×òî æå åñòü ó ìåíÿ? Äûðû â äðàíûõ êàðìàíàõ, Òðè ìîðùèíû íà ëáó, Äà èñò¸ðòûé ïÿòàê... Íî íå æàëêî íè äíÿ- Ìíå ñóäüáîþ ïðèäàííûõ, Õîòü ïîðîé ÿ æèâó Ïîïîäàÿ â ïðîñàê. Âñ¸ ÷òî åñòü ó ìåíÿ: Ñîâåñòü, ÷åñòü è óìåíüå. ß îòäàì íå ñêóïÿñü- Ïðîñòî òàê çà ïóñòÿê. Çà ïîñòåëü ó îãíÿ, Äîáðîòó áåç ñòåñíåíüÿ. È çà òî, ÷òî ïðîñòÿñü, Íå çàáûòü ìíå íè êàê... Âñ¸ ÷

Raison de Sauver

Raison de Sauver Blake Pierce Un Polar Avery Black #5 Un sc?nario dynamique qui vous saisit d?s le premier chapitre et ne vous laisse plus partir. – Midwest Book Review, Diane Donovan (? propos de Sans Laisser de Traces) Par l’auteur bestseller n°1 Blake Pierce, un nouveau chef-d’?uvre de suspens psychologique (Un polar Avery Black – Tome 5) Dans RAISON DE SAUVER, le tueur en s?rie Howard Randall s’est ?vad?, et toute la ville de Boston est sur les nerfs. Des femmes son retrouv?es horriblement assassin?es, et tout le monde suspecte que Howard est de nouveau ? l’?uvre. Quand l’enqu?trice la plus brillante et controvers?e de la criminelle – Avery black – est elle-m?me traqu?e, et quand des personnes proches d’elle sont brutalement tu?es, une ? une – il semble que les pires craintes de la ville soient confirm?es. Mais Avery n’est pas s?re. Les meurtres lui rappellent une chose qu’elle a vu autrefois, dans son pass?. Ils lui rappellent quelque chose qui lui tient ? c?ur – en lien avec un secret qu’elle pensait avoir enfui il y a bien longtemps…Tome le plus captivant et choquant de cette s?rie, thriller psychologique au suspens men? tambour battant, RAISON DE SAUVER vous poussera ? tourner les pages jusque tard dans la nuit. Un chef-d’?uvre de thriller et de roman policier. Pierce a fait un travail formidable en d?veloppant des personnages avec un c?t? psychologique, si bien d?crits que nous nous sentons dans leurs esprits, suivons leurs peurs et applaudissons leur succ?s. L’intrigue est tr?s intelligente et vous gardera occup?s le long du livre. Plein de rebondissements, ce livre vous gardera ?veill?s jusqu’? avoir tourn? la derni?re page. – Books and movie Review, Roberto Mattos (? propos de SANS LAISSER DE TRACES) R A I S O N D E S A U V E R (UN POLAR AVERY BLACK – TOME 5) B L A K E P I E R C E Blake Pierce Blake Pierce est l’auteur de la populaire s?rie de thrillers RILEY PAIGE. Il y a d?j? onze tomes, et ce n’est pas fini ! Blake Pierce ?crit ?galement les thrillers MACKENZIE WHITE (sept tomes, s?rie en cours), AVERY BLACK (six tomes) et KERI LOCKE (quatre tomes, s?rie en cours). Fan depuis toujours de polars et de thrillers, Blake adore recevoir de vos nouvelles. N'h?sitez pas ? visiter son site web www.blakepierceauthor.com (http://www.blakepierceauthor.com) pour en savoir plus et rester en contact ! Copyright © 2017 par Blake Pierce. Tous droits r?serv?s. Sauf d?rogations autoris?es par la Loi des ?tats-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut ?tre reproduite, distribu?e ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stock?e dans une base de donn?es ou syst?me de r?cup?ration, sans l’autorisation pr?alable de l’auteur. Ce livre ?lectronique est r?serv? sous licence ? votre seule jouissance personnelle. Ce livre ?lectronique ne saurait ?tre revendu ou offert ? d’autres personnes. 