×òî æå åñòü ó ìåíÿ? Äûðû â äðàíûõ êàðìàíàõ, Òðè ìîðùèíû íà ëáó, Äà èñò¸ðòûé ïÿòàê... Íî íå æàëêî íè äíÿ- Ìíå ñóäüáîþ ïðèäàííûõ, Õîòü ïîðîé ÿ æèâó Ïîïîäàÿ â ïðîñàê. Âñ¸ ÷òî åñòü ó ìåíÿ: Ñîâåñòü, ÷åñòü è óìåíüå. ß îòäàì íå ñêóïÿñü- Ïðîñòî òàê çà ïóñòÿê. Çà ïîñòåëü ó îãíÿ, Äîáðîòó áåç ñòåñíåíüÿ. È çà òî, ÷òî ïðîñòÿñü, Íå çàáûòü ìíå íè êàê... Âñ¸ ÷

Le R?veil

Le R?veil Blake Pierce «  Un chef-d’?uvre de thriller et de roman policier. Pierce a fait un travail formidable en d?veloppant des personnages avec un c?t? psychologique, si bien d?crits que nous nous sentons dans leurs esprits, suivons leurs peurs et applaudissons leur succ?s. L’intrigue est tr?s intelligente et vous gardera occup?s le long du livre. Plein de rebondissements, ce livre vous gardera ?veill?s jusqu’? avoir tourn? la derni?re page. »— Books and movie Review, Roberto Mattos (? propos de SANS LAISSER DE TRACES)LE R?VEIL est le tome 14 de la s?rie bestseller des Enqu?tes de Riley Paige, qui commence avec le tome 1 SANS LAISSER DE TRACES – en t?l?chargement gratuit, et plus de 1000 notes ? cinq ?toiles !Apr?s ?tre rest? en sommeil pendant dix ans, un insaisissable tueur en s?rie frappe de nouveau, laissant derri?re lui peu d’indices – et le seul moyen de l’arr?ter dans le pr?sent, pour l’agent sp?cial du FBI Riley Paige, est de r?soudre les ?nigmes du pass?.Des femmes sont retrouv?es mortes, et dans ce thriller noir, Riley Paige r?alise qu’elle joue contre la montre. Les meurtres du pass? ?taient trop d?concertants pour ?tre r?solus alors. Riley peut-elle les r?soudre apr?s dix ans ? Et relier les points jusqu’aux crimes d’aujourd’hui ?Alors que Riley se retrouve avec une vie personnelle en crise, jouer au chat et ? la souris avec un brillant psychopathe sera peut-?tre trop pour elle. Surtout que quelque chose ne colle pas dans cette affaire… Thriller plein d’action, au suspens palpitant, LE R?VEIL est le tome 14 d’une nouvelle s?rie captivante – avec un nouveau personnage attachant – qui vous poussera ? tourner les pages jusqu’au bout de la nuit.Le tome 15 de la s?rie Les Enqu?tes de Riley Paige sera bient?t disponible. L E R ? V E I L (LES ENQU?TES DE RILEY PAIGE – TOME 14) B L A K E P I E R C E Blake Pierce Blake Pierce est l’auteur de la s?rie bestseller les ENQU?TES DE RILEY PAGE, qui compte dix tomes (et ce n’est pas fini). Blake Pierce est aussi l’auteur des s?ries d’enqu?tes de MACKENZIE WHITE, qui compte six romans (et se poursuit), les enqu?tes d’AVERY BLACK, avec six tomes, et la nouvelle s?rie KERI LOCKE, avec quatre livres (d’autres ? venir). Lecteur avide et fan depuis toujours de polars et de thrillers, Blake adore recevoir de vos nouvelles. N’h?sitez pas ? visiter son site internet www.blakepierceauthor.com (http://www.blakepierceauthor.com/) pour en savoir plus et rester en contact ! Copyright © 2018 par Blake Pierce. Tous droits r?serv?s. Sauf d?rogations autoris?es par la Loi des ?tats-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut ?tre reproduite, distribu?e ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stock?e dans une base de donn?es ou syst?me de r?cup?ration, sans l’autorisation pr?alable de l’auteur. Ce livre ?lectronique est r?serv? sous licence ? votre seule jouissance personnelle. Ce livre ?lectronique ne saurait ?tre revendu ou offert ? d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec une tierce personne, veuillez en acheter un exemplaire suppl?mentaire par destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir achet?, ou s’il n’a pas ?t? achet? pour votre seule utilisation personnelle, vous ?tes pri?s de le renvoyer et d’acheter votre exemplaire personnel. Merci de respecter le travail difficile de l’auteur. Il s’agit d’une ?uvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les ?v?nements et les incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou sont utilis?s dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes r?elles, vivantes ou mortes, n’est que pure co?ncidence. Image de couverture : Copyright Pavel Chagochkin, utilis? en vertu d’une licence accord?e par Shutterstock.com. PAR BLAKE PIERCE JESSIE HUNT LA FEMME PARFAITE (Tome 1) CHLO? FINE LA MAISON D’? C?T? (Tome 1) LE MENSONGE D’UN VOISIN (Tome 2) LE COMMENCEMENT DE RILEY PAIGE OBSERVER (Tome 1) ATTENDRE (Tome 2) PI?GE MORTEL (Tome 3) LES ENQU?TES DE RILEY PAIGE SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1) R?ACTION EN CHA?NE (Tome 2) LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3) LES PENDULES ? L’HEURE (Tome 4) QUI VA ? LA CHASSE (Tome 5) ? VOTRE SANT? (Tome 6) DE SAC ET DE CORDE (Tome 7) UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8) SANS COUP F?RIR (Tome 9) ? TOUT JAMAIS (Tome 10) LE GRAIN DE SABLE (Tome 11) LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12) PI?G?E (Tome 13) LE R?VEIL (Tome 14) BANNI (Tome 15) LES ENQU?TES DE MACKENZIE WHITE AVANT QU’IL NE TUE (Tome 1) AVANT QU’IL NE VOIE (Tome 2) AVANT QU’IL NE D?SIRE (Tome 3) AVANT QU’IL NE PRENNE (Tome 4) AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Tome 5) AVANT QU’IL NE RESSENTE (Tome 6) AVANT QU’IL NE P?CHE (Tome 7) AVANT QU’IL NE CHASSE (Tome 8) AVANT QU’IL NE TRAQUE (Tome 9) LES ENQU?TES D’AVERY BLACK RAISON DE TUER (Tome 1) RAISON DE COURIR (Tome2) RAISON DE SE CACHER (Tome 3) RAISON DE CRAINDRE (Tome 4) RAISON DE SAUVER (Tome 5) RAISON DE REDOUTER (Tome 6) LES ENQU?TES DE KERI LOCKE UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1) DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2) L’OMBRE DU MAL (Tome 3) JEUX MACABRES (Tome 4) LUEUR D’ESPOIR (Tome 5) TABLE DES MATI?RES PROLOGUE (#u2c7d72cb-ac68-5d68-b908-253bffaf24c4) CHAPITRE UN (#u9bf6bfb1-ec78-5858-beff-afd7b87fac0b) CHAPITRE DEUX (#u9b875d84-8ee9-51b6-a090-ab62ac034879) CHAPITRE TROIS (#u8ebef5b7-c458-5262-a727-fb7627cd78ac) CHAPITRE QUATRE (#u5cf9b4cb-1fb7-5d0b-beec-008f8a8449f0) CHAPITRE CINQ (#u37f8dcfb-57b0-5049-9aef-1f882ce41cb6) CHAPITRE SIX (#u9d3167cc-158d-54a6-b20b-69a5a86482f0) CHAPITRE SEPT (#u213238d5-bbda-5d41-aa54-bf3c3a226f47) CHAPITRE HUIT (#u753607f0-0cbb-5d07-a00c-9a3f8a4352d6) CHAPITRE NEUF (#u31f34544-faa1-566d-b315-ebadaa8da843) CHAPITRE DIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE ONZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DOUZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TREIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUATORZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUINZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE SEIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-ET-UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-ET-UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-SEPT (#litres_trial_promo) PROLOGUE Gareth Ogden se tenait sur la grande plage donnant sur le Golfe du Mexique. La mar?e ?tait basse et le Golfe calme – l’eau ?tait lisse et les vagues paresseuses. Il vit quelques mouettes se d?tacher sur le ciel assombri et entendit leurs cris ?touff?s par-dessus le bruit des vagues. Il tira une bouff?e de sa cigarette et pensa avec un sourire amer… Les mouettes ont l’air de d?tester ce temps elles aussi. Il ne savait pas pourquoi il avait pris la peine de venir ici depuis chez lui. Avant, il avait appr?ci? les bruits et les odeurs de la plage le soir. Peut-?tre ?tait-ce juste ? cause de son ?ge, mais il avait du mal ? profiter de quoi que ce soit dans cette chaleur ?touffante. Les ?t?s ?taient de plus en plus chauds. M?me apr?s le cr?puscule, la brise qui soufflait sur l’eau n’offrait aucune fra?cheur soulageante, et l’humidit? ?tait suffocante. Il termina sa cigarette et l’enterra dans le sable avec son pied. Puis il se d?tourna de l’eau pour retraverser la promenade longeant le front de mer et se diriger vers sa maison, une construction endommag?e par les intemp?ries qui donnait sur l’ancienne route et la plage d?sol?e. Tandis qu’il marchait dans le sable, Gareth pensa ? toutes les r?parations qu’il avait d? effectuer sur la maison apr?s le dernier ouragan, il y avait ? peine quelques ann?es. Il avait d? reconstruire le grand porche ? l’avant ainsi que les escaliers, et remplacer beaucoup de bardeaux sur les murs et le toit, mais il avait eu de la chance qu’il n’y ait pas eu de dommages structurels s?rieux. Amos Crites, qui poss?dait les maisons de part et d’autre de celle de Gareth, avait d? reconstruire presque tout. Cette foutue temp?te, pensa-t-il en chassant un moustique de la main. La valeur de l’immobilier avait d?gringol? depuis lors. Il aurait aim? pouvoir vendre la maison et foutre le camp de Rushville, mais personne ne le paierait assez pour cela. Gareth avait v?cu dans cette ville toute sa vie et n’avait assur?ment pas l’impression que cela lui avait ?t? b?n?fique. ? son opinion, Rushville ?tait en d?clin depuis bien longtemps – au moins depuis que l’autoroute avait commenc? ? la contourner. Il pouvait se souvenir de la petite ville touristique estivale florissante de l’?poque pr?c?dente, mais ces jours ?taient r?volus. Gareth se faufila ? travers une ouverture dans la cl?ture en caillebotis destin?e ? bloquer le sable et s’engagea sur la route du bord de mer. Alors qu’il sentait la semelle de ses chaussures absorber la chaleur du sol, il leva les yeux vers sa maison. Les fen?tres du premier ?tage ?taient ?clair?es et accueillantes… Presque comme si quelqu’un y vivait. M?me si “vivre” ne semblait pas ?tre le mot appropri? pour d?signer l’existence solitaire de Gareth. Et l’?vocation de jours plus heureux – lorsque sa femme, Kay, ?tait encore en vie et qu’ils ?levaient leur fille, Cathy – ne faisaient que le rendre plus d?prim? encore. Tandis qu’il longeait sur le trottoir menant ? sa maison, Gareth aper?ut quelque chose ? travers la porte moustiquaire – une ombre se d?pla?ant ? l’int?rieur. Qui cela pourrait-il ?tre ? se demanda-t-il. Il n’?tait pas surpris qu’un visiteur se soit permis d’entrer. La porte d’entr?e ?tait grande ouverte et la porte moustiquaire ?tait d?verrouill?e. Les amis de Gareth ?taient pratiquement libres d’aller et venir comme ils le souhaitaient. C’est un pays libre, aimait-il leur dire. Enfin, c’est ce qu’on dit. En montant l’escalier aux marches de guingois qui menait ? son porche, Gareth pensa que le visiteur pourrait ?tre Amos Crites. Peut-?tre Amos ?tait-il venu depuis chez lui, de l’autre c?t? de la ville, pour inspecter ses propri?t?s le long de la plage. Gareth savait que personne n’avait lou? l’une ou l’autre des maisons pour le mois ao?t, notoirement chaud et moite ici. Ouais, je parie que c’est bien de lui qu’il s’agit, pensa Gareth en traversant le porche. Amos passait souvent comme ?a pour se plaindre et r?ler ? propos des choses en g?n?ral, et Gareth ?tait heureux de participer en grommelant. Il supposait que, peut-?tre, lui et Amos exer?aient une mauvaise influence l’un sur l’autre pour cela… Mais bon, ? quoi servent les amis ? Gareth se tenait devant la porte, secouant le sable de ses sandales. « H?, Amos, cria-t-il. Prends-toi une bi?re dans le frigo. » Il s’attendait ? ce qu’Amos lui r?ponde… J’l’ai d?j?. Mais aucune r?ponse ne vint. Gareth supposa qu’Amos ?tait peut-?tre ? l’arri?re dans la cuisine, en train de se prendre une bi?re. Ou peut-?tre ?tait-il juste plus grincheux que d’habitude. ?a allait ? Gareth… Le malheur aime la compagnie, comme on dit. Gareth ouvrit la porte et entra. « Hey, Amos, quoi de neuf ? » s’?cria-t-il. Du coin de l’?il, il saisit un mouvement vif. Il se retourna et aper?ut une forme sombre se d?coupant contre la lumi?re de la lampe du salon. Qui que ce soit, il se jeta sur Gareth trop vite pour que celui-ci puisse poser des questions. La silhouette leva un bras et Gareth aper?ut, dans un ?clair, de l’acier. Une chose d’une duret? indescriptible s’?crasa contre son front, puis une explosion transper?a son cerveau, comme du verre bris?. Puis il n’y eut plus rien. CHAPITRE UN La lumi?re du soleil matinal ?tincelait sur les vagues tandis que Samantha Kuehling conduisait la voiture de patrouille le long de la promenade du front de mer. Assis ? c?t? d’elle sur le si?ge passager, son ?quipier, Dominic Wolfe, dit : « Je le croirai quand je le verrai. » Sam ne r?pondit pas. Ni elle ni Dominic ne savaient encore vraiment “ce dont il s’agissait”. Mais ? vrai dire, quoi que ce soit, elle y croyait pratiquement d?j?. Toute sa vie, elle avait connu Wyatt Hitt, quatorze ans. Il pouvait ?tre grincheux, comme n’importe quel autre gar?on de son ?ge, mais ce n’?tait pas un menteur. Et il avait sembl? compl?tement hyst?rique quand il avait appel? le poste de police un moment auparavant. Il n’avait pas ?t? tr?s compr?hensible, mais avait ?t? assez clair sur une chose… Quelque chose est arriv? ? Gareth Ogden. Quelque chose de grave. Hormis cela, Sam ne savait rien du tout. Et Dominic non plus. Alors qu’elle garait la voiture devant la maison de Gareth, elle vit que Wyatt ?tait assis au bas de l’escalier qui menait au porche. ? c?t? de lui se trouvait un sac en tissu contenant des journaux non distribu?s. Quand Sam et Dominic sortirent de la voiture et s’approch?rent de lui, l’enfant aux cheveux blonds ne les regarda m?me pas. Il continua juste ? regarder dans le vague droit devant lui. Le visage de Wyatt ?tait encore plus p?le que d’habitude et il frissonnait, m?me s’il faisait d?j? tr?s chaud ce matin-l?. Il est en ?tat de choc, r?alisa Sam. « Dis-nous ce qui s’est pass?, lui dit Dominic. Wyatt se redressa au son de la voix de Dominic et le regarda avec des yeux vitreux. Il balbutia alors d’une voix enrou?e et effray?e, que les changements de l’adolescence empiraient. — Il est dans la maison. Monsieur Ogden, je veux dire. » Puis, de nouveau, il regarda fixement le Golfe. Sam et Dominic se regard?rent. Elle pouvait dire, d’apr?s l’expression alarm?e de Dominic, que cela commen?ait ? devenir r?el pour lui. Sam frissonna ? cette pens?e… J’ai l’impression que ?a va devenir terriblement r?el pour nous deux. Elle et Dominic mont?rent les marches et franchirent le porche. Quand ils jet?rent un regard ? travers la porte moustiquaire, ils virent Gareth Ogden. Dominic s’?loigna de la porte en titubant. « Mon dieu ! cria-t-il. Ogden gisait sur le sol, les yeux et la bouche grands ouverts. Il avait une sorte de blessure ouverte et saignante au front. Puis Dominic se retourna vers les escaliers et cria ? Wyatt : — Qu’est-ce qui s’est pass? bon sang ? Qu’est-ce que tu as fait ? Se sentant un peu surprise de ne pas partager la panique de Dominic, Sam lui toucha le bras et dit doucement : — Il n’a rien fait, Dom. C’est juste un gamin. Il est juste livreur de journaux. Dominic repoussa sa main et descendit pr?cipitamment l’escalier. Il releva le pauvre Wyatt en le tirant. — Dis-moi ! cria Dominic. Qu’est-ce que tu as fait ? Pourquoi ? Sam se pr?cipita dans les escaliers derri?re Dominic. Elle saisit le policier hyst?rique et le tira avec force sur la pelouse. — Laissez-le tranquille, Dom, dit Sam. Laisse-moi me charger de ?a, d’accord ? » Le visage de Dominic ?tait aussi p?le que celui de Wyatt maintenant, et lui aussi tremblait, sous le choc. Il acquies?a silencieusement. Sam revint vers Wyatt et l’aida ? se rasseoir. Elle s’accroupit devant lui et le prit par l’?paule. « ?a va aller, Wyatt. Respire juste un peu, lentement, dit-elle. La pauvre Wyatt ne pouvait pas suivre ses instructions. Au lieu de cela, il semblait hyperventiler et sangloter en m?me temps. Wyatt r?ussit ? dire, en s’?touffant : — Je–je suis venu livrer son journal et je l’ai trouv? ? l’int?rieur. Sam plissa les yeux vers Wyatt, essayant de comprendre. — Pourquoi es-tu mont? jusqu’au porche de monsieur Ogden ? demanda-t-elle. Tu ne pouvais pas simplement y jeter le journal depuis la pelouse ? Wyatt haussa les ?paules et dit : — Il se f?che – se f?chait quand je faisais ?a. ?a faisait trop de bruit, disait-il, ?a le r?veillait. Alors il m’a dit que je devais monter jusqu’au porche – et laisser le journal entre la moustiquaire et la porte d’entr?e. Sinon, il s’envolerait, disait-il. Donc je montais toujours l? et j’?tais sur le point d’ouvrir la moustiquaire quand j’ai vu… Wyatt haleta et g?mit pendant un moment, sous le choc, puis ajouta… — Alors je vous ai appel? sur mon portable. Sam lui tapota l’?paule. — ?a va aller, dit-elle. Tu as bien fait d’appeler la police. Maintenant, attends ici. Wyatt regarda son sac. — Mais ces journaux, je dois quand m?me les distribuer. Pauvre gamin, pensa Sam. Il ?tait de toute ?vidence terriblement confus. En plus de cela, une sorte de culpabilit? mal plac?e semblait ?galement faire surface. Sam supposa qu’il s’agissait d’une r?action naturelle. — Tu n’as rien ? faire, dit-elle. Tu n’as pas de probl?mes. Tout ira bien. Maintenant, attends ici, comme je te l’ai dit. » Elle se leva des marches et chercha Dominic, qui se tenait toujours b?tement dans la cour, bouche b?e. Sam commen?ait ? se sentir un peu en col?re. Ne sait-il pas qu’il est cens? ?tre un flic ? « Dom, allez. Nous devons y aller et jeter un ?il, lui dit-elle. Dom resta plant? l?, comme s’il ?tait sourd et n’avait aucune id?e qu’elle avait parl?. — Dominic, viens avec moi bon sang, dit-elle plus brusquement. Dominic acquies?a silencieusement, puis la suivit dans les escaliers et passa le porche de la maison. Gareth Ogden gisait sur le sol, bras et jambes ?cart?s. Il portait des sandales, un short et un t-shirt. La blessure sur son front ?tait ?trangement nette et sym?trique. Sam se pencha pour mieux voir. Toujours debout, Dominic balbutia : — N–ne touche ? rien. Sam faillit grogner… Tu penses que je suis quoi, une idiote ? Quel genre de policier ?tait assez b?te pour ne pas faire attention sur ce genre de sc?ne de crime ? Mais elle leva les yeux vers Dominic et vit qu’il ?tait toujours p?le et tremblant. Et s’il s’?vanouit ? pensa-t-elle. Elle montra du doigt un fauteuil ? proximit? et dit : — Assieds-toi, Dom. Dominic fit silencieusement ce qu’on lui disait. Sam se demanda… A-t-il d?j? vu un cadavre auparavant ? Sa propre exp?rience ?tait limit?e aux cercueils ouverts de ses grands-parents lors de leurs fun?railles. Bien s?r, c’?tait compl?tement diff?rent. Malgr? tout, Sam se sentait ?trangement calme et sous contr?le – presque comme si elle s’?tait pr?par?e depuis longtemps ? faire face ? une situation de ce genre. Dominic n’?prouvait manifestement pas le m?me sentiment. Elle scruta de pr?s la blessure sur le front d’Ogden. Cela ressemblait un peu au grand aven qui s’?tait creus? sous une route de campagne pr?s de Rushville l’ann?e derni?re – une cavit? b?ante et ?trange qui n’y avait pas sa place. Plus ?trange encore, la peau semblait intacte – pas lac?r?e, mais ?tir?e dans la forme exacte de l’objet qui l’avait frapp?e. Sam ne mit qu’un instant ? comprendre ce que cet objet avait d? ?tre. — Quelqu’un l’a frapp? avec un marteau, dit-elle ? Dominic. Se sentant apparemment moins sensible ? pr?sent, Dominic se leva de la chaise, s’accroupit pr?s de Sam et regarda attentivement le cadavre. — Comment sais-tu que c’?tait un marteau ? demanda-t-il. R?alisant ? moiti? que cela ressemblait ? une mauvaise blague, Sam dit : — Je connais mes outils. En fait, c’?tait vrai. Quand elle ?tait petite, son p?re lui en avait appris davantage sur les outils que la plupart des gar?ons de la ville n’en apprendrait durant toute leur vie. Et l’empreinte de la blessure d’Ogden avait la forme exacte de l’extr?mit? arrondie d’un marteau parfaitement ordinaire. La blessure ?tait trop importante pour avoir ?t? inflig?e, par exemple, avec un marteau ? panne ronde. En outre, il aurait fallu un marteau plus lourd pour assener un unique coup aussi fatal. Un marteau fendu ou un marteau de charpentier, d?termina-t-elle. L’un ou l’autre. — Je me demande comment le tueur est entr? ici, dit-elle ? Dominic. — Oh, ?a je peux te le dire, dit Dominic. Ogden ne prenait pas la peine de fermer sa porte ? clef, m?me apr?s ?tre sorti. Il la laissait parfois grande ouverte la nuit. Tu sais comment sont les gens qui vivent ici le long de la promenade – b?tes et confiants. Sam trouva triste d’entendre les mots “b?te” et “confiant” dans la m?me phrase. Pourquoi les gens ne pourraient-ils pas laisser leur maison ouverte dans une ville comme Rushville ? Il n’y avait pas eu de crime violent ici depuis des ann?es. Eh bien, ils ne seront plus aussi confiants d?sormais, pensa-t-elle. — La question est : qui a fait ?a ? dit Sam. Dominic haussa les ?paules. — Qui que ce soit, Ogden a vraiment l’air d’avoir ?t? pris par surprise. Tout en examinant l’expression hagarde sur le visage du cadavre, Sam acquies?a silencieusement. Dominic ajouta : — ? mon avis, c’?tait un parfait inconnu, pas quelqu’un d’ici. Je veux dire, Ogden ?tait m?chant, mais personne en ville ne le ha?ssait autant. Et personne par ici n’a l’?toffe d’un tueur. C’est probablement un vagabond qui est d?j? reparti. Nous serons sacr?ment chanceux de l’attraper. Cette id?e noua l’estomac de Sam. Ils ne pouvaient pas laisser quelque chose de tel se produire ici m?me ? Rushville. Nous ne le pouvons tout simplement pas. En outre, elle avait le sentiment que Dominic se trompait. Le tueur n’?tait pas juste un vagabond de passage. Ogden avait ?t? assassin? par quelqu’un qui vivait dans les environs. D’une part, Sam savait avec certitude que ce n’?tait pas la premi?re fois que quelque chose se produisait ici, ? Rushville. Mais elle savait aussi que ce n’?tait pas le moment de commencer ? ?mettre des hypoth?ses. — Tu appelles le chef Crane. Je vais appeler le m?decin l?giste du comt? », dit-elle ? Dominic. Dominic hocha de la t?te et sortit son t?l?phone. Avant d’attraper le sien, Sam essuya de la sueur sur son front. La journ?e commen?ait d?j? ? ?tre chaude… Et il va faire encore beaucoup plus chaud. CHAPITRE DEUX Riley Paige inspira longuement et profond?ment l’air frais de l’oc?an. Elle ?tait assise sur la grande terrasse d’une maison en bord de mer o? elle, son petit ami Blaine et leurs trois adolescentes avaient d?j? pass? une semaine. En contrebas, sur la grande plage de sable fin, d’autres vacanciers estivaux ?taient ?parpill?s, et d’autres se trouvaient dans l’eau. Riley pouvait voir April, Jilly et Crystal jouer dans les vagues. Un ma?tre-nageur ?tait en service, mais malgr? tout Riley ?tait heureuse de bien voir les filles. Blaine ?tait allong? sur le fauteuil en osier ? c?t? d’elle. « Alors, tu es contente d’avoir accept? mon invitation ? venir ici ? dit-il. Riley lui serra la main. — Tr?s contente. Je pourrais vraiment m’habituer ? ?a. — Je l’esp?re bien, dit Blaine en lui serrant la main. Quand as-tu pris des vacances comme celles-ci pour la derni?re fois ? La question prit Riley l?g?rement de court. — Je n’en ai vraiment aucune id?e, dit-elle. Des ann?es, je crois. — Eh bien, tu as pas mal de rattrapage ? faire, dit Blaine. Riley sourit et pensa… Oui, et encore une semaine enti?re pour le faire. Jusque-l?, ils avaient tous pass? un moment merveilleux. Un ami ais? de Blaine lui avait propos? de s?journer dans sa demeure ? Sandbridge Beach pendant deux semaines en ao?t. Quand Blaine les avait invit?s ? se joindre ? eux, Riley avait pris conscience qu’elle devait ? April et ? Jilly de passer plus de temps loin du travail, ? s’amuser avec elles. Maintenant elle pensait… Je le devais ? moi aussi. Peut-?tre que si elle s’entrainait assez cet ?t?, elle s’habituerait m?me ? se faire plaisir. Quand ils ?taient arriv?s, Riley avait ?t? ?tonn?e de voir ? quel point cet endroit ?tait ?l?gant, une belle maison sur pilotis avec une vue magnifique sur la plage depuis cette terrasse. Il y avait m?me une piscine d’ext?rieur ? l’arri?re. Ils ?taient arriv?s juste ? temps pour f?ter le seizi?me anniversaire d’April. Riley et les filles avaient pass? la journ?e ? faire du shopping ? Virginia Beach, ? 