×òî æå åñòü ó ìåíÿ? Äûðû â äðàíûõ êàðìàíàõ, Òðè ìîðùèíû íà ëáó, Äà èñò¸ðòûé ïÿòàê... Íî íå æàëêî íè äíÿ- Ìíå ñóäüáîþ ïðèäàííûõ, Õîòü ïîðîé ÿ æèâó Ïîïîäàÿ â ïðîñàê. Âñ¸ ÷òî åñòü ó ìåíÿ: Ñîâåñòü, ÷åñòü è óìåíüå. ß îòäàì íå ñêóïÿñü- Ïðîñòî òàê çà ïóñòÿê. Çà ïîñòåëü ó îãíÿ, Äîáðîòó áåç ñòåñíåíüÿ. È çà òî, ÷òî ïðîñòÿñü, Íå çàáûòü ìíå íè êàê... Âñ¸ ÷

Le Train en Marche

Le Train en Marche Blake Pierce « Un chef-d’?uvre de suspense et de myst?re. Pierce d?veloppe ? merveille la psychologie de ses personnages. On a l’impression d’?tre dans leur t?te, de conna?tre leurs peurs et de f?ter leurs victoires. L’intrigue est intelligente et vous tiendra en haleine tout au long du roman. Difficile de l?cher ce livre plein de rebondissements. »– Books and Movie Reviews, Roberto Mattos (? propos de SANS LAISSER DE TRACES) LE TRAIN EN MARCHE est le 12?me tome de la populaire s?rie de thrillers RILEY PAIGE, qui commence avec SANS LAISSER DE TRACES.Dans ce thriller au suspense insoutenable, on retrouve des cadavres de femmes abandonn?s sur des voies de chemins de fer dans tout le pays. Le FBI se lance dans une course folle pour arr?ter le tueur.L’agent sp?cial Riley Paige a peut-?tre enfin trouv? un adversaire ? sa mesure : un tueur sadique, qui attache ses victimes en travers des voies de chemins de fer pour qu’elles soient tu?es par un train. Un tueur assez intelligent pour ?chapper ? la police dans plusieurs ?tats – et assez charmant pour qu’on ne le remarque pas. Riley comprend vite qu’elle va avoir besoin de toutes ses facult?s pour p?n?trer son esprit malade – un esprit qu’elle n’a aucune envie de visiter.Quant ? la r?v?lation finale, m?me Riley n’aurait pu l’imaginer.Sombre thriller psychologique au suspense insoutenable, LE TRAIN EN MARCHE est le 12?me tome de la s?rie. Vous vous attacherez au personnage principal et l’intrigue vous poussera ? lire jusqu’? tard dans la nuit. Le tome 13 sera bient?t disponible. L E T R A I N E N M A R C H E (LES ENQUETES DE RILEY PAIGE – TOME 12) B L A K E P I E R C E Blake Pierce Blake Pierce est l’auteur de la s?rie populaire de thrillers RILEY PAIGE, qui comprend douze tomes (et d'autres ? venir). Blake Pierce a ?galement ?crit les s?ries de thrillers MACKENZIE WHITE, comprenant huit tomes, AVERY BLACK, comprenant six tomes, KERI LOCKE, comprenant cinq tomes et la nouvelle s?rie de thrillers LES ORIGINES DE RILEY PAIGE, qui d?bute avec SOUS SURVEILLANCE. Lecteur avide et fan depuis toujours de polars et de thrillers, Blake adore recevoir de vos nouvelles. N’h?sitez pas ? visiter son site internet www.blakepierceauthor.com (http://www.blakepierceauthor.com/) pour en savoir plus et rester en contact ! Copyright © 2018 par Blake Pierce. Tous droits r?serv?s. Sauf d?rogations autoris?es par la Loi des ?tats-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut ?tre reproduite, distribu?e ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stock?e dans une base de donn?es ou syst?me de r?cup?ration, sans l’autorisation pr?alable de l’auteur. Ce livre ?lectronique est r?serv? sous licence ? votre seule jouissance personnelle. Ce livre ?lectronique ne saurait ?tre revendu ou offert ? d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec une tierce personne, veuillez en acheter un exemplaire suppl?mentaire par destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir achet?, ou s’il n’a pas ?t? achet? pour votre seule utilisation personnelle, vous ?tes pri?s de le renvoyer et d’acheter votre exemplaire personnel. Merci de respecter le travail difficile de l’auteur. Il s’agit d’une ?uvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les ?v?nements et les incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou sont utilis?s dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes r?elles, vivantes ou mortes, n’est que pure co?ncidence. Image de couverture : Copyright Photographee.eu, utilis? en vertu d’une licence accord?e par Shutterstock.com. LIVRES PAR BLAKE PIERCE S?RIE MYST?RE KATE WISE SI ELLE SAVAIT (Volume 1) SI ELLE VOYAIT (Volume 2) S?RIE MAKING OF RILEY PAIGE REGARDER (Volume 1) ATTENDRE (Volume 2) LES ENQU?TES DE RILEY PAIGE SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1) REACTION EN CHAINE (Tome 2) LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3) LES PENDULES ? L’HEURE (Tome 4) QUI VA A LA CHASSE (Tome 5) A VOTRE SANT? (Tome 6) DE SAC ET DE CORDE (Tome 7) UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8) SANS COUP FERIR (Tome 9) A TOUT JAMAIS (Tome 10) LE GRAIN DE SABLE (Tome 11) LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12) LES ENQU?TES DE MACKENZIE WHITE AVANT QU’IL NE TUE (Tome 1) AVANT QU’IL NE VOIE (Tome 2) AVANT QU’IL NE CONVOITE (Tome 3) AVANT QU’IL NE PRENNE (Tome 4) AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Tome 5) AVANT QU’IL NE RESSENTE (Tome 6) AVANT QU’IL NE PECHE (Tome 7) LES ENQU?TES D’AVERY BLACK RAISON DE TUER (Tome 1) RAISON DE COURIR (Tome 2) RAISON DE SE CACHER (Tome 3) RAISON DE CRAINDRE (Tome 4) LES ENQU?TES DE KERI LOCKE UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1) DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2) L’OMBRE DU MAL (Tome 3) TABLE DES MATI?RES PROLOGUE (#ufc64d232-423d-59cb-a692-81fe4f487436) CHAPITRE UN (#u625787a7-5fdf-558f-acc3-33e5a0952e29) CHAPITRE DEUX (#u564a4520-9654-562f-8616-160cba1c1d45) CHAPITRE TROIS (#u172fd6d4-d1f1-5e60-b776-5c4050712116) CHAPITRE QUATRE (#u7a2042ce-c6f3-50d9-ac03-b7c1c0642e72) CHAPITRE CINQ (#u79d33451-60a9-56cb-8a13-91613c5db127) CHAPITRE SIX (#u630a41fb-eb1e-54d8-b72c-da13b079e34e) CHAPITRE SEPT (#u6c8274f5-4eaa-5a2a-8b3c-6aae8b5716b8) CHAPITRE HUIT (#u9c5c76ce-fdaf-5d41-8a87-c73e93288fdc) CHAPITRE NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE ONZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DOUZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TREIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUATORZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUINZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE SEIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-ET-UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-ET-UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUARANTE (#litres_trial_promo) PROLOGUE Tout en reprenant lentement conscience, Reese Fisher r?alisa qu’elle avait mal partout. Sa nuque la faisait souffrir et une douleur lancinante lui traversait le cr?ne, donnant l’impression qu’il allait exploser. Elle ouvrit les yeux seulement pour ?tre ?blouie par la lumi?re aveuglante du soleil. Elle plissa de nouveau les paupi?res. O? suis-je ? se demanda-t-elle. Comment suis-je arriv?e ici ? M?l? ? la douleur, un engourdissement la picotait, surtout aux extr?mit?s de ses membres. Elle essaya de secouer ses bras et ses jambes pour se d?barrasser des picotements, mais elle r?alisa qu’elle ne le pouvait pas. Ses bras, ses mains et ses jambes ?taient d’une fa?on ou d’une autre immobilis?s. Elle se demanda… Est-ce que j’ai eu un d’accident ? Peut-?tre avait-elle ?t? percut?e par une voiture. Ou peut-?tre avait-elle ?t? ?ject?e de sa propre voiture et ?tait-elle maintenant allong?e sur un sol dur. Son esprit ne parvenait pas ? saisir quoi que ce soit. Pourquoi ne pouvait-elle pas se souvenir ? Et pourquoi ne pouvait-elle pas bouger ? Est-ce qu’elle s’?tait bris?e la nuque ou quoi ? Non, elle pouvait sentir le reste de son corps, elle ne pouvait simplement rien bouger. Elle pouvait aussi sentir le soleil chaud sur son visage, et elle ne voulait pas rouvrir les yeux. Elle essayait vraiment de r?fl?chir ? o? allait-elle et que faisait-elle juste avant ?a…quoi que cela ait pu ?tre ? Elle se rappela ? ou pensa se rappeler ? monter dans le train ? Chicago, trouver un bon si?ge, et ensuite elle rentrait chez elle ? Millikan. Mais ?tait-elle arriv?e ? Millikan ? ?tait-elle descendue du train ? Oui, elle pensait l’avoir fait. ? la gare, le matin avait ?t? lumineux et ensoleill?, et elle avait eu h?te de parcourir le kilom?tre jusqu’? sa maison. Mais alors… Quoi ? Le reste ?tait compl?tement discontinu, m?me onirique. C’?tait comme un de ces cauchemars o? l’on se trouve dans un terrible danger, mais dans l’incapacit? de courir, ou de bouger. Elle avait voulu lutter, se lib?rer d’une menace, mais elle n’avait pas pu. Elle se souvenait aussi d’une pr?sence malveillante ? un homme dont elle ne pouvait plus se rem?morer le visage. Qu’est-ce qu’il m’a fait ? se demandait-elle. Et o? suis-je ? Elle r?alisa qu’elle pouvait au moins tourner la t?te. Elle se d?tourna de la lumi?re ?blouissante, parvint finalement ? ouvrir les yeux et ? les garder ouverts. Au d?but, elle distingua des lignes courbes qui s’?loignaient d’elle. Mais ? cet instant, elles semblaient abstraites et incompr?hensibles. Puis elle put voir pourquoi sa nuque ?tait si douloureuse. Elle reposait sur une longue bande cambr?e d’acier rouge?tre, chaud sous le soleil ?clatant. Elle se tortilla l?g?rement et sentit un sol rugueux dans son dos. C’?tait comme de la pierre concass?e. Peu ? peu, les lignes abstraites se firent nettes et elle put voir ce qu’elles ?taient. Malgr? le soleil br?lant, son corps se gla?a quand elle comprit. Elle ?tait sur une voie ferr?e. Mais comment ?tait-elle arriv?e l? ? Et pourquoi ne pouvait-elle pas bouger ? Tandis qu’elle se d?battait, elle r?alisa qu’elle pouvait bouger, au moins un peu. Elle pouvait se tordre, tourner son torse, et aussi ses jambes, m?me si elle ne pouvait pas les ?carter pour une raison qu’elle ignorait. Les fourmis de l’engourdissement qu’elle n’avait pas ?t? capable de chasser se transformaient ? pr?sent en un ?lan de peur. Elle ?tait attach?e l?, d’une mani?re ou d’une autre ? attach?e sur une voie ferr?e, avec le cou maintenu sur le rail. Non, se dit-elle. C’est impossible. Ce devait ?tre un de ces r?ves ? un r?ve o? l’on est immobilis? et sans d?fense, terriblement en danger. Elle referma les yeux, esp?rant que le cauchemar se dissipe. Mais alors elle sentit une vibration aigu? contre son cou, et un grondement parvint ? ses oreilles. Le grondement devenait plus fort. Les vibrations devenaient plus puissantes et ses yeux se rouvrirent brusquement. Elle ne pouvait pas voir tr?s loin le long de la courbe des rails, mais elle savait quelle ?tait la source de cette vibration, ce crescendo de bruit. C’?tait un train en approche. Son pouls palpitait, et la terreur ?clata dans tout son corps. Ses gesticulations devinrent fr?n?tiques, mais compl?tement vaines. Elle ne pouvait pas lib?rer ses bras et ses jambes, et elle ne pouvait pas ?loigner son cou loin du rail. Le grondement ?tait maintenant un rugissement assourdissant, et soudainement il apparu… …l’avant rouge-orang? d’une ?norme locomotive diesel. Elle laissa ?chapper un cri – un cri qui r?sonna surnaturellement fort ? ses propres oreilles. Mais ensuite elle r?alisa que ce n’?tait pas son propre cri qu’elle avait entendu. C’?tait le bruit per?ant du sifflet du train. ? ce moment-l?, elle ?prouva une ?trange vague de col?re. Le conducteur avait fait sonner sa sir?ne… Pourquoi diable ne s’arr?te-t-il pas ? Mais bien s?r, il ne le pouvait pas ? il ?tait loin d’?tre assez rapide, pas ? sa vitesse actuelle. Elle put entendre un bruit strident quand il essaya de stopper la montagne de m?tal. La locomotive emplissait tout son champ de vision maintenant – et, regardant ? travers le pare-brise, il y avait une paire d’yeux… …des yeux qui semblaient aussi terrifi?s qu’elle. C’?tait comme se regarder dans un miroir – et elle ne voulait pas voir ce qu’elle observait. Reese Fisher ferma les yeux, sachant que c’?tait pour la derni?re fois. CHAPITRE UN Quand Riley entendit la voiture s’arr?ter devant sa maison, elle se demanda… Est-ce que je vais vraiment pouvoir traverser ?a ? Elle examina son visage dans le miroir de sa salle de bain, esp?rant qu’il ne semble pas trop ?vident qu’elle avait pleur?. Puis elle descendit dans le salon, o? sa famille ?tait d?j? rassembl?e ? sa femme de m?nage, Gabriela ; sa fille de quinze ans, April ; et Jilly, la jeune fille de treize ans que Riley ?tait en train d’adopter. Et debout parmi elles, flanqu? de deux grosses valises bien remplies, Liam, quinze ans, souriait plut?t tristement ? Riley. C’est vraiment en train de se passer, pensa-t-elle. L? maintenant. Elle se rappela que tout cela ?tait pour le mieux. M?me ainsi, elle ne pouvait s’emp?cher de se sentir triste. Puis vint le bruit de la sonnette, et Jilly se pr?cipita pour ouvrir la porte d’entr?e. Un homme et une femme dans la fin de la cinquantaine entr?rent, tout sourire. La femme se pr?cipita vers Liam, mais l’homme s’approcha de Riley. « Vous devez ?tre madame Paige, dit-il. — Riley, s’il vous pla?t, dit Riley, sa voix s’?touffant un peu. — Je suis Scott Schweppe, l’oncle de Liam, dit-il. Il se tourna vers sa femme, qui