir s’il pouvait faire quelque chose pour Harry. Cependant, Riley Sweeney ?tait en route pour son service. Mais cela ne servirait pas ? grand-chose qu’elle commence ? travailler ici ? l’UAC si son partenaire ?tait en vacances, alors… Qu’est-ce qui l’emp?cherait de venir avec moi ? Cela pourrait ?tre l’occasion d’une formation simple et s?curitaire pour l’agent d?butant. L’id?e le fit sourire. Alors que Jake quittait la cafeteria et se dirigeait vers le bureau d’Erik Lehl, il pensa… Qui sait ? ?a pourrait ?tre amusant. CHAPITRE TROIS Au moment o? elle approchait du quartier g?n?ral de l’UAC ? Quantico, Riley ?tait de tr?s mauvaise humeur. Le trajet depuis son appartement ? Washington avait ?t? pire que ce ? quoi elle avait pu s’attendre. La circulation du matin avait ?t? si dense et fastidieuse qu’elle avait failli manquer sa sortie. ?a aurait ?t? pire si j’avais d? le faire dans l’autre sens, se dit-elle. Quoi qu’il en soit, il n’y avait rien d’amusant ? affronter ce trafic tous les matins. Et pour revenir apr?s une journ?e de travail, est-ce que ce serait plus facile ? Alors qu’elle atteignait enfin le parking de l’UAC, deux entr?es se pr?sent?rent ? elle, une pour les visiteurs et l’autre pour le personnel. Laquelle devait-elle utiliser ? Personne ne lui avait pr?cis?. En fait, elle n’avait eu de nouvelles de personne depuis qu’elle avait re?u cette note apr?s sa remise de dipl?me l’avant-veille, ce message lui indiquant qu’elle devait se pr?senter ? Quantico, et non ? Washington. Quand elle avait re?u le mot, elle avait tr?s vite devin? que le transfert avait d? ?tre l’id?e de l’agent Crivaro. D?sormais, elle n’en ?tait plus si s?re. Apr?s tout, ils avaient d?j? travaill? ensemble sur des enqu?tes exigeantes. L’agent Crivaro n’aurait-il pas fait l’effort de la contacter pour lui en parler ? Elle n’avait vraiment aucune id?e de ce que la journ?e allait lui r?server, pas plus que son avenir proche. Puis Riley r?alisa que, quel que soit cet avenir, tout ce qu’elle avait fait au cours de la derni?re ann?e l’avait amen?e ici. Quand elle s’?tait retrouv?e impliqu?e dans une enqu?te sur des meurtres dans son internat, quand elle avait travaill? avec Jake sur des affaires alors qu’elle ?tait encore en formation, tout cela avait contribu? ? ce qu’elle ?tait maintenant. Elle n’?tait pas l? pour une visite. Elle ?tait un agent du FBI. Elle dirigea sa voiture vers l’entr?e du personnel, o? un agent de s?curit? ?tait post? derri?re la vitre d’une cabine. Riley sortit son badge et le pr?senta au garde. Le garde hocha la t?te — On vous attend. Il lui remit ensuite un ticket de stationnement et lui fit signe d’entrer. Riley sentit une pouss?e d’excitation. C’?tait la premi?re fois qu’elle montrait son badge du FBI pour s’identifier, et cela lui avait fait de l’effet. J’ai m?me une place de parking ! Le frisson se dissipa rapidement alors que Riley roulait ? la recherche d’une place libre. Des souvenirs lui revenant ? l’esprit. Apr?s toutes ces semaines pass?es en dortoir, elle avait enfin pu passer deux nuits et tout le dimanche avec Ryan. Leur premi?re nuit avait ?t? tr?s excitante apr?s avoir ?t? s?par?s si longtemps, mais le lendemain, les choses n’avaient pas ?t? particuli?rement agr?ables. Ryan n’?tait pas du tout content de la nouvelle affectation de Riley et des inconv?nients que cela allait causer. Inconv?nients ! ironisa-t-elle pour elle-m?me. Le principal inconv?nient pour Ryan ?tait que Riley allait avoir besoin de la voiture pour ses d?placements quotidiens, ce qui ne lui laissait que le m?tro pour ses trajets au travail. Cela avait ?t? un coup port? ? sa fiert?. Sa Ford Mustang ?tait l’un des rares luxes qu’il avait r?ussi ? s’offrir, et il adorait la conduire tous les jours pour aller ? son cabinet. Elle savait qu’elle lui faisait se sentir un peu comme le grand avocat qu’il esp?rait devenir. Ryan ne s’?tait pas plaint ouvertement, mais n’avait pas cach? ses sentiments non plus. Il avait fait preuve de beaucoup trop de magnanimit? et d’abn?gation, essayant de faire croire qu’il se donnait beaucoup de mal et qu’il ?tait pr?t ? beaucoup de sacrifices pour la soutenir dans sa nouvelle carri?re. Et tout cela ? cause de cette stupide voiture, pensa-t-elle, en s’arr?tant sur une place de parking et en coupant le moteur. Elle descendit de voiture et resta plant?e l? ? regarder alentour. Elle se souvenait de la premi?re fois qu’elle avait vu la Mustang. Elle et Ryan ?taient encore ?tudiants lors de leur premier rendez-vous. Elle avait ?t? tr?s impressionn?e quand il ?tait arriv? ? son dortoir dans cette voiture, et aussi par la galanterie dont il avait fait preuve en lui ouvrant la porte passager. En regardant aujourd’hui la voiture, elle soupira. Ces jours ?tourdissants o? Ryan et elle avaient tout juste commenc? ? se conna?tre semblaient bien loin maintenant. La Mustang ne l’impressionnait plus, et elle souhaitait que ce ne soit plus si important pour Ryan. Et qu’y a-t-il de mal ? prendre le m?tro, de toute fa?on ? Elle avait pris le m?tro tous les jours pendant l’?t?, alors qu’elle participait au programme de stages du FBI. C’?tait tr?s efficace et elle avait pris plaisir ? rouler avec d’autres passagers. Mais elle n’avait pas la fiert? de Ryan. Elle entra dans l’immeuble et pr?senta ? nouveau ses papiers d’identit? ? la barri?re de s?curit?. Le garde chercha son nom et lui annon?a qu’elle devait se pr?senter directement au bureau de l’agent Crivaro. Lorsque Riley prit l’ascenseur, elle sentit que sa premi?re intuition ?tait correcte ; que c’?tait l’id?e de l’agent Crivaro de la transf?rer ? Quantico. Elle ne put s’emp?cher de ressentir de la fiert? ? penser qu’il la voulait ici, avec lui. Crivaro n’?tait pas seulement un bon agent, il ?tait presque l?gendaire au FBI. Mais que voudrait-il qu’une d?butante comme elle fasse pour son premier jour de travail ? De la paperasse, probablement, supposa-t-elle. C’?tait une perspective ennuyeuse, mais elle savait que son travail au FBI ne serait pas qu’une longue et palpitante aventure. Bien qu’elle ait eu plus d’exp?rience sur le terrain qu’une recrue ordinaire, elle n’en restait pas moins une nouvelle recrue. La routine semblait ?tre une bonne id?e. Moins d’aventure signifiait ?galement moins de danger. Des