25 kilom?tres de l?, et elles y avaient visit? l’aquarium. Depuis lors, ils avaient ? peine quitt? cet endroit – et les filles ne semblaient absolument pas s’ennuyer. Blaine l?cha doucement la main de Riley et se leva de sa chaise. — H?, o? vas-tu comme ?a ? grommela Riley. — Finir de pr?parer le d?ner, dit Blaine. Puis, avec un sourire espi?gle, il ajouta : — ? moins que tu ne pr?f?res aller manger dehors. Riley rit de sa petite blague. Blaine poss?dait un restaurant haut-de-gamme ? Fredericksburg et ?tait lui-m?me un grand chef. Il avait pr?par? de merveilleux repas ? base de fruits de mer depuis leur arriv?e ici. — C’est hors de question, dit Riley. Maintenant, file ? la cuisine et met toi au travail. — Oui, chef », dit Blaine. Il lui donna un rapide baiser et rentra. Riley regarda les filles batifoler dans les vagues pendant un moment, puis commen?a ? se sentir un peu agit?e et envisagea de rentrer pour aider Blaine ? pr?parer le d?ner. Mais bien s?r, il ne ferait que lui dire de revenir ici et de le laisser cuisiner. Alors, au lieu de cela, Riley prit le roman d’espionnage qu’elle avait commenc? ? lire. Elle avait trop l’esprit ailleurs en ce moment pour saisir l’intrigue complexe, mais elle en appr?ciait tout de m?me la lecture. Au bout d’un moment, elle sentit tout son corps tressaillir et elle r?alisa qu’elle avait laiss? tomber le livre ? c?t? d’elle. Elle s’?tait endormie quelques minutes – ou plus longtemps ? Cela n’importait pas vraiment. Mais la lumi?re de l’apr?s-midi d?clinait et les vagues se faisaient plus hautes. L’eau semblait un peu plus mena?ante maintenant que la mar?e inexorable montait. M?me avec le ma?tre-nageur toujours en poste, Riley se sentait mal ? l’aise. Elle ?tait sur le point de se lever et d’appeler les filles pour leur dire qu’il ?tait temps de sortir de l’eau, mais elles semblaient d?j? ?tre parvenues ? la m?me conclusion. Elles ?taient sur la plage en train de construire un ch?teau de sable. Riley fut soulag?e de constater qu’elles avaient fait preuve de bon sens. Dans des moments comme celui-l?, lorsque l’oc?an prenait une teinte plus mena?ante, Riley se rendait compte que ce n’?tait pas vraiment un espace o? les humains pouvaient vraiment s’int?grer. Certains habitants des profondeurs ?taient capables d’une violence terrible – au moins aussi brutale et cruelle que les monstres humains qu’elle chassait et combattait en tant qu’enqu?trice au Bureau des Analyses Comportementales. Riley frissonna en se rappelant qu’elle devait parfois prot?ger sa famille contre ces monstres humains. Ils avaient ?t? assez redoutables. Elle savait qu’il valait mieux ne pas imaginer pouvoir affronter un jour les monstres des profondeurs. La derni?re affaire de Riley remontait ? un mois – une s?rie de violents meurtres ? l’arme blanche d’hommes riches et puissants, perp?tr?s dans des maisons luxueuses et ?l?gantes en G?orgie. Depuis lors, sa vie professionnelle avait ?t? exceptionnellement calme – et quelque peu ennuyeuse, en fait. Elle avait mis ? jour des dossiers, particip? ? des r?unions et donn? des conseils ? d’autres agents sur leurs affaires. Mais elle avait aim? donner quelques conf?rences aux ?tudiants de l’Acad?mie du FBI. En tant qu’enqu?trice chevronn?e et m?me assez c?l?bre, Riley ?tait une conf?renci?re appr?ci?e, du moins quand elle ?tait disponible. Voir ces jeunes visages ambitieux dans la salle de classe lui rappelait son propre id?alisme du d?but, lorsqu’elle ?tait cadette ? l’Acad?mie. Ensuite, elle avait eu l’espoir de pouvoir d?barrasser le monde des m?chants. Elle esp?rait beaucoup moins maintenant, mais elle faisait toujours de son mieux. Que puis-je faire d’autre ? se demanda-t-elle. C’?tait le seul travail qu’elle connaissait et elle savait qu’elle excellait dans son domaine. Elle entendit la voix de Blaine crier… « Riley, le d?ner est pr?t. Va chercher les enfants. » Riley se leva et fit un signe de la main en criant “? table !” ? pleins poumons. Les filles se d?tourn?rent de leur ch?teau de sable, devenu entre-temps tr?s complexe, et se pr?cipit?rent vers la maison. Elles pass?rent en courant sous la terrasse o? Riley ?tait assise, jusqu’? l’arri?re de la maison o? elles pouvaient prendre une douche rapide au bord de la piscine. Avant de rentrer elle-m?me ? l’int?rieur, Riley se tint pr?s de la rambarde et vit que le ch?teau de sable des filles ?tait d?j? grignot? par la mar?e montante. Riley ne put s’emp?cher de ressentir un peu de tristesse, mais elle se rappela que c’?tait normal pour des ch?teaux de sable. Elle n’avait gu?re pass? de temps ? la plage quand elle ?tait plus jeune. Elle n’avait tout simplement pas eu ce genre d’enfance. Mais apr?s avoir regard? les filles jouer ces derniers jours, elle savait qu’une partie du plaisir de construire des ch?teaux de sable ?tait de savoir qu’ils seraient emport?s. Une saine le?on de vie, j’imagine. Elle regarda le ch?teau de sable dispara?tre dans l’eau pendant quelques instants. Quand elle entendit les trois filles galoper dans les escaliers ? l’arri?re, elle longea la terrasse autour de la maison pour aller ? leur rencontre. L’une d’elles ?tait Crystal, la fille de Blaine ?g?e de seize ans, qui ?tait la meilleure amie d’April. Jilly, sa fille de quatorze ans qui venait d’?tre adopt?e, en ?tait une autre. Tandis que les trois filles gloussantes se pr?cipitaient dans leur chambre pour retirer leur maillot de bain et se changer pour le d?ner, Riley remarqua une petite coupure sur la cuisse de Jilly. Elle prit doucement Jilly par le bras et lui demanda : « Comment est-ce arriv? ? Jilly jeta un coup d’?il ? la coupure et dit : — Je sais pas. J’ai juste ?t? maladroite, j’imagine. J’ai d? me couper sur une ?pine ou quelque chose de tranchant. Riley se pencha pour examiner la coupure. Ce n’?tait pas du tout s?rieux, et commen?ait d?j? ? cicatriser. Pourtant, elle semblait inhabituelle aux yeux de Riley. Elle se souvenait que Jilly avait pr?sent? une coupure similaire sur son avant-bras le jour o? ils ?taient arriv?s ici. Jilly avait dit que le chat d’April, Marbles, l’avait griff?e, ce qu’April avait ni?. Jilly s’?carta d’elle – un peu sur la d?fensive, se dit Riley. — Ce n’est rien, maman, d’accord ? — Il y a une trousse de premiers secours dans la salle de bain. Met un peu de d?sinfectant dessus avant de venir d?ner, dit Riley. — OK, je ferai ?a, dit Jilly. Riley regarda Jilly courir apr?s April et Crystal vers la chambre ? coucher. Pas de quoi s’inqui?ter, se dit Riley. Mais il ?tait difficile de ne pas s’inqui?ter. Jilly ne vivait avec eux que depuis janvier. Quand Riley travaillait sur une affaire en Arizona, elle avait sauv? Jilly d’une situation d?sesp?r?e. Apr?s quelques difficult?s juridiques et personnelles, Riley avait finalement pu adopter Jilly il y avait ? peine un mois, et Jilly semblait heureuse dans sa nouvelle famille. Et en outre… C’est juste une petite coupure – pas de quoi s’inqui?ter. Riley alla dans la cuisine pour aider Blaine ? mettre la table et y porter le d?ner. Les filles les rejoignirent bient?t et elles s’assirent toutes pour manger – de d?licieux filets de flet frits servis avec une sauce tartare. Tout le monde ?tait heureux et riait. Au moment o? Blaine servit le cheesecake en dessert, une chaleur agr?able envahit Riley. Nous sommes comme une famille, pensa-t-elle. Ou peut-?tre n’?tait-ce pas tout ? fait ?a. Peut-?tre, juste peut-?tre… Nous sommes vraiment une famille. Cela faisait longtemps que Riley ne s’?tait pas sentie ainsi. Alors qu’elle finissait son dessert, elle pensa encore… Je pourrais vraiment m’habituer ? ?a. * Apr?s le souper, les filles retourn?rent dans leur chambre pour jouer avant d’aller dormir. Riley rejoignit Blaine sur la terrasse, o? ils sirot?rent un verre de vin tout en regardent la nuit tomber. Tous deux rest?rent silencieux pendant un long moment. Riley savourait ce silence et elle sentait que Blaine aussi. Elle ne pouvait pas se souvenir d’avoir partag? autant de moments de silence, d’aise et de confort comme ceux-ci avec son ex-mari, Ryan. Ils avaient presque toujours pass? leur temps soit ? parler, soit ? d?lib?r?ment ne pas parler. Et quand ils ne parlaient pas, ils vivaient simplement dans leurs propres mondes distincts. Mais Blaine semblait vraiment faire partie du monde de Riley en ce moment… Et c’est un beau monde. La lune brillait et, ? mesure que la nuit s’assombrissait, des ?toiles apparaissaient par amas ?normes – d’une luminosit? presque incroyable ? cet endroit, loin des lumi?res de la ville. Les vagues sombres du Golfe refl?taient la lumi?re de la lune et des ?toiles. Au loin, l’horizon s’estompait et disparait, de sorte que la mer et le ciel semblaient se fondre l’un dans l’autre. Riley ferma les yeux et ?couta un instant le bruit des vagues. Il n’y avait absolument pas d’autres bruits – pas de voix, pas de t?l?vision, pas de circulation. Riley poussa un long soupir, profond et heureux. Comme s’il r?pondait ? son soupir, Blaine dit… — Riley, je me demandais… Il fit une pause. Riley ouvrit les yeux et le regarda, ne ressentant qu’une pointe d’appr?hension. Puis Blaine continua… — Est-ce que tu as l’impression que nous nous connaissons depuis longtemps, ou juste depuis peu ? Riley sourit. C’?tait une question int?ressante. Ils se connaissaient depuis environ un an maintenant, et s’?taient v?ritablement mis en couple il y avait environ trois mois. Pendant tout ce temps, ils s’?taient sentis de plus en plus ? l’aise l’un envers l’autre. Eux et leurs familles avaient ?galement travers? des dangers ?prouvants et Blaine avait fait preuve d’une ing?niosit? et d’un courage incroyables. ? travers tout cela, Riley avait d?velopp? de l’affection pour lui, ainsi que de la confiance et de l’admiration. — C’est difficile ? dire, dit-elle. Les deux, je crois. On dirait que cela fait longtemps, parce que nous sommes devenus tr?s proches. On dirait que cela ne fait pas longtemps parce que… eh bien, parce que je suis parfois tellement ?tonn?e de la rapidit? avec laquelle nous sommes devenus si proches. Un autre silence tomba – un silence qui indiquait ? Riley que Blaine ressentait exactement la m?me chose. — Que penses-tu…qu’il devrait se passer ensuite ? dit finalement, Blaine. Riley le regarda dans les yeux. Son regard ?tait honn?te et interrogateur. Riley sourit et dit la premi?re chose qui lui vint ? l’esprit. — Pourquoi, Blaine Hildreth – me demandez-vous en mariage ? Blaine sourit. — Viens ? l’int?rieur. J’ai quelque chose ? te montrer. » CHAPITRE TROIS Le souffle manquait un peu ? Riley. Tout un champ de possibilit?s futures semblait s’ouvrir devant elle, et elle ne savait pas ce qu’en penser. Elle ne savait pas quoi dire, aussi prit-elle juste son verre de vin et suivit Blaine de la terrasse ? la salle ? manger. Blaine alla ouvrir un placard et sortit un grand rouleau de papier. Quand ils ?taient arriv?s, Riley l’avait vu le sortir de la voiture avec des affaires de plage, mais elle n’avait pas pris la peine de lui demander de quoi il s’agissait. Il d?roula la feuille sur la table de la salle ? manger, et posa des tasses aux angles pour la maintenir. Cela ressemblait ? une sorte de plan d’ensemble d?taill?. « Qu’est-ce que c’est ? demanda Riley. — Tu ne la reconnais pas ? dit Blaine. C’est ma