Êàêîå, â ñóùíîñòè, íåëåïîå çàíÿòèå ïèñàòü ñòèõè: ......................è "ãëàç ëóíû", è "ñîëíöà äèñê" êàê ìèð ñòàðû. ............................Äóøè øèðîêèå îáúÿòèÿ òîëïå íàâñòðå÷ó ðàñïàõíóòü... - ................................................ïîäîáíûé ðèñê ê ÷åìó òåáå? - ........................Ãëóõîé ñòåíîé - íåïîíèìàíèå; ðàçäàâëåí òÿæåñòüþ

Le mensonge d’un voisin

Le mensonge d’un voisin Blake Pierce « Un chef-d’?uvre de thriller et de myst?re. Blake Pierce est parvenu ? cr?er des caract?res avec un c?t? psychologique tellement bien d?crit, que nous avons l’impression de pouvoir p?n?trer dans leur esprit, suivre le cheminement de leurs pens?es et nous r?jouir de leurs r?ussites. Plein de rebondissements, ce livre vous tiendra en haleine jusqu’? la derni?re page. »--Critiques de livres et de films, Roberto Mattos (re Une fois partie)LE MENSONGE D’UN VOISIN (Un myst?re Chlo? Fine) est le volume 2 d’une nouvelle s?rie suspense psychologique par Blake Pierce, l’auteur ? succ?s de Une fois partie (volume 1) (t?l?chargement gratuit), un bestseller n?1 ayant re?u plus de 1 000 critiques ? cinq ?toiles.L’agent de l’?quipe scientifique du FBI, Chlo? Fine, 27 ans, encore sous le choc des secrets issus de son pass?, se retrouve plong?e au c?ur de sa premi?re enqu?te : le meurtre d’une nounou dans une ville de banlieue aux allures parfaites. Plong?e dans un monde de secrets, de couples infid?les, d’apparences et d’artifices, Chlo? r?alise tr?s vite que tout le monde pourrait ?tre coupable. Mais en m?me temps, avec son propre p?re toujours incarc?r?, elle doit se battre contre ses propres d?mons et d?couvrir les secrets de son propre pass?, au risque de finir d?moralis?e avant m?me que sa propre carri?re n’ait eu le temps de d?marrer. Un suspense psychologique ?motionnel avec des personnages complexes, une atmosph?re de petite ville et un suspense qui vous tiendra en haleine, LE MENSONGE D’UN VOISIN est le volume 2 d’une fascinante nouvelle s?rie qui vous fera tourner les pages jusqu’? des heures tardives de la nuit. Le volume 3 dans la s?rie CHLO? FINE sera bient?t disponible. le mensonge d’un voisin (un suspense psychologique Chlo? Fine – volume 2) b l a k e p i e r c e Blake Pierce Blake Pierce est l’auteur de la s?rie ? succ?s myst?re RILEY PAIGE, qui comprend treize volumes (pour l’instant). Black Pierce est ?galement l’auteur de la s?rie myst?re MACKENZIE WHITE, comprenant neuf volumes (pour l’instant) ; de la s?rie myst?re AVERY BLACK, comprenant six volumes ; de la s?rie myst?re KERI LOCKE, comprenant cinq volumes ; de la s?rie myst?re MAKING OF RILEY PAIGE, comprenant trois volumes (pour l’instant) ; de la s?rie myst?re KATE WISE, comprenant deux volumes (pour l’instant) ; de la s?rie myst?re suspense psychologique CHLO? FINE, comprenant trois volumes (pour l’instant) ; et de la s?rie thriller suspense psychologique JESSE HUNT, comprenant trois volumes (pour l’instant). Lecteur avide et admirateur de longue date des genres myst?re et thriller, Blake aimerait conna?tre votre avis. N’h?sitez pas ? consulter son site www.blakepierceauthor.com (http://www.blakepierceauthor.com) afin d’en apprendre davantage et rester en contact. Copyright © 2018 par Blake Pierce. Tous droits r?serv?s. Sous r?serve de la loi am?ricaine sur les droits d'auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut ?tre reproduite, distribu?e ou transmise sous quelque forme ou par quelque proc?d? que ce soit, ni enregistr?e dans une base de donn?es ou un syst?me de r?cup?ration, sans l'accord pr?alable de l'auteur. Ce livre ?lectronique est sous licence pour usage personnel uniquement. Ce livre ?lectronique ne peut ?tre ni revendu, ni donn? ? d'autres personnes. Si vous d?sirez partager ce livre avec quelqu'un, veuillez acheter une copie suppl?mentaire pour chaque b?n?ficiaire. Si vous lisez ce livre et que vous ne l'avez pas achet?, ou qu'il n'a pas ?t? achet? pour votre usage personnel uniquement, veuillez le rendre et acheter votre propre copie. Merci de respecter le travail de cet auteur. Il s'agit d'une ?uvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les endroits, les ?v?nements et les incidents sont soit le produit de l'imagination de l'auteur, soit utilis?s de mani?re fictive. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant exist? est purement fortuite. Image de couverture Copyright emin kuliyev, utilis? sous licence de Shutterstock.com. LIVRES PAR BLAKE PIERCE S?RIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE JESSIE HUNT LA FEMME PARFAITE (Volume 1) LE QUARTIER PARFAIT (Volume 2) LA MAISON PARFAITE (Volume 3) S?RIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE CHLOE FINE LA MAISON D’? C?T? (Volume 1) LE MENSONGE D’UN VOISIN (Volume 2) VOIE SANS ISSUE (Volume 3) S?RIE MYST?RE KATE WISE SI ELLE SAVAIT (Volume 1) SI ELLE VOYAIT (Volume 2) S?RIE MAKING OF RILEY PAIGE REGARDER (Volume 1) ATTENDRE (Volume 2) ATTIRER (Volume 3) S?RIE MYST?RE RILEY PAIGE UNE FOIS PARTIE (Volume 1) UNE FOIS PRISE (Volume 2) UNE FOIS D?SIR?E (Volume 3) UNE FOIS ATTIR?E (Volume 4) UNE FOIS TRAQU?E (Volume 5) UNE FOIS ?PINGL?E (Volume 6) UNE FOIS D?LAISS?E (Volume 7) UNE FOIS FROIDE (Volume 8) UNE FOIS POURSUIVIE (Volume 9) UNE FOIS PERDUE (Volume 10) UNE FOIS ENTERR?E (Volume 11) UNE FOIS LI?E (Volume 12) UNE FOIS PI?G?E (Volume 13) UNE FOIS ASSOUPIE (Volume 14) S?RIE MYST?RE MACKENZIE WHITE AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1) AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2) AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3) AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4) AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5) AVANT QU’IL NE RESSENTE (Volume 6) AVANT QU’IL NE P?CHE (Volume 7) AVANT QU’IL NE CHASSE (Volume 8) AVANT QU’IL NE TRAQUE (Volume 9) AVANT QU’IL NE LANGUISSE (Volume 10) AVANT QU’IL N’EXPIRE (Volume 11) S?RIE MYST?RE AVERY BLACK MOTIF POUR TUER (Volume 1) MOTIF POUR S’ENFUIR (Volume 2) MOTIF POUR SE CACHER (Volume 3) MOTIF POUR CRAINDRE (Volume 4) MOTIF POUR SAUVER (Volume 5) MOTIF POUR REDOUTER (Volume 6) S?RIE MYST?RE KERI LOCKE UNE EMPREINTE DE MORT (Volume 1) UNE EMPREINTE DE MEURTRE (Volume 2) UNE EMPREINTE DE VICE (Volume 3) UNE EMPREINTE DE CRIME (Volume 4) UNE EMPREINTE D’ESPOIR (Volume 5) TABLE DES MATI?RES PROLOGUE (#ubcaa1da3-7130-5bfe-86d2-ace57cff6be8) CHAPITRE UN (#u80ed8105-97fb-5b05-b1a7-8be3233745ca) CHAPITRE DEUX (#ud3151c98-c889-5dd8-ab5c-4a5091357190) CHAPITRE TROIS (#u379fba71-c610-5af7-bb31-050c2a9b858e) CHAPITRE QUATRE (#u347eb4e8-9e5e-57be-a459-ed481ae30403) CHAPITRE CINQ (#u5ebc15e5-c363-5b23-a253-559a52a6161f) CHAPITRE SIX (#ua1a32734-7f4e-58f8-87a4-e0755cda50d6) CHAPITRE SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE ONZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DOUZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TREIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUATORZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUINZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE SEIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT ET UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE ET UN (#litres_trial_promo) PROLOGUE Travailler en tant que nounou n’?tait pas la vie que Kim Wielding avait envisag?e, mais c’?tait finalement assez agr?able. Ce qui ?tait un peu surprenant, vu que lorsqu’elle avait vingt ans, elle avait voulu faire carri?re ? Washington, travailler sur des campagnes ?lectorales et ?crire le discours de politiciens de second plan. Et elle avait presque r?ussi. Presque. Parfois la vie r?servait des surprises. ? pr?sent ?g?e de trente-six ans, ses r?ves de travailler ? Washington s’?taient ?vapor?s depuis longtemps. Elle les avait remplac?s par un autre r?ve : celui d’?crire le grand roman am?ricain durant son temps libre en tant que nounou. Elle avait atterri dans ce travail apr?s qu’un candidat prometteur pour lequel elle avait travaill? ait ?t? piteusement battu. C’?tait tout ce qu’il avait fallu pour qu’elle se retrouve temporairement mise ? l’?cart. Et ce fut durant cette p?riode d’?loignement qu’un moyen de subsistance tr?s facile lui ?tait tomb? dessus. Elle n’avait jamais envisag? de garder des enfants, mais cela avait tout de suite fonctionn?. Kim repensait ? son premier boulot en tant que nounou, assise dans la cuisine de Bill et de Sandra Carver. C’?tait difficile de croire que cela faisait un peu plus de dix ans. Cette p?riode avait d’une certaine mani?re effac? les souvenirs de son travail ? Washington et son souhait de faire carri?re dans le monde politique. Son ordinateur portable ?tait pos? devant elle. Elle avait atteint les quarante-mille mots pour son livre. Elle pensait en ?tre environ ? la moiti?. Peut-?tre qu’il lui faudrait encore six mois pour le terminer. Tout d?pendait de la direction que prendrait la vie des trois enfants Carter. L’a?n?, Zack, ?tait rentr? au lyc?e cette ann?e et envisageait s?rieusement de se mettre au football am?ricain. Le cadet, Declan, jouait au football. Et si la benjamine, Madeline, continuait la gymnastique, Kim allait devoir courir dans tous les sens durant les prochains mois. Elle referma son ordinateur et regarda autour d’elle. Elle faisait d?geler un poulet pour le d?ner. Le plan de travail ?tait nettoy?, la vaisselle ?tait faite, et la quatri?me lessive ?tait en train de tourner dans la machine ? laver. Jusqu’? ce que les enfants rentrent ? la maison, sa journ?e ?tait finie. C’est comme ?a qu’elle avait pu travailler sur son livre pendant les quarante-cinq derni?res minutes. Elle jeta un coup d’?il ? l’horloge et r?alisa que la journ?e lui avait fil? entre les doigts— quelque chose qui, elle s’en rendait compte ? pr?sent, arrivait fr?quemment aux nounous. Elle allait devoir partir chercher les enfants ? l’?cole dans quinze minutes…et ce n’?tait pas rien, puisque les enfants Carver, du fait de leur diff?rence d’?ge, ?taient tous dans des ?coles diff?rentes. La plus jeune ?tait en primaire, le cadet au coll?ge, et l’a?n? au lyc?e. Au total, cela lui prenait un peu plus d’une heure de trajet dans les embouteillages pour tous les r?cup?rer et les ramener ? la maison. Mais ce n’?tait pas non plus aussi d?sagr?able que ?a, puisque Kim avait r?cemment d?couvert ? quel point les livres audio ?taient de merveilleux alli?s pour tuer le temps en voiture. Elle se leva et v?rifia le poulet, qui ?tait presque d?congel? dans l’?vier. Elle mit ensuite la lessive dans le s?che-linge et pr?para toutes les ?pices dont elle aurait besoin pour pr?parer le repas. Au moment o? elle posa le paprika sur le plan de travail, quelqu’un frappa ? la porte. C’?tait plut?t fr?quent chez les Carver. Sandra Carver ?tait accroc ? Amazon et Bill Carver recevait tout le temps des sch?mas et des plans par FedEx ? la maison. Kim prit son sac ? main, en pr?voyant de partir directement pour l’?cole apr?s avoir rentr? les paquets ? l’int?rieur. Elle ouvrit la porte, en cherchant imm?diatement des yeux une caisse Amazon sur le sol du porche. C’est pourquoi elle ne vit pas tout de suite qu’une personne se tenait devant elle. Quand elle leva les yeux pour voir son visage, sa vision fut bloqu?e par—quelque chose. Quoi que ce fut, cela lui percuta la t?te et l’atteignit juste entre les deux yeux, au sommet de l’ar?te du nez. Le craquement ? l’int?rieur de son cr?ne fut assourdissant mais elle eut ? peine le temps de le remarquer avant que la sensation de chute ne l’emporte sur tout le reste. L’arri?re de son cr?ne heurta violemment le plancher en bois de la maison des Carver. Elle sentit le sang jaillir de son nez au moment o? elle essaya de reculer. La personne qui se trouvait sur le porche entra ? l’int?rieur. Elle referma calmement la porte derri?re elle. Kim essaya de crier mais il y avait trop de sang qui lui coulait dans la gorge et la bouche. Elle toussa, en s’?tranglant presque, et vit la personne faire un grand pas en avant. Elle leva ? nouveau l’objet contondant—un tuyau, pensa vaguement Kim, alors que la douleur l’envahissait—et ce fut la derni?re chose qu’elle v?t. Avant le coup de gr?ce, son esprit s’?gara de mani?re ?trange. Kim Wielding mourut en se demandant ce qui arriverait ? ce poulet, qui d?congelait encore dans l’?vier des Carver. CHAPITRE UN Vu la mani?re dont sa vie avait commenc?