horaires r?guliers seraient tout aussi bienvenus, au moins pour un moment. Un horaire fiable pourrait faciliter les choses entre Ryan et elle, leur donner une chance de r?apprendre ? vivre ensemble. Elle sortit de l’ascenseur et se dirigea vers le bureau de Crivaro, puis frappa ? sa porte. Elle entendit une voix bourrue et famili?re l’inviter ? entrer. Quand elle ouvrit la porte, Crivaro se tenait ? c?t? de son bureau. Il portait un chapeau et une veste. Un sac de voyage ?tait ? ses pieds. Il jeta un coup d’?il ? sa montre — Il ?tait temps que tu arrives, dit-il. Riley regarda sa montre et vit qu’elle n’?tait pas en retard du tout. En fait, elle ?tait un peu en avance. Mais elle ?tait trop effray?e pour le faire remarquer. — O? sont tes affaires de mission ? demanda Crivaro. — Euh, dans ma voiture, dit Riley. Elle ne savait encore pas grand-chose au m?tier d’agent de l’UAC, mais elle avait compris qu’il ?tait toujours important de faire ses valises et d’?tre pr?te ? partir au pied lev?. Elle n’avait cependant pas imagin? devoir le faire ? peine arriv?e. — Tu es gar?e dans le parking du personnel ? Riley hocha la t?te. — D’accord, dit Crivaro, en lan?ant son sac par-dessus son ?paule. On prendra tes affaires en allant ? ma voiture. Crivaro d?passa Riley pour sortir du bureau. Riley se mit ? trottiner pour le suivre. — Mais… mais o? allons-nous ? b?gaya-t-elle. — Nous avons une affaire en Arizona, dit Crivaro. Nous prenons un vol pour Phoenix, je nous conduis ? l’a?roport. Riley se sentit ?tourdie par ce revirement soudain. — Combien de temps allons-nous rester en Arizona ? demanda-t-elle. — Aussi longtemps qu’il le faudra, dit Crivaro. Je ne sp?cule jamais sur ce genre de choses. Riley ?touffa un soupir. C’?tait la derni?re chose ? laquelle elle s’attendait pour aujourd’hui. Et cela lui fit perdre espoir d’arranger les choses avec Ryan. — Pouvez-vous me donner quelques minutes avant qu’on parte ? demanda Riley ? Crivaro. Je dois appeler mon fianc? et lui dire. — Tu as ton portable ? demanda Crivaro sans ralentir sa marche. — Oui, dit Riley, peinant toujours ? le suivre. — Tu es capable de marcher et de parler en m?me temps, n’est-ce pas ? Tandis que Riley et Crivaro poursuivaient leur route dans le couloir, Riley sortit son t?l?phone et appela Ryan. — Ryan, quelque chose est arriv?. Je m’envole pour Phoenix aujourd’hui. Tout de suite, en fait. Elle entendit Ryan souffler ? l’autre bout de la ligne. — Tu quoi ? s’exasp?ra-t-il. Riley et Crivaro entr?rent dans l’ascenseur. — C’est une surprise pour moi aussi. — Riley, c’est de la folie, cracha-t-il. C’est ton premier jour de travail. — Je sais, dit Riley. Je suis d?sol?e. — Combien de temps vas-tu partir ? — Je n’en ai aucune id?e, reconnu Riley presque dans un murmure. — Comment ?a, tu n’en as aucune id?e ? Qu’est-ce que tu vas faire en Arizona, de toute fa?on ? Tu seras de retour ? la maison ? temps pour No?l ? Je n’aurai que quelques jours de cong?, tu sais. C’est une bonne question, pensa Riley. Au lieu d’essayer d’y r?pondre, Riley tenta de conclure la conversation. — ?coute, d?s que j’en saurai plus sur mon retour, je te le ferai savoir. — Tu vas conduire jusqu’en Arizona ? s’inqui?ta Ryan. — Bien s?r que non. Nous y allons en avion. — Qui ?a « nous » ? — L’agent Crivaro et moi. Riley et Crivaro sortirent de l’ascenseur et se dirig?rent ? l’ext?rieur de l’immeuble. — Si tu prends l’avion, que devient ma voiture ? demanda Ryan. Riley fut surprise. Elle n’avait pas eu la pr?sence d’esprit de penser ? la voiture. — Elle est dans le parking de l’UAC, ici ? Quantico. Ne t’inqui?te pas, elle ne risque rien. — Combien de temps vais-je devoir m’en passer ? Riley ressentit de la col?re monter. — Tu t’en sortiras d’une fa?on ou d’une autre, Ryan, dit-elle. — Oui, mais pour combien de temps ? — Je l’ai dit, je t’appellerai quand j’en saurai plus. Alors que Riley et Crivaro sortaient de l’immeuble, Ryan n’arr?tait pas de jacasser au t?l?phone. Surtout ? propos de sa voiture, remarquait Riley. Plus il continuait, plus cela l’?nervait. Crivaro et elle marchaient dans le parking quand Riley dit finalement… — Ryan, je ne peux vraiment pas te parler maintenant. Je promets de te rappeler d?s que possible. Je t’aime. Elle pouvait encore entendre Ryan se plaindre alors qu’elle raccrochait. Crivaro ouvrit la porti?re pour Riley. — Tout va bien ? la maison ? demanda l’agent. — ?a ne pourrait pas aller mieux, grogna Riley en grimpant sur le si?ge passager. Sa col?re s’estompa, et soudain, elle se sentit g?n?e que Crivaro ait assister ? leur conversation. Crivaro monta dans la voiture et d?marra le moteur. Puis il sourit ? Riley. — Au cas o? je ne l’avais pas mentionn?, nous sommes partenaires maintenant. Ouais, je m’en doutais, pensa Riley quand Crivaro sortit du parking. Il y avait certaines choses dont elle ?tait s?re. Elle ?tait un agent du FBI. Elle ?tait la partenaire de Jake Crivaro. Et ils allaient en Arizona. Elle aurait aim? savoir ? quoi s’attendre d’autre pour aujourd’hui. CHAPITRE QUATRE Riley ne pouvait s’emp?cher de s’inqui?ter… Il m’en veut ou quoi ? L’agent Crivaro lui avait ? peine parl? alors qu’il les conduisait ? l’a?roport Reagan. Mais pour quelle raison… ? Elle savait que Crivaro pouvait ?tre bourru, impatient et m?me en col?re chaque fois qu’elle faisait des erreurs ou d?sob?issait aux ordres ; ce qui, malheureusement, avait ?t? trop souvent le cas. Mais qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire de mal pendant le peu de temps qu’ils avaient pass? ensemble ce matin ? Il venait de la faire sortir des bureaux de l’UAC sans plus d’explications, sans m?me lui donner le temps de s’arr?ter et de passer un coup de fil priv? ? Ryan. En plus, Ryan ?tait d?sormais en col?re contre elle, et elle reconnaissait qu’il avait toutes les raisons de l’?tre. Mais quel ?tait le probl?me avec l’agent Crivaro ? Peut-?tre que ?a n’a rien ? voir avec moi, pensa-t-elle. Peut-?tre que quelque chose de personnel le d?rangeait. En tout cas, Riley n’estimait pas qu’il serait de bon ton de lui poser la question. Elle resta tranquillement silencieuse, essayant de se concentrer sur les choses les plus ?tonnantes de sa journ?e ; elle ?tait un agent du FBI, elle ?tait sur une affaire, et elle ?tait associ?e ? l’un des agents les plus respect?s de l’UAC. Quand ils arriv?rent ? l’a?roport, Crivaro les mena ? l’enregistrement. Elle se d?p?cha de suivre, car ils durent pratiquement courir. ? bout de souffle apr?s leur course ? travers le hall, ils arriv?rent juste ? temps pour le dernier appel des passagers de leur vol. Riley se souvint comment Crivaro avait regard? sa montre quand elle ?tait arriv?e ? son bureau et avait grommel?