maison. Riley regarda les dessins avec plus d’attention, l?g?rement perplexe. — Euh…?a a l’air terriblement grand pour ?tre ta maison, dit-elle. Blaine rit. — C’est parce que toute une aile n’a pas encore ?t? construite. Riley se sentit d?finitivement prise de vertiges quand Blaine commen?a ? expliquer les dessins. Il lui montra que la nouvelle aile inclurait des chambres pour April et Jilly. Et bien s?r, il y aurait un appartement tout entier pour Gabriela, la gouvernante ? demeure de Riley, qui pourrait travailler pour eux une fois que tout serait construit. La nouvelle organisation comprenait m?me un petit bureau pour Riley. Elle n’avait pas de bureau chez elle depuis l’emm?nagement de Jilly, puisqu’ils en avaient eu besoin pour cr?er une chambre. Riley ?tait ? la fois boulevers?e et amus?e. Quand il eut fini d’expliquer les choses, elle dit : — Alors, est-ce ta fa?on de me demander de t’?pouser ? « Je…j’imagine que oui. Je r?alise que ce n’est pas tr?s romantique. Pas de bague, sans m’agenouiller, balbutia Blaine. Riley ?clata de rire. — Blaine, si tu t’agenouilles, je jure devant Dieu que je te giflerai. Blaine la d?visagea avec surprise. Mais Riley le pensait presque. Elle avait ? l’esprit la demande de Ryan, il y avait de nombreuses ann?es, quand ils ?taient jeunes et pauvres – Ryan, un avocat en difficult?, et Riley, stagiaire au FBI. Ryan avait suivi tout le rituel, s’?tait mis ? genoux et lui avait offert une bague qu’il ne pouvait pas vraiment se permettre. Cela avait sembl? tr?s romantique ? l’?poque. Mais les choses s’?taient tellement mal pass?es entre eux que ce souvenir ?tait maintenant amer pour Riley. La demande bien moins traditionnelle de Blaine semblait parfaite en comparaison. Blaine passa un bras autour des ?paules de Riley et l’embrassa dans le cou. « Tu sais, le mariage aurait des avantages pratiques, dit-il. Nous n’aurions pas ? dormir dans des chambres s?par?es quand les enfants sont l?. Riley ressentit un picotement de d?sir ? la suite de son baiser et de sa suggestion. Oui, ce serait un avantage, pensa-t-elle. Les moments intimes avaient ?t? rares. Tous deux s’?taient restreints ? des chambres s?par?es, m?me pour ces belles vacances. Riley soupira profond?ment. — Cela fait beaucoup de choses ? penser, Blaine. Beaucoup pour nous deux. Blaine acquies?a. — Je sais. C’est pour ?a que je ne m’attends pas ? ce que tu sautes de joie en criant “oui, oui, oui” ? tue-t?te. Je veux juste que tu saches… j’avais ?a ? l’esprit, et j’esp?re que ?a a ?t? le cas pour toi aussi. Riley sourit et admit : — Oui, j’y pensais. Ils se regard?rent dans les yeux pendant quelques instants. Encore une fois, Riley se retrouva ? appr?cier le silence entre eux. Mais bien s?r, elle savait qu’ils ne pourraient pas laisser toutes ces questions dans leurs t?tes sans r?ponse. — Retournons dehors, dit finalement, Riley. Ils remplirent leurs verres et sortirent sur la terrasse pour se rasseoir. La nuit ?tait de plus en plus belle ? chaque minute qui passait. Blaine tendit la main et prit celle de Riley. — Je sais que c’est une grande d?cision. Nous devons bien r?fl?chir ? beaucoup de choses. Tout d’abord, nous avons tous les deux d?j? ?t? mari?s. Et… eh bien, nous ne rajeunissons pas. Riley pensa silencieusement… Raison de plus pour s’engager. — Peut-?tre devrions-nous commencer par ?num?rer toutes les raisons pour lesquelles cela pourrait ne pas ?tre une bonne id?e, poursuivit Blaine. Riley ?clata de rire. — Oh, Blaine – est-ce que nous devons faire ?a ? Mais elle savait parfaitement qu’il avait raison. Et autant que je sois celle qui commence, d?cida-t-elle. Elle prit une longue et lente inspiration. — Pour commencer, nous ne pouvons pas penser qu’? nous. Nous sommes d?j? tous les deux parents, avec trois adolescentes entre nous. Si nous nous marions, nous serons aussi des beaux-parents – moi pour ta fille, toi pour mes deux filles. C’est l? un sacr? engagement. — Je sais, dit Blaine. Mais j’aime l’id?e d’?tre un p?re pour April et Jilly. La gorge de Riley se serra avec ?motion face ? la sinc?rit? dans sa voix. — Je ressens la m?me chose ? l’?gard de Crystal, dit-elle. Puis, avec un petit rire, elle ajouta : Mes filles ont d?j? un chat et un chien. J’esp?re que ce n’est pas un probl?me. — ?a ira. Je ne demanderai m?me pas un d?p?t de garantie pour les animaux de compagnie, dit Blaine. Leur rire r?sonna m?lodieusement dans l’air nocturne. Puis Riley dit : — OK, c’est ? toi. Blaine soupira profond?ment. — Eh bien, nous avons tous les deux des ex. Faisant ?cho ? son soupir, Riley dit : — ?a oui. Elle tressaillit en se rem?morant sa seule rencontre avec l’ex-femme de Blaine, Phoebe. La femme avait physiquement attaqu? la pauvre Crystal, ivre et enrag?e, jusqu’? ce que Riley l’?carte. Blaine avait dit ? Riley que son mariage avec Phoebe avait ?t? une erreur de jeunesse, avant qu’il n’ait eu la moindre id?e qu’elle ?tait bipolaire et un danger pour elle-m?me ainsi que les autres. Semblant deviner les pens?es de Riley, Blaine dit : — Je n’ai plus jamais eu de nouvelles de Phoebe. Elle vit avec sa s?ur, Drew. Je communique avec Drew de temps en temps. Elle dit que Phoebe est en convalescence et va mieux, mais elle ne pense plus ? Crystal ni ? moi-m?me. Je suis s?r qu’elle a d?finitivement disparu de notre vie. Riley d?glutit difficilement et dit : — J’aimerais pouvoir en dire autant de Ryan. Blaine serra la main de Riley et dit : — Eh bien, il est le p?re d’April. Il va vouloir continuer ? faire partie de votre vie. De celle de Jilly aussi. Je peux le comprendre. — Tu es trop obligeant envers lui, dit Riley. — Vraiment ? Pourquoi ? Riley pensa … Par o? est-ce que je peux commencer ? expliquer ? La tentative de Ryan de se r?concilier et de revenir vivre avec elle s’?tait termin?e de mani?re d?sastreuse – en particulier pour Jilly et April, qui avaient durement appris qu’elles ne pouvaient pas compter sur lui pour ?tre un p?re, de quelque fa?on que ce soit. Pendant ce temps-l?, Riley n’avait aucune id?e du nombre de petites-amies qui avaient travers? la vie de Ryan. Elle but une gorg?e de vin. — Je ne crois pas que nous verrons beaucoup Ryan. Et je pense que c’est tout aussi bien. » Riley et Blaine se turent quelques instants. Tandis qu’ils contemplaient la nuit, les inqui?tudes de Riley au sujet de Phoebe et de Ryan s’?vanouirent, et elle se sentit ? nouveau baign?e dans la chaleur et le plaisir merveilleux de la simple compagnie de Blaine. Des bruits de pas, de bavardages et de gloussements bris?rent le silence quand les filles sortirent en courant de leur chambre. Puis on aurait dit qu’elles ?taient en train de faire quelque chose dans la cuisine – qu’elles grignotaient tardivement, supposa Riley. Pendant ce temps, Riley et Blaine commenc?rent ? ?voquer discr?tement diff?rents probl?mes – comment leurs carri?res tr?s diff?rentes pourraient ou non s’accorder, le fait que Riley devrait vendre la maison de ville qu’elle avait achet?e il y a un an, comment ils g?reraient leurs finances, et des sujets similaires. Pendant qu’ils parlaient, Riley se mit ? r?fl?chir… Nous avons commenc? en essayant d’?num?rer les raisons pour lesquelles se marier n’?tait pas une bonne id?e. Au lieu de cela, l’id?e semblait ?tre meilleure ? chaque seconde qui passait. Et la v?ritable beaut? ?tait qu’aucun d’eux n’avait eu ? le dire ? haute voix. J’aurais tout aussi bien pu dire oui, pensa-t-elle. Avec certitude, elle avait l’impression qu’ils ?taient s?rieusement sur la bonne voie pour se marier. Et elle aimait vraiment ce sentiment. Leur conversation fut interrompue lorsqu’April sortit pr?cipitamment sur la terrasse avec le portable de Riley ? la main. Le t?l?phone vibrait. Passant le t?l?phone ? Riley, April dit : « H?, maman, tu as laiss? ton t?l?phone dans la cuisine. Tu as un appel. » Riley ?touffa un soupir. Elle ne pouvait pas imaginer que l’appel venait de quelqu’un qu’elle voulait entendre maintenant. Effectivement, elle vit que l’interlocuteur ?tait son patron, l’agent sp?cial Brent Meredith. Son enthousiasme retomba lorsqu’elle r?alisa… Il veut que je retourne au travail. CHAPITRE QUATRE Lorsque Riley r?pondit ? l’appel, elle entendit la voix rauque et famili?re de Meredith. « Comment se passent vos vacances, agent Paige ? Riley parvint ? se retenir de dire “?a allait bien jusqu’? maintenant”. ? la place, elle r?pondit : — Elles sont agr?ables. Merci. Elle se leva de la chaise et d?ambula un peu sur la terrasse, ? quelques pas. Meredith laissa ?chapper un grognement h?sitant, puis dit : — ?coutez, nous avons re?u quelques appels intrigants d’une polici?re du Mississippi, d’une petite ville en bord de mer appel?e Rushville. Elle travaille sur une affaire de meurtre. Un homme du coin a eu la t?te d?fonc?e par un marteau et… Meredith fit une nouvelle pause. — Elle pense qu’ils ont affaire ? un tueur en s?rie. — Pourquoi ? demanda Riley. — Parce que quelque chose de similaire s’est pass? ? Rushville, il y a une dizaine d’ann?es. Riley plissa les yeux avec surprise. — C’est un peu long entre deux meurtres, dit-elle. — Oui, je sais, dit Meredith. J’ai parl? ? son chef et il m’a dit qu’il n’y avait rien de vrai. Il dit qu’il s’agit juste d’une polici?re de province qui s’ennuie et est ? la recherche de sensations fortes. Le probl?me, c’est que malgr? tout elle continue ? appeler et qu’elle n’a pas l’air vraiment folle alors peut-?tre… Meredith se tut ? nouveau. Riley regarda ? l’int?rieur de la maison et vit que Blaine aidait les filles ? trouver quelque chose ? manger dans la cuisine. Ils avaient tous l’air si heureux. Le c?ur de Riley se serra ? l’id?e de couper court ? tout cela. Puis Meredith dit : — ?coutez, j’imagine que je pensais juste que si vous en aviez assez des vacances et que votre travail vous manquait, vous pourriez peut-?tre aller dans le Mississippi et… Riley fut surprise d’entendre sa propre voix l’interrompre brusquement. — Non, dit-elle. Un autre silence s’abattit et le c?ur de Riley bondit dans sa gorge. Oh mon Dieu, pensa-t-elle. Je viens tout juste de dire non ? Brent Meredith. Elle ne parvenait pas se souvenir de l’avoir d?j? fait auparavant – et pour une tr?s bonne raison. Meredith ?tait connu pour avoir une vive aversion pour ce mot, surtout quand il y avait du travail ? faire. Riley se pr?para mentalement ? une r?primande f?roce. Au lieu de cela, elle entendit un soupir r?peux. — Ouais, j’aurais d? y penser. Ce n’est probablement rien de toute fa?on. Je suis d?sol? de vous avoir d?rang?. Continuez ? profiter de vos vacances », dit Meredith. Meredith raccrocha et Riley resta sur la terrasse ? regarder le t?l?phone. Les mots de Meredith r?sonnaient dans sa t?te… Je suis d?sol? de vous avoir d?rang?e. Cela ne ressemblait pas du tout au chef. Des excuses, de n’importe quelle sorte, n’?taient tout simplement pas son style. Alors ? quoi pensait-il vraiment ? Riley avait le sentiment que Meredith ne croyait pas ce qu’il venait de dire… Ce n’est probablement rien de toute fa?on. Riley soup?onnait qu’un ?l?ment dans l’histoire de la polici?re avait piqu? l’int?r?t de Meredith, et qu’il croyait qu’un tueur en s?rie se trouvait vraiment dans le Mississippi. Mais comme il n’avait aucune preuve tangible sur laquelle s’appuyer, il ne se sentait pas de simplement s’en saisir et ordonner ? Riley de prendre l’affaire. Sans cesser de regarder le t?l?phone, elle pensa… Je devrais peut-?tre le rappeler ? Je devrais peut-?tre me rendre dans le Mississippi et v?rifier ?a, au moins ? Ses pens?es furent interrompues par la voix d’April. « Alors que se passe-t-il ? Est-ce que les vacances sont finies ? Riley jeta un coup d’?il, puis vit que sa fille se tenait non loin sur la