donnait un gros c?lin ? Liam. Et voici ma femme, Melinda. Avec un petit rire maladroit, il ajouta : — Mais je suppose que vous le savez d?j?. En tout cas, je suis si heureux de vous rencontrer. Riley serra sa main tendue. Elle remarqua que sa poign?e de main ?tait chaleureuse et forte. Contrairement ? Riley, Melinda ne prit pas la peine de retenir ses larmes. En levant les yeux vers son neveu, elle lui dit : — Oh, Liam ! ?a fait si longtemps ! Tu ?tais si petit quand nous t’avons vu pour la derni?re fois. Quel beau jeune homme tu es devenu ! Riley prit plusieurs longues inspirations lentes. C’est vraiment pour le mieux, se dit-elle ? nouveau. Mais jusqu’? il y a quelques jours, c’?tait la derni?re chose ? laquelle elle s’?tait attendue. Il semblait que c’?tait seulement depuis la veille que Liam ?tait venu vivre avec Riley et sa famille. En fait, il ?tait l? depuis moins de deux mois, mais Liam s’?tait parfaitement int?gr? et tout le monde dans la maison ?tait d?j? tr?s attach? ? lui. Mais ? pr?sent, il s’av?rait que le gar?on avait de la famille, qui voulait qu’il vienne vivre avec eux. Riley dit au couple : — S’il vous pla?t, asseyez-vous. Mettez-vous ? l’aise. » Melinda se tamponna les yeux avec un mouchoir, et s’assit avec Scott sur le canap?. Tous les autres trouv?rent des endroits pour s’asseoir ? l’exception de Gabriela, qui se h?ta vers la cuisine pour aller chercher des rafra?chissements. Riley fut un peu soulag?e quand April et Jilly commenc?rent ? discuter avec Scott et Melinda ? racontant tout sur leur voyage de deux jours depuis Omaha, o? elles s’?taient arr?t?es pour la nuit, et quelle avait ?t? la m?t?o le long du trajet. Jilly semblait ?tre de bonne humeur, mais Riley d?tectait de la tristesse derri?re le comportement joyeux d’April. Apr?s tout, elle avait ?t? plus proche de Liam qu’aucun d’entre eux. Tout en ?coutant, Riley observa le couple de pr?s. Scott et son neveu se ressemblaient beaucoup : la m?me silhouette d?gingand?e, les cheveux roux vif et le teint plein de taches de rousseur. Melinda avait un c?t? plus fort et semblait ?tre une femme au foyer parfaitement conventionnelle et facile ? vivre. Gabriela revint rapidement, portant un plateau avec du caf?, du sucre et de la cr?me, et de d?licieux biscuits guat?malt?ques faits maison, appel?s champurradas. Elle servit tout le monde pendant qu’ils parlaient. Riley remarqua que la tante de Liam la regardait. Avec un sourire chaleureux, Melinda dit : « Riley, Scott et moi, nous ne pouvons pas vous remercier assez. — Oh, ?a a ?t? un plaisir, dit Riley. Il est tr?s agr?able de l’avoir ? la maison. Scott secoua la t?te et dit : — J’ignorais compl?tement ? quel point les choses avaient empir? avec mon fr?re, Clarence. Nous sommes rest?s brouill?s pendant si longtemps. La derni?re fois que j’ai eu de ses nouvelles, c’?tait il y a des ann?es, quand la m?re de Liam l’a quitt?. Nous aurions d? rester plus contact, ne serait-ce que pour le bien de Liam. Riley ne savait pas quoi dire. Qu’avait racont? Liam ? sa tante et ? son oncle ? propos de ce qui s’?tait pass? ? Elle ne s’en souvenait que trop bien. April venait tout juste de commencer ? sortir avec Liam, et Riley l’avait imm?diatement appr?ci?. Mais apr?s un appel affol? d’April, Riley s’?tait pr?cipit?e chez Liam et l’avait d?couvert sauvagement battu par son p?re ivre. Riley avait ma?tris? l’homme, mais laisser Liam sous sa garde ?tait impensable. Riley avait ramen? Liam chez elle et lui avait am?nag? un endroit o? dormir dans son s?jour. Cette situation avait ?t? pr?caire, bien s?r. Le p?re de Liam n’avait cess? d’appeler et d’envoyer des messages ? son fils, promettant de changer et de ne plus boire ? un chantage ?motionnel, purement et simplement. Et cela avait ?t? terriblement dur pour Liam. Scott poursuivit : — Les bras m’en sont tomb?s quand Clarence a t?l?phon? ? l’improviste la semaine derni?re. Il semblait avoir perdu la t?te. Il voulait mon aide pour ramener Liam. Il a dit … eh bien, il a dit certaines choses, je peux vous l’affirmer. Riley pouvait imaginer certaines de ces “choses”que le p?re de Liam avait prononc?es – y compris sans doute combien Riley ?tait une horrible personne pour avoir ?loign? Liam de lui. — Clarence a dit qu’il avait arr?t? de boire, dit Scott. Mais je suis s?r qu’il ?tait saoul au moment m?me o? il a appel?. Lui renvoyer Liam ?tait une id?e folle. Donc, il ne semblait y avoir une seule chose ? faire. Riley ressentit une d?charge ?motionnelle ? ces mots… “…seulement une chose ? faire.” Bien s?r, cette seule chose n’?tait pas de laisser Liam rester vivre avec la famille de Riley. C’?tait du simple bon sens. Il devrait aller vivre avec ses plus proches parents. Melinda serra la main de Scott et dit ? Riley : — Scott et moi sommes des parents avec un nid vide, vous savez. Nous avons ?lev? trois enfants, deux fils et une fille. Notre fille termine sa derni?re ann?e d’universit?, et les gar?ons sont mari?s, ont r?ussis et sont pr?ts ? fonder leurs propres familles. Donc nous sommes seuls dans notre grande maison et cela nous manque d’entendre des voix jeunes. Pour nous, c’est le moment parfait. Encore une fois, Riley ressentit un vif pincement. “…le moment parfait …” Bien s?r que c’?tait le moment parfait. Qui plus est, ces gens ?taient manifestement irr?prochables ? ou presque aussi irr?prochables que des parents pouvaient l’?tre. Probablement beaucoup mieux que moi, songea Riley. Elle ?tait loin, tr?s loin de tout ?quilibrer dans sa propre vie compliqu?e ? les devoirs de parent et les obligations, souvent contradictoires et parfois dangereuses, d’?tre un agent de terrain du FBI. En fait, elle trouvait cela presque impossible parfois, et avoir Liam ici ne lui avait pas facilit? la vie. Elle avait souvent l’impression de ne pas accorder assez d’attention ? ses enfants – y compris ? Liam. Elle s’?tait beaucoup ?parpill?e quand elle l’avait recueilli. D’ailleurs, comment pouvait-il continuer ? vivre dans ce s?jour jusqu’? ce qu’il aille ? l’universit? ? Comment Riley allait-elle l’envoyer ? l’universit?, de toute mani?re ? Non, c’?tait vraiment pour le mieux. Jilly et April entretinrent la conversation, demandant tout sur les enfants du couple. Pendant ce temps, la t?te de Riley ?tait pleine de soucis. Elle avait l’impression d’avoir bien appris ? conna?tre Liam en peu de temps. Apr?s des ann?es pass?es ?loign?s de lui et de son p?re, que savaient ces gens ? son sujet ? Elle savait que Scott ?tait le propri?taire d’un magasin de v?los qui fonctionnait bien. Il semblait ?galement ?tre remarquablement en forme pour son ?ge. Comprendrait-il que Liam ?tait par nature maladroit et pas un athl?te ? Tout sauf un sportif, Liam aimait lire et ?tudier, et il ?tait le capitaine de son ?quipe d’?checs ? l’?cole. Scott et Linda sauraient-ils comment ?tablir un lien avec lui ? Prendraient-ils autant de plaisir ? parler avec lui que Riley ? Partageraient-ils ses int?r?ts ? Ou finirait-il par se sentir seul et pas ? sa place ? Mais Riley se rappela que se soucier de ces choses n’?tait pas ses affaires. C’est vraiment pour le mieux, se r?p?ta-t-elle encore. Bient?t ? beaucoup trop t?t en ce qui concernait Riley ? Scott et Melinda finirent leurs g?teaux et leurs caf?s et remerci?rent Gabriela pour les d?licieux rafra?chissements. Le moment ?tait venu pour eux d’y aller. Apr?s tout, le trajet ?tait long jusqu’? Omaha. Scott prit les valises de Liam et se dirigea vers la voiture. Melinda prit chaleureusement la main de Riley. — Encore une fois, nous ne pouvons simplement pas vous remercier assez pour avoir ?t? l? quand Liam en avait besoin, dit-elle. Riley hocha simplement de la t?te, et Melinda suivit son mari ? l’ext?rieur. Puis Riley se retrouva face ? face avec Liam. Les yeux grand ouverts, et il regarda Riley comme s’il venait tout juste de r?aliser qu’il partait. — Riley, dit-il de cette charmante voix aigu? d’adolescent, nous n’avons jamais eu l’occasion de jouer aux ?checs. Riley ?prouva un ?lan de regret. Liam avait enseign? le jeu ? April, mais Riley n’avait jamais trouv? le temps de jouer avec lui. Maintenant elle avait le sentiment de ne pas avoir eu le temps de faire beaucoup trop de choses. — Ne t’inqui?te pas, dit-elle. Nous pouvons jouer en ligne. Je veux dire, tu vas rester en contact, n’est-ce pas ? Nous nous attendons tous ? avoir de tes nouvelles. Beaucoup. Sinon, j’irai ? Omaha. Je ne pense pas que tu veuilles que le FBI frappe ? ta porte. Liam rit. —Ne t’inqui?te pas, dit-il. Je resterai en contact. Et nous jouerons aux ?checs, c’est s?r. Puis il ajouta avec un sourire espi?gle : — Je vais vraiment te botter les fesses, tu sais. Riley rigola et le serra dans ses bras. — Dans tes r?ves », dit-elle. Mais bien s?r, elle savait qu’il avait raison. Elle ?tait une assez bonne joueuse d’?checs, mais pas assez bonne pour gagner contre un gamin brillant comme Liam. L’air d’?tre au bord des larmes, Liam se pr?cipita vers la porte. Il monta dans la voiture avec Scott et Melinda, puis ils sortirent de l’all?e et s’?loign?rent. Tandis que Riley les regardait partir, elle entendit Jilly et Gabriela nettoyer dans la cuisine. Puis elle sentit quelqu’un lui serrer la main. Elle se retourna et vit que c’?tait April, qui la regardait avec inqui?tude. « Tu vas bien, maman ? Riley pouvait difficilement croire qu’April soit celle qui fasse montre de sympathie en ce moment. Apr?s tout, Liam avait ?t? son petit ami quand il l’avait emm?nag?. Mais leur idylle avait ?t? mise en pause depuis lors. Ils avaient d? ?tre des “hermanos solamente”, comme l’avait dit Gabriela – fr?re et s?ur seulement. April avait g?r? le changement avec gr?ce et maturit?. — Je vais bien, dit Riley. Et toi ? April cligna un peu des yeux, mais elle semblait avoir un remarquable contr?le sur ses ?motions. — ?a va, dit-elle. Riley se souvint de quelque chose qu’April avait pr?vu de faire avec Liam quand les cours seraient termin?s. — Tu pr?vois encore d’aller au camp d’?checs cet ?t? ? dit-elle. April secoua la t?te. — Sans Liam, ce ne sera pas la m?me chose. — Je comprends, dit Riley. April serra un peu plus fort la main de Riley et dit : — Nous avons vraiment fait une bonne chose, n’est-ce pas ? En aidant Liam, je veux dire. — C’est certain, dit Riley en serrant la main d’April. Puis elle regarda sa fille pendant un moment. Elle paraissait si incroyablement mature en cet instant, et Riley se sentait profond?ment fi?re d’elle. Bien s?r, comme toutes les m?res, elle s’inqui?tait pour l’avenir d’April. Elle ?tait devenue particuli?rement inqui?te r?cemment, quand April lui avait annonc? qu’elle voulait ?tre un agent du FBI. ?tait-ce le genre de vie que Riley voulait pour sa fille ? Elle se le rappela encore une fois… Ce que je veux n’a pas d’importance. Son travail en tant que parent ?tait de faire tout ce qu’elle pouvait pour rendre possibles les r?ves de sa fille. April commen?ait ? sembler un peu f?brile sous le regard intense et aimant de Riley. — Hum, quelque chose ne va pas, maman ? demanda April. Riley se contenta de sourire. Elle avait attendu le bon moment pour ?voquer quelque chose de sp?cial avec elle. Et si ceci n’?tait pas le bon moment, elle ne pouvait pas imaginer quand ce serait. — Viens en haut, dit Riley ? April. J’ai une surprise pour toi. » CHAPITRE DEUX Tout en marchant devant April dans les escaliers, Riley se retrouva ? se demander si elle avait vraiment pris la bonne d?cision. Mais elle pouvait sentir qu’April ?tait excit?e par ce que pourrait ?tre la “surprise”. Elle trouvait qu’April semblait aussi un peu nerveuse. Pas plus nerveuse que je ne le suis, r?alisa Riley. Mais elle ne pensait pas qu’elle pourrait changer d’avis maintenant. Elles entr?rent toutes les deux dans la chambre de Riley. Un coup d’?il ? l’expression de sa fille convainquit Riley de ne pas donner d’explications pr?alables. Elle se dirigea vers sa penderie, o? un nouveau petit coffre-fort noir se trouvait sur l’?tag?re. Elle entra les chiffres sur le clavier, puis sortit quelque chose et le posa sur le lit. Les yeux d’April s’?carquill?rent face ? ce qu’elle avait sous les yeux. « Un pistolet ! dit-elle. C’est… ? — Le tien ? r?pondit Riley. Eh bien, l?galement c’est toujours le mien. La loi en Virginie dit que tu ne peux pas poss?der d’arme de poing jusqu’? tes dix-huit ans. Mais tu peux apprendre avec celle-ci jusque-l?. Nous allons y travailler pas ? pas, mais si tu appris ? bien le manier, il sera ? toi. La bouche d’April s’ouvrit en grand. — Tu le veux ? demanda Riley. April ne semblait pas savoir ce que dire. ?tait-ce une erreur ? se demanda Riley. Peut-?tre qu’April ne se sentait pas pr?te pour cela. Riley dit : — Tu as dit que tu voulais devenir agent au FBI. April acquies?a avec enthousiasme. — Alors, j’ai pens? que ?a pourrait ?tre une bonne id?e d’entamer une