… « Il ?tait temps que tu arrives. » Riley comprit maintenant pourquoi il avait ?t? si press?. S’ils ?taient arriv?s ? la porte d’embarquement quelques minutes plus tard, ils auraient rat? le vol. Elle aurait aim? qu’il lui explique les choses au lieu de s’attendre ? ce qu’elle le suive sans poser de questions. Il lui avait dit qu’il avait du mal ? travailler avec ses partenaires. Alors, maintenant qu’elle ?tait sa partenaire et plus seulement une stagiaire, cela allait-il compliquer leur relation ? Riley imaginait que Crivaro avait d? planifier ce voyage ? la h?te. Il n’?tait probablement pas plus au courant qu’elle avant la derni?re minute. Il doit s’agir de quelque chose de vraiment urgent, pensa-t-elle avec un l?ger frisson d’excitation. Apr?s leur embarquement, Crivaro s’assit sur un si?ge pr?s du hublot et regarda dehors pendant que l’avion d?collait. Assis ? c?t? de lui, Riley se demandait encore ce qu’il avait en t?te et pourquoi ils ?taient si press?s. Apr?s une dizaine de minutes, Crivaro inclina son si?ge en continuant ? regarder par le hublot. La lumi?re sur son visage r?v?lait des rides grav?es par des ann?es d’enqu?tes difficiles. Riley ?tait persuad?e que, quoi qu’il arrive, elle allait apprendre beaucoup de choses sur les comportements criminels. Quand elle avait travaill? avec lui auparavant, elle avait ?t? arrach?e de ce qui ?tait cens? ?tre sa routine normale ; coll?ge, stage, formation ? l’Acad?mie. Maintenant qu’elle avait ?t? affect?e ? ce poste, elle aurait plus de temps pour comprendre ce qui se passait. Mais quand en saurait-elle plus sur ce qu’ils ?taient en train de faire ? Elle avait selon elle droit ? plus d’information. Elle rassembla tout son courage pour finalement lui demander… — Euh, vous allez me dire quelque chose sur l’affaire sur laquelle nous allons travailler ? Les l?vres de Crivaro se tordirent l?g?rement. Il avait l’air de ne pas savoir comment r?pondre ? cette question. — Peut-?tre qu’on a un tueur en s?rie ? arr?ter, finit-il par r?pondre. Riley cr?t d?celer un peu plus que du scepticisme dans le ton de sa voix, comme s’il n’y croyait pas vraiment. — Il y a un an environ, le corps d’une jeune femme a ?t? retrouv? sur un sentier de randonn?e dans le parc Dyson au Colorado, poursuivit Crivaro. Hier, le corps d’une autre femme a ?t? retrouv? sur un autre sentier de randonn?e en Arizona. Elle est morte dans des circonstances similaires. Nous allons en Arizona pour d?terminer s’il y a vraiment un lien. Crivaro regarda de nouveau par la fen?tre, comme s’il n’y avait plus rien ? dire. — Y a-t-il autre chose ? demanda Riley. — Pas vraiment, dit Crivaro, le regard toujours fix? sur le hublot. Riley se sentait ? pr?sent compl?tement confuse. C’?tait peut-?tre son premier jour de travail, mais elle voyait bien que Crivaro en savait plus que ce qu’il disait. En fait, il aurait d? avoir un dossier rempli de documents pour la briefer sur l’affaire. Ils devraient m?me ?tre en train de l’examiner en ce moment. — Comment s’appelaient les victimes ? Crivaro haussa l?g?rement les ?paules. — Je ne me souviens pas du nom de la victime du Colorado. Personne ne m’a donn? le nom de celle en Arizona. Riley n’en crut pas ses oreilles. Comment ?a, personne ne lui a donn? ? Comment ?a, il ne s’en souvient pas ? Restait-il volontairement myst?rieux, ou… ? Ses yeux s’?largirent quand elle comprit enfin ce qui se passait. Elle dit ? Crivaro… — Ce n’est pas une affaire officielle de l’UAC, n’est-ce pas ? — ?a n’a aucune d’importance, dit-il dans un l?ger grognement. Riley ressentit un ?clair de col?re. — Je pense que ?a a son importance, agent Crivaro. C’est mon premier jour en tant qu’agent de l’UAC. Qu’est-ce que je fais ici ? Je pense que j’ai le droit d’en savoir plus que ce que vous me dites. Crivaro secoua la t?te et roula des yeux. — Riley Sweeney, un de ces jours, ton instinct va te causer de s?rieux probl?mes. Puis il se tourna vers elle. Gardant sa voix basse, il commen?a ? s’expliquer. — T?t ce matin, j’ai re?u l’appel d’un vieil ami. Harry Carnes, c’est son nom. Il ?tait flic ? Los Angeles, on a travaill? sur une affaire ensemble. Il a pris sa retraite et a d?m?nag? dans le Colorado. Il y a un an, une femme a ?t? assassin?e pr?s de chez lui ; la premi?re des deux femmes dont je viens de te parler. Il a essay? d’aider la police sur place, mais ils n’ont jamais r?solu l’affaire. — Et ? demanda Riley. — Harry et sa femme voyagent dans le Sud-Ouest cet hiver, et il a entendu parler de cet autre meurtre en Arizona, et il a pens? qu’il pourrait y avoir un lien avec ce qui s’est pass? au Colorado. Alors il m’a appel? pour que je vienne jeter un ?il. Riley se sentait de plus en plus d?concert?e ? mesure qu’il avan?ait dans ses explications. — Meurtres identiques, dit-elle. Alors pourquoi ce n’est pas une affaire du FBI ? Crivaro secoua la t?te. — Je ne suis pas pass? par la voie officielle, avoua-t-il. Je n’ai pas l’impression que le FBI se serait m?l? de ?a. Je ne sais m?me pas ? quel point ils sont identiques, et certains d?tails n’ont rien d’extraordinaire de toute fa?on. En fait, je soup?onne qu’il n’y a probablement aucun lien entre les deux meurtres. Riley plissa les yeux vers Crivaro. — Alors ce que vous me dites, c’est que vous allez en Arizona juste pour rendre service ? votre vieil ami. — Tu as tout compris, dit Crivaro. Pourtant, ce n’?tait pas l’impression que Riley avait. —Pourquoi m’entra?nez-vous dans cette affaire avec vous ? — Tu es mon partenaire, dit Crivaro. — Mais ce n’est m?me pas une vraie affaire ! Crivaro haussa les ?paules. — ?a, on n’en sait rien. On d?couvrira peut-?tre que Harry a raison, que les deux meurtres sont li?s, et qu’on a vraiment un tueur en s?rie ? traquer. Si c’est le cas, il s’agira d’une affaire pour l’UAC. Tu ne voudrais pas rater ?a, n’est-ce pas ? Bref, j’ai