terrasse et la regardait avec une expression am?re. — Pourquoi penses-tu ?a ? demanda Riley. April soupira. — Allez, maman. J’ai vu de qui l’appel venait. Tu dois partir sur une autre affaire, n’est-ce pas ? Riley regarda dans la cuisine et vit que Blaine et les deux autres filles pr?paraient toujours les snacks. Mais Jilly jetait des regards inquiets vers Riley. Riley se demanda soudain … ? quoi est-ce que j’?tais en train de penser bon sang ? Elle sourit ? April. — Non, je ne dois aller nulle part. ? vrai dire… Puis, souriant plus largement, elle ajouta : — J’ai dit non. Avril ?carquilla les yeux. Puis elle se pr?cipita dans la cuisine en criant : — Eh, les gars ! Maman a dit non ? une affaire ! Les deux autres filles se mirent ? crier “Yay ” et “Bravo !” pendant que Blaine regardait Riley avec joie. Puis une querelle joyeuse commen?a quand Jilly dit ? sa s?ur : — Je te l’avais dit. Je t’avais dit qu’elle dirait non. — Non, ce n’est pas vrai. Tu ?tais encore plus inqui?te que moi, r?torqua April. — Je ne l’?tais pas, dit Jilly. Tu me dois dix dollars. — Nous n’avons jamais pari? ! — ?a si ! Les deux filles s’?chang?rent taquinement des coups de poing, gloussant et rigolant tout en se disputant. Riley rit aussi. — OK, les enfants. Arr?tez. Pas de disputes. Ne g?chez pas des vacances parfaites. Allons manger quelque chose tous ensemble. » Elle se joignit au groupe bavard et riant pour un en-cas tardif. Pendant qu’ils mangeaient, elle et Blaine ne cess?rent de se regarder amoureusement. Ils formaient v?ritablement un couple avec trois adolescentes ? ?lever. Riley se demanda… Quand ?tait-ce la derni?re fois que j’ai pass? une soir?e aussi merveilleuse ? * Riley ?tait pieds nus et marchait sur une plage tandis que la lumi?re matinale miroitait sur les vagues. Les mouettes criaient et la brise ?tait fra?che et douce. La journ?e sera belle, pensa-t-elle. Mais m?me ainsi, quelque chose semblait profond?ment clocher. Il lui fallut un moment pour r?aliser… Je suis seule. Elle scruta la plage des deux c?t?s et ne vit personne, aussi loin que sa vue portait. O? sont-ils ? se demanda-t-elle. O? ?taient April, Jilly et Crystal ? Et o? ?tait Blaine ? Une peur ?trange commen?a ? monter en elle, ainsi qu’une pens?e terrifiante… Peut-?tre ai-je r?v? de tout ?a. Oui, peut-?tre que la nuit derni?re ne s’?tait jamais d?roul?e. Rien de cela. Ces moments d’amour avec Blaine alors qu’ils planifiaient leur avenir ensemble. Le rire de ses deux filles – et aussi de Crystal, qui ?tait sur le point de devenir sa troisi?me fille. Son sentiment d’appartenance, chaleureux et fort – un sentiment qu’elle avait pass? toute sa vie ? chercher et ? d?sirer. Tout cela n’?tait qu’un r?ve. Et maintenant, elle ?tait seule, comme elle l’avait ?t? toute sa vie. Juste ? ce moment-l?, elle entendit rire et bavarder derri?re elle. Elle se retourna et les vit… Blaine, Crystal, April et Jilly couraient en se passant un ballon de plage. Riley poussa un profond soupir de soulagement. Bien s?r que c’?tait r?el, pensa-t-elle. Bien s?r que je ne l’ai pas simplement imagin?. Riley rit de joie et s’?lan?a pour les rejoindre. Mais alors, quelque chose de dur et d’invisible l’arr?ta net. C’?tait une sorte de barri?re qui la s?parait des personnes qu’elle aimait le plus. Riley marcha le long de la barri?re, passant ses mains dessus, tout en r?fl?chissant… Peut-?tre y a-t-il moyen de la contourner. Puis elle entendit un rire ?raill? familier. « Abandonne, ma fille, dit une voix. Cette vie n’est pas pour toi. Riley se retourna et vit quelqu’un se tenant ? seulement quelques m?tres d’elle. C’?tait un homme en uniforme de colonel de Marine. Il ?tait grand et d?gingand?, son visage us? et rid? par des ann?es de col?re et d’alcool. Il ?tait le dernier ?tre humain au monde que Riley voulait voir. — Papa, murmura-t-elle avec d?sespoir. Il gloussa sinistrement. — H?, Tu n’es pas oblig?e d’avoir l’air si triste pour ?a. Je pensais que tu serais heureuse de retrouver ta chair et ton sang. — Tu es mort, dit Riley. Papa haussa les ?paules. — Comme tu le sais d?j?, ?a ne m’emp?che pas de prendre des nouvelles de temps en temps. Riley r?alisa vaguement que c’?tait la v?rit?. Ce n’?tait pas la premi?re fois qu’elle voyait son p?re depuis son d?c?s l’ann?e pr?c?dente. Et ce n’?tait pas la premi?re fois qu’elle ?tait d?rout?e par sa pr?sence. Le simple fait qu’elle puisse parler ? un homme mort n’avait aucun sens pour elle. Mais elle savait une chose avec certitude. Elle ne voulait rien avoir ? faire avec lui. Elle voulait ?tre parmi des personnes qui ne l’amenaient pas ? se d?tester. Elle se retourna et commen?a ? marcher vers Blaine et les filles, qui jouaient encore avec le ballon. Encore une fois, elle fut arr?t?e par cette barri?re invisible. Son p?re rit. — Combien de fois dois-je te le dire ? Tu n’as rien ? faire avec eux. Le corps entier de Riley tremblait – que ce soit de rage ou chagrin, elle n’en ?tait pas s?re. Elle se tourna vers son p?re et cria : — Laisse-moi tranquille ! — Tu es s?re ? dit-il. Je suis tout ce que tu as. Je suis tout ce que tu es. Riley gronda : — Je ne suis en rien comme toi. Je sais ce que signifie aimer et ?tre aim?. Son p?re secoua la t?te et enfon?a ses pieds dans le sable. — Ce n’est pas que je ne compatisse pas, dit-il. C’est une fichue vie folle et inutile que tu as – ? tenter d’obtenir justice pour des gens d?j? morts, exactement ceux qui n’en ont plus besoin. Tout comme ce fut le cas pour moi au ‘Nam, une guerre stupide qu’il ?tait impossible de gagner. Mais tu n’as pas le choix et il est temps de faire la paix avec ?a. Tu es une chasseuse, comme moi. Je t’ai ?lev? comme ?a. Nous ne connaissons rien d’autre – ni l’un ni l’autre. Riley plongea son regard dans le sien, testant sa propre volont? contre la sienne. Parfois, elle pouvait le battre, et lui faire cligner des yeux. Mais ce n’?tait pas le cas aujourd’hui. Elle cilla et d?tourna le regard. Son p?re se moqua d’elle. — Bon sang, si tu veux ?tre seule, ?a me va. Je n’appr?cie pas vraiment ta compagnie non plus. » Il se d?tourna et s’?loigna sur la plage. Riley fit demi-tour et cette fois les vit tous s’en aller – April et Jilly main dans la main, Blaine et Crystal prenant une autre direction. Alors qu’ils commen?aient ? dispara?tre dans la brume matinale, Riley tambourina contre la barri?re et tenta de crier… « Revenez ! S’il vous plait revenez ! Je vous aime tous ! » Ses l?vres boug?rent mais n’?mirent aucun son. * Les yeux de Riley s’ouvrirent brusquement et elle se retrouva allong?e dans son lit. Un r?ve, pensa-t-elle. J’aurais d? savoir que c’?tait un r?ve. Son p?re venait parfois la voir en r?ve. Par quel autre moyen pourrait-il lui rendre visite, ?tant mort ? Il lui fallut un autre moment pour se rendre compte qu’elle pleurait. La solitude accablante, l’isolement des personnes qu’elle aimait le plus, les paroles d’avertissement de son p?re… Tu es une chasseuse, comme moi. Pas ?tonnant qu’elle se soit r?veill?e aussi boulevers?e. Elle attrapa un mouchoir en papier et r?ussit ? calmer ses sanglots. Mais m?me ainsi, ce sentiment de solitude ne voulait pas se dissiper. Elle se rappela que les enfants dormaient dans une autre pi?ce et que Blaine ?tait dans une autre. Mais il semblait difficile de le croire, en quelque sorte. Seule dans le noir, elle avait l’impression que tous ?taient loin, ? l’autre bout du monde. Elle pensa ? se lever et rejoindre Blaine dans sa chambre en traversant le couloir sur la pointe des pieds, mais… Les enfants. Ils dormaient dans des chambres s?par?es ? cause des enfants. Elle tira l’oreiller autour de sa t?te et essaya de se rendormir, mais elle ne pouvait s’emp?cher de penser… Un marteau. Quelqu’un au Mississippi a ?t? tu? avec un marteau. En son for int?rieur, elle se dit que ce n’?tait pas son affaire, et qu’elle avait dit non ? Brent Meredith. Mais alors m?me qu’elle finissait par se rendormir, ces pens?es ne voulaient pas la quitter… Il y a un tueur l?-dehors. Il y a une affaire ? r?soudre. CHAPITRE CINQ Quand elle entra dans le poste de police de Rushville en d?but de matin?e, Samantha pressentit qu’elle allait avoir des ennuis. La veille, elle avait pass? quelques coups de t?l?phone, ce qu’elle n’aurait peut-?tre pas d? faire. Peut-?tre que je devrais apprendre ? me m?ler de mes affaires, pensa-t-elle. Mais d’une mani?re ou d’une autre se m?ler de ses affaires ne lui ?tait pas facile. Elle essayait toujours d’arranger les choses – parfois des choses qu’il ?tait impossible d’arranger, ou des choses que d’autres ne voulaient pas voir chang?es. Comme d’habitude quand elle arrivait au travail, Sam ne vit pas d’autre policier dans les parages, ? part la secr?taire du chef, Mary Ruckle. Ses coll?gues la taquinaient beaucoup pour cela… Bonne vieille Sam, fid?le au poste, disaient-ils. Toujours la premi?re ? arriver ici, la derni?re ? partir. Curieusement, ils ne semblaient jamais le penser de mani?re positive. Mais elle se rappelait toujours qu’il ?tait naturel que l’on s’en prenne ? la “bonne vieille Sam”. Elle ?tait la plus jeune et la derni?re recrue des forces de l’ordre de Rushville. Le fait qu’elle soit aussi la seule femme de l’?quipe n’aidait pas. Pendant un moment, Mary Ruckle ne sembla pas avoir remarqu? l’arriv?e de Sam. Elle ?tait occup?e ? entretenir sa manucure – son occupation habituelle pendant presque toute la journ?e. Sam ne comprenait pas quel ?tait l’attrait de se faire les ongles. Elle gardait toujours les siens nus et coup?s courts, ce qui ?tait peut-?tre l’une des nombreuses raisons pour lesquelles les gens pensaient d’elle, eh bien, qu’elle ?tait… Peu distingu?e. Ce n’?tait pas que Mary Ruckle soit ce que Sam jugerait comme s?duisante. Son visage ?tait tout tir? et m?chant, comme si l’ensemble ?tait tendu par une pince ? linge pos?e ? cheval sur l’ar?te de son nez. Malgr? tout, Mary ?tait mari?e et m?re de trois enfants, et peu de gens ? Rushville pr?voyaient ce genre de vie pour Sam. Sam ne savait pas vraiment si elle voulait r?ellement de ce genre de vie. Elle essayait de ne pas trop penser ? l’avenir. Peut-?tre ?tait-ce la raison pour laquelle elle s’?tait tant concentr?e sur les ?v?nements qui survenaient dans sa vie chaque jour. En fait, elle ne pouvait pas s’imaginer un avenir, du moins pas parmi les choix qui semblaient ?tre disponibles. Mary souffla sur ses ongles, leva les yeux vers Sam et dit : « Le chef, Crane, veut vous parler. » Sam hocha de la t?te avec un soupir. Exactement ce ? quoi je m’attendais, pensa-t-elle. Elle entra dans le bureau du chef et trouva Carter Crane en train de jouer ? Tetris sur son ordinateur. « Juste une minute, grommela-t-il en entendant Sam entrer dans la pi?ce. Probablement distrait par l’arriv?e de Sam, il perdit rapidement la partie ? laquelle il jouait. — Mince, dit-il en regardant fixement l’?cran. Sam se pr?para mentalement. Il ?tait probablement d?j? ?nerv? contre elle. Avoir g?ch? une partie de Tetris n’allait pas am?liorer son humeur. Le chef tourna dans son fauteuil pivotant et dit : — Kuehling, asseyez-vous. Sam s’assit docilement devant son bureau. Crane joignit le bout de ses doigts et la d?visagea un moment, essayant comme d’habitude de ressembler au grand leader qu’il croyait ?tre. Et comme d’habitude, Sam ne fut pas impressionn?e. Crane avait ? peu pr?s trente ans et ?tait platement charmant, d’une mani?re qui, selon Sam, conviendrait mieux ? un assureur. Au lieu de cela, il s’?tait ?lev? au rang de chef de la police en raison du vide de pouvoir laiss? par son pr?d?cesseur Jason Swihart apr?s son d?part soudain deux ans plus t?t. Swihart avait ?t? un bon chef et tout le monde l’avait appr?ci?, y compris Sam. Il