—une m?re morte, un p?re en prison, et des grands-parents qui la couvaient continuellement—Chlo? Fine pr?f?rait souvent faire les choses par elle-m?me. Les gens pensaient souvent d’elle qu’elle ?tait une grande introvertie, et en ce qui la concernait, cela lui allait parfaitement bien. C’?tait cette personnalit? qui l’avait pouss?e ? obtenir des r?sultats exceptionnels ? l’?cole et qui l’avait aid?e ? r?ussir brillamment ses ?tudes et son entra?nement ? l’acad?mie du FBI. Mais c’?tait ?galement ? cause de ce caract?re qu’elle avait fini par d?m?nager dans son nouvel appartement sans qu’une seule personne ne vienne l’aider. ?videmment, elle aurait pu engager une soci?t? de d?m?nagement, mais ses grands-parents lui avaient enseign? la valeur de chaque dollar. Et puisqu’elle ?tait muscl?e, qu’elle avait un dos r?sistant et qu’elle ?tait une v?ritable t?te de mule, elle avait d?cid? de d?m?nager par elle-m?me. Apr?s tout, elle n’avait que deux meubles vraiment lourds. Pour le reste, ?a devrait ?tre du g?teau. Elle r?alisa que ce n’?tait finalement pas tout ? fait le cas, quand elle eut fini de tra?ner sa commode jusqu’en haut des escaliers du premier ?tage—avec l’aide d’un diable, de plusieurs sangles ? cliquets, et d’une cage d’escalier qui ?tait heureusement assez large. Oui, elle avait r?ussi, mais elle ?tait presque s?re de s’?tre froiss? un ou deux muscles du dos au passage. Elle avait gard? la commode pour la fin, en sachant que cela serait la partie la plus difficile du d?m?nagement. Elle avait intentionnellement peu charg? ses caisses en sachant qu’elle aurait ? les porter toute seule. Elle aurait pu appeler Danielle, qui l’aurait probablement aid?e, mais Chlo? n’avait jamais ?t? du genre ? demander des faveurs ? la famille. Chlo? contourna quelques cartons remplis de livres et de cahiers et s’effondra dans le fauteuil qu’elle avait toujours conserv? depuis sa deuxi?me ann?e d’universit?. L’id?e que Danielle pourrait ?tre ici avec elle, ? l’aider ? trier toutes ses affaires et ? s’installer, ?tait assez tentante. Les choses n’?taient plus aussi tendues entre elles depuis que Chlo? avait d?couvert la v?rit? sur ce qui s’?tait r?ellement pass? entre leurs parents quand elles ?taient petites, mais quelque chose avait chang?. Elles ?taient toutes les deux conscientes du poids que leur p?re faisait peser sur leurs ?paules—ce qu’il avait fait et les secrets qu’il avait gard?s. Chlo? savait qu’elles affrontaient ces secrets ? leur propre mani?re et que leurs opinions diff?raient. Mais ce qu’elle n’avait jamais os? dire ? Danielle, c’?tait ? quel point leur p?re lui manquait. Danielle lui en avait toujours plus ou moins voulu apr?s qu’il ait ?t? mis en prison. Mais pour Chlo?, cette figure paternelle ?tait quelque chose qui lui avait manqu? dans la vie. Elle avait toujours os? esp?rer que peut-?tre la police s’?tait tromp?e—qu’il ?tait impossible que leur p?re ait tu? leur m?re. Et c’?tait cet espoir qui les avait amen?es ? vivre une aventure qui avait culmin? avec l’arrestation de Ruthanne Carwile et un point de vue compl?tement nouveau sur l’affaire Aiden Fine. Mais le probl?me, c’?tait qu’en d?couvrant les secrets de son p?re, il avait commenc? ? lui manquer encore plus. Et elle savait que Danielle trouverait ?a horrible, peut-?tre m?me un peu masochiste. Malgr? cela, elle voulait quand m?me demander ? Danielle de venir c?l?brer l’emm?nagement dans son nouvel appartement. C’?tait un petit deux pi?ces dans le quartier Mount Pleasant de Washington —petit, tout juste dans ses moyens, mais exactement ce dont elle avait besoin. Elles ne s’?taient plus vues depuis environ deux mois —ce qui semblait ?trange, ?tant donn? tout ce qu’elles avaient v?cu ensemble. Elles avaient parl? au t?l?phone quelques fois et bien que les conversations aient ?t? plaisantes, elles ?taient rest?es tr?s superficielles. Et Chlo? n’?tait pas du genre ? faire dans le superficiel. Tant pis, pensa-t-elle, en tendant la main vers son t?l?phone. Quel mal cela peut faire ? En cherchant le num?ro de Danielle, elle r?fl?chit encore ? la situation. Cela ne faisait que deux mois que cette histoire ?tait arriv?e, et elles ?taient ? pr?sent des personnes diff?rentes. Danielle avait commenc? ? recoller les morceaux de sa vie. Elle avait un travail qui pouvait potentiellement bien payer—serveuse et assistante du manager dans un bar branch? ? Reston, en Virginie. Et quant ? Chlo?, elle se demandait encore comment passer du statut de r?cemment fianc?e ? celui de c?libataire apparemment incapable de d?crocher un rencard. Tu ne peux pas forcer les choses, pensa-t-elle. Surtout pas avec Danielle. Chlo? d?cida n?anmoins de passer l’appel. Elle s’attendait ? tomber sur le r?pondeur. Quand Danielle r?pondit ? la deuxi?me sonnerie sur un ton enjou?, il fallut un moment ? Chlo? pour parler. « Salut, Danielle. » « Chlo?, comment vas-tu ? » demanda-t-elle. C’?tait tellement ?trange d’entendre Danielle parler avec une telle gaiet? dans la voix. « Plut?t bien. J’ai emm?nag? dans mon nouvel appartement aujourd’hui. Je me disais que ce serait vraiment sympa de c?l?brer ?a en t’invitant ? boire une bouteille de vin et manger des crasses. Puis je me suis souvenue de ton nouveau boulot. » « Ouais, je bosse dur, » dit Danielle en riant. « ?a te pla?t, comme boulot ? » « Chlo?, j’adore ?a. ?videmment, cela ne fait que trois semaines mais c’est comme si j’?tais n?e pour ce boulot. Je sais que c’est seulement servir au bar, mais… » « Mais tu es aussi assistante du manager, non ? » « Ouais. Un titre qui m’effraie toujours. » « Je suis contente que ?a te plaise. » « Et toi, quoi de neuf ? Comment est l’appartement ? Comment s’est pass? le d?m?nagement ? » Elle ne voulait pas que Danielle sache qu’elle avait d?m?nag? toute seule, alors elle r?pondit de mani?re ?vasive—une chose qu’elle d?testait faire. « Pas trop mal. Je dois encore d?baller des caisses, mais je suis contente d’?tre l?. » « Je te promets de venir bient?t pour cette bouteille de vin. Et sinon, comment ?a se passe pour le reste ? » « Honn?tement ? » Danielle resta silencieuse pendant un instant avant de r?pondre par un « Oh-Oh. » « Je pense beaucoup ? papa. J’ai pens? ? aller le voir. » « Et pourquoi tu ferais ?a ? » « J’aimerais avoir une bonne r?ponse ? te donner, » r?pondit Chlo?. « Mais apr?s tout ce qui s’est pass?, je sens que j’en ai besoin. J’ai besoin de trouver un sens ? tout ?a. » « Mon dieu, Chlo?, laisse tomber. Avec ton nouveau boulot, tu n’es pas cens?e r?soudre d’autres crimes ? Et moi qui pensais ?tre celle qui passait son temps ? vivre dans le pass?. » « Pourquoi est-ce que ?a te contrarie autant ? » demanda Chlo?. « Que j’aille le voir… » « Parce que je pense que nous lui avons toutes les deux donn? assez de nos vies. Et je sais que si tu vas le voir, mon nom va ?tre mentionn?, et j’aimerais autant que ?a n’arrive pas. J’en ai fini avec lui, Chlo?. J’aimerais que tu puisses en faire autant. » Oui, j’aimerais aussi, pensa Chlo?, mais elle garda ce commentaire pour elle-m?me. « Chlo?, je t’aime, mais si le reste de la conversation doit tourner autour de lui, je vais te dire aurevoir d?s maintenant. » « Quand est-ce que tu travailles ? » demanda Chlo?. « Tous les soirs de la semaine, sauf samedi. » « Je viendrai peut-?tre vendredi apr?s-midi pour te voir. Et je veux que tu me serves ta sp?cialit?, quel que soit le cocktail. » « Il vaudrait mieux que tu ne pr?voies pas de conduire pour rentrer chez toi, alors, » r?pondit Danielle. « C’est not?. » « Et toi ? Quand est-ce que tu commences ton nouveau travail ? » « Demain matin, en fait. » « En plein milieu de la semaine ? » demanda Danielle. « C’est une esp?ce de journ?e d’orientation, avec surtout des r?unions et une s?ance d’information. » « Je suis ravie pour toi, » reprit Danielle. « Je sais ? quel point cela te tenait ? c?ur. » C’?tait agr?able d’entendre Danielle parler en positif de son travail. Non seulement cela, mais elle avait vraiment l’air en plus de s’y int?resser. Un silence pesant s’installa entre elles. Il fut heureusement rompu par Danielle qui dit quelque chose qui ne lui ressemblait pas vraiment. « Sois prudente, Chlo?. Avec ton travail…avec papa…avec tout ?a. » « Je le serai, » lui r?pondit Chlo?, prise par surprise par ce commentaire. Danielle raccrocha, et Chlo? se mit ? contempler son appartement. Il lui ?tait difficile de bien le voir ? cause de tout son fatras, mais elle se sentait d?j? chez elle. Rien de tel qu’une discussion inconfortable avec Danielle pour se sentir chez soi dans un nouvel appartement, pensa-t-elle de mani?re d?sinvolte. Elle prit son temps pour s’?tirer, elle s’extirpa du fauteuil et s’approcha du carton qui se trouvait le plus pr?s d’elle. Elle commen?a ? le d?baller, en se disant qu’il faudrait vraiment qu’elle parvienne ? trouver un moyen d’avoir des relations harmonieuses. Que ce soit avec sa s?ur, son p?re ou son ex-fianc?, elle n’?tait pas la plus dou?e pour garder les gens ? ses c?t?s. Alors qu’elle pensait ? son ex-fianc?, elle tomba sur plusieurs photos encadr?es au fond du premier carton. Il y avait trois photos en tout, des clich?s de Steven et d’elle ; deux dataient du d?but de leur relation, quand les choses n’?taient pas encore trop s?rieuses entre eux. Mais la troisi?me ?tait une photo prise apr?s qu’il eut fait sa demande…apr?s qu’elle ait r?pondu oui et qu’elle se soit presque mise ? pleurer. Elle sortit les photos du carton et les posa sur le plan de travail de la cuisine. Elle fouilla un peu autour d’elle et trouva une poubelle de l’autre c?t? de la pi?ce, pr?s de son matelas. Elle prit les photos et les y jeta. Le bruit du verre se brisant au fond de la poubelle lui parut des plus agr?ables. Plut?t facile, songea-t-elle. J’ai h?te de laisser tout ?a derri?re moi. Mais pourquoi je ne peux pas tourner la page aussi facilement avec papa ? Elle ne savait pas comment r?pondre ? ?a. Et ce qui l’effrayait le plus, c’?tait qu’elle ne puisse trouver la r?ponse qu’en allant parler avec lui. Tout d’un coup, l’appartement lui sembla plus vide qu’avant, et Chlo? se sentit vraiment seule. Elle d?cida d’entamer le pack de bi?res qu’elle avait achet? plus t?t dans la journ?e et qui se trouvait au r?frig?rateur. Elle ouvrit une bouteille, un peu surprise de constater ? quel point cette premi?re gorg?e lui paraissait bonne. Elle fit de son mieux pour rester occup?e tout le reste de l’apr?s-midi et jusque tard dans la soir?e, en passant m?thodiquement en revue les cartons un par un, pour d?cider des objets qu’elle allait garder. Le troph?e qu’elle avait gagn? avec l’?quipe de d?bat au lyc?e prit le chemin de la poubelle. Quant au CD de Fiona Apple sur lequel elle avait perdu sa virginit? pendant sa deuxi?me ann?e de lyc?e, elle le garda. Toutes les photos de son p?re finirent ? la poubelle. ?a lui fit du mal au d?but, mais une fois arriv?e ? la quatri?me bi?re, ce fut tout de suite plus facile. Elle vida deux cartons…et