pens? que ce serait peut-?tre une bonne occasion pour nous deux de s’habituer ? travailler ensemble. Riley se retint de lui hurler… On a d?j? travaill? sur trois affaires de meurtre ensemble ! Mais elle se rappela rapidement qu’il y avait eu beaucoup de frictions entre eux au cours de ces premi?res affaires. Et elle n’?tait pas encore agent ? l’?poque. Peut-?tre que l’agent Crivaro avait raison. Ils avaient peut-?tre besoin d’un peu de temps pour s’habituer ? travailler ensemble dans cette nouvelle situation. Mais cette affaire non officielle et peut-?tre m?me inexistante ?tait-elle vraiment la bonne fa?on de proc?der ? — Qui paie ce voyage, au fait ? demanda-t-elle. — C’est moi, pour l’instant, grogna Crivaro. Je pourrai me faire rembourser si ?a devient une v?ritable affaire. — Alors, quoi ? ajouta Riley. Pour le moment, on est en vacances ensemble ? Crivaro ?mit un petit rire ?trange. — H?, le temps en Arizona ? cette ?poque de l’ann?e n’est s?rement pas si mal, mieux qu’en Virginie. Pas la peine de me remercier pour le changement de d?cor. — Je ne trouve pas ?a dr?le, dit Riley en essayant de cacher son irritation. Vous auriez pu au moins me dire d?s le d?but de quoi il s’agissait. Crivaro prit la d?fensive. — Eh bien, j’?tais un peu press?. Et ce n’est pas comme si tu allais avoir du travail ? Quantico pendant mon absence. Autant ?tre avec moi, ? au moins essayer de faire quelque chose. Nous allons faire quelques recherches pendant que nous y sommes. Cela pourrait m?me ?tre une bonne exp?rience d’apprentissage pour toi. Alors quel est le probl?me ? — Je vais vous dire quel est le probl?me, rench?rit Riley. J’ai un fianc? ? la maison qui est furieux que je m’en aille comme ?a tout d’un coup. Vous croyez qu’il sera moins f?ch? d’apprendre que je ne suis m?me pas sur une vraie affaire ? Crivaro soupira d’agacement. — Parce que tu vas le lui dire peut-?tre ? Riley fut une nouvelle fois surprise. Elle n’avait m?me pas envisag? de ne pas parler ? Ryan de ses activit?s pendant qu’elle ?tait loin de lui. — Bien s?r, avoua-t-elle. — Alors je suis d?sol?, dit Crivaro. Je suppose que tu as raison, j’aurais d? t’avertir d’abord. — Oui, je crois bien. Crivaro la regarda avec un peu plus de sympathie. — ?coute, si tu veux t’en aller, je comprendrai. Quand on arrivera ? Phoenix, tu pourras prendre le premier vol retour si tu veux. Je paierai le billet. C’est ce que tu veux ? Comme ? son habitude, Riley ne savait pas quoi dire. Devrais-je le prendre au mot ? se demanda-t-elle. Pendant un moment, le choix semblait ?vident. Crivaro n’avait pas ? la tra?ner ? travers le pays pour ce voyage s?rement inutile. Et rentrer directement pourrait ?tre un bon moyen de r?gler les choses avec Ryan, surtout si elle disposait d’un jour ou deux de plus avant de devoir commencer ? travailler ? Quantico. C’?tait peut-?tre ce dont elle et Ryan avaient besoin. Puis elle se souvint rapidement de la col?re dans la voix de Ryan lorsqu’il lui avait demand? au t?l?phone… « Et ma voiture ? Combien de temps vais-je devoir m’en passer ? » Riley ?touffa un grognement d’irritation. Cette maudite voiture, pensa-t-elle. Riley avait l’impression que le fait de ne pas avoir cette voiture avait plus d’importance pour Ryan que le fait qu’elle ne soit pas l?. Cela l’avait vraiment ?nerv?e. Soudain, Riley ne fut plus d’humeur ? arranger les choses avec Ryan. Et en ce qui concernait Crivaro… Au moins, il a besoin de moi. En plus, Crivaro avait raison sur une chose. Ils feraient s?rement une petite enqu?te, m?me si c’?tait seulement pour d?couvrir qu’il n’y avait pas d’affaire. Cela pourrait s’av?rer ?tre une bonne exp?rience apr?s tout. Elle pourrait apprendre quelque chose. — C’est bon, dit Riley. Je reste avec vous. Les yeux de Crivaro s’illumin?rent. — Tu es s?re ? demanda-t-il. — oui, r?pondit-elle avec un sourire timide, je pourrai toujours vous dire si je change d’avis. Crivaro sourit. — L’offre tient toujours, si tu pr?f?res rentrer. Du moins en ce qui concerne ce voyage. Quand on commencera ? vraiment travailler ensemble, tu seras coinc?e avec moi. — Je m’en souviendrai, dit Riley. Crivaro s’installa confortablement sur son si?ge et ferma les yeux, apparemment sur le point de faire une sieste. Riley sortit un magazine de la poche du si?ge devant elle et commen?a ? le feuilleter. Elle r?fl?chit ? ce qu’elle venait de faire. J’ai choisi le travail plut?t que Ryan. Et ? sa grande surprise, elle se sentait mieux. Qu’est-ce que ?a dit de moi ? se demanda-t-elle. Et de notre avenir ? Puis son esprit se focalisa sur la situation pr?sente. Arizona. Elle ne connaissait rien de cet ?tat. Elle avait pass? la majeure partie de sa vie dans les vertes collines de Virginie. Qu’est-ce qu’une r?gion si diff?rente pouvait lui r?server ? CHAPITRE CINQ Lorsque l’avion atterrit ? Phoenix, Riley et Crivaro sortirent leurs bagages du compartiment au-dessus d’eux et se fray?rent un chemin ? travers la passerelle d’embarquement pour se rendre au terminal. Une vingtaine de personnes attendaient les passagers de leur vol, mais il n’y avait aucun doute sur qui ?tait l? pour les accueillir. Un homme rougeaud et ? l’air cordial faisait des signes de la main ? Crivaro. Riley savait qu’il devait ?tre Harry Carnes. La femme tout aussi robuste qui se tenait ? ses c?t?s, les bras crois?s et le visage fronc?, devait quant ? elle ?tre sa femme, et elle n’avait pas exactement l’air heureuse. L’homme prit Crivaro dans ses bras, et Crivaro pr?senta Riley au couple. La femme s’appelait Jillian. Riley estimait qu’ils devaient avoir ? peu pr?s l’?ge de l’agent Crivaro. Pendant un moment, elle fut surprise de voir qu’ils portaient tous les deux des T-shirts, un short en jean et des sandales. Elle et Crivaro portaient encore leurs vestes et des v?tements adapt?s ? des temp?ratures plus froides. — Des bagages ? demanda Harry en regardant leurs tenues. — Non, juste ?a, r?pondit Jake en montrant son sac ? dos. — C’est quelque chose dont on pourra s’occuper bien assez t?t, dit Harry, amus?. Elle se souvint de ce que Crivaro avait dit pendant le vol. « Le temps en Arizona ? cette ?poque de l’ann?e n’est s?rement pas si mal, mieux qu’en Virginie. » Elle n’?tait certainement pas pr?par?e pour le temps qu’il faisait ici. Ils avaient ?t? tellement press?s de partir qu’elle n’avait pas pens? ? adapter sa garde-robe. Elle se demandait si elle allait devoir s’acheter de nouvelles choses. Son budget d?risoire ne lui permettrait pas grand-chose. ?a n’aura peut-?tre aucune importance, pensa-t-elle. S’ils retournaient bient?t ? Quantico, elle pourrait probablement se contenter de ce qu’elle avait sur elle. Harry mena le chemin jusqu’? la cafeteria la plus proche, o? ils s’assirent ? une table et command?rent des sandwiches pour le d?jeuner. — Me voici donc, dit Crivaro ? Harry. Maintenant, dis-moi tout ce que tu sais. Harry haussa les ?paules. — Je ne sais pas grand-chose ? part ce que je t’ai d?j? dit au t?l?phone. Une femme a ?t? retrouv?e morte hier sur un sentier de randonn?e pr?s de Tunsboro, une ville au nord d’ici. Elle s’appelait Brett Parma. Quand j’en ai entendu parler aux nouvelles, j’ai ?t? curieux et j’ai appel? le chef de la police de Tunsboro. J’ai eu du mal ? faire en sorte qu’il partage ses infos, mais j’ai r?ussi ? lui soutirer deux ou trois choses. Il a mentionn? les entailles sur les bras de la femme et le fait qu’elle se soit vid?e de son sang avant que son corps ne soit laiss? sur cette piste. Puis il m’a dit de rester en dehors de son enqu?te. — Et c’est ce que nous allons faire, intervint Jillian. Harry se pencha de l’autre c?t? de la table vers Crivaro. — Jake, tout ?a m’a fait une impression bizarre. C’?tait comme le meurtre d’Erin Gibney il y a un an. J’ai commenc? ? me rappeler comment j’avais essay? d’aider les flics de Gladwin ? r?soudre l’affaire, et comment nous avions ?chou?. Harry baissa les yeux. — Nous n’avons jamais ?t? aussi pr?s de coincer le coupable, murmura-t-il. Jillian soupira tristement en direction de Crivaro. — Harry se sent coupable de toute cette histoire. Il dit que s’il avait r?solu cette affaire dans le Colorado, ce nouveau meurtre n’aurait peut-?tre pas eu lieu. C’est compl?tement ridicule. Jake, tu peux le raisonner ? Dis-lui qu’il n’a aucune raison de ressentir ?a. Crivaro regarda Harry avec sympathie. — Jillian a raison, lui dit-il. Tu ne peux pas t’en vouloir pour ?a. M?me s’il y a un lien entre les deux meurtres… — Jake, l’interrompit Harry, il y a un lien. Je le sens au fond de moi. Riley pouvait voir une vague de scepticisme sur le visage de Crivaro. — Harry, j’ai travaill? sur beaucoup plus d’affaires d’homicide que toi, dit Crivaro. Je sais ce que c’est que de se sentir responsable de ces morts, de ne pas avoir pu attraper un tueur. Mais tu ne peux pas laisser ?a prendre le dessus. Il tendit la main et la posa sur le bras de son ami. — Tu n’as tu? personne, Harry. Tu n’es pas responsable de ?a. Ce n’est pas ta faute. Tu entends ce que je dis ? Harry poussa un long soupir amer. — Eh bien, dit-il pour Jake et Riley, j’ai ?t? flic assez longtemps pour savoir que nous ne les r?solvons jamais toutes. Mais assez longtemps aussi pour reconna?tre quand mon instinct de flic est susceptible d’avoir raison. Ce truc, ce dernier meurtre, tire vraiment la sonnette d’alarme en moi. Il remit son sandwich ? peine entam? sur l’assiette et le repoussa. — Je suis content que vous soyez venus ici pour v?rifier les choses, poursuivit-il. Je me sens beaucoup mieux. Finissez vos sandwiches et je vous conduis ? Tunsboro. Jillian lui donna un coup de poing dans l’?paule. — Attends une minute, Harry, lui chuchota presque sa femme. Tu ne conduis personne nulle part. On doit retourner au camping. Harry jeta un regard suppliant ? sa femme. — Allez, ch?rie, r?pondit-il aussi ? voix basse. Nous ne sommes pas si press?s que ?a. Et Tunsboro n’est qu’? quelques kilom?tres. — Ils peuvent louer une voiture, dit Jillian. Souviens-toi, on a un march?. Harry eut l’air g?n?. Riley se demandait ce qui se passait entre eux. Elle vit que Crivaro semblait incertain de ce qu’il allait dire ensuite. Finalement, Jillian regarda s?v?rement Jake. — Harry n’a rien ? voir avec ?a, peu importe ce que c’est. Il est ? la retraite. On est en vacances. Je ne veux pas qu’il s’?nerve encore comme pour le meurtre d’Erin Gibney. Il s’est senti coupable de ?a pendant des mois. Je pensais qu’on avait oubli? tout ?a. Harry hocha la t?te ? contrec?ur et regarda Riley et Crivaro avec un faible sourire. — Eh bien, vous avez entendu la dame. Elle me tient en laisse. J’aimerais pouvoir travailler avec vous, mais c’est ainsi. Nous avons un itin?raire. Nous nous dirigeons vers le sud vers la for?t nationale de Coronado aujourd’hui. On a une r?servation au camping de Riggs Flat. — Et nous n’annulerons pas, ajouta Jillian. Quoi qu’il arrive. Harry lui serra la main. — Bien s?r que non, ma ch?rie. Mais on a assez de temps pour les conduire au poste de police de Tunsboro. Ensuite, nous pourrons retourner au camping et continuer nos vacances. C’est le moins qu’on puisse faire pour eux, apr?s les avoir fait venir jusqu’ici. — D’accord, r?pondit-elle en le fixant droit dans les yeux, tant que tu promets de ne pas changer d’avis en cours de route. Harry leva solennellement la main droite. — Je le jure, dit-il en lui donnant un rapide baiser. Jillian sourit et sembla rassur?e. Elle agita le doigt vers Crivaro. — Et n’essaie pas de le convaincre du contraire ! — Je n’y pensais m?me pas, dit Crivaro en riant. Le couple semblait beaucoup plus d?tendu ? pr?sent. Harry avait m?me repris son sandwich et pendant qu’ils continuaient ? manger, il r?gala Riley et Crivaro d’anecdotes de vacances. De temps en temps, Jillian ajoutait des d?tails ou le corrigeait. Harry et Jillian ?taient r?cemment devenus grands-parents et leur plus jeune fille allait se marier. Comme d’habitude ? cette ?poque de l’ann?e, le temps au Colorado ?tait trop froid ? leur go?t. Comme ils le faisaient presque toujours pendant l’hiver, le couple avait fait ses valises et avait gagn? le Sud-Ouest plus cl?ment, o? ils allaient d’un terrain de camping ? un autre. Harry montra fi?rement ? Riley et Crivaro une photo de leur petit bijou de vacanciers ; un camping-car blanc de bonne taille. Harry la surnommait « notre maison loin de la maison. » Tandis que la conversation se poursuivait, Riley remarqua une expression nostalgique sur le visage de Crivaro. Crivaro les envie-t-il ? se demanda-t-elle. Une nouvelle fois, elle remarqua que Crivaro et Harry avaient l’air d’avoir ? peu pr?s le m?me ?ge. Elle n’avait pas pens? ? la retraite de Crivaro. N’avait-il jamais pens? ? ce moment ? Est-ce qu’il y verrait un int?r?t ? Bien qu’il y ait beaucoup de choses que Riley ne savait pas sur son mentor, elle savait qu’il ?tait divorc? et qu’il avait un fils qu’il ne voyait pas tr?s souvent. La vie de Crivaro n’avait rien ? voir avec celle de Harry et Jillian, avec leur famille proche et heureuse. S’il avait des petits-enfants, il n’en aurait jamais parl? ? Riley. Il lui avait dit que son ex-femme s’?tait remari?e et que son fils travaillait dans l’immobilier, et… « Ils sont tout ? fait ordinaires, comme tous les gens normaux. » Avec un ton ironique, il avait ajout?