s’?tait vu offrir un excellent travail dans une entreprise de s?curit? de la Silicon Valley, et il ?tait naturellement parti vers de nouveaux horizons. Donc ? pr?sent, Sam et les autres policiers rendaient des comptes ? Carter Crane. Aux yeux de Sam, il n’?tait qu’un m?diocre dans un service d?bordant de m?diocrit?. Sam ne l’admettrait jamais ? voix haute, mais elle ?tait persuad?e d’?tre plus intelligente que Crane et tous les autres policiers locaux rassembl?s. Ce serait bien d’avoir une chance de le prouver, se dit-elle. Enfin, Crane dit : — La nuit derni?re, j’ai re?u un appel int?ressant de la part d’un certain agent sp?cial, Brent Meredith, ? Quantico. Vous ne croirez jamais ce qu’il m’a dit. Oh, mais encore une fois, peut-?tre que si. Sam grommela, agac?e. — Allez, chef. Allons droit au but. J’ai appel? le FBI tard hier apr?s-midi. J’ai parl? ? plusieurs personnes avant d’?tre enfin mise en contact avec Meredith. Je pensais que quelqu’un devait appeler le FBI. Ils devraient ?tre ici pour nous aider. Crane sourit. — Ne me dites pas. C’est parce que vous pensez toujours que l’assassinat de Gareth Ogden la veille au soir ?tait l’?uvre d’un tueur en s?rie qui vit ici m?me ? Rushville. Sam leva les yeux au ciel. — Dois-je tout expliquer ? nouveau ? dit-elle. Toute la famille Bonnett a ?t? tu?e ici, une nuit, il y a dix ans. Quelqu’un leur fracass? la t?te avec un marteau. L’affaire n’a jamais ?t? r?solue. Crane hocha la t?te. — Et vous pensez que le m?me meurtrier est sorti des bois, dix ans plus tard. Sam haussa les ?paules. — Il y a de toute ?vidence un certain lien. Le mode op?ratoire est identique. Crane ?leva soudain un peu la voix. — Il n’y a pas de lien. Nous avons tout pass? en revue hier. Le mode op?ratoire n’est qu’une co?ncidence. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que Gareth Ogden a ?t? tu? par un vagabond de passage en ville. Nous suivons toutes les pistes possibles. Mais ? moins qu’il ne fasse la m?me chose ailleurs, nous risquons de ne jamais l’attraper. Sam ressentit un ?lan d’impatience monter en elle. — S’il s’agissait juste d’un vagabond, pourquoi n’y avait-il aucune trace de vol ? Crane frappa son bureau du plat de la main. — Bon sang, vous n’abandonnez aucune de vos id?es ? Nous ne savons pas s’il n’y a pas eu de vol. Ogden ?tait assez b?te pour laisser sa porte ouverte. Peut-?tre ?tait-il aussi assez stupide pour laisser une liasse d’argent sur sa table basse. Le tueur l’a vu et a d?cid? de se servir, en fracassant ? la t?te d’Ogden au passage. Croisant ? nouveau ses doigts, Crane ajouta … — Cela ne vous semble-t-il pas plus plausible qu’un psychopathe qui a pass? dix longues ann?es…? faire quoi exactement ? ? rester en hibernation peut-?tre ? Sam prit une longue et profonde respiration. Ne recommence pas avec lui, se dit-elle. Il ?tait inutile d’expliquer encore une fois pourquoi la th?orie de Crane la d?rangeait. D’une part, qu’en ?tait-il du marteau ? Elle-m?me avait remarqu? que les marteaux d’Ogden ?taient toujours soigneusement rang?s dans sa bo?te ? outils. Le tueur trimbalait-il un marteau alors qu’il errait de ville en ville ? C’?tait possible, bien s?r. Cela lui semblait ?galement quelque peu ridicule. Crane grogna d’un air maussade et ajouta : — J’ai dit ? ce Meredith que vous vous ennuyez et que vous avez trop d’imagination, et qu’il fallait tout oublier. Mais franchement, toute cette conversation ?tait embarrassante. Je n’aime pas que les gens agissent dans mon dos. Vous n’aviez pas ? passer ces appels. Demander de l’aide au FBI, c’est mon travail, pas le v?tre. Sam grin?ait des dents, luttant pour garder ses pens?es pour elle. — Oui, chef, parvint-elle ? dire calmement. Crane poussa ce qui ressemblait ? un soupir de soulagement. — Je vais laisser passer ?a et ne prendre aucune mesure disciplinaire cette fois-ci, dit-il. ? vrai dire, je serais bien plus content si aucun des gars n’apprenait ce qui s’?tait pass?. Avez-vous parl? de vos manigances ? quelqu’un d’autre ici ? — Non, chef. — Alors que cela reste ainsi », dit Crane. Crane se retourna et commen?a une nouvelle partie de Tetris tandis que Sam quittait son bureau. Elle alla jusqu’au sien, s’assit et rumina en silence. Si je ne peux pas en parler ? quelqu’un, je risque d’exploser, pensa-t-elle. Mais elle venait de promettre de ne pas mentionner ce sujet avec les autres policiers. Alors, qui restait-il ? Elle ne pouvait penser qu’? une personne pr?cise… celle qui ?tait la raison pour laquelle elle ?tait ici, essayant de faire ce travail… Mon p?re. Il ?tait en service lorsque la famille Bonnett avait ?t? assassin?e. Le fait que l’affaire n’ait pas ?t? r?solue l’avait hant? pendant des ann?es. Peut-?tre que Papa pourrait me dire quelque chose, pensa-t-elle. Peut-?tre aurait-il des id?es. Mais le c?ur de Sam se serra quand elle r?alisa que ce ne serait pas une si bonne id?e. Son p?re ?tait dans une maison de retraite et souffrait d’acc?s de d?mence. Il avait ses bons et ses mauvais jours, mais ?voquer une affaire surgie de son pass? le contrarierait certainement, et le rendrait confus. Sam ne voulait pas faire cela. Pour l’instant, elle n’avait pas grand-chose ? faire jusqu’? ce que son ?quipier, Dominic, se pr?sente pour la patrouille de la matin?e. Elle esp?rait qu’il arriverait bient?t, afin qu’ils puissent faire le tour de la zone avant que la chaleur ne devienne trop oppressante. On s’attendait aujourd’hui ? ce que les records soient battus. Pendant ce temps, il ?tait inutile de s’inqui?ter ? propos de choses pour lesquelles elle ne pouvait rien faire – pas m?me la possibilit? qu’un tueur en s?rie puisse se trouver ici m?me ? Rushville, pr?t ? frapper encore. Essaye de ne pas y penser, se dit-elle. Puis elle pouffa et murmura ? haute voix… « Comme si ?a allait arriver. » CHAPITRE SIX Le t?l?phone portable de Riley vibra pendant que Blaine les ramenait tous ? Fredericksburg. Elle fut surprise et inqui?te de voir de qui venait l’appel. Est-ce qu’il y a une urgence ? se demanda-t-elle. Gabriela ne l’appelait jamais juste pour bavarder et elle s’?tait fait un devoir de ne pas appeler du tout pendant leurs deux semaines ? la plage. Elle avait seulement envoy? un message de temps ? autre pour faire savoir ? Riley que tout allait bien ? la maison. L’inqui?tude de Riley s’intensifia quand elle d?crocha et d?cela une touche de pr?occupation dans la voix de Gabriela… « Se?ora Riley – quand serez-vous ? la maison ? — Dans environ une demi-heure, dit Riley. Pourquoi ? Elle entendit Gabriela inspirer brusquement. — Il est ici. — Qui est ici ? demanda Riley. Quand Gabriela ne r?pondit pas tout de suite, Riley comprit… — Oh mon Dieu, dit-elle. Ryan est l? ? — S?, dit Gabriela. — Qu’est-ce qu’il veut ? demanda Riley. — Il ne l’a pas dit. Mais il dit que c’est quelque chose d’important. Il vous attend. Riley demanda presque ? Gabriela de lui passer Ryan au t?l?phone. Mais il lui vint alors ? l’esprit que, quel que soit ce dont Ryan voulait discuter, elle ne voudrait probablement pas en parler au t?l?phone. Pas avec tout le monde dans la voiture. Au lieu de cela, Riley dit : — Dites-lui que je serai bient?t ? la maison. — Je le ferai », dit Gabriela. Elles raccroch?rent et Riley regarda fixement par la fen?tre du SUV. Apr?s un moment, Blaine dit : « Euh…est-ce que je t’ai entendu dire quelque chose ? propos de… ? Riley hocha de la t?te. Assises derri?re ? ?couter de la musique, les filles n’avaient pas ?cout? jusqu’? pr?sent. — Quoi ? demanda April. Qu’est-ce qui se passe ? Riley soupira. — C’est ton p?re. Il est ? la maison et nous attend. April et Jilly pouss?rent toutes deux une exclamation. Puis Jilly dit : — Tu ne pouvais pas dire ? Gabriela de le faire partir ? Riley ?tait tent? de dire qu’elle aurait vraiment aim?, mais il ne serait pas juste de se d?charger de cette t?che sur Gabriela. Au lieu de cela, elle dit : — Tu sais que je ne peux pas faire ?a. » April et Jilly grogn?rent toutes deux de consternation. Riley pouvait bien comprendre ce que ses deux filles ressentaient. La derni?re visite impromptue de Ryan chez elles avait ?t? d?sagr?able pour tout le monde – y compris Ryan. Sa tentative de r?int?grer la vie des filles en faisant du charme s’?tait retourn?e contre lui. April avait ?t? froide envers lui et Jilly avait ?t? carr?ment impolie. Riley n’avait pas pu les en bl?mer. Une fois de trop, Ryan leur avait donn? de faux espoirs qu’il puisse se comporter en p?re. Il avait encore an?anti ces espoirs et les filles n’avaient plus rien voulu savoir de lui. Que veut-il maintenant ? se demanda Riley en soupirant ? nouveau. Quoi que ce soit, elle esp?rait que cela n’allait pas g?cher les bons souvenirs des vacances qu’ils venaient de passer. Les deux derni?res semaines avaient ?t? d?licieuses, malgr? le r?ve de Riley concernant son p?re. Depuis lors, elle avait fait de son mieux pour chasser l’appel de l’agent Meredith de son esprit. Mais maintenant, les nouvelles concernant Ryan semblaient faire ? nouveau ressurgir ses id?es noires. Un marteau, pensa-t-elle. Quelqu’un a ?t? tu? avec un marteau. Elle se rappela s?v?rement qu’elle avait fait le bon choix en disant non au chef Meredith. En outre, il ne l’avait pas rappel?e ? ce sujet, ce qui signifiait s?rement qu’il n’?tait pas tr?s inquiet ? ce propos, apr?s tout. Ce n’?tait probablement rien, pensa-t-elle. Juste une affaire dont les locaux pouvaient s’occuper. * L’inqui?tude de tout le monde redoubla quand Blaine gara sa voiture devant la maison de Riley. Une Audi co?teuse ?tait gar?e devant. C’?tait la voiture de Ryan, ?videmment – mais Riley ne parvenait pas ? se souvenir si c’?tait la m?me voiture que celle de la derni?re fois. Il aimait ?tre ? jour des derniers mod?les, peu importait le prix. Une fois qu’ils furent arr?t?s, Blaine balbutia d’un ton embarrass?. Il voulait aider Riley et ses deux filles ? porter leurs sacs ? la maison, mais… « Est-ce que ?a va ?tre bizarre ? demanda Blaine ? Riley. Riley r?prima un grognement. Bien s?r, pensa-t-elle. Blaine et Ryan s’?taient rarement rencontr?s, mais ces rencontres n’avaient gu?re ?t? amicales, du moins de la part de Ryan. Blaine avait fait de son mieux pour ?tre aimable, mais Ryan avait ?t? renfrogn? et inamical. Riley, April et Jilly pouvaient facilement transporter leurs bagages ? l’int?rieur en un seul voyage. Ils n’avaient pas vraiment besoin de l’aide de Blaine, et Riley ne voulait pas que Blaine se sente mal ? l’aise, et pourtant… Pourquoi diable Blaine devrait-il se sentir mal ? l’aise chez moi ? Dire ? Blaine et Crystal de s’en aller n’?tait pas la solution ? ce probl?me. Riley dit ? Blaine : — Entrez. » Le groupe porta tous les sacs dans la maison. Gabriela vint ? leur rencontre ? la porte avec la petite chienne aux grandes oreilles de Jilly, Darby. La chienne bondit de joie autour d’eux, mais Gabriela n’avait pas l’air aussi heureuse. Alors qu’ils posaient les sacs dans l’entr?e, Riley vit Ryan assis dans le salon. Riley fut alarm?e de voir qu’il ?tait flanqu? de deux valises… Est-ce qu’il pr?voit de rester ? Marbles, le chaton noir et blanc d’April, ?tait confortablement allong? sur ses genoux. Ryan leva les yeux du chat. Il sourit faiblement et dit d’une voix plut?t path?tique… « Un chaton et un chien ! Waou, tout c’est nouveau ! Avec une exclamation contrari?e, April attrapa Marbles sur les genoux de Ryan. Ryan eut l’air bless?, bien s?r. Mais encore une fois, Riley comprenait bien ce que ressentait April. Alors qu’April et Jilly se dirigeaient toutes deux vers les escaliers, Riley dit : — Attendez les filles. Vous n’avez rien ? dire ? Blaine et ? Crystal ? L’air un peu honteuses de leur manque de courtoisie, April et Jilly