elle en aurait probablement encore vid? un si, en allant au r?frig?rateur, elle ne s’?tait pas rendu compte qu’elle avait bu le pack de bi?res au complet. Elle jeta un coup d’?il ? l’horloge au-dessus de la cuisini?re et laissa ?chapper un petit cri de surprise. Il ?tait une heure moins le quart. Autant oublier la bonne nuit de sommeil avant mon premier jour, pensa-t-elle. Mais ce qui ?tait plus inqui?tant, c’?tait qu’elle ?tait plus contrari?e par le fait que le pack de bi?res soit vide que par la perspective d’un matin vaseux pour son premier jour au FBI. Elle s’affala sur son lit apr?s s’?tre bross? les dents. Elle avait la t?te qui tournait. Finalement, elle avait surtout cherch? ce soir ? ?liminer le plus possible son p?re de sa vie. CHAPITRE DEUX Chlo? ne savait pas trop ? quoi s'attendre quand elle entra au QG du FBI le lendemain matin. Mais ce ? quoi elle ne s'attendait absolument pas du tout, c'?tait d'?tre accueillie par un agent plus ?g? dans le hall d’entr?e. Elle remarqua qu’il l’avait aper?ue et elle se demanda comment r?agir quand elle le vit marcher droit sur elle. Pendant un instant, elle pensa qu'il s'agissait de l'agent Greene, l'homme qui lui avait fait office d'instructeur et de partenaire dans l'affaire qui lui avait permis de d?couvrir la v?rit? ? propos de son p?re. Mais apr?s l’avoir mieux regard?, elle se rendit compte que cet agent ?tait une toute autre personne. Il paraissait taill? dans la roche, sa bouche dessinant une ligne ?troite ? travers sa m?choire. « Chlo? Fine ? » demanda l'agent. « Oui ? » « Le directeur Johnson aimerait vous parler avant la s?ance d'orientation. » Elle se sentit ? la fois excit?e et terroris?e. Le directeur Johnson avait fait une exception avec elle quand elle avait fait ?quipe avec Greene. Avait-il chang? d'avis ? Ses actions dans cette derni?re affaire lui avaient-elles port? pr?judice ? ?tait-elle arriv?e aussi loin pour voir, d?s le premier jour, ses r?ves s'?crouler ? « Pour quelle raison ? » L'agent haussa les ?paules, comme s'il s'en moquait royalement. « Par ici, s'il vous pla?t, » dit-il. Il l'accompagna jusqu’aux ascenseurs et, pendant un moment, Chlo? eut l’impression de faire un retour dans le pass?. Elle se revit marchant vers ces m?mes ascenseurs, un peu plus de deux mois auparavant, avec cette m?me boule d'inqui?tude au ventre, en sachant qu'elle allait rencontrer le directeur Johnson. Et tout comme la derni?re fois, cette boule d'inqui?tude commen?a ? envahir tout son corps au moment o? l’ascenseur se mit ? monter. L'agent au visage impassible l’accompagna en dehors de l'ascenseur quand celui-ci s'arr?ta au deuxi?me ?tage. Ils travers?rent plusieurs salles et bureaux avant que l'agent ne s'arr?te devant le bureau de Johnson. La secr?taire hocha poliment la t?te pour les saluer, avant de dire : « Vous pouvez entrer. Il vous attend. » L'agent au visage impassible lui fit ?galement un l?ger hochement de t?te - mais pas de mani?re aussi polie - et il fit un signe vers la porte du bureau. Il ?tait clair qu'il n'allait pas entrer. S'effor?ant de rester calme et d?tendue, Chlo? se dirigea vers la porte du bureau du directeur Johnson. Qu'est-ce qui me rend aussi nerveuse ? se demanda-t-elle. La derni?re fois qu’il m’a convoqu?e dans son bureau, il m’a assign? des responsabilit?s et des t?ches que beaucoup de nouveaux agents n’ont pas la chance d’avoir. C'?tait vrai, mais cela ne l'aidait en rien ? se calmer. Quand elle entra, le directeur Johnson ?tait assis ? son bureau, occup? ? lire quelque chose sur son laptop. Quand il leva la t?te, il fixa toute son attention sur elle ; il referma m?me son ordinateur. « Agent Fine, » dit-il. « Merci d’?tre venue. Cela ne prendra qu'une seconde. Je ne veux pas que vous ratiez une partie de la s?ance d'orientation – qui, je vous le dirai franchement – est assez rapide. » ?tre appel?e Agent Fine la combla de joie, mais elle essaya qu'il n'en paraisse rien. Elle prit une chaise en face de son bureau et lui adressa un sourire aussi d?tach? que possible. « Aucun probl?me, » lui dit-elle. « Suis-je... enfin, il y a quelque chose qui ne va pas ? » « Non, non, pas du tout, » dit-il. « Je voulais juste vous parler d’une autre option en ce qui concerne votre affectation. J’ai cru comprendre que vous dirigiez votre carri?re vers l’?quipe scientifique. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez toujours voulu faire ? » « Oui, monsieur. J'ai toujours eu un bon ?il pour les d?tails. » « Oui, c'est ce que j'ai entendu dire. L'agent Greene a parl? de vous en termes ?logieux. Et mis ? part quelques contretemps dans les ?v?nements d'il y a deux mois, je dois l'admettre – j'?tais moi-m?me tr?s impressionn?. Vous vous comportez avec une confiance en vous in?branlable, ce qui est rare chez les nouveaux agents. Et c'est pour cette raison, et au vu des ?loges que j'ai re?us de l'Agent Greene et de certains de vos instructeurs ? l'acad?mie, que je voudrais vous demander de reconsid?rer le choix de votre d?partement. » « Est-ce que vous pensez ? un d?partement en particulier ? » demanda Chlo?. « Avez-vous d?j? entendu parler du programme ViCAP ? » « Le Programme de D?tention de Criminels Violents ? Oui, j'en ai entendu parler. » « Le nom s'explique de lui-m?me, mais je pense que c'est compatible avec vos capacit?s d’attention aux d?tails. De plus, pour ?tre tout ? fait sinc?re avec vous, l'?quipe Scientifique se compose d?j? d’un groupe plut?t cons?quent d'agents de premi?re ann?e. Plut?t que de venir simplement grossir les rangs, je vous verrais plus au sein du ViCAP. Est-ce que c’est quelque chose qui pourrait vous int?resser ? » « Pour ?tre tout ? fait honn?te, je ne sais pas. Je n'y ai jamais pens?. » Johnson acquies?a mais Chlo? ?tait presque s?re qu'int?rieurement, il avait d?j? pris sa d?cision. « Si cela vous tente, j'aimerais que vous fassiez un essai. Si dans quelques jours, vous trouvez que cela ne vous convient pas, je m'engage personnellement ? ce que vous retrouviez votre place actuelle avec l'?quipe Scientifique. » Franchement, elle ne savait pas quoi r?pondre. Mais en revanche, ce qu'elle savait avec certitude, c'?tait que le fait que son directeur pense ? elle pour un poste en particulier, uniquement sur base de ses capacit?s et du feedback positif de ses pairs, la remplissait de fiert?. « Oui, je veux bien essayer, » r?pondit-elle finalement. « Fantastique. J'ai d?j? pens? ? vous mettre sur une affaire. Vous commenceriez demain matin. C’?tait la police du Maryland qui s’en occupait, mais nous avons re?u ce matin-m?me un appel nous demandant de les aider. Je vous l'assigne, et vous serez accompagn?e d'une autre agent qui se retrouve aujourd’hui sans partenaire. Celui que nous lui avions attribu? s'est effondr? sous la pression et nous a appel?s hier pour donner sa d?mission. » « Puis-je en demander la raison ? » « Avec le Programme de D?tention de Criminels Violents, les crimes ont tendance ? ?tre plut?t abjects. C’est quelque chose qui arrive parfois avec les nouvelles recrues... Ils finissent la formation, en analysant des cas concrets, et m?me des enqu?tes r?elles. Mais pour finir, quand ils se rendent compte qu'ils vont vivre ces affaires de pr?s... Certains craquent. » Chlo? resta silencieuse. Elle devait prendre une d?cision importante et ?a la d?passait un peu. Elle avait toujours voulu un poste tel que celui-l?, d'aussi loin qu’elle s’en rappelle – depuis le moment m?me o? elle avait compris la diff?rence entre le bien et le mal. « Vais-je avoir besoin d'une formation suppl?mentaire ? » « Je vous conseillerais des entra?nements suppl?mentaires au stand de tir, » r?pondit Johnson. « Je m'assurerai que tout soit arrang? pour vous. Lorsque vous avez ?t? recrut?e par l'?quipe Scientifique, vos r?sultats en maniement d’armes ? feu ?taient plut?t bons. Il vous sera n?anmoins utile de d?velopper des aptitudes suppl?mentaires dans ce domaine, une fois que vous aurez int?gr? le ViCAP – si vous d?cidez d’y rester. » « Je comprends. » « Alors, ? moins que vous n'ayez d’autres questions, je pense que vous pouvez aller assister ? la s?ance d'orientation ? l'?tage d’en bas. Il vous reste trois minutes avant que ?a ne commence. » « Plus de questions pour l’instant. Et merci pour l’opportunit? offerte. Et pour votre confiance en moi. » « Je vous en prie. Je vais m'occuper de la paperasse et quelqu'un vous appellera pour votre affectation avant la fin de la journ?e. Et agent Fine... ?a va bien se passer. Je pense que vous serez un atout remarquable pour le ViCAP. » C'est ? ce moment-l?, quand elle se leva pour quitter le bureau, qu'elle se rendit compte qu’elle n’avait jamais ?t? tr?s dou?e pour accepter les compliments. Peut-?tre parce qu'elle n'en avait pas re?u beaucoup dans son enfance. Elle lui adressa simplement un sourire g?n? et sortit du bureau. La boule de nervosit? qui avait grossi dans son ventre avait maintenant disparu, remplac?e par une sensation de l?g?ret? et l’impression de flotter litt?ralement dans les airs. *** La s?ance d'orientation ?tait telle qu'elle se l'?tait imagin?. Elle consistait en une liste de choses ? faire et ? ne pas faire, ?num?r?e par toute une panoplie d'agents exp?riment?s. Il y avait des exemples d'affaires qui avaient mal tourn?, ? un tel point que plusieurs agents avaient d?missionn? apr?s coup, ou en ?taient m?me arriv?s au suicide. Les instructeurs racont?rent des histoires tristes d'enfants assassin?s et de violeurs en s?rie qui, ? ce jour, n'avaient toujours pas ?t? ?lucid?es. Alors qu'elle ?coutait ces histoires, Chlo? entendit tout bas les bribes d'une conversation dans l'assistance. ? deux si?ges ? sa gauche, elle entendit une femme murmurer quelque chose ? un homme assis ? c?t? d’elle. « Apparemment, mon partenaire a entendu ce genre d’histoires avant nous. C'est peut-?tre pour ?a qu'il a d?missionn?. » dit-elle d'un ton malveillant qui d?rangea tout de suite Chlo?. Avec ma chance, c'est elle la nouvelle partenaire dont Johnson m’a parl?, pensa Chlo?. La s?ance d’orientation se termina finalement pour le d?jeuner. Mais avant ?a, les instructeurs regroup?rent les assistants en fonction de leurs diff?rentes affectations. Lorsque Chlo? entendit appeler l’?quipe scientifique, elle ressentit une pointe d'amertume. Elle regarda la vingtaine de recrues descendre vers l’estrade et se rassembler sur la droite. Le fait qu’elle pensait encore il y a moins de trois heures qu’elle allait faire partie de ce groupe la fit se sentir un peu seule, plus encore lorsqu'elle remarqua que certains agents de l’?quipe s’?taient d?j? li?s d’amiti?. Lorsqu'ils appel?rent les agents pour le Programme de D?tention des Criminels Violents, elle se leva et se dirigea ? son tour vers l’estrade. Le nombre d'agents ?tait inf?rieur ? celui de l'?quipe scientifique. Avec elle compris, elle compta neuf personnes. Et l'une d'entre elles ?tait cette femme qui avait fait ce commentaire d?sobligeant ? propos de son partenaire qui avait d?missionn?. Elle ?tait tellement obnubil?e par cette femme qu'elle ne pr?ta pas attention ? l'homme qui se trouvait derri?re elle. « Je ne sais pas toi, » commen?a-t-il, « mais moi, je me sens un peu intimid?. Faire partie d'un programme dont le nom contient le mot violent... me donne l'impression d'?tre jug? par les gens. » « Je ne l’avais jamais envisag? sous cet angle, » r?pondit Chlo?. « Est-ce que tu as une tendance ? la violence ? » Il posa la question avec un petit sourire en coin et Chlo? remarqua qu’il ?tait extr?mement s?duisant. « Pas que je sache, » r?pondit-elle d’un air g?n?, alors qu'ils atteignaient l'endroit o? ?tait r?uni