… « La normalit? n’est peut-?tre pas pour moi. » Ce n’?tait pas la premi?re fois que Riley comprit que Crivaro devait ?tre un homme tr?s seul. Si son travail ?tait la seule chose qui donnait un sens ? sa vie, s’il sentait qu’il avait manqu? quelque chose, alors naturellement ce couple de retrait?s parfaitement normal et heureux pouvait ?veiller en lui des sentiments m?lancoliques. La solitude ?tait-elle l’une des raisons pour lesquelles il l’avait emmen?e avec lui lors de ce voyage particulier ? Il y avait eu des moments o? Riley avait senti que Crivaro repr?sentait plus un p?re pour elle que cet ex-Marine blas? qui vivait seul dans les montagnes. Au moins, il lui faisait parfois des compliments sur ce qu’elle faisait de bien, ce qui ?tait plus que ce que son vrai p?re n’avait jamais fait. Est-ce qu’il me consid?re comme une fille ? se demanda-t-elle. Le groupe finit de manger et se dirigea vers le parking. Riley ?tait soulag?e que le temps soit en fait tr?s agr?able. Chaud, mais pas caniculaire ou humide. Peut-?tre que les v?tements qu’elle avait avec elle suffiraient apr?s tout. Elle s’attendait ? voir le camping-car des photos, mais ils se dirigeaient juste vers un camion. — O? est le camping-car ? demanda Crivaro. — C’est la beaut? de notre camping-car, r?pondit Jillian. Nous pouvons d?connecter la partie habitation et la laisser dans le camping pendant que nous roulons dans notre… euh… grosse voiture. Pas aussi fantaisiste que certains, mais c’est tr?s pratique. Crivaro et Harry mont?rent sur les si?ges avant, et Riley et Jillian s’install?rent sur la banquette arri?re. En sortant de l’a?roport, Harry reprit son incessant bavardage ; quelles routes ils avaient emprunt?es en venant du Colorado, o? ils avaient l’intention d’aller ensuite, quels endroits ils visitaient chaque hiver, jusqu’aux endroits o? ils avaient trouv? de bons restaurants en cours de route. Il semblait ? Riley qu’il avait une quantit? in?puisable de choses triviales ? raconter, mais Crivaro semblait ?couter de bon c?ur, apparemment sans s’ennuyer du tout. Riley ?coutait la conversation. Elle ?tait ravie que Jillian, assise ? c?t? d’elle, ne semble pas dispos?e ? se livrer au m?me genre de discours sans int?r?t. Mais Riley se demanda si elle ne devait pas dire quelque chose ? Jillian, au moins pour ne pas para?tre impolie. Tandis que Harry s’approchait de l’autoroute et se dirigeait vers le nord, Jillian prit la parole. — Je vois que tu es fianc?e. Riley fut ?tonn?e par cette remarque, mais comprit que Jillian l’avait d?duit en voyant sa bague de fian?ailles. Elle sourit. — Oui, je le suis, r?pondit-elle. — Avez-vous fix? une date pour le mariage ? La question fit perdre pied ? Riley. — Euh, non, pas encore, avoua-t-elle. En r?alit?, Ryan et elle ne savaient pas quand aurait lieu le mariage. Parfois, il semblait que cela ne se produirait jamais. — Eh bien, ajouta Jillian, Je vous souhaite tout le bonheur possible. Jillian tourna ensuite la t?te vers la fen?tre. Riley ressentit beaucoup de sens dans ces mots. « Je vous souhaite tout le bonheur possible. » Jillian et son mari semblaient avoir trouv? le bonheur. Mais Riley sentait que leur bonheur avait ?t? durement gagn? et que le travail de Harry dans les forces de l’ordre ne leur avait pas facilit? la t?che. Riley r?fl?chit ? son propre avenir. Que lui r?servait-il ? Ryan et Elle avaient v?cu des moments merveilleux ensemble. Mais elle craignait qu’un bonheur durable soit difficile pour eux aussi. Aurait-elle droit ? une retraite heureuse aux c?t?s de quelqu’un qu’elle aimait ? Ou allait-elle finir seule comme l’agent Crivaro ? Riley regardait par la fen?tre de son c?t? du camion. Le paysage ext?rieur ne ressemblait ? rien de ce qu’elle n’avait jamais vu, sauf en photos. En dehors des zones habit?es ou cultiv?es, cette terre lui paraissait sans vie. Quelque part dans un d?cor aussi d?sertique que celui-ci, une jeune femme avait ?t? brutalement priv?e de sa vie. Ce monstre avait-il d?j? tu? avant ? Si c’?tait le cas, Riley et Crivaro devaient mettre un terme ? ses agissements une fois pour toutes. CHAPITRE SIX Alors qu’ils approchaient de la ville de Tunsboro, Riley remarqua que Jillian semblait de nouveau mal ? l’aise. Et peut-?tre avec raison, pensa Riley. ? l’avant, Jack et Harry ne parlaient plus de voyages en voiture ou de lieux ? visiter. Harry en particulier avait arr?t? son flot incessant de parole pour se reconcentrer sur le sujet qui avait amen? Crivaro jusqu’en Arizona. — Tu sais, dit-il, je commence ? avoir une th?orie sur ces deux meurtres. Tu veux l’entendre ? Riley entendit Jillian soupirer. Elle savait que la femme devait craindre que son mari n’oublie sa promesse de ne pas se m?ler de l’affaire. L’air irrit?, Crivaro maugr?a quelque chose de presque inaudible. Riley avait l’impression que sa r?ponse ?tait « non ». Mais Harry ?tait clairement d?termin? ? partager sa th?orie de toute fa?on. — Je pense ; non, j’en suis presque s?r ; le tueur est un campeur, quelqu’un qui va d’un terrain de camping ? un autre. — Quelqu’un comme toi ? ironisa Crivaro. Harry rit de bon c?ur. — Oui, comme moi, sauf pour les ann?es pass?es ? attraper de la vermine dans son genre. Mais d’une certaine fa?on, oui, tu as raison. Le tueur doit ?tre quelqu’un qui a l’habitude de camper. Les campings doivent ?tre son terrain de chasse. Crivaro secoua la t?te. — Je ne sais pas, Harry… Harry l’ignora et exposa sa th?orie. Riley avait l’impression de comprendre le scepticisme de Crivaro. M?me si Harry avait raison et que les deux meurtres ?taient li?s, cela ne signifiait certainement pas que le tueur avait « chass? » qui que ce soit. Elle savait que certains meurtres ?taient des actes spontan?s r?sultant de rencontres fortuites. De plus, la plupart des campeurs ne voyageraient-ils pas en groupe, ou au moins par deux ? L’id?e d’un campeur psychotique r?dant dans les terrains du pays semblait un peu farfelue. — Jake, finit par dire Harry, je ne veux pas te dire comment faire ton travail, mais… Riley pouvait voir Crivaro grimacer ? ces mots. — Ce n’est pas vraiment mon boulot, grommela-t-il. Cette remarque ne ralentit m?me pas Harry — Je pense que ta partenaire et toi devriez commencer par aller camper, poser beaucoup de questions aux gens l?