formation sur les armes. Tu ne crois pas ? continua Riley. — Oui-oh, oui, dit April. C’est g?nial. Vraiment, vraiment incroyable. Merci maman. Je suis juste un peu d?bord?e. Je ne m’?tais vraiment pas attendue ? ?a. — Moi non plus, dit Riley. Je veux dire, je ne m’?tais pas attendue ? faire quoi que ce soit de tel ? ce stade. Poss?der une arme ? feu est une responsabilit? ?norme que beaucoup d’adultes ne parviennent pas ? g?rer. Riley sortit l’arme de l’?tui et la montra ? April. — Il s’agit d’une arme de poing semi-automatique, un Ruger SR22-A, calibre .22, dit-elle. — Un .22 ? demanda April. — Crois-moi, ce n’est pas un jouet. Je ne veux pas que tu t’entra?nes avec un plus gros calibre. Un .22 peut ?tre aussi dangereux que n’importe quel autre pistolet ? peut-?tre plus. Plus de gens sont tu?s par ce calibre que par n’importe quel autre. Traite-le avec soin et respect. Tu ne le manipuleras que pour l’entra?nement. Je vais le garder dans mon placard le reste du temps. Il sera dans un coffre-fort pour armes qui ne peut ?tre ouvert qu’avec une combinaison. Pour l’instant, je serai la seul ? conna?tre ?a. — Bien s?r, dit April. Je ne voudrais pas que ?a tra?ne n’importe o?. Riley ajouta : — Et je pr?f?rerais que tu ne le dises pas ? Jilly. — Et pour Gabriela ? Riley savait qu’il s’agissait d’une bonne question. En ce qui concernait Jilly, c’?tait simplement un probl?me de maturit?. Elle pourrait devenir jalouse et vouloir sa propre arme, ce qui ?tait hors de question. Quant ? Gabriela, Riley soup?onnait qu’elle pourrait s’inqui?ter ? l’id?e qu’April apprenne ? utiliser une arme. — Il se peut que je lui dise, dit Riley. Seulement pas encore. Riley fit sortir le chargeur vide dans un clic et dit : — Sache toujours si ton arme est charg?e ou non. Elle tendit l’arme d?charg?e ? April, dont les mains tremblaient un peu. Riley plaisanta presque… Je suis d?sol?e de ne pas avoir pu en trouver une en rose. Mais elle se ravisa. Ce n’?tait pas un sujet de plaisanterie. — Mais qu’est-ce que je fais avec ? O? ? Quand ? dit April. — Maintenant, dit Riley. Allons-y. » Riley remit l’arme dans son ?tui et la prit avec elle tout en redescendant les escaliers. Heureusement, Gabriela travaillait dans la cuisine et Jilly ?tait dans le s?jour, elles n’avaient donc pas ? parler de ce qui se trouvait dans la bo?te. April alla dans la cuisine et dit ? Gabriela qu’elle et Riley sortaient un moment, puis dans le s?jour, o? elle dit la m?me chose ? Jilly. La jeune fille semblait ?tre captiv?e par quelque chose qui passait ? la t?l?, et hocha simplement de la t?te. Riley et April sortirent toutes deux par la porte d’entr?e et mont?rent dans la voiture. Riley les conduisit jusqu’? un magasin d’armes ? feu appel? Smith Firearms, o? elle avait achet? le pistolet quelques jours auparavant. Quand elle et April entr?rent, elles se retrouv?rent entour?es d’armes de tout type et de toute taille, accroch?es aux murs ou dans des vitrines. Elles furent accueillies par Brick Smith, le propri?taire du magasin. C’?tait un grand homme barbu v?tu d’une chemise ? carreaux, et qui affichait un grand sourire. « Bonjour, madame Paige, dit-il. Heureux de vous revoir. Qu’est-ce qui vous am?ne ici aujourd’hui ? — Voici ma fille, April. Nous sommes venues pour essayer le Ruger que j’ai achet? ici l’autre jour, dit Riley. Brick Smith semblait l?g?rement amus?. Riley se se souvenait du moment o? elle avait amen? son propre petit ami, Blaine, pour lui acheter une arme ? feu pour se d?fendre. ? l’?poque, Brick avait sembl? un peu perplexe de voir une femme acheter un pistolet pour un homme. Sa surprise s’?tait dissip?e quand il avait d?couvert que Riley ?tait une agent du FBI. Il ne semblait pas du tout surpris maintenant. Il s’habitue ? moi, pensa Riley. Bien. Ce n’est pas le cas de tout le monde. — Et bien, et bien, dit-il en regardant April. Vous ne m’aviez pas dit que vous achetiez le pistolet pour votre petite fille. » Ces mots heurt?rent un peu Riley… “… votre petite fille.” Elle se demanda si April avait ?t? froiss?e ? Riley jeta un coup d’?il vers April et vit qu’elle semblait toujours un peu abasourdie. J’imagine qu’elle se sent un peu comme une petite fille en ce moment, pensa Riley. Brick Smith fit passer Riley et April par une porte menant au champ de tir ?tonnamment grand derri?re le magasin, puis les laissa seules. « Commen?ons par le commencement, dit Riley en d?signant une longue liste sur le mur. Lis ces r?gles. Dis moi si tu as des questions. Riley resta l? ? observer April pendant qu’elle lisait les r?gles, qui ?videmment couvraient tous les ?l?ments essentiels de s?curit?, y compris celui de ne jamais pointer une arme dans une direction autre que la cible. Tandis qu’April lisait avec une expression s?rieuse, Riley ?prouva un ?trange sentiment de d?j? vu. Elle se rem?mora du moment o? elle avait amen? Blaine pour acheter et essayer sa nouvelle arme. C’?tait un souvenir quelque peu amer. Apr?s le petit-d?jeuner chez lui suite ? leur premi?re nuit ensemble, Blaine lui avait dit avec h?sitation… “Je pense que je dois acheter une arme ? feu. Pour prot?ger la maison.” Bien s?r, Riley avait compris pourquoi. Sa propre vie avait ?t? en danger depuis qu’il l’avait rencontr?e. Et au bout du compte, il avait eu besoin de ce pistolet quelques jours plus tard pour non seulement se d?fendre lui-m?me, mais aussi toute la famille de Riley d’un dangereux prisonnier ?vad?, Shane Hatcher. Blaine avait presque tu? cet homme l?. Riley ressentit ? nouveau cet ?lan de culpabilit? ? propos de ce terrible incident. Est-ce que personne n’est en s?curit? quand je suis pr?sente dans leur vie ? se demanda-t-elle. Est-ce que tous ceux que je connais auront besoin d’armes ? feu ? cause de moi ? April finit de lire les r?gles, et elle et Riley se rendirent dans un des box vides, o? April mit des protections pour les oreilles et les yeux. Riley sortit l’arme de la bo?te et la posa devant April. April la regarda avec un air intimid?. Bien, pensa Riley. Il faut qu’elle se sente intimid?e. — C’est diff?rent du pistolet que tu as achet? pour Blaine, dit April. — C’est vrai, dit Riley. Je lui avais pris un Smith & Wesson 686, un revolver de calibre .38 – une arme beaucoup plus puissante. Mais ses besoins ?taient diff?rents. Il voulait seulement pouvoir se d?fendre. Il ne pensait pas ? entrer dans la police comme toi. Riley prit l’arme et la montra ? April. — Il y a de grandes diff?rences entre un revolver et un semi-automatique. Un semi-automatique a beaucoup d’avantages, mais aussi quelques inconv?nients – rat?s occasionnels, double alimentation, ?chec d’?jection, canon bloqu?. Je ne voulais pas que Blaine ait ? g?rer tout ?a, pas en cas d’urgence. Mais quant ? toi … eh bien, autant commencer ? apprendre tout de suite pour ?a, dans un cadre s?r o? ta vie n’est pas en danger. Riley commen?a ? montrer ? April ce qu’elle avait besoin de savoir ensuite – comment mettre les munitions dans le chargeur, comment mettre le chargeur dans l’arme et comment la d?charger ? nouveau. Poursuivant sa d?monstration, Riley ajouta : — Maintenant, cette arme peut ?tre utilis?e en mode simple action ou double action. La simple action consiste ? abattre le chien avant d’appuyer sur la g?chette. Ensuite, le pistolet prend le relais et arme automatiquement le pistolet encore et encore. Tu peux tirer rapidement jusqu’? ce que ton chargeur soit vide. C’est le grand avantage d’un semi-automatique. Touchant du doigt la queue de d?tente, Riley poursuivit : — La double action, c’est quand tu fais tout le travail avec la queue de d?tente. Lorsque tu commences ? appuyer, le chien s’arme, et quand tu as termin?, le pistolet tire. Si tu veux tirer un autre coup, tu dois tout recommencer. Il faut plus de travail ? ton doigt appuie contre trois et demi ? cinq kilos de pression ? et le tir est plus lent. Et c’est ce que je veux que tu fasses pour commencer. Elle appuya sur un bouton pour approcher la cible de papier ? sept m?tres du box, puis montra ? April la posture correcte, comment positionner ses mains pour tirer, et aussi comment viser. — OK, ton arme n’est pas charg?e. Essayons quelques tirs ? sec, dit Riley. Comme elle l’avait fait avec Blaine, Riley expliqua ? April comment respirer ? inspirer lentement tout en visant, puis expirer lentement en appuyant sur la queue de d?tente pour que son corps soit le plus immobile possible quand l’arme tirait. April visa soigneusement la forme vaguement humaine sur la cible, puis pressa la d?tente plusieurs fois. Ensuite, suivant les instructions de Riley, elle mit le chargeur plein dans le pistolet, reprit sa position et tira un seul coup de feu. April laissa ?chapper un cri de surprise. — J’ai touch? quelque chose ? demanda-t-elle. Riley d?signa la cible. — Et bien, tu as touch? la cible, en tout cas. Et pour ton premier essai, ce n’est pas mal. Comment c’?tait ? April laissa ?chapper un petit rire nerveux. — Plut?t surprenant. Je m’attendais ? plus de… — Recul ? — Ouais. Et ce n’?tait pas aussi bruyant que ce ? quoi je m’attendais. Riley hocha de la t?te et dit : — C’est l’une des bonnes choses avec un .22. Tu ne d?velopperas pas de tremblement ou d’autres mauvaises habitudes. Au fur et ? mesure que tu progresseras vers de plus grosses armes, tu seras pr?te ? g?rer leur puissance. Vas-y, vide le chargeur. » Pendant qu’April tirait lentement les neuf balles restantes, Riley remarqua un changement sur son visage. C’?tait une expression d?termin?e et f?roce, que Riley r?alisa avoir d?j? vue chez April auparavant. Riley essaya de se souvenir… C’?tait quand ? Une seule fois, pensa-t-elle. Puis le souvenir la frappa comme la foudre … Riley avait poursuivi ce monstre appel? Peterson jusqu’? une berge. Il tenait April en otage, pieds et poings li?s, avec un pistolet point? sur sa t?te. Lorsque le pistolet de Peterson avait eu un rat?, Riley s’?tait jet?e sur lui et l’avait poignard?, et ils avaient lutt? dans la rivi?re jusqu’? ce qu’il lui enfonce la t?te sous l’eau et soit sur le point de la noyer. Son visage avait refait surface un instant, et elle avait vu une chose qu’elle n’oublierait jamais… Pieds et poings encore li?s, April se tenait debout, tenant le fusil de chasse que Peterson avait laiss? tomber. April avait abattu sa crosse sur la t?te de Peterson… Le combat s’?tait termin? quelques instants plus tard, quand Riley avait violemment frapp? le visage de Peterson avec un rocher. Mais elle ne s’?tait jamais pardonn? d’avoir laiss? April se trouver dans un tel danger. Et maintenant, ici, April ?tait en train de tirer sur la cible avec cette m?me expression f?roce sur le visage. Elle me ressemble tellement, pensa Riley. Et si April y mettait vraiment tout son c?ur et son ?me, Riley ?tait s?re qu’elle deviendrait un agent du FBI aussi bon qu’elle ne l’avait jamais ?t? ? peut-?tre meilleure. Mais ?tait-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Riley ne savait pas si elle devait se sentir coupable ou fi?re. Mais au cours de la demi-heure d’entra?nement, April tira sur la cible avec une confiance et une pr?cision toujours croissantes. Quand elles quitt?rent l’armurerie et rentr?rent chez elles, Riley se sentait d?finitivement fi?re. April ?tait euphorique et bavarde, posant toutes sortes de questions sur l’entra?nement auquel elle devait attendre. Riley fournit les meilleures r?ponses possibles, essayant de ne pas montrer son incertitude ? propos de l’avenir qu’April semblait tant vouloir. Alors qu’elles approchaient de la maison, April dit : « Regarde qui est l?. » Le c?ur de Riley se serra quand elle vit l’on?reuse BMW gar?e devant la maison. Elle savait qu’elle appartenait ? la derni?re personne au monde qu’elle voulait voir maintenant. CHAPITRE TROIS Alors que Riley garait son propre v?hicule modeste derri?re la BMW, elle r?alisa que les choses allaient probablement devenir tr?s d?plaisantes chez elle. Quand elle coupa le moteur, April ramassa la bo?te contenant le pistolet et commen?a ? sortir de la voiture. « Mieux vaut laisser ?a ici pour l’instant, dit Riley. Elle ne voulait certainement pas expliquer pour l’arme au visiteur ind?sirable. — J’imagine que tu as raison, r?pondit April, en poussant la bo?te sous le si?ge avant. — Et n’oublie pas ? ne le dis pas ? Jilly, dit Riley. — Je ne le ferai pas, dit April. Mais elle a probablement d?j? compris que tu m’as pris quelque chose, et elle se posera plein de questions. Oh, enfin, dimanche tu lui offriras son propre cadeau et elle oubliera tout ?a. » Son propre cadeau ? se demanda Riley. Puis elle se souvint – dimanche avait lieu l’anniversaire de Jilly. Riley se sentit rougir, alarm?e. Elle avait presque oubli? que Gabriela avait pr?vu une f?te en famille pour dimanche soir. Et elle n’avait toujours pas achet? de cadeau ? Jilly. N’oublie pas ! se dit-elle avec