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L’HEURE (Tome 4) QUI VA A LA CHASSE (Tome 5) A VOTRE SANT? (Tome 6) DE SAC ET DE CORDE (Tome 7) UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8) SANS COUP FERIR (Tome 9) A TOUT JAMAIS (Tome 10) LE GRAIN DE SABLE (Tome 11) LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12) LES ENQU?TES DE MACKENZIE WHITE AVANT QU’IL NE TUE (TOME 1) AVANT QU’IL NE VOIE (TOME 2) AVANT QU’IL NE D?SIRE (TOME 3) AVANT QU’IL NE PRENNE (TOME 4) AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (TOME 5) AVANT QU’IL NE RESSENTE (TOME 6) AVANT QU’IL NE P?CHE (TOME 7) LES ENQU?TES D’AVERY BLACK RAISON DE TUER (TOME 1) RAISON DE COURIR (TOME2) RAISON DE SE CACHER (TOME 3) RAISON DE CRAINDRE (TOME 4) RAISON DE SAUVER (TOME 5) RAISON DE REDOUTER (TOME 6) LES ENQU?TES DE KERI LOCKE UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (TOME 1) DE MAUVAIS AUGURE (TOME 2) L’OMBRE DU MAL (TOME 3) TABLE DES MATI?RES PROLOGUE (#u4827476b-b650-5d59-9000-85bb860bb6c0) CHAPITRE UN (#u35bc8390-97a4-5898-ba7a-e32591a2e7cf) CHAPITRE DEUX (#u9743e208-544a-5a2e-b7fa-f6c5a12726c8) CHAPITRE TROIS (#u881cc340-2612-5ec4-abd8-efafb02d5e42) CHAPITRE QUATRE (#u8268bc56-a8bc-5846-83de-4fb230e0841c) CHAPITRE CINQ (#u5d8858ed-e8d4-50eb-9465-76809b5b364a) CHAPITRE SIX (#u1a494dc2-40b6-5de6-8850-e4c8a2900189) CHAPITRE SEPT (#u055f8d2f-dc3c-561e-91d3-799427a0987e) CHAPITRE HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE ONZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DOUZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TREIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUATORZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUINZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE SEIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-ET-UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINT-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-ET-UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-CINQ (#litres_trial_promo) PROLOGUE Kirsten se raidit contre le froid de Boston, ajusta son ?charpe autour de son cou et se pr?para pour ce qui l’attendait : marcher sur quatre p?t?s de maisons, dans la nuit noire. Elle passa devant tous les bars ferm?s, r?alisa qu’il ?tait trop tard pour marcher et ressentit un soudain ?lan de peur. Elle jeta un coup d’?il ? la porte de l’immeuble qu’elle venait de quitter, et pensa ? changer d’avis. Peut-?tre aurait-elle d? rester chez son amie. Amy avait insist? pour qu’elle reste – qu’il ?tait trop tard et faisait bien trop froid dehors. Et m?me si ces deux choses ?taient vraies, Amy les avait prononc?es avec le visage enfoui dans le cou d’un homme qu’elle avait rencontr? au bar. Et pendant que son visage avait ?t? l?, les mains du gars avaient ?t? ailleurs. Et honn?tement, Kirsten ne voulait pas dormir sur le canap? d’Amy tout en ?coutant sa meilleure amie et un mec al?atoire (mais mignon) se donner ? fond toute la nuit dans une stupeur pleine d’ivresse. Honn?tement, elle ne voulait pas non plus ?tre l? le matin, ? s’affairer avec Amy pour trouver une bonne raison de mettre le gars dehors. En plus, ce n’?taient que quatre p?t?s de maisons. Et compar? au froid polaire qui avait ravag? Boston il y avait environ un mois, ce soir ressemblerait ? une petite balade vivifiante dans une brise printani?re. Il ?tait pr?s de trois heures du matin. Elle et Amy ?taient sorties avec l’intention de s’enivrer, de boire toute la nuit et de faire ce que leurs cerveaux de primates ivres sugg?raient. Apr?s tout, l?, au cours de leur derni?re ann?e d’universit?, leurs r?ves ?taient devenus r?alit?. D’une mani?re ou d’une autre, contre toute attente, elles avaient toutes les deux ?t? choisies dans leur classe de photojournalisme – deux parmi huit candidats – pour partir en mission en Espagne en ?t?. Elles allaient travailler pour un magazine prometteur sur la nature qui s’adressait sp?cifiquement aux march?s de l’?ducation…et