-bas. T?t ou tard, vous trouverez l’indice qu’il vous faut. Crivaro roula des yeux et Riley ne put s’emp?cher de compatir. Harry ne semblait toujours pas avoir remarqu? le d?sarroi de Crivaro. — Par contre vous ne pouvez pas entrer dans un camping accoutr? comme vous l’?tes. Bon sang, vous avez « FBI » ?crit partout sur vous. Je connais les campeurs, et la plupart d’entre eux sont parfaitement amicaux, ils vous parleront peu importe qui vous ?tes. Mais il y a toutes sortes de gens dehors. Certains d’entre eux sont plus… Quel est le mot ? — R?serv?s, grogna Jillian. Certains d’entre eux sont juste timides. — Oui, c’est ?a, timides, dit Harry. Certains tiennent ?norm?ment ? leur tranquillit?. Et si l’un de ces timides sait quelque chose, il s’en ira d?s qu’il vous verra. Ce que je veux dire, c’est que vous devez agir sous couverture, vous faire passer pour des campeurs. Tu peux dire que tu es l’oncle de la fille ou quelque chose comme ?a. Bien s?r, tu sais faire ?a, mais ici, c’est peut-?tre plus dur que ?a en a l’air. D’abord, tu dois te changer, t’habiller comme Jillian et moi. Et vous aurez besoin de votre propre caravane ou d’un camping-car… — Harry, je ne peux pas aller acheter un camping-car, l’interrompit bruyamment Crivaro. — Oui, je sais, mais tu peux en louer un, r?pondit Harry. Il doit y en avoir par ici. Assure-toi juste d’en choisir un d?cent, pas un tas de ferraille. Certains des meilleurs terrains ne laissent pas entrer les v?hicules trop vieux ou qui tombe en morceaux. Je suis s?r que le chef de la police de Tunsboro pourra te dire o? trouver ce dont tu as besoin. Riley ne put s’emp?cher de sourire ? cette id?e. Aller camper avec Crivaro et se faire passer pour sa ni?ce lui semblait tellement ?trange que cela en ?tait comique. Nous ne duperons jamais personne, pensa-t-elle. Elle r?alisa que les conseils incessants de Harry montraient ? quel point il ?tait investi dans cette affaire. Le silence sinistre de Jillian lui indiquait que la femme de Harry ?tait bien consciente de son ?tat d’esprit. Alors que Harry n’arr?tait pas de parler de la fa?on dont Riley et Crivaro devraient enqu?ter sur l’affaire, ils pass?rent devant des complexes de golf et des ranchs touristiques juste ? l’ext?rieur de la ville de Tunsboro. Quand ils arriv?rent ? Tunsboro m?me, Riley avait l’air d’une vieille ville de western o? la modernisation n’avait pas ?t? un franc succ?s. Des b?timents ? fausses fa?ades carr?es bordaient la rue principale. Une rang?e de auvents en fer-blanc branlant, retenus par de lourds poteaux de bois ornait les b?timents. Malgr? un peu de peinture fra?che ici et l?, rien dans cet endroit ne semblait pr?t pour l’an 2000 qui approchait. En fait, c’?tait le trottoir de b?ton, les feux de circulation et surtout les voitures qui ne semblaient pas ? leur place ici. Harry se gara devant le poste de police, qui avait lui aussi une de ces devantures d?mod?es. Il se tourna vers Riley et Crivaro. — J’imagine que le chef Webster sera surpris de vous voir. Je n’ai pas parl? de contacter l’UAC. Au moins, il me conna?t pour m’avoir parl? au t?l?phone. Peut-?tre que je devrais vous accompagner ? l’int?rieur et… — N’y pense m?me pas, Harry, l’interrompit brusquement Jillian. Harry regarda sa femme avec une expression suppliante. — ?a ne prendras pas plus d’une minute, ch?rie, dit-il. — Tu n’en auras pas pour une minute, et tu le sais. Nous laissons descendre tes amis ici, puis nous retournons directement chercher le reste du camping-car et nous prendrons la route de la for?t de Coronado. Voil? ce que nous allons faire. — Mais ch?rie… — Il n’y a pas de « mais », Harry. Si tu entres dans ce commissariat, je prends le volant et je pars sans toi. Harry soupira et se mit ? rire. — Eh bien, vous avez entendu la dame, dit-il ? Crivaro et ? Riley. Comme je l’ai dit, une laisse bien serr?e. Nous allons y aller maintenant. Bonne chasse, vous deux. Et encore merci d’avoir accept? d’enqu?ter l?-dessus. En descendant du camion, Riley et Crivaro entendirent Harry marmonner… — ?a ne me d?rangerait pas que tu me tiennes au courant pour la suite. — Non ! remarqua brusquement Jillian. Riley et Jake rest?rent un moment ? regarder Harry et sa femme quitter la ville. C’?tait tr?s ?trange pour Riley d’?tre ici, soudainement coinc? au milieu de cette ?trange petite ville. Crivaro ressentait apparemment la m?me chose. Il regardait le sol et agitait les pieds en secouant la t?te. — C’est de la folie, dit-il. Nous n’avons rien ? faire ici. Riley rit. — Ce n’?tait pas vraiment mon id?e, dit-elle. Puis une id?e commen?a ? prendre forme dans son esprit. — D’un autre c?t?, ajouta-t-elle, pour autant que nous sachions, Harry a raison pour tout. Crivaro la regarda l’air incertain. — Eh bien, il se trompe sur le fait que toi et moi allions camper. C’est vraiment trop ridicule. Il faut bien tracer la ligne quelque part. — Je suis bien d’accord, dit Riley. Crivaro se tourna et se dirigea vers le b?timent. — Viens, on va se pr?senter au chef, dit-il. Ils entr?rent dans le petit poste de police, o? une r?ceptionniste les redirigea vers le bureau du chef Everett Webster. Ils le trouv?rent assis sur le bord de son bureau en train de parler ? un de ses adjoints. La conversation semblait s?rieuse. Riley ?tait s?re qu’ils parlaient du r?cent meurtre. Quand Riley et Crivaro montr?rent leurs insignes et se pr?sent?rent, la surprise de Webster fut flagrante. — Bon Dieu, s’exclama-t-il. Qu’est-ce que viennent foutre deux f?d?raux par ici ? — Vous avez trouv? une femme assassin?e