s?v?rit?. Riley et April verrouill?rent la voiture et entr?rent dans la maison. Comme on pouvait s’y attendre, le propri?taire de la voiture de luxe ? l’ex-mari de Riley ? ?tait assis l? dans le salon. Jilly ?tait sur une chaise en face de lui, son expression glaciale montrant qu’elle n’?tait pas du tout heureuse qu’il soit l?. « Ryan, qu’est-ce que tu fais ici ? demanda Riley. Ryan se tourna vers elle avec ce sourire charmant qui avait trop souvent affaibli sa r?solution de le bannir compl?tement de sa vie. Il est toujours beau, putain, pensa-t-elle. Elle savait qu’il se donnait beaucoup de mal pour avoir cet apparence et passait de nombreuses heures ? la salle de sport. — Hey, est-ce une mani?re de saluer un membre de sa famille ? Je suis toujours de la famille, n’est-ce pas ? dit Ryan. Personne ne parla pendant un moment. La tension ?tait palpable et l’expression de Ryan tourna ? la d?ception. Riley s’interrogea ? ? quel genre d’accueil s’?tait-il attendu ? Il n’?tait m?me pas venu les voir pendant environ trois mois. Avant cela, ils avaient tent? de se r?concilier. Il avait pass? quelques mois ? vivre plus ou moins l?, mais il n’avait jamais compl?tement emm?nag?. Il avait gard? la confortable maison qu’il avait partag? avec Riley et April avant la s?paration et le divorce. Les filles avaient ?t? heureuses de l’avoir dans les parages – jusqu’? ce qu’il perde tout int?r?t et s’?loigne ? nouveau. Les filles avaient ?t? d?vast?es par cela. Et maintenant, il ?tait de nouveau l?, ? l’improviste et sans crier gare. Le silence continua ? flotter dans l’air. Puis Jilly croisa les bras et lan?a un regard noir. Se tournant vers Riley et April, elle demanda : — O? est-ce que vous ?tes all?es toutes les deux, d’ailleurs ? Riley d?glutit. Elle d?testait mentir ? Jilly, mais c’?tait assur?ment le mauvais moment pour lui parler de l’arme d’April. Heureusement, April dit : — Nous avions juste une course ? faire. Ryan leva les yeux vers April. — Eh, ma ch?rie, dit-il. Je n’ai pas droit ? un c?lin ? April ne croisa pas son regard. Elle se tint juste l?, dansant d’un pied sur l’autre pendant un moment. Finalement, elle dit d’une voix maussade : — Salut, papa. L’air d’?tre sur le point de fondre en larmes, April fit demi-tour et remonta les escaliers jusqu’? sa chambre. Ce qui laissa Ryan bouche b?e. — C’?tait pour quoi tout ?a ? », dit-il. Riley s’assit seule sur le canap?, essayant de trouver la meilleure fa?on de g?rer la situation. — Que fais-tu ici, Ryan ? redemanda-t-elle. Ryan haussa les ?paules. — Jilly et moi parlions de son travail scolaire ? ou du moins j’essaie de la faire parler de son travail scolaire. Est-ce que ses notes ont diminu? ? Est-ce que c’est ce qu’elle ne veut pas me dire ? — Mes notes vont bien, dit Jilly. — Alors dis-moi tout sur l’?cole, pourquoi tu ne le fais pas ? demanda Ryan. — Tout va bien ? l’?cole ? Monsieur Paige, dit Jilly. Riley grima?a et Ryan parut bless?. Jilly avait commenc? ? appeler Ryan “Papa” juste avant son d?part. Avant cela, elle l’avait appel? “Ryan”. Riley ?tait s?re que Jilly ne l’avait jamais appel? monsieur Paige auparavant. Sa fille exprimait tr?s clairement son attitude. Jilly se leva de sa chaise et dit : — Si ?a va pour tout le monde, j’ai des devoirs ? faire. — Tu veux de l’aide ? demanda Ryan. Jilly ignora la question et monta les escaliers en trottinant. Ryan regarda Riley avec une expression heurt?e. — Que se passe-t-il ici ? dit-il. Pourquoi les filles sont-elles autant en col?re contre moi ? Riley soupira am?rement. Parfois, son ex mari ?tait aussi immature qu’ils l’avaient tous deux ?t? quand ils s’?taient mari?s si jeunes. — Ryan, bon sang, ? quoi t’attendais-tu ? demanda-t-elle, aussi patiemment qu’elle le pouvait. — Quand tu as emm?nag?, les filles ?taient tout simplement ravies de t’avoir ici. Surtout Jilly. Ryan, le p?re de cette pauvre fille ?tait un ivrogne violent. Elle est presque devenue une prostitu?e pour s’?loigner de lui ? et elle n’a que treize ans ! Cela signifiait tellement pour elle d’avoir une figure paternelle comme toi dans sa vie. Tu ne comprends pas ? quel point elle a ?t? d?vast?e quand tu es parti ? Ryan la regarda avec une expression perplexe, comme s’il n’avait aucune id?e de ce dont elle parlait. Mais Riley ne se rappelait que trop bien ce que Ryan lui avait dit au t?l?phone. “J’ai besoin d’espace. Toute cette histoire de famille – je pensais que j’?tais pr?t, mais je ne l’?tais pas.” Et il n’avait pas exprim? trop d’inqui?tude ? propos de Jilly ? l’?poque. “Riley, Jilly ?tait ta d?cision. Je t’admire pour ?a. Mais je n’ai jamais sign? pour ?a. L’adolescente perturb?e de quelqu’un d’autre, c’est trop pour moi. Ce n’est pas juste.” Et maintenant, il ?tait l?, l’air bless? parce que Jilly ne voulait plus l’appeler “Papa”. C’?tait vraiment exasp?rant. Riley trouvait peu ?tonnant que les deux filles soient parties en trombe juste avant. Elle voulait plus que tout faire de m?me. Malheureusement, quelqu’un devait ?tre l’adulte dans cette situation. Et puisque Ryan semblait en ?tre incapable, Riley n’avait d’autre choix que d’endosser ce r?le. Avant qu’elle ne sache quoi dire ensuite, Ryan se leva de sa chaise et s’assit ? c?t? d’elle. Il tendit la main vers elle. Riley le repoussa. — Ryan, qu’est-ce que tu fais ? — Tu penses que je fais quoi ? » La voix de Ryan ?tait affectueuse maintenant. La fureur de Riley augmentait ? chaque seconde. — N’y pense m?me pas, dit-elle. Combien de petites amies as-tu eu depuis que tu es parti ? — Des petites amies ? demanda Ryan, essayant de toute ?vidence de sembler d?contenanc? par cette question m?me. — Tu m’as entendu. Ou tu as oubli? ? L’une d’entre elles a appel? ici par erreur alors que tu ?tais encore l?. Elle avait l’air ivre. Tu as dit qu’elle s’appelait Lina. Mais je ne pense pas que Lina ait ?t? la derni?re. Combien d’autres y en a-t-il eu ? Est-ce que tu le sais ? Est-ce que tu te souviens de tous leurs noms ? Ryan r?pondit pas. Il avait l’air coupable ? pr?sent. Tout commen?ait ? avoir du sens pour Riley. Tout ceci avait d?j? eu lieu auparavant, elle se sentait stupide de ne pas s’y ?tre attendue. Ryan se trouvait entre deux petites amies, et avait pens? que Riley ferait l’affaire vu les circonstances. Il ne se souciait pas vraiment des filles – pas m?me de sa propre fille. Elles n’?taient qu’un pr?texte pour se remettre avec Riley. Riley serra les dents et dit : — Je pense que tu ferais mieux de partir. — Pourquoi ? Quel est le probl?me ? Tu ne sors avec personne, non ? — En fait, si. » Maintenant, Ryan paraissait vraiment perplexe, comme s’il ne pouvait imaginer pourquoi Riley pourrait s’int?resser ? un autre homme. Puis il dit : — Oh mon Dieu. Ce n’est pas encore ce cuisinier, n’est-ce pas ? Riley laissa ?chapper un grondement de col?re. — Tu sais tr?s bien que Blaine est un chef cuisinier. Tu sais aussi qu’il est propri?taire d’un bon restaurant, et qu’April et sa fille sont d’excellentes amies. Il est formidable avec les filles ? tout ce que tu n’es pas. Et oui, je sors avec lui, et ?a devient assez s?rieux. Donc je veux vraiment, vraiment que tu sortes d’ici, r?torqua-t-elle. Ryan la d?visagea un moment. Finalement, il dit d’une voix am?re : — Nous ?tions bien ensemble. Elle ne r?pondit pas. Ryan se leva du canap? et se dirigea vers la porte. — Dis-moi si tu changes d’avis », dit-il en quittant la maison. Riley fut tent?e de dire… “Ne compte pas trop l?-dessus” … mais elle parvint ? se retenir. Elle resta immobile jusqu’? ce qu’elle entende le bruit de la voiture de Ryan qui s’?loignait. Puis elle respira un peu plus ais?ment. Riley resta assise l? en silence pendant un petit moment, pensant ? ce qui s’?tait pass?. Jilly l’a appel? “monsieur Paige”. Cela avait ?t? cruel, mais elle ne pouvait pas nier que Ryan l’avait m?rit?. Pourtant, elle s’inqui?tait – que devrait-elle dire ? Jilly ? propos de ce genre de cruaut? ? Cet aspect de la maternit? est difficile, pensa-t-elle. Elle ?tait sur le point d’appeler Jilly pour qu’elle descende de sa chambre, dans le but d’en parler quand son t?l?phone vibra. L’appel venait de Jenn Roston, une jeune agent avec laquelle elle avait travaill? sur des affaires r?centes. Quand Riley d?crocha, elle put entendre le stress dans la voix de Jenn. « Salut, Riley. Je pensais juste appeler et … Un silence s’installa. Riley se demanda ce que Jenn avait ? l’esprit. Puis Jenn dit : — ?coute, je veux juste vous remercier, toi et Bill, pour … tu sais … quand je … Riley ?tait sur le point de lui dire … “Ne le dis pas. Pas au t?l?phone.” Heureusement, la voix de Jenn s’?teignit sans finir sa pens?e. M?me ainsi, Riley savait ce pour quoi Jenn la remerciait. Durant l’affaire qu’elles venaient de clore, Jenn avait manqu? ? l’appel pendant la majeure partie d’une journ?e. Riley avait persuad? Bill qu’ils devraient la couvrir. Apr?s tout, Jenn avait couvert Riley dans une situation quelque peu similaire. Mais l’?cart de Jenn vis-?-vis de son travail ?tait d? aux exigences d’une femme qui avait ?t? sa m?re adoptive, mais qui ?tait aussi une criminelle. Jenn avait franchi les limites l?gales pour r?gler d’un probl?me pour “Tante Cora”. Riley ne savait pas exactement de quoi il s’?tait agi. Elle n’avait pas demand?. Elle entendit Jenn s’?trangler l?g?rement. — Riley, j’ai r?fl?chi. Peut-?tre que je devrais juste rendre mon insigne. Ce qui est arriv? avant pourrait se reproduire. Et ?a pourrait ?tre pire la prochaine fois. De toute fa?on, je ne pense pas que ce soit fini. Riley sentit que Jenn ne lui disait pas la pure v?rit?. Tante Cora fait de nouveau pression sur elle, pensa Riley. Ce n’?tait gu?re surprenant. Si l’emprise de la tante Cora ?tait assez forte, Jenn pouvait servir de v?ritable ressource au sein du FBI. Riley se demanda bri?vement … Jenn devrait-elle d?missionner ? Mais elle se dit rapidement … Non. Apr?s tout, Riley avait eu une relation similaire avec un grand criminel ? le brillant d?tenu ?vad? Shane Hatcher. Cela avait pris fin apr?s que Blaine eut tir? sur Hatcher, presque mortellement, et que Riley l’eut captur?. Hatcher ?tait de nouveau ? Sing Sing d?sormais, et il n’avait pas ?chang? un mot avec quiconque depuis. Jenn en savait plus sur la relation de Riley avec Hatcher que n’importe qui, sauf Hatcher lui-m?me. Jenn aurait pu d?truire la carri?re de Riley avec ce qu’elle savait. Mais elle avait gard? le silence par loyaut? envers Riley. Il ?tait temps pour Riley de d?montrer la m?me loyaut? envers Jenn. — Jenn, tu te souviens de ce que je t’ai dit quand tu m’as parl? de ?a pour la premi?re fois ? dit Riley. Jenn ?tait silencieuse. — Je t’ai dit que nous allions nous en occuper. Toi et moi, ensemble. Tu ne peux pas d?missionner. Tu as trop de talent. Tu m’entends ? poursuivit Riley. Jenn ne disait toujours rien. Au lieu de cela, Riley entendit un bip lui indiquant qu’elle avait un autre appel en attente. Ignore-le, se dit-elle. Mais le bip se refit entendre. L’instinct de Riley lui disait que l’autre appel ?tait quelque chose d’important. Elle soupira. Elle dit ? Jenn : — ?coute, je dois prendre un autre appel. Reste en ligne, d’accord ? Je vais essayer de faire vite. — OK », dit Jenn. Riley passa ? l’appel entrant et entendit la voix bourrue de son chef d’?quipe du Bureau des Analyses Comportementales, Brent Meredith. « Agent Paige, nous avons une affaire. C’est un tueur en s?rie dans le Midwest. J’ai besoin de vous voir dans mon bureau. — Quand ? demanda Riley. — Maintenant, grommela Meredith. Le plus vite possible. Riley pouvait dire d’apr?s son ton que c’?tait vraiment une affaire urgente. — Je vais partir tout de suite, dit Riley. Qui d’autre mettez-vous dans l’?quipe ? — C’est ? vous de d?cider, dit Meredith. Vous ainsi que les agents Jeffreys et Roston avez fait du bon travail ensemble sur l’affaire Sandman. Prenez les deux si cela vous convient. Et ramenez vous tous ici maintenant. » Sans prononcer un autre mot, Meredith raccrocha. Riley se remit en ligne avec Jenn. « Jenn, rendre ton insigne n’est pas une option. Pas tout de suite. J’ai besoin de toi sur une affaire. Retrouve moi au bureau de Brent Meredith. Et d?p?che-toi, dit-elle. Sans attendre une r?ponse, Riley raccrocha. Tandis qu’elle composait le num?ro de son ?quipier, Bill Jeffreys, elle pensa … Peut-?tre qu’une autre affaire est exactement ce dont Jenn a besoin en ce moment. Riley l’esp?rait. Pendant ce temps, elle sentit sa propre vivacit? d’esprit s’accro?tre famili?rement tandis qu’elle se d?p?chait afin de d?couvrir ce que pouvait ?tre la nouvelle affaire. CHAPITRE QUATRE Environ une demi-heure plus tard, Riley entra dans le parking de Quantico. Quand elle avait demand? ? Meredith quand il la voulait l?