leur groupe. « OK, » commen?a l'instructeur, un homme d'un certain ?ge v?tu d'un jean et d'un t-shirt noir. « Nous allons d’abord aller manger, puis nous nous r?unirons dans la salle de conf?rence num?ro trois pour continuer la s?ance d’information et de questions/r?ponses. Mais d’abord... » Il s'interrompit et regarda une feuille de papier, en cherchant quelque chose du doigt. « Y-a-t-il parmi vous une Chlo? Fine ? » « C'est moi, » dit Chlo?, en transpirant de nervosit? ? l'id?e d'?tre appel?e individuellement devant un groupe qu'elle ne connaissait pas. « J’aimerais vous parler un moment, s'il vous pla?t. » Chlo? se dirigea vers l'instructeur, en voyant qu’il faisait signe ? un autre agent. « Agent Fine, je vois ici que vous allez int?grer le ViCAP, directement recommand?e par le directeur Johnson. » « En effet. » « Content de vous compter parmi nous. ? pr?sent, laissez-moi vous pr?senter votre partenaire, l’agent Nikki Rhodes. » Il fit un signe de la t?te ? l'autre agent qu'il avait invit? ? les rejoindre. ?videmment, c'?tait la garce de tout ? l'heure. Nikki Rhodes sourit ? Chlo? d'une mani?re qui indiquait clairement qu'elle avait bien conscience de sa beaut?. M?me Chlo? devait l'admettre. Elle ?tait grande, bronz?e, avec des yeux bleus p?tillants et de magnifiques cheveux blonds. « Enchant?e, » dit Rhodes. « De m?me, » r?pondit Chlo? « Vous pouvez aller manger maintenant, » dit l'instructeur. « D'apr?s les informations qu’on m’a donn?es, vous commencerez d?s demain ? travailler sur une affaire. Vous ?tiez les meilleures dans vos classes respectives, donc j'attends de grandes choses de vous. » Rhodes lui adressa un sourire qui avait l’air forc?. Chlo? d?testait avoir des pr?jug?s sur les gens, mais son instinct ne l'avait jamais tromp?e. L'instructeur avait tourn? les talons pour rejoindre le reste du groupe, en laissant les deux femmes seules. Une fois que le regard d'un sup?rieur n'?tait plus pos? sur elle, Rhodes tourna ?galement les talons sans rien ajouter de plus. Chlo? se tint ? l'?cart du groupe pendant un moment, en essayant de garder la t?te froide. Elle s'?tait r?veill?e ce matin, excit?e ? l'id?e de commencer sa carri?re en tant que membre de l'?quipe scientifique. Son avenir ?tait tout trac?. Et la voil? maintenant, replac?e dans un d?partement qu’elle ne connaissait pas, et associ?e ? une ?quipi?re d?testable. « Elle n'a pas l'air tr?s sociable, on dirait, » l?cha quelqu'un derri?re elle. Elle se retourna et vit l'homme qui ?tait descendu avec elle vers l’estrade – l’homme s?duisant qui lui avait demand? si elle avait une tendance ? la violence. « Non, en effet. » « Imagine-toi l'avoir dans la plupart de tes cours ? l'acad?mie, » dit-il. « C'?tait horrible. Ce qui me fait penser ?... Je ne me rappelle pas t'avoir vue dans aucun de mes cours ou modules. » « Oui... Je suis nouvelle, en quelque sorte. J'ai ?t? plac?e dans ce d?partement ce matin. » Il eut une expression un peu surprise. « Ah, OK. Eh bien, bienvenue au ViCAP. Mon nom est Kyle Moulton et si ta partenaire ne souhaite pas d?jeuner en ta compagnie, je prendrai volontiers sa place. » « Comme tu veux, » dit Chlo?, en se rapprochant du reste du groupe. « Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est la suite logique de ma journ?e. » « Comment ?a ? » « Parce que rien ne s'est pass? comme pr?vu. » Moulton se contenta de hocher la t?te alors qu'ils sortaient de la salle o? avait eu lieu la s?ance d’orientation. Malgr? le fait que Moulton soit un inconnu (un bel inconnu, il est vrai), elle ?tait contente qu'il l'accompagne jusqu'au d?jeuner, qui les attendait quelque part dans le b?timent. Elle ?tait anxieuse qu'en avan?ant seule vers cet avenir incertain, elle finisse par changer d'avis. « Planifier, c'est surfait de toute fa?on, » dit Moulton. « Pas pour moi. Planifier signifie structurer. Planifier signifie pr?voir. » « Je ne crois pas que pr?voir fait partie du descriptif de nos postes, » dit Moulton, en plaisantant. Chlo? sourit en hochant la t?te, mais elle ne voyait pas ?a de la m?me mani?re. ? vrai dire, elle ?tait un peu inqui?te. Ce qui n'avait pas de sens. Sa vie avait toujours ressembl? ? une suite d’impr?vus, alors pourquoi sa carri?re serait-elle diff?rente ? Heureusement, elle avait appris ? encaisser les coups. Et si une garce pr?tentieuse comme Nikki Rhodes venait ? se mettre en travers de son chemin, le probl?me serait vite r?gl?. CHAPITRE TROIS Le lendemain matin, Chlo? eut un r?veil difficile, qui lui donnait d?j? une id?e de ce ? quoi ressemblerait le reste de sa carri?re. Son t?l?phone sonna ? 5h45, l'appel provenait d'un directeur adjoint au directeur Johnson. Elle eut ? peine le temps de formuler un « All? ? » enrou?, avant que la personne ? l'autre bout du fil ne commence ? parler. « Je suis le directeur adjoint Garcia. Pourrais-je parler ? l'agent Chlo? Fine ? » « C'est moi. » Elle s'assit sur son lit, le c?ur battant la chamade pendant qu'une mont?e d'adr?naline s'emparait d'elle et finit par compl?tement la r?veiller. « Vous devez rejoindre l'agent Rhodes ? Bethesda ? 7h00. Vous travaillerez ensemble sur ce que nous pensons ?tre une affaire de violence de gangs, le MS-13 ?tant certainement impliqu?. Je serai votre personne de contact si vous avez des questions. Vous pouvez m’appeler ? ce m?me num?ro. Nous fournirons les m?mes informations ? l'agent Rhodes. Apr?s avoir raccroch?, vous recevrez l'adresse par message. Avez-vous des questions, agent Fine ? » Chlo? ?tait s?re d’en avoir, mais elle ne put en formuler aucune, ? la pens?e qu'on venait de lui assigner sa premi?re vraie enqu?te. « Non, monsieur. » « Bien. Soyez prudente, agent Fine. » Et ce fut tout. On venait de lui assigner sa premi?re affaire. Elle savait qu’? l'avenir, cela se passerait diff?remment ; ils en avaient assez parl? la veille, au cours de la s?ance d'orientation. C’?tait n?anmoins une entr?e en mati?re assez directe pour son premier jour de travail. Elle s'?tait douch?e et avait d?j? pr?par? ses habits la veille, afin de ne pas arriver en retard ? sa premi?re assignation. Elle s'habilla, s'empara d'un bagel au fromage, et remplit un thermos de caf? qu'elle avait mis couler pour 5h00 du matin la nuit pr?c?dente. Pendant ce temps-l?, elle re?ut le message du directeur adjoint Garcia, lui donnant l'adresse ? Bethesda o? elle devait se rendre. Quand Chlo? entra dans sa voiture, pas plus de quinze minutes s'?taient ?coul?es depuis l'appel de Garcia. Elle ?tait d?j? all?e plusieurs fois ? Bethesda, dans le Maryland, donc elle savait que le trajet serait rapide – un peu moins d'une demi-heure, surtout ? cette heure matinale, compte tenu du peu de trafic. Apr?s avoir laiss? l'enchev?trement des rues de Washington derri?re elle, elle rejoignit de plus grandes avenues, introduisit l'adresse dans son GPS et vit qu'elle n'?tait qu'? vingt-deux minutes de route. Elle se surprit ? penser ? appeler Danielle. Elle se dirigeait vers l'un des moments les plus importants de sa vie et elle voulait le partager avec quelqu'un. Mais elle savait que Danielle dormirait encore et qu'elle ne comprendrait certainement pas son excitation. Elles avaient des passions et des centres d’int?r?t diff?rents, et aucune des deux n'?tait particuli?rement bonne pour simuler l'enthousiasme. Elle arriva ? destination deux minutes avant l'heure marqu?e par le GPS. Il s'agissait d'un immeuble ? un ?tage en mauvais ?tat, le genre de b?timent qui devait souvent recevoir la visite de la police pour violences, drogues, agressions sexuelles, ou toute autre raison. Elle s'attendait ? arriver avant Rhodes mais fut d??ue de constater que, non seulement l'autre agent ?tait d?j? l?, mais qu'elle ?tait d?j? occup?e ? monter les marches menant au porche de la sc?ne de crime. Contrari?e, elle se gara le long du trottoir, et se d?p?cha de la rejoindre. Elle arriva sur le porche au moment o? Rhodes ouvrait la porte pour jeter un coup d'?il (https://es.bab.la/diccionario/frances-espanol/oeil#translationsdetails1) ? l’int?rieur. « Bonjour, » dit Rhodes, d’un air totalement absent. « Bonjour. Comment as-tu fait... T'es venue en volant ? » Rhodes haussa les ?paules. « Je ne suis pas longue ? me pr?parer le matin. C'est bon, agent Fine. Ce n'est pas une course, non plus. » Au moment de passer la porte, elles virent qu'un homme se tenait au milieu du salon qui ?tait sens dessus dessous. Il se retourna et son regard sembla s'attarder un moment sur l'agent Rhodes. Elle portait un simple pantalon noir et un t-shirt blanc. Elle s'?tait liss? les cheveux, et bien qu'elle dise ne pas prendre beaucoup de temps ? se pr?parer le matin, il ?tait clair qu'elle s'?tait maquill?e. « Vous ?tes du FBI ? » demanda l'homme. « Oui, » r?pondit Chlo?, comme pour lui indiquer qu’elles ?taient toutes les deux des agents, et pas seulement la jolie grande blonde. « Agent Rhodes et agent Fine, » pr?cisa Rhodes. « Et vous ?tes ? » « Inspecteur Ralph Palace, du d?partement des homicides du Maryland. Je prends juste quelques derni?res notes vu que c'est maintenant votre enqu?te, si j’ai bien compris. » « Que pouvez-vous nous dire, pour commencer ? » demanda Chlo?. « Pas grand-chose. Un meurtre li? aux gangs. Le MS-13 est un gang important dans ce quartier, donc nous avons plut?t l'habitude. Les corps d'un homme, sa femme, et leur fils de treize ans ont ?t? retir?s hier apr?s-midi, environ sept heures apr?s avoir re?u un appel pour nous signaler des coups de feu. Ce qui explique pourquoi cet endroit ressemble ? ?a. » Il d?signa l'ensemble de la pi?ce et le d?sordre qui r?gnait dans l'appartement. « Une enqu?te de police superficielle a r?v?l? que le p?re avait d?j? eu affaire ? un gang rival, les Binzos. » « Si le MS-13 est impliqu?, pourquoi ne pas faire appel aux services d’immigration ? » demanda Chlo?. « Parce que ?a n'a pas encore ?t? prouv?, » r?pondit Palace. « S’il s’agit d’un crime de gangs li?s ? l'immigration, nous devons d’abord en avoir la certitude. Sinon, nous pouvons ?tre poursuivis et jug?s pour discrimination de groupe ethnique. » Il fit un mouvement de t?te, et soupira. « Donc, si vous, vous ?tes en mesure de le prouver d'une fa?on ou d'une autre, ce serait vraiment l’id?al. » Il sortit une carte de visite de son portefeuille, tout en se dirigeant vers la porte d'entr?e. Cela ne surprit pas Chlo? de voir qu’il la donna directement ? Rhodes. « Appelez-moi si vous avez besoin de quoi que ce soit. » Rhodes ne prit pas la peine de r?pondre et mit la carte en poche. Chlo? se dit que c'?tait s?rement le genre de fille qui, au lyc?e et ? l'universit?, devait avoir l'habitude d'?tre tout le temps reluqu?e par les gar?ons. Sans aucun doute, cette rencontre avec l'inspecteur Palace n'?tait qu'un de ces moments dont elle n’avait que trop l’habitude. Chlo? regarda autour d’elle. La table basse devant le canap? ?tait retourn?e. Quelque chose – ? priori du soda – avait ?t? renvers? dans la m?l?e. Le liquide sombre s'?tait m?lang? ? ce qui ressemblait beaucoup ? du sang s?ch?, sur la moquette p?le qui recouvrait le sol du salon jusqu'? la cuisine voisine. Il y avait ?galement des taches de sang sur les murs et sur le linoleum de la cuisine. « Comment est-ce que tu veux proc?der ? » demanda Rhodes. « Je ne sais pas. Si des coups de feu ont ?t? tir?s, il est possible qu'une balle ait fini par se loger dans un mur ou sur le sol. Et d'apr?s le d?sordre ambiant, il ne s'agit pas que d'une simple fusillade. Une bagarre a ?clat?. Ce qui m'am?ne ? penser qu'il doit y avoir aussi des empreintes. » Rhodes acquies?a. « Nous devons ?galement savoir comment le tueur est entr?. T'as regard? la porte d'entr?e ? Pas de signe d'effraction. Ce qui signifie qu'un membre de la famille lui aura probablement ouvert la porte – peut-?tre que c’?tait quelqu'un qu'ils connaissaient bien et en qui ils avaient confiance. » Chlo? ?tait d'accord et elle fut impressionn?e par Rhodes et la mani?re dont elle avait d?j? examin? la porte avant m?me d’entrer. « Est-ce que tu peux aller v?rifier dehors s’il y a des signes d’effraction ? » sugg?ra Rhodes. « De mon c?t?, je vais voir si je peux trouver des indices sur le type d'arme utilis?e... s’il y a des fragments de balles ou n'importe quoi qui y ressemble. » Chlo? acquies?a mais elle sentit que Rhodes se comportait d?j? comme si c’?tait elle qui dirigeait l'enqu?te. Mais Chlo? s'ex?cuta sans broncher. En se basant sur ce que Palace leur avait dit – et sur le fait qu'ils avaient assign? l'affaire ? deux nouveaux agents sous la tutelle d'un directeur adjoint – elle se dit qu'il s'agissait d'une enqu?te plut?t simple en comparaison d’autres affaires qu’elle pourrait ?tre amen?e ? traiter. Donc si Rhodes se prenait d?j? au jeu du pouvoir, elle n'allait pas se prendre la t?te. Du moins, pas encore. Chlo? sortit, en essayant d’imaginer la sc?ne. Si le tueur ?tait un ami de la famille, pourquoi y avait-il des signes de lutte ? Il a utilis? une arme ? feu et il a tir? trois balles les unes apr?s les autres, ce qui ne laissait pas assez de temps pour une bagarre. Mais la porte ne montrait aucun signe d'effraction. Pourtant, il ?tait plus probable que le tueur soit entr? sans y ?tre invit?. Mais si ce n'?tait pas par la porte d'entr?e, alors par o? ? Elle fit tranquillement le tour de l'immeuble, en r?alisant qu'appeler ?a un immeuble ?tait un peu exag?r?. Elle le voyait plus comme une esp?ce de logement urbain, le genre d’habitation conc?d?e par l'?tat. Il se trouvait ? la p?riph?rie d'un ensemble de quatre immeubles identiques, s?par?s par une bande de gazon sec. Sur la gauche, il n'y avait rien, ? l'exception d'une petite citerne ? gaz et un vieux robinet auquel ?tait connect? un tuyau d'arrosage. Mais quand elle fit le tour, elle vit plusieurs entr?es possibles. Tout d'abord, elle vit trois fen?tres, une donnant sur la cuisine et les deux autres sur les chambres. Elle vit ?galement un petit escalier menant ? une porte arri?re. Elle essaya de l’ouvrir et elle n'?tait pas ferm?e ? cl?. Elle donnait sur une pi?ce minuscule, qui servait, semble-t-il, de vestiaire pour le jardinage. Quelques paires de chaussures sales ?taient ?parpill?es au sol et un manteau en lambeaux pendait ? un crochet au mur. Elle examina la porte et l'encadrement et les trouva en parfait ?tat. De son point de vue, ils ne pr?sentaient aucun signe r?cent d'effraction. Elle s’approcha de chaque fen?tre, ? la recherche d’indices, et elle ne fut pas d??ue. Au cadre de la troisi?me fen?tre, qui donnait sur la chambre principale, il manquait deux petits morceaux de bois. Ils avaient ?t? enlev?s grossi?rement, comme arrach?s. Elle en trouva un sur le rebord, ? l’endroit o? la vitre touchait l'encadrement. L'autre se trouvait sur le bas du ch?ssis. La vitre ?tait ?galement ?br?ch?e, mais pas assez pour se briser. Elle fit attention ? ne rien toucher, de peur d'effacer des empreintes, mais en se mettant sur la pointe des pieds, elle remarqua que, sans ces petit morceaux de bois, il ?tait tr?s facile de forcer le loquet de la fen?tre depuis l'ext?rieur. Elle retourna ? l'int?rieur par la porte arri?re et alla dans la chambre principale. Rien ne semblait indiquer que quelqu'un s'?tait introduit par la fen?tre. Mais elle savait ?galement qu’un relev? d’empreintes pourrait prouver le contraire. « Qu'est-ce-que tu fais ? » Elle se retourna. Rhodes se tenait dans l'encadrement de la porte de la chambre et regardait Chlo? d’un air sceptique. « Quelqu’un a essay? de forcer cette fen?tre depuis l'ext?rieur, » r?torqua Chlo?. « Il faudrait faire un relev? d’empreintes. » « Tu as des gants ? » demanda Rhodes. « Non, » r?pondit Chlo?, en constatant l'ironie de la situation. Si elle avait rejoint l'?quipe scientifique comme pr?vu, elle en aurait sur elle. Mais comme Johnson l'avait chang?e de d?partement la veille, elle n'avait pas pens? ? prendre son mat?riel de relev?s d’empreintes. « J'en ai dans la voiture, » lui dit-t-elle. Elle lan?a ses cl?s ? Chlo? d'un air contrari?. « Dans la bo?te ? gants. Et referme bien la porti?re en sortant. » Chlo? bafouilla un timide « merci » en passant ? c?t? de Rhodes et en se dirigeant vers la porte d’entr?e. Elle se demanda pourquoi Rhodes gardait des gants dans sa voiture. D’apr?s ce que Chlo? avait compris, le FBI fournissait ? chaque agent l'?quipement et le mat?riel n?cessaires selon l'affaire qui lui ?tait assign?e. Rhodes avait-elle re?u le mat?riel n?cessaire ? Est-ce que son arriv?e tardive au programme ViCAP jouait d?j? en sa d?faveur ? Elle sortit et trouva des gants en latex dans la voiture de Rhodes. Elle trouva ?galement une trousse m?dico-l?gale, qu'elle emporta ?galement. C'?tait une petite trousse de secours, mais c'?tait mieux que rien. Cela prouvait que Rhodes ?tait bien pr?par?e, mais qu'elle ne ferait ?galement aucun effort pour aider Chlo?. Quel ?tait le but de lui cacher qu'elle avait des gants et une trousse m?dico-l?gale dans sa voiture, si ce n'est pour se les garder pour elle-m?me ? D?cid?e ? ne pas se laisser abattre par des d?tails, Chlo? enfila les gants tout en revenant vers la maison. En repassant ? c?t? de Rhodes, Chlo? lui tendit la trousse m?dico-l?gale. « J'ai pens? que ?a pourrait nous ?tre utile. » Rhodes lui jeta un regard d?sagr?able pendant que Chlo? se dirigeait vers la fen?tre. Elle inspecta la zone o? les bouts de bois avaient ?t? arrach?s, ce qui confirma ce qu’elle pensait. En y mettant la force n?cessaire, cela aurait permis ? quelqu’un d'ouvrir le loquet depuis l'ext?rieur. « Agent Fine ? » dit Rhodes « Oui ? » « Je sais que nous ne nous connaissons pas, donc j'essaierai de rester polie. Est-ce que tu pourrais faire gaffe ? ce que tu fais ? » Chlo? se retourna vers Rhodes et lui lan?a un regard d?fiant. « Excuse-moi ? » « Fais attention au tapis sous tes pieds, pour l'amour de dieu ! » Chlo? baissa les yeux et son c?ur s'arr?ta de battre. Il y avait une empreinte de pas, partielle mais clairement visible, un m?lange de poussi?re et de boue. Et elle avait march? dessus. Merde... Elle recula rapidement. Rhodes prit sa place ? c?t? de la fen?tre, en s'agenouillant pour mieux voir l'empreinte. « J'esp?re que tu ne l'as pas rendue inutilisable » lui dit Rhodes, sur un ton d?plaisant. Chlo? ravala les mots qu’elle avait sur le bout de la langue. Apr?s tout, Rhodes avait raison. Elle ?tait parvenue ? ne pas voir une chose aussi ?vidente qu'une empreinte de pas. C'est parce que je suis chamboul?e, pensa-t-elle. Peut-?tre que le fait que Johnson me change de d?partement, m'affecte plus que ce que je ne pensais. Mais elle savait que ce n’?tait pas une bonne excuse. Apr?s tout, jusqu'? pr?sent, cette sc?ne de crime s’?tait r?sum?e ? une collecte d'indices – ce qu'elle avait toujours r?v? de faire. G?n?e, Chlo? sortit de la chambre pour reprendre son calme et ses esprits. « Mon dieu, » jura Rhodes, en observant l'empreinte. « Fine... Pourquoi tu n'irais pas voir l?-bas si tu peux trouver quelque chose qui pourrait nous aider ? Il y a des impacts de balles dans le mur de la cuisine que je n'ai pas eu le temps d'inspecter pendant que tu ?tais dehors. Moi je m'occupe de l’empreinte... Si c'est encore possible. » ? nouveau, Chlo? dut se mordre la langue pour ?viter de lui r?pondre de mani?re d?sobligeante. Elle avait fait une erreur et elle n’avait plus qu’? accepter que Rhodes se comporte comme une garce. C'est pourquoi elle pr?f?ra rester silencieuse et retourner dans le salon, en esp?rant trouver une fa?on de se racheter. Elle alla dans la cuisine et vit les impacts de balles que Rhodes avait mentionn?s. Elle vit les douilles dans chaque orifice, profond?ment enfonc?es dans le pl?tre. Elle savait que cela suffirait pour identifier le type d'arme qui avait ?t? utilis?e. Ces impacts de balles ?taient un v?ritable cadeau du ciel – une preuve tangible qui leur donnerait assez d'informations pour poursuivre l'enqu?te. Mais il y a peut-?tre d’autres indices, pensa-t-elle. Elle retourna dans le couloir et s'arr?ta ? l'endroit qui d?bouchait dans le salon. Si le tueur ?tait entr? par la chambre ? coucher principale, cela serait s?rement l'endroit d'o? il avait commenc? ? tirer. L'absence de sang dans la chambre ? coucher indiquait qu'aucune violence n'y avait eu lieu. Elle regarda le divan et la tra?n?e de sang au sol. Probablement le premier coup de feu, pensa-t-elle. Elle observa la disposition de la pi?ce et se fit une image mentale assez pr?cise de ce qui s'?tait pass?. Le premier tir avait tu? une personne qui ?tait assise sur le canap?, provoquant la r?action de l’autre personne qui se trouvait ?galement sur le divan. Il s'?tait probablement pr?cipit? pour s’enfuir, en renversant peut-?tre au passage la table basse. Peut-?tre qu’il avait tr?buch? sur elle ou avait tent? de sauter au-dessus. Peu importe, le sang et la tache de soda sous la table basse indiquaient qu'il n'y ?tait pas parvenu. Mais elle continua ? s’interroger. Elle s’avan?a lentement dans le salon, en suivant la trajectoire que les balles devaient avoir prise. La quantit? de sang s?ch? sur le dossier du divan lui prouvait que la personne qui ?tait assise l?, ?tait morte sur le coup. Elle ne vit aucun impact de balle, ce qui signifiait que la balle s'?tait probablement log?e dans la t?te de la victime. Les deux impacts de balle dans le mur de la cuisine ?taient bien visibles, ? environ sept centim?tres de distance l'un de l'autre. Elle pouvait les voir depuis le divan. Si deux balles s'?taient perdues l?-bas, il pouvait y en avoir ?galement ailleurs et cela pourrait lui donner une id?e plus pr?cise du d?roulement des ?v?nements. Elle alla vers la table basse et se baissa. Si quelqu'un avait tr?buch? ici avant d'?tre abattu, le tireur avait d? viser vers le bas. Elle regarda partout ? la recherche d'une autre balle perdue mais n'en trouva aucune. Apparemment, le tireur avait touch? sa cible. En revanche, elle remarqua quelque chose qu’elle n’avait pas encore vu. ? sa droite, il y avait un petit bureau appuy? contre le mur. Dessus, ?taient pos?s un bol et une photo encadr?e. Un panier en osier d?fraichi contenant du vieux courrier et des livres ?tait coinc? entre les pattes du bureau. Entres les pattes arri?re et le panier, elle vit un t?l?phone portable. Elle le ramassa et vit que c'?tait un iPhone. Elle appuya sur le bouton marche/arr?t et l'?cran s'alluma. L'?cran d'accueil affichait une photo de Black Panther. Elle pressa sur le bouton Accueil, en s'attendant ? voir appara?tre une fen?tre demandant un code PIN. Mais elle fut surprise de constater qu’il s'alluma sans probl?me. C'?tait s?rement le t?l?phone du fils, pensa-t-elle. Et peut-?tre que ses parents l'avaient configur? sans code PIN de mani?re ? y avoir tout le temps acc?s. Il lui fallut un moment pour comprendre ce qu'elle voyait. Elle vit le visage d'un gar?on avec des traits de zombie gribouill?s par-dessus. Elle regarda les contours de l'?cran et aper?ut l'ic?ne de Snapchat. Elle ?tait tomb?e sur une vid?o (ou un snap) qui n'avait pas encore ?t? envoy?. « Mon dieu, » murmura-t-elle. Elle r?alisa soudain que le t?l?phone ?tait br?lant. Elle regarda l'indicateur de batterie et constata qu'il ?tait dans le rouge. Elle se pr?cipita dans le couloir, le t?l?phone en main. « Rhodes, est-ce que tu as vu un chargeur de t?l?phone