remerci?rent Blaine et Crystal pour le bon temps qu’elles avaient pass?. Crystal ?treignit chacune des autres filles. — Je t’appelle demain, dit-elle ? April. — Maintenant, prenez vos affaires avec vous », leur dit Riley. April et Jilly ramass?rent docilement leurs sacs. Jilly attrapa la plupart de leurs affaires, puisqu’April tenait toujours Marbles dans une main. Puis elles mont?rent toutes les deux les escaliers et Darby s’?lan?a sur leurs talons. Quelques secondes plus tard, ils entendirent deux claquements quand elles ferm?rent la porte de leur chambre derri?re elles. Gabriela regarda Ryan avec consternation et se dirigea vers son propre appartement. Ryan regarda Blaine et dit timidement : « Salut, Blaine. J’esp?re que vous avez tous pass? de bonnes vacances. Riley resta bouche b?e, surprise. Il essaie d’?tre poli, pensa-t-elle. Elle savait maintenant que quelque chose devait aller terriblement mal. Blaine fit un petit signe de la main ? Ryan. — C’?tait super, Ryan. Comment allez-vous depuis le temps ? Ryan haussa les ?paules et ne dit rien. Riley ?tait d?termin?e ? ne pas laisser Ryan limiter des faits et gestes. Elle embrassa doucement Blaine sur la bouche et lui dit : — Merci pour ce moment merveilleux. Blaine rougit, visiblement embarrass? par la situation. — Merci ? toi – et ? tes filles, dit-il. Crystal serra la main de Riley et la remercia. Blaine murmura silencieusement ? Riley : — Appelle-moi plus tard. Riley fit oui de la t?te, et Blaine et sa fille retourn?rent ? la voiture. Riley prit une profonde inspiration et se tourna pour faire face ? la seule personne qui restait dans le salon. Son ex-mari la d?visageait sans dire mot avec des yeux suppliants. Que veut-il ? se demanda-t-elle encore une fois. Habituellement, quand Ryan passait, elle avait imm?diatement conscience qu’il ?tait toujours un bel homme – un peu plus grand, plus ?g? et plus sportif que Blaine, et toujours parfaitement soign? et habill?. Mais cette fois-ci, c’?tait en quelque sorte diff?rent. Il avait l’air avachi, triste et bris?. Elle ne l’avait jamais vu ainsi. Riley ?tait sur le point de lui demander ce qui n’allait pas quand il dit : — Est-ce que nous pourrions prendre un verre ? Riley regarda son visage pendant un instant. Il ?tait tir? et cireux. Elle se demanda… Est-ce qu’il a bu ces derniers temps ? Est-ce qu’il a pris quelques verres avant de venir ici ? Elle envisagea bri?vement de refuser sa demande, mais ensuite elle se rendit ? la cuisine et versa du bourbon sur des gla?ons pour tous les deux. Elle apporta les verres dans le salon et s’assit sur une chaise en face de lui, attendant qu’il dise quelque chose. Enfin, les ?paules vo?t?es, il dit d’une voix ?touff?e… — Riley, je suis ruin?. » Riley en resta bouche b?e. Que veut-il dire ? se demanda-t-elle. CHAPITRE SEPT Alors que Riley ?tait assise l? ? le d?visager, Ryan r?p?ta les mots… « Je suis ruin?. Toute ma vie est d?truite. Riley ?tait abasourdie. Elle ne pouvait se souvenir de la derni?re fois o? il avait parl? sur un ton aussi abattu. L’arrogance et la confiance en soi ?taient plus son style. — Que veux-tu dire ? demanda-t-elle. Il poussa un long et mis?rable soupir. — Paul et Barrett, ils me forcent ? quitter le cabinet. Riley pouvait ? peine en croire ses oreilles. Paul Vernasco et Barrett Gaynor ?taient les avocats associ?s de Ryan depuis qu’ils avaient fond? leur cabinet ensemble. Plus que ?a, ils ?taient les meilleurs amis de Ryan. — Qu’est-ce qui s’est pass? ? demanda-t-elle. Ryan haussa les ?paules et dit d’une voix r?ticente : — Quelque chose ? voir avec le fait que je sois un frein pour l’entreprise… Je ne sais pas. Mais Riley pouvait voir, d’apr?s sa circonspection, qu’il savait exactement pourquoi il ?tait pouss? au d?part. Et il ne lui fallut qu’un instant pour deviner la raison. — Harc?lement sexuel, dit-elle. Ryan grima?a en entendant ces mots. — ?coute, ce n’?tait qu’un malentendu. Riley dut presque se mordre la langue pour ne pas dire… Ouais, je parie que c’?tait le cas. Ryan poursuivit en ?vitant de croiser son regard. — Elle s’appelle Kyanne, c’est une associ?e, et elle est jeune… Alors que sa voix faiblissait un instant, Riley pensa… Bien s?r, elle est jeune. Elles sont toujours jeunes. Ryan poursuivit. — Et je pensais que c’?tait compl?tement r?ciproque. Vraiment. ?a a commenc? avec un peu de flirt – des deux c?t?s, crois-moi. Puis ?a a d?g?n?r? jusqu’? ce que… eh bien, jusqu’? ce qu’elle aille voir Paul et Barrett pour se plaindre d’un milieu de travail toxique. Ils ont essay? de g?rer ?a par le biais d’un accord de confidentialit?, mais elle n’a pas voulu l’accepter. Rien ne suffisait, j’imagine, ? moins que je ne parte. Il retomba dans le silence et Riley essaya de saisir tout ce qu’il laissait de non-dit. Il n’?tait pas difficile d’?tablir un sc?nario possible. Ryan avait ?t? captiv? par une associ?e jolie et exub?rante, peut-?tre une jeune femme ambitieuse qui envisageait un ?ventuel partenariat. Jusqu’o? Ryan est-il all? ? se demanda-t-elle. Elle doutait qu’il lui aurait fait miroiter une promotion en ?change de faveurs sexuelles… Il n’est pas ce genre de sale type, se dit-elle. Et peut-?tre que Ryan disait la v?rit? ? propos du fait que l’attraction ?tait mutuelle, du moins au d?but. Peut-?tre m?me avaient-ils eu une liaison consentie. Mais ? un moment donn?, les choses s’?taient d?grad?es et la femme, Kyanne, n’avait pas appr?ci? ce qui se passait entre eux. Probablement ? juste titre, pensa Riley. Comment Kyanne aurait-elle pu penser que son avenir au sein de la soci?t? d’une mani?re ou d’une autre li? ? sa relation avec Ryan ? Il ?tait un associ? ? part enti?re, apr?s tout. Il d?tenait le pouvoir dans leur relation. Pourtant, quelque chose ne tenait pas debout pour Riley… — Alors Paul et Barrett te forcent ? partir ? C’est ?a leur solution ? Ryan hocha de la t?te et Riley secoua la t?te avec incr?dulit?. Paul et Barrett n’?taient pas exactement des saints eux-m?mes et Riley avait surpris quelques conversations assez graveleuses entre les trois associ?s au fil des ans. Elle ?tait convaincue que leur comportement n’avait pas ?t? meilleur que celui de Ryan – peut-?tre bien pire. — Ryan, tu as dit qu’elle ne voulait pas signer d’accord de confidentialit?. Ryan acquies?a et but une gorg?e. Tr?s prudemment, elle demanda : — Combien d’accord de confidentialit? pour harc?lement sexuel avez-vous mis en place au fil des ans ? Ryan grima?a ? nouveau et Riley sut qu’elle avait mis le doigt sur la v?rit?. — Et Paul et Barrett, combien d’accords ont-ils d? ? n?gocier de leurs c?t?s ? ajouta-t-elle. — Riley, je pr?f?rerais ne pas entrer dans… commen?a Ryan. — Non, bien s?r que tu ne le veux pas, l’interrompit Riley. Ryan, on fait de toi un bouc ?missaire. Tu le sais, n’est-ce pas ? Paul et Barrett tentent d’am?liorer l’image du cabinet et de donner l’impression qu’ils appliquent une politique de tol?rance z?ro en mati?re de harc?lement. Se d?barrasser de toi est leur fa?on de le faire. Ryan haussa les ?paules. — Je sais. Mais qu’est-ce que je peux faire ? Riley ne savait absolument pas quoi lui dire. Elle ne voulait pas compatir avec lui. Il creusait sa propre tombe depuis des ann?es. Malgr? tout, elle d?testait le tour que ses partenaires lui avaient jou?. Mais elle savait qu’il ne pouvait rien y faire maintenant. De plus, quelque chose d’autre l’inqui?tait. Avec un signe de t?te en direction des sacs, elle demanda : — Ils sont pour quoi ? Ryan regarda les sacs pendant un moment. Puis, d’une voix ?trangl?e, il dit : — Riley, je ne peux pas rentrer ? la maison. Riley eut le souffle coup?. — Que veux-tu dire ? demanda-t-elle. Tu as perdu la maison ? — Non, pas encore. C’est juste que … La voix de Ryan faiblit. — Je ne peux pas affronter ?a seul. Je ne peux pas vivre seul dans cette maison. Je n’arr?te pas de me souvenir des moments heureux avec toi et April. Je n’arr?te pas de penser ? quel point j’ai tout g?ch? avec nous tous. Cet endroit me brise le c?ur, Riley. Il sortit son mouchoir et s’essuya les yeux. Riley ?tait sous le choc. Elle avait tr?s rarement vu Ryan pleurer. Elle avait presque envie de pleurer elle-m?me. Mais elle savait qu’elle avait un gros probl?me ? r?soudre imm?diatement. D’une voix douce, elle dit… — Ryan, tu ne peux pas rester ici. Ryan se ratatina comme un ballon crev?. Riley aurait aim? que ses paroles ne soient pas si blessantes. Mais elle devait ?tre honn?te. — J’ai ma propre vie maintenant, dit-elle. J’ai deux filles ? ?lever. Et c’est une belle vie. Blaine et moi, c’est du s?rieux, vraiment s?rieux. En fait… Elle faillit poursuivre en lui parlant des plans de Blaine pour agrandir sa maison. Mais non, ce serait trop en cet instant. Au lieu de cela, elle dit : — Tu peux vendre notre vieille maison. — Je sais, dit Ryan, qui pleurait toujours doucement. Je pr?vois de le faire. Mais en attendant… je ne peux tout simplement pas vivre l?-bas. Riley aurait souhait? pouvoir faire quelque chose pour le consoler – prendre sa main, le serrer dans ses bras ou un geste de r?confort. C’?tait tentant, et certains de ses vieux sentiments pour lui montaient en elle mais… Ne le fais pas, se dit-elle. Reste calme. Pense ? Blaine. Pense aux enfants. Ryan sanglotait path?tiquement maintenant. D’une voix vraiment ?perdue, il dit : — Riley, je suis d?sol?. Je veux tout recommencer. Je veux ?tre un bon mari et un bon p?re. Je peux s?rement le faire si – si nous essayons encore. Conservant toujours une distance physique entre eux, Riley dit : — Ryan, nous ne le pouvons pas. Il est trop tard pour ?a. — Il n’est jamais trop tard, pleura Ryan. Partons juste tous les deux, pour recoller les morceaux. Riley frissonna profond?ment. Il ne sait pas ce qu’il dit, se dit-elle. Il fait une d?pression nerveuse. Elle ?tait ?galement presque s?re maintenant qu’il avait bu plus t?t dans la journ?e. Puis, avec un rire nerveux, il dit : — Je sais ! Allons dans le chalet de ton p?re ! Je ne suis jamais all? l?