-bas, elle avait senti un r?el empressement dans sa voix … “Maintenant. Le plus t?t possible.” Bien s?r, quand Meredith l’appelait chez elle, le temps manquait presque toujours – parfois litt?ralement, comme dans sa derni?re affaire. Ledit Sandman avait utilis? des sabliers pour marquer les heures qui s’?couleraient avant son prochain meurtre brutal. Mais aujourd’hui, quelque chose dans le ton de Meredith lui indiquait que cette situation pressait singuli?rement. Alors qu’elle se garait, elle vit que Bill et Jenn arrivaient aussi dans leurs propres v?hicules. Elle sortit de sa voiture et les attendit debout. Sans ?changer beaucoup de mots, tous trois march?rent vers le b?timent. Riley vit que, comme elle, Bill et Jenn avaient apport? leur sac de voyage. Aucun d’entre eux n’avait eu besoin de se faire dire qu’ils quitteraient probablement Quantico d’ici peu. Ils pass?rent le contr?le ? l’entre du b?timent et se dirig?rent vers le bureau du chef Meredith. D?s qu’ils arriv?rent ? sa porte, l’imposant homme afro-am?ricain fit irruption dans le couloir. Il avait ?videmment ?t? averti de leur arriv?e. « Pas le temps pour une conf?rence, grogna-t-il aux trois agents. Nous parlerons en marchant. Tandis qu’ils suivaient Meredith ? la h?te, Riley r?alisa qu’ils se dirigeaient directement vers la piste d’atterrissage de Quantico. Nous sommes vraiment press?s, pensa Riley. Il ?tait inhabituel de ne pas avoir au moins une br?ve r?union pour les mettre au courant d’une nouvelle affaire. Marchant ? grands pas ? c?t? de Meredith, Bill demanda : — De quoi s’agit-il, chef ? — En ce moment m?me, il y a un cadavre d?capit? sur une voie ferr?e pr?s de Barnwell, dans l’Illinois. C’est une ligne en provenance de Chicago. Une femme a ?t? attach?e sur les voies et ?cras?e par un train de marchandises, il y a quelques heures ? peine. C’est le deuxi?me meurtre de ce genre en quatre jours et il y a apparemment des similitudes frappantes. On dirait que nous avons affaire ? un tueur en s?rie, r?pondit Meredith. Meredith commen?a ? marcher un peu plus vite, et les trois agents se d?p?ch?rent pour suivre. — Qui a appel? le FBI ? demanda Riley. — J’ai re?u l’appel de Jude Cullen, chef adjoint de la police ferroviaire de la r?gion de Chicago. Il dit qu’il veut des profileurs tout de suite. Je lui ai dit de laisser le corps o? il ?tait jusqu’? ce que mes agents l’examinent, dit Meredith. Meredith grogna un peu. — Ce n’est pas une mince affaire. Trois autres trains de marchandises sont pr?vus sur cette cette voie aujourd’hui, ainsi qu’un train de voyageurs. ? l’heure actuelle, ils sont tous en attente, et ?a commence d?j? ? ?tre le bordel. Vous devez y aller d?s que possible et jeter un coup d’?il ? la sc?ne du crime afin que le corps puisse ?tre d?plac? et que les trains puissent recommencer ? rouler. Et ensuite … Meredith grogna ? nouveau. — Et bien, vous avez un tueur ? arr?ter. Et je suis s?r que nous sommes tous d’accord sur une chose – il va encore tuer. En dehors de cela, vous en savez maintenant autant que moi sur l’affaire. Cullen devra vous renseigner sur quoi que ce soit d’autre. Le groupe sortit sur le tarmac de la piste d’atterrissage o? attendait le petit jet, ses moteurs vrombissant d?j?. Par dessus le bruit, Meredith leur cria : — Vous serez accueillis ? O’Hare par des policiers de la S?ret? Ferroviaire. Ils vous conduiront directement sur la sc?ne de crime. » Meredith fit demi-tour et retourna dans le b?timent. Riley et ses coll?gues mont?rent les marches et embarqu?rent ? bord de l’avion. La h?te de leur d?part donna presque le vertige ? Riley. Elle ne pouvait pas se rappeler que Meredith les ait d?j? ainsi pouss? dehors. Mais ce n’?tait gu?re surprenant, ?tant donn? que le trafic ferroviaire ?tait ? l’arr?t. Riley ne pouvait pas imaginer les ?normes difficult?s que cela pouvait causer en ce moment. Une fois l’avion en vol, les trois agents ouvrirent leurs ordinateurs et all?rent en ligne pour chercher le peu d’informations qu’ils pouvaient trouver ? ce stade. Riley vit rapidement que la nouvelle du meurtre le plus r?cent se r?pandait d?j?, bien que le nom de la victime actuelle ne soit pas encore disponible. Mais elle vit que le nom de la victime pr?c?dente ?tait Fern Bruder, une femme de vingt-cinq ans dont le corps d?capit? avait ?t? trouv? sur une voie ferr?e pr?s d’Allardt, dans l’Indiana. Riley ne parvint pas ? trouver autre chose en ligne sur les meurtres. Si la police ferroviaire avait des suspects ou avait connaissance d’un quelconque mobile, cette information n’avait pas encore ?t? divulgu?e au public ? ce qui ?tait une bonne chose pour elle. Cependant, il ?tait frustrant de ne pas pouvoir en apprendre plus dans l’imm?diat. Avec si peu d’?l?ments pour r?fl?chir ? l’affaire, Riley se surprit ? ressasser ce qu’il s’?tait pass? jusque l? aujourd’hui. Elle ressentait encore un serrement au c?ur d’avoir perdu Liam ? bien qu’elle r?alisa aussi … “Perdre” n’est pas exactement le bon mot. Non, elle et sa famille avait fait de leur mieux pour le gar?on. Et maintenant, les choses avaient tourn? pour le mieux, et Liam avait ?t? confi? ? la garde de gens qui l’aimeraient et prendraient soin de lui. Malgr? cela, Riley se demandait … Pourquoi est-ce que je ressens ?a comme une perte ? Riley avait ?galement des sentiments partag?s sur l’achat d’un pistolet pour April et le fait de l’avoir emmen?e sur le champ de tir. La d?monstration de maturit? d’April avait certainement fait la fiert? de Riley, tout comme son adresse au tir naissante. Riley ?tait ?galement profond?ment touch?e que sa fille veuille suivre ses traces. Et pourtant … Riley ne put s’emp?cher de se rappeler … Je suis en route pour voir un corps d?capit?. Toute sa carri?re ?tait une longue s?rie d’horreurs. ?tait-ce vraiment une vie qu’elle voulait pour April ? ?a ne d?pend pas de moi, se rappela Riley. C’est ? elle de d?cider. Riley se sentait aussi un peu g?n?e ? propos de cette conversation embarrassante qu’elle avait eue avec Jenn un petit moment avant. Tant de choses avaient ?t? laiss?es inexprim?es, et Riley n’avait aucune id?e de ce qu’il se passait en ce moment entre Jenn et tante Cora. Et bien s?r, ce n’?tait pas le moment d’en parler ? pas avec Bill assis juste l? avec elles. Riley ne pouvait s’emp?cher de se demander … Jenn avait-elle raison ? Devrait-elle rendre son insigne ? Riley rendait-elle service ? la jeune agent en l’encourageant ? rester au FBI ? Et Jenn se trouvait-elle dans le bon ?tat d’esprit pour accepter une nouvelle affaire maintenant ? Riley jeta un coup d’?il ? Jenn, qui ?tait assise sur son si?ge, ? fixer attentivement son ordinateur. Jenn semblait certainement parfaitement concentr?e en ce moment – plus que Riley, en tout cas. Les pens?es de Riley furent interrompues par le son de la voix de Bill. « Attach?e sur les voies ferr?es. ?a fait presque penser ? … Riley vit que Bill regardait aussi l’?cran de son ordinateur. Il fit une pause, mais Jenn termina sa phrase. — Comme un de ces vieux films muets, hein ? Oui, je pensais la m?me chose. Bill secoua la t?te. — Je ne veux vraiment pas avoir l’air de prendre ?a ? la l?g?re … mais je n’arr?te pas de penser ? un m?chant moustachu avec un chapeau haut de forme, en train d’attacher une jeune demoiselle sur la voie ferr?e jusqu’? ce qu’un brave h?ros arrive pour la sauver. N’est-ce pas ce qui arrive toujours dans les films muets ? Jenn montra du doigt l’?cran de son ordinateur. — En fait, pas vraiment. J’ai fait quelques recherches ? ce sujet. C’est un trope, d’accord, un clich?. Et tout le monde semble penser qu’il l’a vu ? un moment ou un autre, comme une sorte de l?gende urbaine. Mais il semble que ce ne soit jamais apparu dans de v?ritables films muets, du moins pas s?rieusement, dit-elle. Jenn tourna l’?cran de son ordinateur pour que Bill et Riley puissent le voir. Elle poursuivit : — Le premier exemple fictif d’un m?chant attachant quelqu’un sur une voie ferr?e semble ?tre apparu bien avant que les films n’existent, dans une pi?ce de 1867 intitul?e Under the Gaslight. Seulement – ?coutez ?a ! – le m?chant attachait un homme sur la voie, et la femme tenant le r?le principal devait le sauver. Le m?me genre de chose se retrouve dans une nouvelle et quelques autres pi?ces de cette p?riode. Riley pouvait voir que Jenn ?tait plut?t absorb?e par ce qu’elle avait trouv?. Jenn continua : — En ce qui concerne les vieux films, il y a eu peut-?tre deux com?dies muettes dans lesquelles cet ?v?nement pr?cis s’est produit : une demoiselle sans d?fense hurlant ? plein poumons, attach?e sur la voie par un vilain m?chant et sauv?e par un beau h?ros. Mais elles ont ?t? jou?es pour faire rire, tout comme pour les caricatures des journaux. Int?ress?, Bill ouvrit grand les yeux. — Des parodies de quelque chose qui n’a jamais exist?, dit-il. — Exactement, dit Jenn. Bill secoua la t?te. — Mais les locomotives ? vapeur faisaient partie de la vie de tous les jours ? les premi?res d?cennies du XXe si?cle, je veux dire. N’y avait-il pas de films muets d?peignant quelqu’un en danger, sur le point de se faire ?craser par un train ? — Bien s?r que si, dit Jenn. Parfois, un personnage pouvait ?tre pouss? ou tomber sur les voies et peut-?tre perdre conscience alors qu’un train arrivait. Mais ce n’est pas le m?me sc?nario, non ? D’ailleurs, comme dans cette vieille pi?ce, le personnage en danger ?tait g?n?ralement un homme qui devait ?tre secouru par l’h?ro?ne ! L’int?r?t de Riley ?tait totalement piqu? maintenant. Elle savait que Jenn ne perdait pas son temps ? faire des recherches sur ce genre de chose. Ils avaient besoin de savoir tout ce qui pouvait motiver un tueur. Une part de ceci pourrait ?tre de comprendre tous les pr?c?dents culturels du sc?nario auquel ils avaient affaire – m?me ceux qui pouvaient ?tre fictifs. Ou, dans ce cas, inexistant, songea Riley. Tout ce qui avait pu influencer le tueur ?tait int?ressant. Elle r?fl?chit un moment, puis demanda ? Jenn : — Est-ce que cela signifie qu’il n’y a jamais eu de cas r?els de personnes assassin?es en s’?tant faites attacher sur des voies ferr?es ? — En fait, c’est arriv? dans la vraie vie, dit Jenn, en montrant quelques informations suppl?mentaires sur l’?cran de son ordinateur. Entre 1874 et 1910, au moins six personnes ont ?t? tu?es de cette fa?on. Je ne peux pas trouver beaucoup d’exemples depuis, sauf un tr?s r?cemment. En France, un homme a attach? son ex-femme sur les voies le jour de son anniversaire. Puis il s’est mis devant le TGV qui arrivait, donc il est mort avec elle ? un meurtre-suicide. Sinon, cela semble ?tre une fa?on rare de tuer quelqu’un. Et aucun de ces meurtres ne faisait partie d’une s?rie. Jenn retourna l’?cran vers elle et retomba dans le silence. Riley rumina ce que Jenn venait de dire … “une fa?on rare de tuer quelqu’un …” Riley r?fl?chissait … Rare, mais pas in?dit. Elle s’interrogeait – cette s?rie de meurtres entre 1874 et 1910 avait-elle ?t? inspir?e par ces vieilles pi?ces de th??tre dans lesquelles des personnages avaient ?t? attach?s sur des voies ferr?es ? Riley avait connaissance d’exemples plus r?cents de la vie imitant l’art de quelque mani?re horrible ? dans lesquels les meurtriers ?taient inspir?s par des romans, des films ou des jeux vid?o. Peut-?tre les choses n’avaient-elles pas beaucoup chang?. Peut-?tre les gens n’avaient-ils pas beaucoup chang?. Et qu’en ?tait-il du tueur sur lequel ils ?taient sur le point d’enqu?ter ? Il semblait ridicule d’imaginer qu’ils soient en train de pourchasser un psychopathe imitant un ignoble m?chant m?lodramatique qui se lissait les moustaches, personnage n’avait jamais vraiment exist?, pas m?me au cin?ma. Mais qu’est-ce qui pouvait motiver ce tueur ? La situation ?tait bien trop claire et bien trop famili?re. Riley et ses coll?gues allaient devoir r?pondre ? cette question, sinon d’autres personnes seraient tu?es. Riley resta assise ? regarder Jenn continuer ? travailler sur son ordinateur. C’?tait un spectacle encourageant. Pour le moment, Jenn semblait avoir chass? ses angoisses ? propos de la myst?rieuse “tante Cora”. Mais combien de temps cela va-t-il durer ? se demandait Riley. De toute fa?on, la vue de Jenn si concentr?e sur ses recherches rappela ? Riley qu’elle devrait faire la m?me chose. Elle n’avait jamais travaill? sur une affaire impliquant des trains auparavant, et elle avait beaucoup ? apprendre. Elle reporta son attention sur son ordinateur. * Tout comme Meredith l’avait dit, Riley et ses coll?gues furent accueillis sur le tarmac ? O’Hare par une paire d’agents de la police ferroviaire en uniforme. Ils se pr?sent?rent tous, puis Riley et ses coll?gues mont?rent dans leur v?hicule. « Nous ferions mieux de nous d?p?cher, dit le policier c?t? passager. Les gros bonnets du service ferroviaire sont vraiment sur le dos du chef pour enlever ce corps des rails. — Combien de temps cela nous prendra-t-il pour arriver l? bas ? demanda Bill. Le policier qui