par ici ? » cria-t-elle. Il y eut un silence avant que Rhodes ne r?ponde. « Oui. Sur la table de chevet. » Rhodes n'eut pas le temps de finir sa phrase que, d?j?, Chlo? entrait en trombe dans la chambre. Elle vit le chargeur et se pr?cipita pour l’attraper. « Qu'est-ce qu’il se passe ? » demanda Rhodes. Chlo? eut envie de lui r?pondre : T'aimerais bien savoir, hein sale garce ? Mais elle se retint et connecta le chargeur au t?l?phone. « Je crois que le fils ?tait sur Snapchat quand le tueur est arriv?. Et je pense qu'il ?tait sur le point d'envoyer un snap ? un ami. Il n'a malheureusement pas eu le temps. » Elle lan?a la vid?o qui se trouvait ? l'?cran au moment o? elle avait trouv? le t?l?phone. C’?tait la vid?o d’un jeune gar?on, de douze ou treize ans, qui tirait la langue, le visage mis en relief par une animation de zombie. Deux secondes plus tard, le premier coup de feu retentit. L'image bougea un instant et elles entendirent le second coup de feu. Le gar?on tomba au sol, l'image bougea ? nouveau et l'?cran devint noir, le t?l?phone ayant probablement termin? sa course en-dessous du bureau o? Chlo? l’avait retrouv?. C'?tait l? que le snap s'arr?tait. La vid?o durait environ cinq secondes. « Remets-le, » dit Rhodes. Chlo? lan?a ? nouveau la vid?o, en faisant plus attention aux moments o? l’image bougeait. Pendant un quart de seconde, elle vit une silhouette se tenant dans l'entr?e et s’avan?ant dans le salon. C'?tait bref, mais on la voyait clairement. Chlo? ne put distinguer le visage mais elle savait que le FBI n'aurait aucun probl?me ? effectuer une analyse image par image, en optimisant la s?quence. « On l'a, notre tueur, » dit Rhodes. « O? as-tu trouv? le t?l?phone ? » « Sous le bureau dans le salon. » Chlo? vit que Rhodes ?tait enthousiasm?e par cette d?couverte, mais qu’elle ne voulait pas lui en accorder trop le m?rite. Elle se contenta de hocher la t?te en signe d'approbation et retourna vers la fen?tre pour terminer son travail de relev? d'empreinte. Elles savaient toutes les deux qu'avec cette vid?o de Snapchat, leur travail ici ?tait presque termin?. Elles avaient une pi?ce ? conviction parfaite et tout ce qu’elle pouvait faire ? partir de maintenant ne serait que du travail de routine. Chlo? se dit qu’elle ferait mieux de jouer le jeu et ne pas cr?er davantage de tensions entre elles. Elle prit le t?l?phone et retourna dans le salon. Elle traversa la cuisine et se mit ? extraire les douilles du pl?tre du mur. Mais elle savait que la pi?ce la plus importante du puzzle se trouvait dans ce t?l?phone, qui permettrait probablement de d?couvrir qui ?tait l’assassin de cette famille. Elle ne pouvait n?anmoins s’emp?cher d’avoir l’impression que c’?tait trop facile. Elle ?tait s?re que Rhodes pensait probablement la m?me chose – et ? un moyen de retourner ?a contre Chlo?. CHAPITRE QUATRE Elles rentr?rent au si?ge du FBI deux heures plus tard avec ce qui, selon Chlo?, constituait une preuve plus que suffisante pour qu'un suspect soit plac? en d?tention avant la fin de la journ?e. La vid?o de Snapchat ?tait la piste la plus solide qu'elles aient d?couverte, mais elles avaient ?galement retrouv? deux empreintes, l'empreinte sur le tapis de la chambre ? coucher et deux cheveux accroch?s au bas de la fen?tre de la chambre. Elles pr?sent?rent leurs conclusions au directeur adjoint Garcia autour d'une petite table de conf?rence ? l'arri?re de son bureau. Quand Chlo? lui montra ce qu'elle avait trouv? sur le t?l?phone, elle vit un air de satisfaction se dessiner sur son visage. Il semblait ?galement ravi par la mani?re tr?s professionnelle avec laquelle Rhodes avait catalogu? toutes les preuves retrouv?es. Peut-?tre qu’elle devrait changer de d?partement, pensa Chlo?, sur un ton hargneux. « Vous avez fait du tr?s bon boulot, » dit Garcia, en se levant et en les regardant d’un air fier. « Vous avez travaill? rapidement, rigoureusement, et je suis s?r que votre travail m?nera rapidement ? une arrestation. » Les deux agents le remerci?rent et Chlo? se sentit un peu mieux en constatant que Rhodes ?tait tout aussi mal ? l'aise qu'elle pour accepter les compliments. « Maintenant, agent Fine, j'ai re?u un appel du directeur Johnson juste avant votre arriv?e. Il veut vous voir dans une quinzaine de minutes. Agent Rhodes, pourquoi vous n’iriez pas au labo pour voir ce qu'il advient de toutes les preuves que vous avez pr?sent?es ? » Rhodes hocha la t?te, en continuant ? jouer le r?le du bon ?l?ve. Quant ? Chlo?, elle se sentit ? nouveau envahie de panique. Hier, quand Johnson l’avait convoqu?e ? son bureau, il l'avait vraiment prise au d?pourvu. Qu’est-ce qu’il avait maintenant de pr?vu pour elle ? Elle pr?f?ra ne pas poser de questions et elle traversa le couloir en direction de son bureau. Quand elle entra ? la r?ception, elle vit que sa porte ?tait ferm?e. Sa secr?taire ?tait au t?l?phone mais elle lui fit signe de s’asseoir sur l'une des chaises le long du mur. Chlo? s'assit et prit enfin un moment pour r?fl?chir ? ce que cette journ?e avait signifi? pour elle et pour sa carri?re. D'un c?t?, elle avait d?couvert un ?l?ment important de preuve qui m?nerait probablement ? l'arrestation d'un membre d'un gang qui avait tu? toute une famille. Mais en m?me temps, elle avait commis une erreur de novice en endommageant potentiellement une empreinte. Elle se dit que finalement, l’empreinte n’aurait probablement pas tant d’importance que ?a, par rapport ? la vid?o de Snapchat. Malgr? tout, elle ?tait g?n?e d’avoir ?t? remise ? se place de cette mani?re par Rhodes. Elle esp?rait juste que la d?couverte du Snapchat compenserait la boulette qu'elle avait faite. Mais elle cessa d'y r?fl?chir quand la porte du bureau de Johnson s'ouvrit. Elle vit le directeur passer la t?te. Quand il la vit, il resta silencieux et se contenta de lui faire un signe de la main pour l’inviter ? entrer. Il ?tait impossible de savoir si ce geste ?tait li? ? la h?te ou au m?contentement. Elle entra dans son bureau et quand il referma la porte derri?re elle, il lui montra la chaise qui se trouvait en face de lui et que Chlo? commen?ait ? bien conna?tre. Quand il s'assit derri?re son bureau, Chlo? put enfin lire l’expression de son visage. Elle ?tait ? peu pr?s s?re qu’il ?tait m?content pour quelque chose. « Il faut que vous sachiez, » dit-il, « que j'?tais au t?l?phone avec l'agent Rhodes. Elle m'a racont? comment vous avez litt?ralement pi?tin? une empreinte de pas sur les lieux du crime. » « C'est exact. » Il hocha la t?te, d’un air d??u. « J’ai un dilemme, car d’un c?t?, elle est tout aussi nouvelle que vous. Et son appel pour moucharder ? votre sujet ne me pla?t pas du tout. Mais en m?me temps, je suis content de le savoir. Parce que m?me si c’est votre premi?re journ?e, il est important que je sois inform? de ce genre de choses. Vous comprendrez, bien s?r, que je ne convoque pas tous les agents qui commettent une erreur dans mon bureau pour leur poser des questions ? ce sujet. Mais avec vous, j'ai pens? qu’il valait mieux qu’on en parle puisque je vous ai en quelque sorte prise au d?pourvu ? la derni?re minute. Est-ce que vous pensez que ?a vous a d?stabilis?e ? » « Non. J'ai simplement ?t? n?gligente. J'?tais hyper concentr?e sur la fen?tre et je n'ai m?me pas vu l'empreinte. » « C’est compr?hensible, mais aussi un peu maladroit. N?anmoins, le directeur adjoint Garcia m’a inform? que vous aviez trouv? des preuves qui pourraient mener directement ? une arrestation : un t?l?phone portable avec une fen?tre Snapchat ouverte. Est-ce correct ? » « Oui, monsieur. » Et pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas vraiment, elle eut envie d'ajouter : Mais n'importe qui aurait pu le trouver, vraiment. C'?tait un coup de bol. « Je me consid?re comme un homme plut?t indulgent », ajouta-t-il. « Mais sachez que si vous commettez d'autres erreurs comme celle que vous avez commise avec l'empreinte, cela pourrait avoir des cons?quences assez graves. Pour l’instant, je voudrais que vous continuiez ? travailler avec Rhodes, mais sur une autre affaire. Est-ce que ?a vous pose un probl?me de travailler avec elle ? » Elle faillit lui dire que oui, mais elle ne voulait pas para?tre mesquine. « Non, je pense que je peux g?rer. » « J'ai jet? un coup d'?il ? son dossier. Ses instructeurs disent qu’elle est incroyablement clairvoyante mais qu’elle a tendance ? vouloir faire les choses toute seule. Donc mon conseil, ce serait de ne pas la laisser prendre le contr?le de l’enqu?te. » Oui, j’avais remarqu?, pensa Chlo?. « Et pour ?tre franc, je lui ai ?galement lanc? un avertissement, » continua-t-il. « Je lui ai dit que je n’appr?ciais pas beaucoup quand de nouveaux agents essayaient de se tirer dans les pattes. Je pense qu’elle va s’en souvenir pour la prochaine enqu?te. Le directeur adjoint Garcia et moi-m?me, nous vous superviserons ? partir de maintenant, juste pour nous assurer que tout est fait selon les r?gles. » « J'appr?cie beaucoup le geste. Merci. » « Malgr? le fait que vous avez potentiellement d?truit une preuve, je pense que vous avez fait un excellent travail aujourd'hui. J'aimerais que vous finissiez la journ?e en r?digeant un rapport sur la sc?ne de crime et vos interactions avec l'agent Rhodes. » « Oui, monsieur. Autre chose ? » « C'est tout pour l’instant. Juste… comme je vous l'ai dit… si vous commencez ? avoir l’impression que ma demande de derni?re minute de changer vos projets, affecte votre travail, faites-le-moi savoir. » Elle acquies?a et se leva de sa chaise. En sortant du bureau, elle eut l’impression qu’elle venait d’?viter de se prendre une balle - comme un enfant qui aurait ?t? convoqu? dans le bureau du directeur et qui s’en ?tait sorti avec une simple r?primande. Le fait que Johnson la f?licite pour ce qu’elle avait accompli aujourd’hui l’avait ?galement rassur?e. Elle retourna vers son bureau - un simple box, pour dire vrai - enthousiaste par ce qu'elle venait d'entendre. Elle se demanda si c'?tait d?j? arriv? qu'un nouvel agent soit convoqu? ? deux reprises dans le bureau du directeur en moins de quarante-huit heures. Elle se sentit euphorique, mais ?galement observ?e de pr?s. Alors qu'elle attendait l'ascenseur, elle vit un autre agent s’approcher. Chlo? reconnut vaguement son visage. Il faisait partie du petit groupe d'agents qui avaient incorpor? le ViCAP la veille. « Vous ?tes l’agent Fine, n’est-ce pas ? » dit-il avec un sourire. « Oui, c'est moi, » r?pondit-elle, d’un air surpris. « Je suis Michael Riggins. Je viens d’entendre parler de l’affaire qu'on vous a assign?e, ? vous et ? Rhodes. Crime familial li? ? un gang. Selon la rumeur, il y a d?j? une arrestation en cours. On dirait que vous battez tous les records. » « ?a, je ne sais pas, » dit-elle, m?me si elle avait l’impression que tout ?tait all? tr?s vite. « Vous savez, tous les agents d?butants ne sont pas all?s sur le terrain aujourd’hui, » dit Riggins. « Certains sont rest?s enlis?s dans des t?ches fastidieuses et de la paperasserie. Il para?t que certains vont aller prendre un verre apr?s le travail aujourd’hui. Tu devrais venir. C’est ? deux pas d'ici, le Reed’s Bar. Tu pourrais nous remonter le moral en nous racontant ce que vous avez fait aujourd’hui. Mais il vaut mieux que tu n’en parles pas ? Rhodes. Personne... eh bien, personne n’a l’air de beaucoup l’appr?cier. » Chlo? savait que c’?tait un peu m?chant, mais elle ne put s’emp?cher de sourire ? ce commentaire. « Je viendrai peut-?tre, » dit-elle. C’?tait la meilleure r?ponse qu’elle pouvait donner… bien mieux que d’expliquer qu’elle ?tait plut?t introvertie et qu’elle n’?tait pas du genre ? passer du temps dans un bar avec des personnes qu’elle ne connaissait pas. L'ascenseur arriva et les portes s’ouvrirent. Chlo? y entra et Riggins lui fit au revoir d’un geste de la main. C’?tait bizarre de savoir qu'il y avait une personne envieuse de sa situation, surtout apr?s la conversation qu’elle venait juste d’avoir avec Johnson. C'?tait un sentiment qui lui donnait presque envie d’aller ? ce bar, m?me si ce n'?tait que pour une demi-heure, le temps de boire un verre. L'autre possibilit?, c’?tait de rentrer chez elle et de continuer ? d?baller ses caisses. Et ce n’?tait pas vraiment quelque chose qui allait lui remonter le moral. L'ascenseur l'emmena au troisi?me ?tage, o? se trouvait son espace de travail, ? c?t? d’autres box similaires o? ?taient assis d’autres agents. En traversant le couloir, elle croisa Rhodes. Elle envisagea de la saluer ou de la remercier d’un air sarcastique pour sa r?union non programm?e avec Johnson. Mais finalement, elle d?cida de l'ignorer. Le mieux qu’elle avait ? faire, c’?tait de ne pas entrer dans son jeu. Mais la mani?re d?sagr?able dont Rhodes la regarda quand elle la croisa dans le couloir finit par convaincre Chlo? : oui, elle irait dans ce bar. Et ? moins que sa journ?e ne change radicalement, elle y boirait probablement bien plus qu’un verre. On dirait que ?a arrive de plus en plus souvent ces derniers temps, se dit-elle. C'?tait une pens?e qui la hanta jusqu’? la fin de la journ?e mais, tout comme les pens?es r?currentes qu’elle avait au sujet de son p?re, elle parvint ? la repousser au fin fond de son esprit. CHAPITRE CINQ Quand elle arriva au bar ? 