sur un sentier de randonn?e pr?s d’ici, dit Crivaro. — C’est vrai, mais le FBI n’a pas besoin de venir ici pour ?a, s’aga?a Webster. C’est une affaire locale dont on peut se charger. Puis il loucha sur Riley et Crivaro. — Attendez une minute, continua-t-il. Vous n’?tes pas l? ? cause de ce tar? du Colorado, n’est-ce pas ? Le type qui a appel? pour me convaincre qu’il y avait un lien entre ce meurtre et un autre il y a un an ? Crivaro haussa les ?paules. — Nous sommes juste ici pour v?rifier les choses. — Wally, dit Webster ? son adjoint en secouant la t?te, tu peux nous laisser quelques minutes ? Wally hocha la t?te et quitta le bureau. Webster commen?a ? faire les cent pas devant son bureau. Riley le voyait comme un homme plut?t laid, avec un ?norme menton en saillie et un front inclin? qui le faisait ressembler ? un homme des cavernes. Mais ses yeux semblaient alertes et plut?t intelligents. Il se tourna vers Riley et Crivaro. — Je ne sais pas comment ce type a convaincu le FBI de vous envoyer ici, mais c’est vraiment un d?placement inutile, et je suis d?sol? qu’on vous ait d?rang?s pour ?a. Mes hommes et moi pouvons g?rer ?a. — Je n’en doute pas, dit Crivaro d’une voix agr?able. Mais tant qu’on est l?, vous pourrez peut-?tre nous dire tout ce que vous savez sur le meurtre. Nous sommes de l’Unit? d’Analyse Comportementale, et il semblerait que ce tueur soit un peu inhabituel. On pensait juste qu’on pourrait aider ici. — L’UAC ? remarqua Webster dans un haussement d’?paules. C’est un cas ?trange, je dois l’admettre. La victime s’appelait Brett Parma. Je viens de passer un coup de fil pour en savoir plus sur elle. Webster prit quelques notes sur son bureau et les regarda ? travers ses lunettes de lecture. — Il semble qu’elle ait travaill? comme r?ceptionniste dans un cabinet de m?decin ? North Platte, dans le Nebraska. Elle est venue ici pour trois semaines de vacances. Elle avait pass? quelques nuits au terrain de camping du Wren’s Nest pr?s d’ici, puis elle en est partie le samedi. C’est la derni?re fois qu’on l’a vue, du moins jusqu’? ce qu’un randonneur la croise hier soir sur un sentier p?destre. Apparemment, elle avait une r?servation au camping Beavertail, tout pr?s d’ici. Mais elle n’y est jamais arriv?e. Webster remit les notes en place. — Ce qui est bizarre, continua-t-il, c’est qu’elle n’a pas ?t? tu?e sur le sentier p?destre. Il semble qu’elle ait ?t? taillad?e ailleurs et saign?e ? mort. Puis on a jet? son corps ? cet endroit. Webster croisa les bras. — ?coutez, ?a ne me d?range pas de vous le dire, je le prends personnellement quand quelqu’un est assassin? dans ma juridiction. C’est mauvais pour le tourisme, et ?a repr?sente ? peu pr?s toute l’?conomie de Tunsboro, du moins depuis que les mines ont ferm? il y a longtemps. Mes gars et moi avons l’intention de r?soudre cette affaire bient?t. Ne le prenez pas mal, mais je ne veux pas d’interf?rence de Quantico. Crivaro hocha la t?te. — Je comprends, et je respecte ?a. Mais tant qu’on est l?, ?a vous d?range si mon partenaire et moi jetons un coup d’?il sur la sc?ne du crime ? Nous serons en mesure de dire assez rapidement si nous avons quelque chose ? faire ici… et probablement que non. Alors on pourra vous d?barrasser le plancher. Webster se d?tendit visiblement un peu. — ?a me semble correct, dit-il. Il se trouve que je m’appr?tais ? y retourner. Vous pouvez nous accompagner. Riley et Jake accompagn?rent Webster devant le poste, puis mont?rent en voiture avec lui. Tandis que Webster les conduisait hors de la ville, Riley pensa ? la fa?on dont il avait dit que Brett Parma ?tait morte. « Elle a ?t? taillad?e ailleurs et saign?e ? mort. » Riley frissonna en se souvenant de la derni?re affaire sur laquelle Crivaro et elle avaient travaill?, celle du tueur aux barbel?s. Ses victimes, elles aussi, avaient ?t? lentement saign?e ? mort, et cette similitude la troubla. Elle pensa ?galement ? ce que Crivaro venait de dire. « On pourra vous d?barrasser le plancher. » Elle se demandait s’il le pensait vraiment. Riley ne savait pas si Harry avait raison et si les deux meurtres ?taient li?s. Mais une chose ?tait absolument certaine : une femme avait r?cemment ?t? sauvagement assassin?e tout pr?s d’ici. Pourraient-ils ne pas se m?ler de cette affaire ? Est-ce qu’ils allaient vraiment retourner ? Quantico sans m?me essayer de la r?soudre ? Elle commen?ait ? trouver cela difficile ? croire. Et si Crivaro insiste ? Elle devrait accepter sa d?cision, et il n’avait jusque-l? pas montr? de r?el int?r?t pour cette affaire. Peut-?tre parce que l’agent sp?cial Jake Crivaro avait vu tant de morts au cours de ses longues ann?es ? l’UAC. En fait, pensa-t-elle, l’agent sp?cial Riley Sweeney a vu plus de meurtres que la plupart des gens de son ?ge. Et personnellement, elle n’?tait pas pr?te ? fermer les yeux sur ce meurtre. CHAPITRE SEPT Alors que le chef Webster conduisait la voiture de police hors de Tunsboro, Riley sentit l’appr?hension monter. C’est juste moi ? se demanda-t-elle. Elle n’avait vu aucun signe d’int?r?t sur le visage de l’agent Crivaro. ? pr?sent, assis ? c?t? du chef, il avait m?me l’air de s’ennuyer. Crivaro ne se soucie pas du tout de cette affaire ? Pas m?me apr?s nous avoir tra?n?s si loin ? travers tout le pays ? Avec un soupir, Riley remua sur le si?ge arri?re. Elle esp?rait que son partenaire montrerait plus d’enthousiasme une fois sur les lieux du crime. Webster tourna la t?te vers Crivaro. — Ce Harry Carnes, celui qui m’a appel?, vous le connaissez ? — Un peu, r?pondit simplement Crivaro. Riley devinait que Crivaro ne voulait pas admettre que leur pr?sence ici ?tait une faveur personnelle pour un vieil ami. C’?tait probablement aussi bien de faire croire ? Webster qu’ils avaient ?t? officiellement envoy?s ici par l’UAC. — Eh bien, c’est un vrai moulin ? paroles, dit Webster. J’ai ? peine pu en placer une quand je l’ai eu au t?l?phone. Riley remarqua un l?ger sourire sur le visage de Crivaro. Il ?tait facile de deviner ? quoi il pensait… « Moulin ? paroles » c’est peu dire. Harry avait parl? presque sans arr?t pendant tout le temps qu’ils avaient pass? avec lui. Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=51923858&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.