conduisait dit : — Habituellement une heure, mais il ne nous faudra pas autant de temps. Il alluma le gyrophare et la sir?ne, et la voiture se mit ? se frayer un chemin ? travers le trafic dense de fin d’apr?s-midi. Ce fut un trajet tendu, chaotique et rapide qui les conduisit finalement ? travers la petite ville de Barnwell, dans l’Illinois. Apr?s celle-ci, ils franchirent un passage ? niveau. Le policier c?t? passager montra du doigt. — On dirait que le tueur a quitt? la route juste ? c?t? des voies dans une sorte de v?hicule tout terrain. Il a roul? le long des voies ferr?es jusqu’? l’endroit o? il a tu?. Rapidement, ils s’arr?t?rent et se gar?rent ? c?t? d’une zone bois?e. Un autre v?hicule de police s’y trouvait, ainsi que la camionnette du l?giste. Les arbres n’?taient pas tr?s denses. Les agents men?rent directement Riley et ses coll?gues ? la voie ferr?e, qui se trouvait ? une cinquantaine de m?tres seulement. Juste ? ce moment-l?, la sc?ne du crime apparut. Riley d?glutit difficilement face ? ce qu’elle voyait. Tout ? coup, disparues ?taient des images ringardes de vilains moustachu et demoiselles en d?tresse. Tout ceci ?tait trop r?el – et trop horrible. CHAPITRE CINQ Pendant un long moment, Riley resta le regard fix? sur le corps sur les rails. Elle avait vu des cadavres mutil?s de toutes les mani?res horribles possibles. M?me ainsi, cette victime pr?sentait un spectacle particuli?rement choquant. La femme avait ?t? d?capit?e net par les roues du train, presque comme par une lame de guillotine. Riley fut surprise que le corps sans t?te de la femme ne semble pas avoir ?t? touch? par le train qui ?tait pass? par dessus. La victime ?tait fermement ligot?e avec du ruban adh?sif, ses mains et ses bras coll?s sur les c?t?s et ses chevilles serr?es ensemble. V?tu de ce qui avait ?t? une tenue attirante, le corps ?tait vrill? dans une position d?sesp?r?e et tordue. L? o? son cou avait ?t? tranch?, du sang avait gicl? sur les pierres, les traverses et le rail. La t?te avait ?t? projet?e ? un m?tre quatre-vingt ou deux m?tres du talus des voies. Les yeux et la bouche de la femme ?taient grand ouverts, en direction du ciel, dans une expression d’horreur fig?e. Riley vit plusieurs personnes autour du corps, certaines portant des uniformes, d’autres non. Riley supposa qu’ils s’agissait d’un m?lange de policiers locaux et d’agents de la s?ret? ferroviaire. Un homme en uniforme s’avan?a vers Riley et ses coll?gues. « Vous ?tes les gars du FBI, je suppose. Je suis Jude Cullen, chef adjoint de la police ferroviaire de la r?gion de Chicago ? “Bull” Cullen, les gens m’appellent comme ?a, dit-il. Il semblait fier du surnom. Riley savait d’apr?s ses recherches que “Bull” ?tait l’argot habituel pour d?signer un officier de la S?ret? Ferroviaire. En fait, dans l’organisation de la police des chemins de fer, ils d?tenaient les titres d’agent et d’agent sp?cial, un peu comme au FBI. Celui-ci pr?f?rait apparemment le terme plus g?n?rique. — C’?tait mon id?e de vous faire venir ici, continua Cullen. J’esp?re que le voyage en vaut la peine. Le plus t?t nous pouvons ?loigner le corps d’ici, le mieux ce sera. Pendant que Riley et ses coll?gues se pr?sentaient, elle examina Cullen. Il avait l’air remarquablement jeune et avait un physique exceptionnellement muscl?, ses bras saillants sous les manches courtes de l’uniforme et la chemise tendue sur sa poitrine. Le surnom de “Bull” lui allait plut?t bien, pensa-t-elle. Mais Riley se trouvait toujours rebut?e plut?t qu’attir?e par des hommes qui passaient manifestement beaucoup de temps dans une salle de sport pour avoir cette apparence. Elle se demandait comment un mec muscl? comme Bull Cullen trouvait le temps pour autre chose. Puis elle remarqua qu’il ne portait pas d’alliance. Elle en d?duisit que sa vie devait tourner autour de son travail et du sport, et pas grand-chose d’autre. Il semblait ?tre de bonne composition et pas particuli?rement choqu? par la nature exceptionnellement macabre de la sc?ne de crime. Bien s?r, il ?tait l? depuis quelques heures maintenant ? assez longtemps pour ?tre en quelque sorte un peu insensibilis?. M?me ainsi, l’homme frappa imm?diatement Riley comme ?tant plut?t vaniteux et superficiel. Elle lui demanda : — Avez-vous identifi? la victime ? Bull Cullen acquies?a. — Ouais, elle s’appelait Reese Fisher, trente-cinq ans. Elle vivait pr?s d’ici ? Barnwell, o? elle travaillait comme biblioth?caire. Elle ?tait mari?e ? un chiropracteur. Riley regarda les voies de chaque c?t?. Ce tron?on ?tait courb?, donc elle ne pouvait pas voir tr?s loin dans les deux directions. — O? est le train qui l’a ?cras?e ? demanda-t-elle ? Cullen. Cullen pointa du doigt : — Environ huit cent m?tres par l?-bas, exactement l? o? il s’est arr?t?. Riley remarqua un homme ob?se, en uniforme noir, accroupi pr?s du corps. — C’est le m?decin l?giste ? demanda-t-elle ? Cullen. — Ouais, laissez moi vous pr?senter ? lui. C’est le l?giste de Barnwell, Corey Hammond. Riley s’accroupit ? c?t? de l’homme. Elle sentait que, contrairement ? Cullen, Hammond luttait toujours pour contenir son choc. Sa respiration ?tait haletante ? en partie ? cause de son poids, mais aussi, soup?onnait-elle, de la r?pulsion et de l’horreur. Il n’avait s?rement jamais rien vu de tel dans sa juridiction. — Que pouvez-vous nous dire jusque l? ? demanda Riley au l?giste. — Aucun signe d’agression sexuelle visible, dit Hammond. C’est coh?rent avec l’autopsie de l’autre victime par le l?giste il y a quatre jours, pr?s d’Allardt. Hammond d?signa des lambeaux de large scotch argent? autour du cou et des ?paules de la femme. — Le tueur lui a attach? les mains et les pieds, puis a scotch? son cou sur le rail et lui a immobilis? les ?paules. Elle a d? lutter comme une folle pour tenter de se d?gager. Mais elle n’avait pas une chance. Riley se tourna vers Cullen et demanda : Sa bouche n’?tait pas b?illonn?e. Est-ce que quelqu’un l’aurait entendue crier ? — Nous ne pensons pas, dit Cullen en montrant des arbres. Il y a des maisons de l’autre c?t? de ces bois, mais elles ne sont pas ? port?e de voix. Une paire de mes hommes a fait du porte ? porte pour demander si quelqu’un avait entendu quelque chose ou avait une id?e de ce qui se passait au moment du meurtre. Personne ne savait. Ils ont tout d?couvert ? la t?l?vision ou sur Internet. Ils ont re?u l’ordre de rester loin d’ici. Jusqu’? pr?sent, nous n’avons eu aucun probl?me avec les badauds. — Est-ce qu’il semble qu’on lui ait vol? quelque chose ? demanda Bill. Cullen haussa les ?paules. — Nous ne pensons pas. Nous avons trouv? son sac ? main juste ? c?t? d’elle, et elle avait toujours sa carte d’identit?, de l’argent et des cartes de cr?dit. Oh, et un t?l?phone portable. Riley ?tudia le corps, essayant d’imaginer comment le tueur avait r?ussi ? placer la victime dans cette position. Parfois, elle pouvait avoir un sentiment puissant, m?me ?trange du tueur juste en se mettant au diapason de son environnement sur une sc?ne de crime. Parfois, il lui semblait presque qu’elle pouvait entrer dans son esprit, savoir ce qu’il avait en t?te quand il avait commis le meurtre. Mais pas maintenant. Les choses ?taient trop d?sordonn?es ici, avec tous ces gens qui allaient et venaient. — Il a d? la ma?triser d’une mani?re ou d’une autre avant de l’attacher comme ?a. Qu’en est-il de l’autre personne, de la victime qui a ?t? tu?e avant ? Le l?giste local a-t-il trouv? des drogues dans son corps ? dit-elle. — Il y avait flunitrazepam dans son sang, dit le l?giste Hammond. Riley jeta un coup d’?il ? ses coll?gues. Elle savait ce qu’?tait que le flunitraz?pam, et elle savait que Jenn et Bill le savaient aussi. Son nom commercial ?tait le Rohypnol, et il ?tait commun?ment connu sous le nom de drogue du viol ou de “Roofies”. C’?tait ill?gal, mais bien trop facile ? acheter dans la rue. Et il aurait certainement endormi la victime, la rendant impuissante mais peut-?tre pas totalement inconsciente. Riley savait que le flunitraz?pam affectait la m?moire une fois qu’il avait disparu. Elle frissonna pour r?aliser … Il a tr?s bien pu se dissiper juste ici – juste avant sa mort. Si c’?tait le cas, la pauvre femme n’aurait eu aucune id?e du comment ou du pourquoi une chose si terrible lui ?tait arriv?e. Bill se gratta le menton en regardant le corps. — Alors peut-?tre que ?a a commenc? avec une rencontre du genre rendez-vous puis viol, avec le tueur qui glisse la drogue dans sa boisson dans un bar ou une f?te ou quelque chose comme ?a, dit-il. Le l?giste secoua la t?te. — Apparemment non, dit-il. Il n’y avait aucune trace de la drogue dans l’estomac de l’autre victime. ?a doit lui avoir ?t? administr? en injection. — C’est bizarre, dit Jenn. Le chef adjoint Bull Cullen la regarda avec int?r?t. — Pourquoi ?a ? demanda-t-il. Jenn haussa l?g?rement les ?paules. — C’est un peu difficile ? imaginer, c’est tout. Le flunitraz?pam ne fait pas effet imm?diatement, peu importe la fa?on dont il est administr?. Dans une situation o? il s’agit d’un rendez-vous suivi d’un viol, cela n’a g?n?ralement pas d’importance. La victime, sans m?fiance, prend peut-?tre quelques verres avec son futur agresseur, commence ? se sentir mal ? l’aise sans trop savoir pourquoi, et rapidement elle se retrouve impuissante. Mais si notre tueur l’avait inject?e avec une aiguille, elle aurait tout de suite su qu’elle avait des probl?mes, et aurait eu quelques minutes pour r?sister avant que la drogue ne prenne effet. ?a n’a pas l’air … tr?s efficace. Cullen sourit ? Jenn ? d’une fa?on un peu s?ductrice, pensa Riley. — ?a me para?t sens?, dit-il. Laissez moi vous montrer. Il passa derri?re Jenn, qui ?tait nettement plus petite que lui. Il commen?a ? passer son bras autour de son cou. Jenn s’?carta d’un pas. — Eh, qu’est-ce que vous faites ? dit Jenn. — Juste une d?monstration. Ne vous inqui?tez pas, je ne vais pas vraiment vous faire de mal. Jenn lui jeta un regard m?prisant et garda ses distances avec lui. — C’est certain, ce ne sera pas le cas, dit-elle. Et je suis presque s?re de savoir ce que vous avez en t?te. Vous pensez que le tueur a utilis? une sorte de prise d’?tranglement. — C’est correct, dit Cullen, toujours souriant. Plus pr?cis?ment, une prise commun?ment appel?e ?tranglement sanguin. Il tourna son bras pour illustrer son point de vue. — Le tueur l’a approch?e sans qu’elle s’y attende par derri?re, puis a pli? son bras comme ?a autour de son cou. La victime pouvait encore respirer, mais ses art?res carotides ?taient compl?tement obstru?es, coupant le flux sanguin vers le cerveau. La victime a perdu connaissance en quelques secondes. Ensuite, il ?tait facile pour le tueur d’administrer une injection qui l’a rendue impuissante pendant une p?riode plus longue. Riley pouvait ais?ment sentir la tension entre Cullen et Jenn. Cullen ?tait de toute ?vidence un “mansplainer” typique dont l’attitude envers Jenn ?tait condescendante ainsi que s?ductrice. Jenn ne l’aimait manifestement pas du tout, et Riley ressentait la m?me chose. Cet homme ?tait superficiel, avec une interpr?tation m?diocre du comportement correct ? adopter quand il s’agissait d’?changer avec une coll?gue ? et une perception encore pire de la mani?re de se comporter sur les lieux d’un meurtre. Malgr? tout, Riley devait admettre que la th?orie de Cullen ?tait solide. Il ?tait peut-?tre d?testable, mais il n’?tait pas stupide. En fait, cela pourrait ?tre vraiment utile de travailler avec lui. Enfin, si nous pouvons supporter sa pr?sence, songea Riley. Cullen s’?carta des voies et descendit la pente pour d?signer un espace qui avait ?t? d?limit? par de la rubalise. — Nous avons quelques traces de pneus, depuis l? o? il est arriv? apr?s avoir tourn? sur la route principale au passage ? niveau. Ce sont de grosses traces – de toute ?vidence un v?hicule tout terrain. Il y a aussi quelques empreintes de pas. — Demandez ? vos agents de prendre des photos de tout ?a. Nous les enverrons ? Quantico et demanderons ? nos techniciens de les entrer dans notre base de donn?es, dit Riley. Cullen resta un instant mains sur les hanches, parcourant la sc?ne de crime avec ce qui semblait presque ?tre aux yeux de Riley un sentiment de satisfaction. — Je dois dire que c’est une nouvelle exp?rience pour moi et mes gars. Nous sommes habitu?s ? enqu?ter sur des vols de marchandises, du vandalisme, des collisions, etc. Les meurtres sont rares et ?loign?s dans le temps. Et quelque chose comme ?a ? eh bien, nous n’avons jamais rien vu de tel auparavant. Bien s?r, je suppose que ce n’est rien de tellement sp?cial pour vous les gens du FBI. Vous ?tes habitu?s. Cullen ne re?ut aucune r?ponse et resta silencieux pendant un moment. Puis il regarda Riley et ses coll?gues et dit : — Enfin, je ne veux pas vous faire perdre trop de votre pr?cieux