18h45, le panorama ?tait exactement ce ? quoi elle s’attendait. Elle vit plusieurs visages qui lui ?taient familiers, mais personne qu’elle connaissait vraiment. Et c’?tait parce qu’au fond, elle ne connaissait aucun d’entre eux. Un autre c?t? n?gatif de son changement d’affectation par Johnson ? la derni?re minute, c’?tait qu’il y avait tr?s peu de personnes au sein du ViCAP qui avaient suivi les m?mes cours et la m?me formation qu’elle. Les deux visages qu’elle reconnut ?taient des hommes. Il y avait d’abord Riggins. Il ?tait assis avec un autre agent et ?tait en pleine conversation. Et puis, il y avait Kyle Moulton, le s?duisant agent qui avait d?jeun? avec elle au cours de la s?ance d’orientation – l’homme qui lui avait demand? si elle avait d?j? eu une tendance ? la violence. Elle fut un peu d?pit?e de voir qu’il parlait avec deux autres femmes. Mais ce n’?tait pas non plus surprenant. Moulton ?tait vraiment tr?s beau. Il ressemblait un peu ? Brad Pitt jeune. Elle choisit de ne pas l’interrompre et de s’asseoir pr?s de Riggins. Bien que cela puisse para?tre pr?tentieux, elle aimait l’id?e de parler avec quelqu’un ?merveill? par ce qu’elle avait fait ce matin. « Ce tabouret est libre ? » demanda-t-elle, en s’asseyant sur le si?ge ? c?t? de lui. « Oui, » dit Riggins. Il avait l’air tr?s content de la voir et un large sourire se dessina sur ses l?vres. « Je suis content que tu aies d?cid? de venir. Je peux t’offrir ? boire ? » « Bien s?r, juste une bi?re. Pour l’instant. » Riggins fit signe au serveur et ajouta la bi?re de Chlo? ? son addition. Il buvait un rhum coca et il en commanda un deuxi?me en m?me temps que la bi?re pour Chlo?. « Comment s’est pass?e ta premi?re journ?e ? » demanda Chlo?. « ?a a ?t?. J’ai pass? la majorit? de la journ?e ? faire des recherches pour une affaire de trafic de drogues. ?a a l’air tr?s ennuyant mais en fait, ?a m’a beaucoup plu. Comment s’est pass?e la journ?e avec Rhodes comme partenaire ? » demanda Riggins. « J’imagine que boucler cette affaire devait ?tre g?nial, mais elle a la r?putation de ne pas ?tre facile ? g?rer. » « C’?tait assez tendu. C’est un bon agent, mais… » « Vas-y, l?che-toi, » dit Riggins. « Je ne peux pas ouvertement dire que c’est une garce parce que je n’aime pas utiliser ce genre de vocabulaire en pr?sence d’une femme, mais… » « Ce n’est pas une garce, » dit Chlo?. « Elle est juste vraiment directe et autoritaire. » Ils continu?rent ? discuter de diverses choses pendant tout un temps. Chlo? ne put s’emp?cher de jeter quelques coups d’?il en direction de l’agent Moulton. L’une des femmes ?tait partie et il ?tait rest? seul avec l’autre. Il ?tait pench? vers elle et il souriait. Chlo? avait tendance ? ?tre un peu na?ve en ce qui concernait les relations, mais elle avait l’impression que cette femme lui plaisait. Elle se sentit vraiment d?pit?e et elle ne s’y attendait pas. ?a ne faisait que deux mois qu’elle et Steven ?taient s?par?s. Peut-?tre qu’elle n’?tait int?ress?e par Moulton que parce qu’il avait ?t? le premier visage souriant qui lui ait parl? apr?s que Johnson lui ait coup? l’herbe sous le pied. ?a, et l’id?e pas du tout attrayante de devoir rentrer toute seule dans son nouvel appartement. Mais bien s?r, le fait qu’il soit vraiment tr?s beau y ?tait ?galement pour quelque chose. Finalement, ce n’?tait pas une bonne id?e de venir boire un verre. Je peux boire pour beaucoup moins cher chez moi. « ?a va ? » demanda Riggins. « Oui, je pense. C’?tait une longue journ?e. Et demain s’annonce un peu pareil. » « Tu rentres en voiture ou en marchant ? » « En voiture. » « Alors il vaut mieux que je ne t’offre pas un autre verre, hein ? » Chlo? sourit malgr? elle. « Ce serait tr?s raisonnable de ta part. » Elle regarda ? nouveau en direction de Moulton et de la femme avec laquelle il parlait. Ils ?taient maintenant debout. En se dirigeant vers la porte, Moulton posa d?licatement sa main dans le bas du dos de la femme. « Est-ce que je peux te demander pourquoi tu as choisi de faire ce genre de boulot ? » demanda Riggins. Elle sourit nerveusement et finit sa bi?re. « Pour des raisons familiales, » r?pondit-elle. « Merci de m’avoir invit?e, Riggins. Mais il faut que je rentre. » Il hocha la t?te comme s’il comprenait. Il regarda autour de lui et vit qu’il ?tait le dernier au bar. Elle se demanda si Riggins n’avait pas aussi ses propres d?mons ? combattre. « Fais attention ? toi, agent Fine. Et passe une bonne journ?e demain. » Elle sortit du bar et r?fl?chit ? ce qu’elle allait faire le reste de la soir?e. Elle avait encore des caisses ? d?baller, un cadre de lit ? assembler et des affaires de cuisine ? ranger. Pas vraiment la vie exaltante que j’esp?rais, pensa-t-elle, avec une pointe de sarcasme. Alors qu’elle se dirigeait vers sa voiture, qui ?tait toujours gar?e sur le parking du FBI, son t?l?phone se mit ? sonner. Quand elle vit le nom qui apparaissait ? l’?cran, une vague de col?re l’envahit et elle faillit ne pas r?pondre. Steven. Elle ne savait vraiment pas pourquoi il appelait. Et c’est pour ?a qu’elle finit pas d?crocher. Elle savait que si elle ne le faisait pas, elle continuerait ? se poser la question toute la soir?e. Elle d?crocha et elle se sentit instantan?ment nerveuse, ce qui ne lui plaisait pas du tout. « All?, Steven. » « Salut, Chlo?. » Elle attendait qu’il lui dise la raison de son appel. Mais Steven n’avait jamais ?t? du genre ? aller droit au but. « Tout va bien ? » demanda-t-elle. « Oui, tout va bien. D?sol?… Je n’ai pas r?fl?chi que t’appeler pourrait peut-?tre t’affecter… » Il s’interrompit sur ces mots. Chlo? se rappela que c’?tait l’un de ses nombreux traits de caract?re qui avaient tendance ? l’agacer. « Qu’est-ce que tu veux, Steven ? » « J’aimerais qu’on se voie pour parler, » dit-il. « Pour reprendre contact et savoir comment tu vas. » « Je ne pense pas que ce soit une bonne id?e. » « C’est sans arri?re-pens?es, » dit-il. « Je te le promets. C’est juste… que j’ai besoin de te pr?senter mes excuses pour certaines choses que j’ai faites. Et j’ai besoin… eh bien, je pense qu’il faut qu’on tourne tous les deux la page, tu vois ? » « Parle pour toi. J’ai tourn? la page. Pas besoin de se voir pour ?a. » « OK. Alors consid?re ?a comme une faveur. Je veux juste te voir une demi-heure. Il y a certaines choses que j’ai besoin de te dire. Et pour ?tre tout ? fait honn?te… j’ai vraiment envie de te revoir. » « Steven… je suis tr?s occup?e. J’ai un rythme de fou pour l’instant, et… » Elle s’interrompit, en ne sachant pas quoi dire d’autre. Ce n’?tait pas non plus comme si elle avait une vie sociale super d?velopp?e qui l’emp?cherait de trouver un moment pour le voir. Elle savait que ?a avait d? ?tre difficile pour Steven de passer cet appel. Il avait d? se rabaisser et ce n’?tait pas quelque chose qu’il faisait facilement. « Chlo?… » « OK. Une demi-heure. Mais je ne vais pas jusque chez toi. Si tu veux me voir, il faudra que tu viennes ? Washington. Je suis tr?s occup?e pour l’instant et je ne peux pas… » « Pas de probl?me. Quand est-ce que ?a t’arrange ? » « Samedi, pour le d?jeuner. Je t’enverrai un message pour te dire o?. » « Parfait. Merci, Chlo?. » « De rien. » Elle avait l’impression qu’elle devrait ajouter quelque chose pour d?tendre l’atmosph?re. Mais elle finit seulement par dire : « Au revoir, Steven. » Elle raccrocha et mit son t?l?phone en poche. Elle ne put s’emp?cher de se demander si la seule raison pour laquelle elle avait accept?, c’?tait uniquement parce qu’elle se sentait un peu seule. Elle repensa ? l’agent Moulton et elle se demanda o? il avait emmen? cette femme. Mais elle se demanda ?galement pourquoi ?a la d?rangeait autant. Elle arriva ? sa voiture et rentra chez elle ? travers les rues de Washington envahies par l’obscurit? de la nuit. C’?tait une tr?s belle ville, malgr? le trafic et ce m?lange bizarre de culture et de commerce. Elle se sentit un peu m?lancolique en roulant en direction de son appartement – un appartement vide situ? ? un endroit qu’elle avait choisi, mais qui lui donnait aujourd’hui l’impression d’?tre une v?ritable ?le d?serte. *** Quand son t?l?phone sonna le lendemain matin, elle se r?veilla en plein milieu d’un r?ve. Elle essaya de s’en rappeler avant qu’il ne lui ?chappe mais elle finit par se dire que ?a n’en valait probablement pas la peine. Les seuls r?ves qu’elle avait faits r?cemment avaient toujours impliqu? son p?re, seul et abandonn? dans une prison. Elle eut m?me l’impression d’entendre sa voix fredonner une vieille chanson de Johnny Cash qu’il avait l’habitude de chanter quand elle ?tait petite. « A Boy Named Sue, » pensa-t-elle. Ou peut-?tre pas. Tous ces airs commen?aient ? se ressembler. Mais c’?tait cette chanson qu’elle avait en t?te quand elle tendit la main vers la table de nuit pour attraper son t?l?phone. Elle le d?brancha du chargeur et vit qu’il ?tait 6h05 – vingt-cinq minutes avant l’heure ? laquelle elle avait mis sonner son alarme. « Agent Fine, » r?pondit-elle. « Agent Fine, c’est le directeur adjoint Garcia. Je veux que vous veniez tout de suite ? mon bureau. Dans l’heure qui vient. J’ai une affaire sur laquelle je voudrais que vous travailliez avec l’agent Rhodes ce matin m?me. » « Oui, monsieur, » dit-elle, en s’asseyant sur le lit. « J’arrive tout de suite. » ? cet instant m?me, ?a ne la d?rangeait pas que cela signifie une autre journ?e avec Rhodes. Tout ce qui l’importait, c’?tait que pour l’instant, elle ?tait ? un score de 1-0 en ce qui concernait les enqu?tes et elle ?tait impatiente d’am?liorer ce score. CHAPITRE SIX Chlo? arriva dans le bureau du directeur adjoint Garcia trois minutes plus tard. Il ?tait assis ? la petite table de conf?rence au fond de son bureau et il ?tait occup? ? regarder des papiers. Il avait d?j? pr?par? deux tasses de caf? pour elles, de chaque c?t? de la table. « Bonjour, agent Fine, » dit-il au moment o? elle entra. « Avez-vous vu ou parl? avec l'agent Rhodes ? » « Elle arrivait au moment o? je