-bas, tu peux le croire ? Pas une seule fois pendant toutes ces ann?es. On peut y passer quelques jours et… Riley l’interrompit brusquement. — Ryan non. Il la d?visagea comme s’il ne pouvait en croire ses oreilles. Riley dit d’une voix plus douce : — J’ai vendu le chalet, Ryan. Et m?me si je ne l’avais pas fait… Elle se tut un instant puis dit : — Ryan, tu dois te sortir de ?a seul. J’aurais voulu pouvoir t’aider, mais je ne peux pas. Les ?paules de Ryan se vo?t?rent et ses sanglots se calm?rent. Il semblait prendre les mots de Riley ? c?ur. — Tu es un homme dur, intelligent et d?brouillard. Tu peux surmonter ?a. Je sais que tu le peux. Mais je ne peux pas y prendre part. Ce ne serait pas bon pour moi – et si tu ?tais honn?te avec toi-m?me, tu saurais que ce ne serait pas bon pour toi non plus. Ryan acquies?a mis?rablement. — Tu as raison, dit-il, la voix plus ferme ? pr?sent. C’est mon propre probl?me et je dois le r?soudre. Je suis d?sol? de t’avoir d?rang?e. Je vais rentrer ? la maison maintenant. Alors qu’il se levait, Riley dit… — Attends une minute. Tu n’es pas en ?tat de rentrer chez toi. Laisse-moi te conduire. Tu pourras revenir chercher ta voiture quand tu te sentiras mieux. Ryan acquies?a ? nouveau. Riley ?tait soulag?e de ne pas avoir ? se disputer, et de ne pas avoir ? lui prendre de force ses clefs de voiture. Riley osa finalement le prendre par le bras pour le mener ? sa propre voiture. Il semblait vraiment avoir besoin de son aide physique. Ils rest?rent tous deux silencieux pendant le trajet. Quand ils se gar?rent devant la grande et belle maison qu’ils avaient partag? autrefois, il dit : — Riley, il y a quelque chose que je voulais te dire. Je… je pense que tu as vraiment bien r?ussi. Et je te souhaite tout le bonheur du monde. Riley sentit une boule se former dans sa gorge. — Oh, Ryan… commen?a-t-elle. — Non, ?coute-moi s’il te pla?t, parce que c’est important. Je t’admire. Tu as accompli tellement de choses remarquables. Tu as ?t? une m?re g?niale pour April, et tu as adopt? Jilly. Tu entames une autre relation, et je peux voir que c’est un mec g?nial. Et en m?me temps, tu fais ton travail, tu arr?tes les m?chants, tu sauves des vies. Je ne sais pas comment tu y es parvenue. Ta vie ne forme qu’un seul morceau. » Riley ?tait profond?ment surprise – et profond?ment troubl?e. Quand ?tait-ce la derni?re fois que Ryan lui avait dit quelque chose de tel ? Elle n’avait simplement aucune id?e de ce que dire. ? son grand soulagement, Ryan sortit de la voiture sans dire un mot de plus. Riley resta l? ? observer la maison pendant que Ryan entrait. Elle ?tait vraiment tr?s ?mue. Elle ne pouvait pas s’imaginer faire face seule ? cette demeure – pas avec tous les souvenirs qu’elle contenait, bons ou mauvais. Et ces mots qu’il avait prononc?s… Ta vie ne forme qu’un seul morceau. Elle soupira et murmura ? haute voix… « Ce n’est pas vrai. » C’?tait toujours un combat pour elle : ?lever deux filles tout en ayant un travail chronophage et souvent dangereux. Elle ?tait tiraill?e dans trop de directions diff?rentes, avait trop d’engagements et elle n’avait toujours pas appris ? g?rer tout cela. Est-ce que les choses allaient toujours ?tre ainsi ? Et comment Blaine allait-il s’int?grer ? tout cela ? Un mariage r?ussi ?tait-il possible pour elle ? Elle frissonna ? l’id?e qu’elle se retrouverait peut-?tre ? la place de Ryan un jour. Puis elle s’?loigna de la maison o? elle avait v?cu autrefois et rentra chez elle en voiture. CHAPITRE HUIT Riley faisait les cent pas dans son salon. Elle s’?tait dit qu’elle devrait tout simplement se d?tendre, maintenant qu’elle avait tout appris sur la relaxation au cours de ses derni?res vacances. Mais quand elle y pensa, elle se retrouva ? se rem?morer ce que son p?re avait dit dans son cauchemar… Tu es une chasseuse, comme moi. Mais elle n’avait assur?ment pas le sentiment d’?tre une chasseuse en ce moment. Plus un animal en cage, pensa-t-elle. Elle venait de rentrer chez elle apr?s avoir emmen? les filles pour leur premier jour d’?cole. Jilly ?tait ravie d’?tre enfin dans le m?me lyc?e que sa s?ur. Les nouveaux ?l?ves et leurs parents avaient re?u l’accueil habituel dans l’auditorium, puis une br?ve visite des salles de classe des ?l?ves. April avait pu rejoindre Riley et Jilly pour la visite. M?me si Riley n’avait pas eu l’occasion de parler longuement ? chaque professeur, elle avait r?ussi ? dire bonjour et ? se pr?senter comme ?tant la m?re de Jilly, et April comme ?tant la s?ur de Jilly. Certains des nouveaux professeurs de Jilly avaient enseign? ? April les ann?es pr?c?dentes, et ils avaient eu des commentaires aimables ? dire ? son sujet. Quand Riley avait voulu rester apr?s la visite, les deux filles l’avaient taquin?e. Et faire quoi ? avait demand? April. Assister ? tous les cours de Jilly ? Riley avait dit qu’elle le ferait peut-?tre, provoquant un g?missement de d?sespoir chez Jilly. Ma-ma-a-an ! Ce serait tellement pas cool ! April avait ri. Maman, ne sois pas un h?lico. Lorsque Riley lui avait demand? ce qu’?tait un “h?licopt?re”, April lui avait appris que cela signifiait “parent h?licopt?re”. Un de ces termes ? propos duquel je devrais ?tre au courant, pensa Riley. En tout cas, Riley avait respect? la fiert? de Jilly et ?tait rentr?e ? la maison – et maintenant elle ?tait l?. Gabriela ?tait sortie retrouver l’un de ses nombreux cousins pour le d?jeuner, puis faire quelques courses. Donc Riley ?tait seule dans la maison, ? l’exception d’un chien et d’un chat qui ne semblaient pas le moins du monde s’int?resser ? elle. Je dois me sortir de ?a, pensa-t-elle. Riley alla dans la cuisine et grignota un en-cas. Puis elle s’obligea ? s’asseoir dans le salon et alluma la t?l?vision. Les informations ?taient d?primantes, alors elle opta pour un feuilleton. Elle n’avait aucune id?e de ce qu’il se passait dans l’histoire, mais c’?tait divertissant, du moins pendant un moment. Mais son attention vagabonda rapidement, et elle se retrouva ? penser ? ce que Ryan avait dit lors de sa visite ?pouvantable, quand elle ?tait rentr?e de la plage… Je ne peux pas affronter ?a seul. Je ne peux pas vivre seul dans cette maison. ? cet instant, Riley avait une id?e de ce qu’il ressentait. Son ex-mari et elle ?taient-ils plus semblables qu’elle ne voulait l’admettre ? Elle essaya de se convaincre du contraire. Contrairement ? Ryan, elle prenait soin de sa famille. Plus tard dans la journ?e, les filles et Gabriela seraient toutes ? la maison et elles d?neraient ensemble. Peut-?tre que Blaine et Crystal les rejoindraient ce week-end. Cette pens?e rappela ? Riley que Blaine avait ?t? un peu r?serv? ? son ?gard depuis la sc?ne avec Ryan. Riley pouvait comprendre pourquoi. Par la suite, Riley n’avait pas voulu parler ? Blaine de la visite – cela semblait trop intime et personnel – et il ?tait naturel que Blaine se sente mal ? l’aise. Elle ressentit le d?sir pressant de lui t?l?phoner tout de suite, mais elle savait que Blaine avait beaucoup d’heures ? rattraper dans son restaurant maintenant que leurs vacances ?taient termin?es. Alors Riley se retrouvait l?, terriblement seule dans sa propre maison… Tout comme Ryan. Elle ne pouvait s’emp?cher de se sentir un peu coupable envers son ex-mari – m?me si elle ne pouvait pas en imaginer la raison. Rien de ce qui n’allait pas dans sa vie n’?tait sa faute. Malgr? tout, elle voulait ?norm?ment l’appeler, savoir comment il allait, peut-?tre compatir un peu avec lui. Mais, bien s?r, c’?tait une id?e incroyablement stupide. La derni?re chose qu’elle voulait faire ?tait lui donner un faux signal indiquant qu’ils pourraient se remettre ensemble. Tandis que les personnages du feuilleton se disputaient, pleuraient, se giflaient et couchaient les uns avec les autres, une chose lui vint ? l’esprit. Parfois, sa propre vie chez elle, sa famille et ses relations ne lui semblaient pas plus r?elles que ce qu’elle ?tait en train de regarder ? la t?l?vision. La seule pr?sence de ses proches tendait ? la distraire de son profond sentiment d’isolement. Mais quelques heures ? peine en solitaire ? la maison suffisaient ? lui rappeler douloureusement ? quel point elle se sentait vraiment seule en son for int?rieur. Il y avait un espace vide en elle qui ne pouvait ?tre rempli que par… Quoi exactement ? Par le travail. Mais quelle importance avait son travail, pour elle-m?me ou pour n’importe qui d’autre ? Encore une fois, elle se souvint d’une chose que son p?re avait dit dans ce r?ve… C’est une fichue vie folle et inutile que tu as – ? tenter d’obtenir justice pour des gens d?j? morts, exactement ceux qui n’en ont plus besoin. Elle se demanda… Est-ce vrai ? Est-ce que ce que je fais est vraiment inutile ? Certainement pas, car elle arr?tait souvent des tueurs qui auraient s?rement tu? de nouveau s’ils avaient pu. Elle sauvait des vies sur le long terme – combien de vies, elle ne pouvait l’imaginer. Et pourtant, pour qu’elle ait un travail ? faire, il fallait que quelqu’un tue et que quelqu’un meure… ?a commence toujours par la mort. Et le plus souvent, ses affaires continuaient ? la harceler et ? la hanter m?me apr?s leur r?solution, apr?s que les meurtriers aient ?t? abattus ou traduits en justice. Elle ?teignit la t?l?vision, qui ne faisait que l’irriter maintenant. Puis elle se rassit, ferma les yeux et pensa ? son affaire la plus r?cente, celle d’un tueur en s?rie en G?orgie. Pauvre Morgan, pensa-t-elle. Morgan Farrell avait ?t? mari?e ? un homme riche mais violent. Quand il avait ?t? brutalement poignard? dans son sommeil, Morgan avait eu la certitude que c’?tait elle qui l’avait tu?, m?me si elle ne se souvenait plus de l’acte. Elle ?tait s?re de l’avoir oubli? ? cause des m?dicaments et de l’alcool. Et elle avait ?t? fi?re de ce qu’elle pensait avoir fait. Elle avait m?me appel? Riley au t?l?phone pour le lui dire… J’ai tu? ce salaud. Morgan s’?tait av?r?e innocente. Une autre femme d?rang?e avait tu? le mari de Morgan – et plusieurs autres maris tout aussi violents. La femme, qui avait souffert entre les mains de son mari d?c?d?, s’?tait engag?e dans une mission autoproclam?e pour lib?rer les autres femmes de cette souffrance. Riley l’avait arr?t?e juste avant qu’elle ne puisse tuer par erreur un homme qui n’?tait coupable de rien, hormis d’aimer sa femme perturb?e et d?lirante. Riley rejoua la sc?ne dans son esprit, apr?s avoir mis la femme ? terre et menott?e… Adrienne McKinney, vous ?tes en ?tat d’arrestation. Mais maintenant, Riley se demandait… Et si tout avait pu se terminer diff?remment ? Et si Riley avait pu sauver l’homme innocent, expliquer ? la femme l’erreur qu’elle avait commise et la laisser simplement partir ? Elle aurait continu? ? tuer, pensa Riley. Et les hommes qu’elle aurait tu?s auraient m?rit? de mourir. Quel genre de justice avait-elle vraiment rendu ? ce moment-l? ? Le c?ur de Riley se serra et elle se souvint encore des paroles de son p?re… C’est une fichue vie, folle et inutile. D’un c?t?, elle essayait d?sesp?r?ment de vivre la vie d’une m?re qui ?l?ve deux filles, la vie d’une femme amoureuse d’un homme qu’elle esp?rait ?pouser. Parfois, cette vie semblait bien fonctionner pour elle, et elle savait qu’elle ne cesserait jamais d’essayer d’?tre dou?e pour cela. Mais d?s qu’elle se retrouvait seule, cette vie ordinaire paraissait irr?elle. D’un autre c?t?, elle luttait envers et contre tout pour arr?ter des monstres. Son travail ?tait passionn?ment important pour elle, m?me si tout commen?ait et finissait trop souvent dans une pure futilit?. Riley se sentait parfaitement pitoyable en cet instant. Malgr? l’heure matinale, elle fut tent?e de se servir un verre cors?. Alors qu’elle r?sistait ? cette tentation, son t?l?phone sonna. Quand elle vit qui l’appelait, elle poussa un soupir de soulagement. C’?tait r?el. Elle avait du travail. CHAPITRE NEUF Durant son trajet vers le b?timent du Bureau des Analyses Comportementales, Riley r?alisa que ses sentiments ? l’id?e de retourner au travail ?taient partag?s. Quand Meredith l’avait appel?e elle avait su, ? son ton, qu’il n’?tait pas de bonne humeur. Il n’avait donn? aucun d?tail. Il avait seulement dit qu’il convoquait son ?quipe pour une r?union concernant des faits nouveaux. Elle avait ?t? soulag?e de sortir de la maison et de prendre la direction de Quantico. ? pr?sent, elle se demandait pourquoi Meredith ?tait f?ch?. Il y a environ une semaine et demie, il lui avait sugg?r? de se rendre ? Rushville, dans le Mississippi, pour enqu?ter sur un meurtre qui venait de se produire l?-bas. Riley lui avait dit non. Mais il n’avait pas sembl? en col?re contre elle ? ce moment-l?. En fait, il s’?tait excus? de l’avoir importun?e. Je suis d?sol? de vous avoir d?rang?e, avait-il dit. Continuez ? profiter de vos vacances. Quelque chose avait chang? depuis. Quel que soit ce changement, cela signifiait probablement qu’elle avait un v?ritable travail ? faire. Le moral de Riley remonta quand elle s’arr?ta devant le grand b?timent blanc abritant le BAC. Elle r?alisa que c’?tait comme rentrer ? la maison. Apr?s avoir gar? sa voiture, Riley ouvrit le coffre et sortit son sac de voyage, qu’elle gardait toujours pr?t. Elle savait qu’il ?tait probable qu’elle soit sur le point de se lancer dans une nouvelle affaire. Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=51922298&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.