temps. Donnez-nous un profil, et mon ?quipe prendra le relais ? partir de l?. Vous pourrez rentrer chez vous aujourd’hui, ? moins que vous ne vouliez vraiment passer la nuit ici. Riley, Bill et Jenn se regard?rent avec surprise. Pensait-il s?rieusement qu’ils pourraient conclure leur travail ici aussi rapidement ? — Je ne suis pas s?re de comprendre ce que vous voulez dire, dit Riley. Cullen haussa les ?paules. — Je suis s?r que vous avez d?j? d?termin? quelques ?l?ments qui pourraient servir pour un profil maintenant. C’est ce pour quoi vous ?tes ici, apr?s tout. Qu’est-ce que vous pouvez me dire ? Riley h?sita un moment. Puis elle dit : — Nous pouvons vous donner quelques g?n?ralit?s. Statistiquement, la plupart des meurtriers qui laissent le corps sur les lieux du crime ont d?j? un casier judiciaire. Plus de la moiti? d’entre eux ont entre quinze et trente-sept ans – et plus de la moiti? sont afro-am?ricains, occupent un emploi ? temps partiel et ont au moins un dipl?me d’?tudes secondaires. Certains de ces tueurs ont d?j? eu des probl?mes psychiatriques, et certains ont ?t? dans l’arm?e. Mais … Riley h?sita. — Mais quoi ? demanda Cullen. — Essayez de comprendre ? rien de tout cela n’est vraiment utile, du moins pas pour le moment. Il y a toujours des cas particuliers. Et notre tueur commence d?j? ? y ressembler. Par exemple, le genre de tueur dont nous parlons a habituellement une sorte de motivation sexuelle. Mais cela ne semble pas ?tre le cas ici. Je suppose que celui-ci n’est pas ordinaire ? bien des ?gards. Peut-?tre n’est-il pas typique du tout. Nous avons encore beaucoup de travail ? faire pour ?liminer des possibilit?s. Pour la premi?re fois depuis son arriv?e, l’expression de Cullen s’assombrit un peu. — Et je veux que son portable soit imm?diatement envoy? ? Quantico. Et le portable de l’autre victime aussi. Nos techniciens doivent voir s’ils peuvent en tirer des informations, ajouta Riley. Avant que Cullen ne puisse r?pondre, son propre t?l?phone vibra et il fron?a les sourcils. — Je sais d?j? qui c’est. C’est l’aiguilleur du rail, qui veut savoir s’il peut faire repartir les trains. La ligne a d?j? trois trains de marchandises bloqu?s et un train de passagers en retard. Il y a une nouvelle ?quipe pr?te ? ?loigner le train qui est toujours sur les rails. Pouvons-nous encore d?placer le corps ? » Riley acquies?a et dit au l?giste : — Allez-y, mettez-la dans votre camionnette. Cullen se d?tourna et prit l’appel, pendant que le l?giste rappelait ses assistants et se mettait au travail avec le corps. Quand Cullen eut termin? avec son appel, il semblait vraiment ?tre de mauvaise humeur. — Donc je suppose que vous allez faire comme chez vous pendant un moment, dit-il ? Riley et ses coll?gues. Riley pensait qu’elle commen?ait ? comprendre ce qui le d?rangeait. Cullen avait ind?niablement h?te de r?soudre une affaire sensationnelle, et il ne s’attendait pas ? ce que le FBI lui vole la vedette. — ?coutez, nous sommes ici ? votre demande. Mais je pense que vous aurez besoin de nous ? encore un peu plus de temps en tout cas », dit-elle. Cullen secoua la t?te et dansa d’un pied sur l’autre. Puis il dit : — Et bien, nous ferions mieux d’aller tous au poste de police de Barnwell. Nous avons quelque chose de tr?s d?sagr?able ? g?rer l?-bas. Sans un autre mot, il se retourna et s’?loigna. Riley jeta un coup d’?il au corps, qui ?tait maintenant en train d’?tre charg? sur une civi?re. Elle se demandait … Plus d?sagr?able que ?a ? Son esprit ?tait perplexe tandis qu’elle et ses coll?gues suivaient Cullen pour retourner de l? o? ils venaient. CHAPITRE SIX Jenn Roston fulminait tout en se tournant pour suivre ses coll?gues et quitter la sc?ne de crime. Elle traversa p?niblement les arbres derri?re Riley et l’agent Jeffreys tandis que le chef adjoint Jude Cullen se dirigeait vers les v?hicules gar?s. “Bull” Cullen, qu’il s’appelle lui-m?me, se rem?mora-t-elle avec m?pris. Elle ?tait heureuse d’avoir deux personnes entre elle et cet homme. Elle continua ? r?fl?chir … Il a essay? de faire une d?monstration d’?tranglement sanguin sur moi ! Elle doutait qu’il ait cherch? une excuse pour la peloter ? pas exactement ?a, en tout cas. Mais il cherchait assur?ment une occasion d’?tablir un contr?le physique sur elle. Il ?tait d?j? assez p?nible qu’il ressente le besoin de lui expliquer avec condescendance la prise et ses effets ? comme si elle ne savait d?j? pas tout dessus. Elle pensa qu’ils ?taient tous deux chanceux que Cullen ne lui ait pas vraiment pass? le bras autour du cou. Elle n’aurait peut-?tre pas ?t? capable de se contr?ler. Bien que l’homme soit ridiculement muscl?, elle n’en aurait fort probablement fait qu’une bouch?e. Bien s?r, cela aurait ?t? plut?t d?plac? sur une sc?ne de meurtre et n’aurait rien fait pour favoriser de bonnes relations entre les enqu?teurs. Alors Jenn savait qu’il ?tait tout aussi bien que les choses ne soient pas devenues incontr?lables. En plus de tout le reste, Cullen semblait ? pr?sent ?tre ?nerv? que Jenn et ses coll?gues ne partent pas tout de suite, et qu’il ne puisse pas retirer toute la gloire pour avoir r?solu l’affaire. Pas de chance, connard, pensa Jenn. Le groupe ?mergea des arbres et monta dans le fourgon de police avec Cullen. L’homme ne dit rien pendant qu’il conduisait jusqu’au poste de police et ses ?quipiers du FBI rest?rent silencieux aussi. Elle pensa que, comme elle, ils pensaient ? la sc?ne de crime macabre et au commentaire de Cullen ? propos du “quelque chose de tr?s d?sagr?able ? g?rer” au poste. Jenn d?testait les ?nigmes, peut-?tre parce que tante Cora ?tait si souvent ?nigmatique et mena?ante dans ses tentatives de manipulation. Et elle d?testait aussi vivre avec le sentiment que quelque chose dans son pass? pouvait d?truire son r?ve actuel ? devenu r?alit? – d’?tre un agent du FBI. Lorsque Cullen gara la fourgonnette devant le poste de police, Jenn et ses coll?gues sortirent et le suivirent ? l’int?rieur. L?, Cullen les pr?senta au chef de la police de Barnwell, Lucas Powell, un homme d’?ge moyen avec un double-menton. « Venez avec moi, dit Powell. J’ai les gars juste l?. Mon ?quipe et moi ne savons pas comment faire face ? ce genre de choses. » Les gars ? se demanda Jenn. Et de quel genre de “chose” voulait-il parler ? Le chef Lucas Powell conduisit Jenn, ses coll?gues et Cullen directement dans la salle d’interrogatoire du poste. ? l’int?rieur, ils trouv?rent deux hommes assis ? la table, tous deux portant des gilets jaunes fluo. L’un ?tait mince et grand, un homme ?g? mais vigoureux. L’autre mesurait ? peu pr?s la petite taille de Jenn, et n’?tait probablement pas beaucoup plus ?g? qu’elle. Ils buvaient des tasses de caf? et regardaient fixement la table. Powell pr?senta l’homme le plus ?g? en premier, le plus jeune en second. « Voici Arlo Stine, le chef du train de fret. Et voici Everett Boynton, son adjoint. Quand le train s’est arr?t?, ce sont eux qui ont d? reculer et trouver le corps. » Les deux hommes regard?rent ? peine le groupe. Jenn d?glutit. Ils devaient s?rement ?tre terriblement traumatis?s. Il y avait incontestablement “quelque chose de tr?s d?sagr?able” ? g?rer ici. Interroger ces hommes n’allait pas ?tre facile. Pour aggraver les choses, il ?tait peu probable qu’ils sachent quoi que ce soit qui pourrait les mener au tueur. Jenn resta en arri?re tandis que Riley s’asseyait ? la table avec les hommes et parlait d’une voix douce. « Je suis infiniment d?sol?e que vous ayez d? faire face ? ?a.Vous tenez le coup les gars ? L’homme le plus ?g?, le conducteur, haussa l?g?rement les ?paules. — ?a ira, dit-il. Croyez-le ou non, j’ai d?j? vu ce genre de chose auparavant. Des gens tu?s sur les voies, je veux dire. J’ai vu des corps beaucoup plus mutil?s. Non pas qu’on s’y habitue un jour, mais … Stine hocha de la t?te vers son assistant et ajouta : — Mais Everett ici pr?sent n’a jamais v?cu ?a avant. Le jeune homme leva les yeux de la table vers les gens dans la pi?ce. — ?a ira, dit-il avec un hochement de t?te tremblant, essayant manifestement de montrer qu’il le pensait. — Je suis d?sol?e de vous le demander – mais avez-vous vu la victime juste avant … ? dit Riley. Boynton grima?a brusquement et ne dit rien. — Juste aper?u, c’est tout. Nous ?tions tous les deux dans la cabine. Mais j’?tais ? la radio en train de passer un appel de routine ? la prochaine gare, et Everett faisait des calculs pour la courbe que nous prenions juste ? ce moment-l?. Quand le conducteur a commenc? ? freiner et a donn? un coup de sifflet, nous avons lev? les yeux et vu … quelque chose, nous ne savions pas vraiment ce que c’?tait. Stine fit une pause, puis ajouta : — Mais nous savions avec certitude ce qui s’?tait pass? quand nous avons recul? jusqu’aux lieux pour jeter un coup d’?il. Jenn passait mentalement en revue certaines des recherches qu’elle avait effectu?es pendant le vol. Elle savait que les ?quipes des trains de marchandises ?taient petites. M?me ainsi, il semblait y avoir une personne manquante. « O? est le conducteur ? demanda-t-elle. — Le m?cano ? dit Bull Cullen. Il est en cellule. Jenn en resta l?g?rement bouche-b?e. Elle savait que “m?cano” ?tait le jargon des chemins de fer pour un conducteur de train. Mais que se passait-il donc ici ? — Vous l’avez plac? en cellule ? demanda-t-elle. — Nous n’avions pas vraiment le choix, dit Powell. Le vieux chef ajouta : Le pauvre gars ? il ne veut parler ? personne. Les seuls mots qu’il a prononc?s depuis que ?a s’est pass? sont ”Enfermez-moi”. Il n’arr?tait pas de le r?p?ter encore et encore. — C’est ce que nous avons fini par faire. ?a semblait ?tre la meilleure chose pour l’instant, dit le chef de la police locale. Jenn eut un ?clair de col?re. — Vous n’avez-vous pas fait venir un th?rapeute pour lui parler ? demanda-t-elle. Le chef adjoint dit : — Nous avons demand? qu’un psychologue de l’entreprise vienne de Chicago. Ce sont les r?gles du syndicat. Nous ne savons pas quand il va arriver. Riley avait vraiment l’air interloqu?e maintenant. — Le conducteur ne se tient assur?ment pas pour responsable de ce qui s’est pass?, dit-elle. Le chef de train eut l’air surpris de la question. — Bien s?r que si, dit-il. Ce n’?tait pas sa faute, mais il ne peut pas s’en emp?cher. Il ?tait celui aux commandes. C’est lui qui s’est senti le plus impuissant. ?a le ronge de l’int?rieur. Je d?teste le fait qu’il se soit renferm? comme ?a. J’ai vraiment essay? de lui parler, mais il ne me regarde m?me pas dans les yeux. Nous ne devrions pas attendre qu’un foutu psy de l’entreprise se montre. R?gles ou non, quelqu’un devrait faire quelque chose maintenant. Un bon m?cano comme lui m?rite mieux. La col?re de Jenn en fut aviv?e. — Et bien, vous ne pouvez pas le laisser seul dans cette cellule. Je me fiche qu’il insiste pour ?tre seul. ?a ne peut pas ?tre b?n?fique pour lui. Quelqu’un doit lui tendre la main, dit-elle ? Cullen. Tout le monde dans la pi?ce la regarda. Jenn h?sita, puis dit : — Emmenez-moi ? la cellule. Je veux le voir. Riley leva les yeux vers elle et dit : — Jenn, je ne suis pas s?re que ce soit une si bonne id?e. Mais Jenn l’ignora. — Quel est son nom ? demanda-t-elle aux chefs de train. — Brock Putnam, dit Boynton. — Emmenez-moi jusqu’? lui, insista Jenn. Maintenant. » Powell mena Jenn hors de la salle d’interrogatoire et le long du couloir. Pendant qu’ils marchaient, Jenn se demanda si Riley avait raison. Peut-?tre que ce n’est pas une si bonne id?e. Apr?s tout, elle savait que l’empathie n’?tait pas son fort en tant qu’agent. Elle avait tendance ? ?tre franche et directe, m?me quand un contact plus doux ?tait n?cessaire. Elle n’avait certainement pas la capacit? de Riley ? faire montre de compassion aux moments appropri?s. Et si Riley elle-m?me ne se sentait pas ? la hauteur de cette t?che, pourquoi Jenn avait-elle le sentiment qu’elle devait s’en charger ? Mais elle ne pouvait s’emp?cher de penser … Quelqu’un doit lui parler. Powell la conduisit dans la rang?e de cellules, toutes avec des portes solides et de minuscules fen?tres. « Voulez-vous que je vienne avec vous ? demanda-t-il. — Non, dit Jenn. Je ferais mieux de faire ?a en t?te-?