suis entr?e dans l'ascenseur. » Garcia eut l’air pensif, en se demandant peut-?tre pourquoi elle n’avait pas attendu Rhodes ? l'ascenseur si elle l'avait vu arriver. Elle se demanda ce que Johnson lui avait dit ? propos leur petite lutte de pouvoir. Comme elle avait termin? son caf? en venant ici, Chlo? s'assit devant l’une des tasses et en but une gorg?e. Elle l'aurait pr?f?r? avec un soup?on de cr?me et du sucre mais elle ne voulait pas para?tre exigeante. C’est ? ce moment-l? que Rhodes entra dans la pi?ce. La premi?re chose qu'elle fit fut de lancer un regard agac? ? Chlo?. Elle prit ensuite place sur la chaise devant l'autre tasse de caf?. Garcia les regarda, en remarquant visiblement la tension qu’il y avait entre elles, puis haussa les ?paules. « Nous avons un meurtre ? Landover dans le Maryland. C'est une affaire qui semblait assez banale au premier abord. La police du Maryland s'en occupe pour le moment, mais ils ont demand? notre aide. Il faut ?galement que je vous dise que Jacob Ketterman des Affaires Publiques de la Maison Blanche connaissait la victime. Il a travaill? avec elle dans le pass?. Il nous a ?galement demand? de nous pencher sur cette affaire, en tant que faveur personnelle. Et quand ?a vient de la Maison Blanche, nous essayons de rester discrets. Ce qui ne devrait pas ?tre compliqu?, avec cette affaire. ? premi?re vue, c'est un homicide assez banal. C'est une des raisons pour lesquelles nous l'assignons ? de nouveaux agents. Ce sera un bon test pour vous et ce n'est pas non plus tr?s urgent, m?me si nous aimerions bien s?r que cela soit r?solu le plus t?t possible. » Il leur fit ensuite glisser deux copies du rapport. La description ?tait br?ve et allait ? l’essentiel. Pendant que Chlo? le survolait des yeux, Garcia leur r?cita ce qu’il en savait. « La victime s’appelle Kim Wielding, elle avait trente-six ans. Elle travaillait en tant que nounou pour la famille Carver quand elle a ?t? assassin?e. D’apr?s ce que nous savons, quelqu'un est entr? dans la maison et l'a tu?e. Elle a ?t? frapp?e ? deux reprises ? la t?te avec quelque chose de tr?s dur, puis ?trangl?e. Elle avait deux m?chantes blessures ? la t?te. Il reste encore ? d?terminer laquelle a caus? sa mort. Nous avons besoin que vous trouviez qui a fait ?a. » « Est-ce que le meurtre ?tait la seule motivation de l’assassin ? » demanda Chlo?. « On dirait bien. Rien n'a ?t? vol?. La maison ?tait exactement dans l'?tat que l'avaient laiss?e les Carver... ? l'exception de leur nounou morte. L'adresse est l?, dans les notes, » continua Garcia. « Je viens de raccrocher avec le sh?rif de Landover. Le couple Carver et leurs trois enfants sont ? l'h?tel depuis le drame, il y a deux jours. Mais ils vous retrouveront chez eux ce matin pour r?pondre ? vos questions. Et c'est tout ce qu'on sait pour l’instant. Allez-y et faites-en sorte de boucler cette affaire. Allez aux RH et demandez une voiture. Vous ?tes famili?res avec la proc?dure ? » Chlo? ne l'?tait pas, mais elle acquies?a tout de m?me. Elle prit pour acquis que Rhodes devait probablement conna?tre la proc?dure. Compte tenu de la mani?re dont le jour pr?c?dent s'?tait d?roul?, Chlo? supposa que Rhodes connaissait la moindre information concernant le fonctionnement du FBI. Rhodes et Chlo? prirent cong?. Chlo? but une derni?re gorg?e de son caf? avant de sortir du bureau de Garcia. Elles suivirent le couloir jusqu'? l'ascenseur, sans ?changer le moindre mot. La journ?e va ?tre longue, si on n’arrive pas ? passer outre cette stupide rivalit?, pensa Chlo?. Au moment o? Chlo? appuya sur le bouton de l’ascenseur, elle se tourna vers Rhodes et fit de son mieux pour non seulement briser la glace - mais pour vraiment essayer de l’?liminer. « Agent Rhodes, parlons ouvertement. Est-ce que vous avez un probl?me avec moi ? » Rhodes eut un petit sourire et prit un moment pour r?fl?chir ? sa r?ponse. « Non, » dit-elle finalement. « Je n'ai pas de probl?me avec vous, agent Fine. Mais je suis un peu h?sitante quant ? travailler avec quelqu'un qui a ?t? int?gr?e au ViCAP ? la toute derni?re minute. Je me demande si quelqu'un ne vous fait pas des faveurs – et ce serait injuste par rapport ? d'autres agents qui ont vraiment d? s’efforcer pour faire partie de ce programme. » « Non pas que cela vous regarde vraiment, mais on m'a demand? d'int?grer ce programme. J'?tais parfaitement heureuse de poursuivre ma carri?re ? l'?quipe scientifique. » Rhodes haussa les ?paules au moment o? les portes de l’ascenseur s’ouvraient. « Je ne suis pas s?re que l'?quipe scientifique aurait ?t? enthousiaste, vu la mani?re dont vous avez brouill? cette empreinte de pas hier. » ? cela, Chlo? ne r?pondit rien. Elle aurait pu continuer ? argumenter avec Rhodes, mais cela n'aurait rien arrang? et n’aurait fait qu’empirer encore plus leur relation professionnelle. Pour vraiment y mettre fin, il fallait tout simplement qu’elle d?montre ? Rhodes ce qu'elle valait vraiment. En plus, elle avait vraiment bien merd? hier. Et la seule fa?on d'y rem?dier, c’?tait de faire ses preuves dans cette nouvelle enqu?te. *** Quand Rhodes d?cida de conduire sans m?me le lui demander, Chlo? ne broncha pas. ?a ne valait pas la peine de s'?nerver pour ?a. Sur la route de Landover, Chlo? se demanda ce qui avait bien pu se passer dans la vie de Rhodes pour en arriver l? – ce qui l’avait pouss?e ? ?tre aussi autoritaire et ? vouloir tout contr?ler. Elle eut beaucoup de temps pour y penser pendant la demi-heure jusqu'? Landover vu que Rhodes ne faisait toujours aucun effort pour lui parler. Elles arriv?rent ? la r?sidence des Carver ? 8h05. C'?tait une maison magnifique dans un quartier ais?, le genre de quartier o? toutes les pelouses ?taient parfaitement tondues en suivant la ligne parfaite des trottoirs. Un minivan neuf ?tait gar? devant le garage. Rhodes se gara derri?re et arr?ta le moteur. Elle regarda alors Chlo? et demanda : « C’est bon ? C’est r?gl? entre nous ? » « Je ne crois pas, mais ce n'est pas grave. Concentrons-nous sur l'affaire. » « C'est ce que je voulais dire, » lui r?pondit Rhodes, en ouvrant sa porti?re pour sortir de voiture. Chlo? la rejoignit et elles virent un homme et une femme sortir du minivan – les Carver, supposa Chlo?. Ils se pr?sent?rent et il s’agissait en effet des Carver, Bill et Sandra. Bill ?tait le genre de personne qui ne devait pas beaucoup dormir, mais qui y trouvait satisfaction. Sandra ?tait plut?t jolie, le genre de femme qui ne devait probablement pas faire beaucoup d'efforts pour l’?tre. Mais elle avait l'air lasse, surtout au moment o? elle regarda en direction de la maison. « On nous a dit que vous dormiez ? l'h?tel ? » demanda Chlo?. « Oui, » r?pondit Sandra. « Quand c'est arriv?, Bill ?tait absent pour son travail. La police n’arr?tait pas d’entrer et de sortir de la maison et il y avait... Eh bien, il y avait tellement de sang. Donc je suis all?e chercher les enfants ? l'?cole, je les ai emmen?s d?ner et dormir dans un h?tel. Je leur ai dit ce qui s'?tait pass? et ?a nous a sembl? totalement d?plac? de revenir chez nous. » « Je suis rentr? hier matin, » dit Bill. « Aux environs de midi, la police nous a autoris?s ? rentrer ? la maison. Mais les enfants et Sandra ?taient trop effray?s pour y rentrer. » « C’est certainement pour le mieux, » dit Rhodes. « Nous aimerions jeter un coup d'?il ? la sc?ne, si vous n'y voyez pas d'inconv?nients. » « Oui, le sh?rif nous a pr?venus de votre visite, » dit Sandra. « Il nous a demand?s de vous dire qu'il y avait un dossier avec toutes les informations sur le comptoir de cuisine. » « Avant que nous allions ? l'int?rieur, » dit Chlo?, « je me demandais si vous pourriez nous parler un peu de Kim ? » « Elle avait tellement bon c?ur, » r?pondit Sandra. « Et elle ?tait g?niale avec les enfants, » continua Bill. En pronon?ant ces mots, sa voix se mit ? trembler. C’?tait comme s’il commen?ait seulement ? comprendre l’ampleur de ce qui venait de se passer. « Savez-vous si elle ?tait en mauvais termes avec quelqu'un ? » demanda Chlo?. « Pas que nous sachions, » r?pondit Sandra. « Nous nous sommes pos?s la m?me question pendant ces deux derniers jours. C'est juste... ?a n'a absolument aucun sens. » « Peut-?tre une relation sentimentale qui se soit mal termin?e ? » demanda Rhodes. « Un ex petit ami ou quelque chose dans le genre ? » « Elle avait un ex, » r?pondit Bill. « Mais elle n’en parlait pas souvent. » « Mais elle l'a mentionn? ? » demanda Chlo?. Sandra parut soudain se souvenir de quelque chose. « En fait, elle nous disait plut?t que c'?tait quelque chose auquel elle voulait ?chapper. Et je ne pense pas qu'elle le disait sans le penser. Ce que je veux dire... C'est qu'elle ne parlait jamais vraiment de lui. » « Connaissez-vous son nom ? » demanda Rhodes. « Non, » r?pondit Sandra. Elle regarda Bill mais il se contenta de secouer la t?te. « Est-ce que Kim dormait parfois chez vous ? » demanda Rhodes. « Oui. Si Bill et moi, nous partions en weekend, elle restait chez nous. Nous avons une chambre d'amis que nous consid?rions un peu comme la chambre de Kim. Elle restait parfois aussi dormir, les jours o? les enfants avaient du mal avec leurs devoirs ou s’ils avaient eu un probl?me ? l'?cole. » « C'est quelle chambre ? » demanda Rhodes. « ? l'?tage, la premi?re sur la gauche, » r?pondit Bill. « Est-ce que ?a vous d?rangerait de rester dans le coin, au cas o? nous aurions des questions apr?s avoir fait un tour ? l'int?rieur ? » demanda Chlo?. « Mais nous ne devrons pas entrer, n'est-ce pas ? » voulut savoir Sandra. « Non, » r?pondit Rhodes. « Vous pouvez rester dehors. » Sandra eut l’air soulag?e ? cette r?ponse. Mais elle regardait toujours la maison comme si elle s'attendait ? voir ? tout moment un meurtrier sortir avec une hache par la porte d'entr?e. Les Carver rest?rent dans l'all?e pendant que Chlo? et Rhodes se dirigeaient vers le porche. C'?tait un grand porche, avec une balan?oire et deux fauteuils ? bascule. Chlo? ouvrit la porte et elles entr?rent. La police locale et la police d'?tat avaient fait le m?nage, d'apr?s les rapports de Garcia. Et d'apr?s ce que Chlo? pouvait en voir, ils avaient fait du bon boulot. Bien s?r, ?a aurait ?t? beaucoup plus facile de se faire une id?e de la sc?ne si les preuves avaient toujours ?t? l? – y compris les ?claboussures de sang. Ceux qui avaient contact? le FBI pour reprendre l'affaire n'avaient apparemment aucune id?e de la mani?re dont fonctionnait la police scientifique. Chlo? vit un dossier sur le comptoir de la cuisine – le rapport et les fichiers du sh?rif, supposa-t-elle. Elle traversa le vestibule et le salon pour aller le prendre. Elle l'ouvrit, passa les pages du rapport pr?liminaire pour aller directement aux photos de la sc?ne de crime. Elle retourna ? la porte d'entr?e pour les montrer ? Rhodes, et elles examin?rent ensemble les cinq photos, en les comparant ? la sc?ne immacul?e qu'elles avaient devant les yeux. Sur les photos, il y avait du sang sur le sol du vestibule, juste devant la porte. Le corps de Kim Wielding gisait ?tendu par terre, son pied gauche ? moins de quinze centim?tres de la porte d'entr?e. Sur la deuxi?me photo, il ?tait manifeste qu'elle avait ?t? frapp?e au visage avec un objet contondant. Elle avait le nez ?cras? et la partie inf?rieure de son visage n'?tait qu’une bouillie de sang. « Je pense qu’on peut assumer qu'elle r?pondait ? la porte, » dit Rhodes. « Ce qui signifie qu'elle connaissait la personne, » ajouta Chlo?. « Ou qu'elle attendait quelqu'un. » Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=51921906&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.