-t?te. » Powell ouvrit la porte d’une des cellules, et Jenn entra. Powell laissa la porte ouverte mais s’?loigna. Un homme au d?but de la trentaine ?tait assis au bout du lit de camp et regardait droit vers le mur. Il portait un T-shirt ordinaire et une casquette de base-ball ? l’envers. Debout juste sur le seuil de la porte, Jenn dit d’une voix douce … « Monsieur Putnam ? Brock ? Mon nom est Jenn Roston, et je suis du FBI. Je suis vraiment d?sol?e pour ce qui est arriv?. Je me demandais juste si vous vouliez … parler. » Putnam ne donna aucune indication qu’il l’aie m?me entendu. Il semblait particuli?rement d?termin? ? ne pas croiser son regard ? ou celui de quelqu’un d’autre, Jenn en ?tait convaincue. Et d’apr?s ses recherches durant le vol jusqu’ici, Jenn savait exactement pourquoi il se sentait ainsi. Elle d?glutit difficilement tandis qu’un n?ud d’angoisse emplissait sa gorge. Ceci allait ?tre beaucoup plus difficile qu’elle ne l’avait imagin?. CHAPITRE SEPT Riley garda un ?il inquiet sur la porte apr?s que Jenn eut quitt? la pi?ce. Tandis que Bill continuait ? poser des questions au chef de train et ? son assistant, elle s’inqui?tait de la fa?on dont Jenn allait g?rer le conducteur. Elle ?tait s?re que ce dernier passait probablement un tr?s mauvais moment. Elle n’aimait pas l’id?e d’attendre beaucoup plus longtemps un psychologue ? peut-?tre un laquais de l’entreprise qui serait plus pr?occup? par la situation de ses employeurs plut?t que par le bien-?tre du conducteur. Mais qu’?taient-ils cens?s faire d’autre ? Et si la jeune agent ne faisait qu’aggraver les choses pour cet homme ? Riley n’avait jamais vu aucun signe montrant que Jenn soit particuli?rement comp?tente pour communiquer avec les gens. Si Jenn ne faisait que le bouleverser encore plus, comment cela pourrait-il affecter son propre moral ? Elle avait d?j? envisag? de quitter le FBI ? cause des pressions d’une ancienne m?re adoptive criminelle. Malgr? ses inqui?tudes, Riley r?ussit ? ?couter ce qui se disait dans la pi?ce. — Vous avez dit que vous aviez d?j? vu ce genre de chose auparavant. Voulez-vous dire des meurtres sur les voies ferr?es ? dit Bill ? Stine. — Oh, non, dit Stine. Les v?ritables meurtres comme ?a sont vraiment rares. Mais les gens qui se font tuer sur les rails – c’est beaucoup plus commun que vous ne le pensez. Il y a plusieurs centaines de victimes par an, certaines d’entre elles sont juste de stupides amateurs de sensations fortes, mais beaucoup sont des suicides. Dans le business, nous les appelons les “intrus”. Le jeune homme se tordit sur sa chaise, mal ? l’aise, et dit : — Je ne veux certainement plus voir quelque chose de tel. Mais d’apr?s ce que me dit Arlo … eh bien, je suppose que ?a fait partie du boulot. — Vous ?tes s?r qu’il n’y avait rien que le conducteur aurait pu faire ? dit Bill au chef de train. Arlo Stine secoua la t?te. — Bon sang que j’en suis s?r. Il avait d?j? ralenti le train jusqu’? cinquante-cinq kilom?tres heure pour la courbe o? nous ?tions. Malgr? tout, il n’y avait aucun moyen d’arr?ter une locomotive diesel avec dix wagons de marchandises derri?re elle assez rapidement pour sauver cette femme. Vous ne pouvez pas briser les lois de la physique et arr?ter net plusieurs milliers de tonnes d’acier en mouvement. Laissez-moi vous l’expliquer … » Le chef de train commen?a ? parler de la m?canique du freinage. C’?tait un discours tr?s technique, et qui n’avait aucun int?r?t r?el pour Riley ou Bill. Mais Riley savait qu’il valait mieux laisser Stine continuer de parler ? pour son propre bien, sinon pour celui des autres. Pendant ce temps, Riley se retrouva encore ? regarder vers la porte, se demandant comment Jenn se d?brouillait avec le conducteur. * Jenn se tenait ? c?t? du lit et regardait anxieusement le dos de Brock Putnam tandis qu’il fixait silencieusement le mur. Maintenant qu’elle ?tait r?ellement avec l’homme, elle constata qu’elle n’avait aucune id?e de ce que faire ou dire ensuite. Mais d’apr?s ses recherches dans l’avion, elle comprenait pourquoi il ?tait incapable de la regarder, elle ou quelqu’un d’autre, en ce moment. Il ?tait traumatis? par un d?tail unique qui hantait souvent les “m?canos” qui avaient connu ce qu’il venait de traverser. Il y avait quelques instants, le chef de train avait dit que lui et son assistant n’avaient eu qu’un aper?u de la victime avant sa mort. Mais cet homme avait eu bien plus qu’un aper?u. Il avait vu quelque chose d’exceptionnellement horrifiant depuis la fen?tre dans cette cabine ? quelque chose qu’aucun ?tre humain innocent ne m?ritait de voir. Cela l’aiderait-il de le dire ? haute voix ? Je ne suis pas un psy, se rappela-t-elle. N?anmoins, elle se sentait de plus en plus nerveuse ? l’id?e de lui tendre la main. Lentement et prudemment, Jenn dit … « Je pense que je sais ce que vous avez vu, dit-elle. Vous pouvez m’en parler si vous voulez. Apr?s une pause, elle ajouta … — Mais pas si vous ne le voulez pas. Un silence s’installa. J’imagine qu’il ne veut pas, pensa Jenn. Elle se levait presque pour partir, mais l’homme dit dans un murmure presque inaudible … — Je suis mort l?-bas. » Les mots glac?rent le sang de Jenn. Encore une fois, elle se demanda s’il ?tait de son ressort de faire cela. Elle ne dit rien. Elle pensa qu’il valait mieux attendre et voir s’il voulait en dire plus. Elle attendit plusieurs secondes, esp?rant plus qu’un peu que l’homme reste silencieux et qu’elle puisse partir tranquillement. Puis il dit … — J’ai vu tout ?a arriver. Je regardais … dans un miroir. Il fit une pause pendant un moment, puis ajouta … — Je me suis vu mourir. Alors pourquoi … pourquoi suis-je ici ? Jenn d?glutit difficilement. Oui, elle avait lu exactement ce genre de choses dans l’avion ? propos de ce qui lui ?tait arriv?. Des centaines de personnes mouraient sur les voies ferr?es chaque ann?e. Et trop souvent, les conducteurs de train enduraient un moment d’horreur inimaginable. Ils croisaient le regard de la personne qui ?tait sur le point de mourir. La m?me chose ?tait arriv?e ? Brock Putman. La raison pour laquelle il ne pouvait pas croiser le regard de quelqu’un d’autre ?tait que cela lui faisait revivre ce moment encore une fois. Et le fait qu’il s’identifie avec la pauvre femme le rongeait de l’int?rieur. Il essayait de faire face en niant que quelqu’un d’autre avait ?t? tu?. Coupablement, il essayait de se convaincre que lui ? et lui seul ? ?tait mort. Jenn parla encore plus prudemment qu’avant. — Vous n’?tes pas mort. Vous ne regardiez pas dans un miroir. Quelqu’un d’autre est mort. Et ce n’?tait pas de votre faute. Il n’y avait absolument aucun moyen d’emp?cher cela. Vous le savez, m?me si vous avez du mal ? l’accepter. Ce n’?tait pas de votre faute. L’homme lui tournait toujours le dos. Mais un sanglot s’?chappa de sa gorge. Jenn fut momentan?ment alarm?e. Venait-elle juste de le pousser ? bout ? Non, pensa-t-elle. Elle avait l’intuition que c’?tait bien, que c’?tait n?cessaire. Les ?paules de l’homme tremblaient l?g?rement tandis que ses sanglots silencieux continuaient. Jenn le toucha sur l’?paule. — Brock, pourriez-vous faire quelque chose pour moi ? Je veux juste que vous me regardiez, dit-elle. Ses ?paules cess?rent de trembler, et ses sanglots se tarirent. Puis, tr?s lentement, il se retourna sur son lit et regarda Jenn. Ses yeux bleus brillants ?taient ?carquill?s, suppliants et d?bordants de larmes ? et ils regardaient droit dans les yeux de Jenn. Jenn dut lutter contre ses propres larmes. Aussi directe, brusque, et parfois m?me d?pourvue de tact qu’elle l’?tait normalement, elle r?alisa qu’elle n’avait jamais eu ce genre d’interaction avec quelqu’un auparavant, du moins pas professionnellement. Elle d?glutit difficilement, puis dit : — Vous ne regardez pas dans un miroir maintenant. Vous me regardez moi. Vous me regardez dans les yeux. Et vous ?tes vivant. Vous avez parfaitement le droit d’?tre en vie. Brock Putnam ouvrit la bouche pour parler, mais aucun mot n’en sortit. Au lieu de cela, il hocha de la t?te. Jenn poussa presque un soupir de soulagement. Je l’ai fait, pensa-t-elle. Je l’ai sorti de l?. — Mais vous m?ritez quelque chose de plus. Vous m?ritez de savoir qui a fait cette chose terrible ? pas seulement pour cette pauvre femme, mais pour vous. Et vous m?ritez justice. Vous m?ritez de savoir qu’il ne fera plus jamais rien de pareil. Je vous le promets – vous obtiendrez justice. Je m’en assurerai, dit-elle ensuite. Il hocha de nouveau la t?te, avec juste l’ombre d’un sourire. Elle sourit et dit : — Maintenant, sortons d’ici. Vous avez deux copains qui s’inqui?tent pour vous. Allons les voir. » Elle se leva du lit et Brock aussi. Ils sortirent de la cellule, o? Powell attendait toujours. Powell semblait stup?fait de voir le changement dans l’attitude et le comportement de Putnam. Ils retourn?rent tous dans la salle d’interrogatoire et entr?rent. Riley, Bill et Cullen ?taient toujours l?, ainsi que les deux chefs de train. Stine et Boynton rest?rent bouche b?e pendant un moment, puis se lev?rent et ?chang?rent des ?treintes pleines d’?motion avec Brock Putnam. Ils s’assirent tous ? la table ensemble et commenc?rent ? parler calmement. Jenn regarda s?v?rement le chef adjoint et dit : « Mettez la pression sur quelqu’un et faites venir ce psychologue le plus t?t possible. Puis, se tournant vers le chef de la police locale, elle dit : — Allez chercher un caf? pour cet homme. » Powell hocha de la t?te et quitta la pi?ce. Riley prit Jenn ? part et demanda calmement : « Tu penses qu’il pourra retourner travailler un jour ? Jenn r?fl?chit un moment et dit : — J’en doute. » Riley hocha de la t?te et dit : Il va probablement avoir du mal pour le reste de sa vie. C’est une chose horrible ? vivre. Riley sourit et ajouta : Mais tu as fait du bon travail tout ? l’heure. » Jenn se sentit inond?e de chaleur en entendant le compliment de Riley. Elle se rappela comment sa journ?e avait commenc? ? comment sa communication avec tante Cora l’avait laiss?e avec un sentiment d’incomp?tence et d’indignit?. Peut-?tre que je suis utile apr?s tout, pensa-t-elle. Apr?s tout, elle avait toujours su que l’empathie ?tait une qualit? qui lui manquait et qu’elle devait cultiver. Et maintenant, enfin, elle semblait avoir fait au moins quelques progr?s pour devenir un agent avec plus d’empathie. Elle se sentait aussi stimul?e par la promesse qu’elle venait de faire ? Brock Putnam : “Je vous le promets – vous obtiendrez justice. Je m’en assurerai.” Elle ?tait contente de l’avoir dit. Maintenant, elle s’y ?tait engag?e. Je ne le laisserai pas tomber, pensa-t-elle. Pendant ce temps, les deux chefs de train et le conducteur continuaient ? parler calmement, compatissant ? l’exp?rience terrible qu’ils avaient tous endur?e, mais qui avait ?t? particuli?rement terrible pour Putnam. Soudain, la porte de la pi?ce s’ouvrit et Powell regarda ? l’int?rieur. « Vous feriez mieux de venir avec moi. Un t?moin vient de se manifester », dit-il ? Cullen et aux agents du FBI. Jenn ressentit une d?charge d’excitation alors qu’elle et les autres suivaient Cullen dans le couloir. ?taient-ils sur le point d’obtenir la piste dont ils avaient besoin ? CHAPITRE HUIT Tout en suivant Powell dans le couloir avec les autres agents du FBI et Bull Cullen, Riley se demanda … Un t?moin ? Allons-nous vraiment obtenir une avanc?e aussi vite ? Des ann?es d’exp?rience lui disaient que ce n’?tait pas probable. M?me ainsi, elle ne pouvait s’emp?cher d’esp?rer que cette fois puisse ?tre diff?rente. Ce serait merveilleux de clore cette affaire avant que quelqu’un d’autre ne soit tu?. Lorsque le groupe arriva dans une petite salle de r?union, une femme corpulente d’une cinquantaine d’ann?es faisait les cent pas ? l’int?rieur. Elle portait beaucoup de maquillage et ses cheveux ?taient d’une teinte blonde pas naturelle. Elle se pr?cipita vers eux. « Oh, c’est affreux, dit-elle. J’ai vu sa photo aux informations il y a un petit moment, et je l’ai reconnue tout de suite. Une mort si horrible. Mais j’avais une sensation la concernant ? un mauvais pressentiment. Une pr?monition, vous pourriez m?me dire. » Les espoirs de Riley diminu?rent un peu. Ce n’?tait g?n?ralement pas bon signe quand les t?moins commen?aient ? parler de “pr?monitions”. Bill guida la femme vers une chaise. « Asseyez-vous, madame, dit-il. Allez-y doucement et reprenons depuis le d?but. Quel est votre nom ? La femme s’assit, mais elle remua juste sur sa chaise. Bill s’assit sur une chaise ? c?t?, la tournant un peu pour parler avec elle. Riley, Jenn et les autres prirent ?galement place sur des chaises autour de la table de la salle de r?union. — Votre nom ? demanda ? nouveau Bill. — Sarah Dillon, dit-elle en lui adressant un grand sourire. Je vis ici ? Barnwell. — Et comment avez-vous connu la victime ? demanda Bill. La femme le regarda comme si elle ?tait surprise par la question. — Et bien, je ne la connaissais pas vraiment. Nous avons ?chang? des mots ? l’occasion. — L’avez-vous vue ce matin, avant qu’elle ne soit tu?e ? demanda Bill. Sarah Dillon semblait encore plus surprise qu’auparavant. — Non. Cela fait deux semaines ou plus que je l’ai vue pour la derni?re fois. Pourquoi est-ce important ? » Riley ?changea un regard avec Bill et Jenn. Elle savait qu’ils pensaient tous la m?me chose. Quelques semaines ou plus ? Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=51921986&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.