seraient pay?es plus cher pour cette seule mission que la m?re de Kirsten ne l’avait ?t? pour toute l’ann?e pr?c?dente. Et ?a la fera taire, pensa Kirsten. Elle aimait beaucoup sa m?re, mais en avait vraiment assez de l’entendre dire que poursuivre une carri?re dans la photographie ?tait une chim?re ? une perte de temps. Elle arriva au bout du premier p?t? de maisons, regarda au passage pour pi?tons et le trouva ?teint, puis continua. Le froid commen?ait ? la piquer. Elle pouvait le sentir sur son nez comme une pr?sence r?elle, commen?ant ? la pincer. Elle se demanda distraitement si Amy et son mec al?atoire ?taient d?j? nus, et si le type ?tait bon ou s’il serait entrav? par les quantit?s copieuses d’alcool qu’ils avaient bues. Enfin, non pas qu’elle en ait beaucoup profit?. Elle avait pris un petit d?ner au bar o? elles s’?taient terr?es pour la nuit. Elle n’?tait pas s?re de savoir si c’?taient les nachos qu’elles avaient partag?s ? table ou s’il s’agissait de quelque chose dans la pizza, mais son estomac n’avait pas ?t? content. Apr?s quatre bi?res, elle avait su que sa soir?e ?tait termin? – qu’elle ne ferait rien de plus que de tenir compagnie ? Amy pendant qu’elle s’an?antissait shot apr?s shot. Elle supposa qu’elle obtiendrait tous les d?tails scabreux le lendemain. Et en pensant ? ces d?tails obsc?nes ainsi qu’? combien elles allaient profiter de leur ?t? en Espagne, Kirsten remarqua ? peine le bruit qu’elle entendait derri?re elle. Des bruits de pas. Les cheveux de sa nuque se h?riss?rent, mais elle n’osa pas regarder en arri?re. Elle acc?l?ra le rythme. Deux p?t?s de maisons derri?re elle, deux devant ? franchir. Et maintenant, le froid la mordait vraiment. Tout ? coup, les pas furent juste derri?re, et un homme tr?bucha pile ? c?t? d’elle. Il semblait ivre et quand Kirsten bondit d’effroi, il ricana pour lui-m?me, manifestement amus?. « D?sol? », dit-il. « Je ne voulais pas vous faire peur. J’?tais juste…eh bien, pouvez-vous m’aider ? En train de boire avec des amis et…et cens? les retrouver quelque part apr?s le bar mais je ne me souviens plus o?. Je viens de New York…jamais ?t? ? Boston auparavant. Aucune id?e d’o? je suis. » Kirsten ne put se r?soudre ? le regarder quand elle secoua la t?te. C’?tait plus qu’?tre mal ? l’aise vis-?-vis d’un ?trange homme ivre si tard dans la nuit. C’?tait de savoir qu’elle ?tait si proche de la maison, et voulait juste que la nuit se termine. « Non, je suis d?sol?e », dit-elle. « S?rieusement ?! », dit l’homme. Brusquement, il ne parut plus si saoul. Assez curieusement, il avait l’air amus? que quelqu’un soit tellement sur la d?fensive pour quelque chose d’aussi innocent que d’aider un homme perdu dans une ville qu’il ne connaissait pas. Cela la frappa comme quelque chose d’?trange tandis qu’elle commen?ait ? se d?tourner, dans l’intention d’acc?l?rer le rythme. Mais alors un l?ger mouvement attira son attention et la fit h?siter. L’homme se tenait le ventre, comme s’il allait vomir. Cela avait ?t? tout le temps l? mais Kirsten ?tait ? peu pr?s certaine que ce n’?tait pas le cas. Il tendit la main dans sa veste et c’est alors qu’elle vit qu’il tenait soudain quelque chose. Une arme ? feu, pensa son esprit paniqu?. Et m?me si cela ressemblait ? une arme ? feu, ce n’?tait pas tout ? fait ?a. Ses muscles exigeaient qu’elle coure. Elle regarda son visage pour la premi?re fois et vit que quelque chose n’allait pas. Il avait fait semblant. Il n’?tait pas du tout un homme ivre et ?gar?. Ses yeux avaient l’air trop sobres – sobres et, maintenant qu’elle commen?ait ? paniquer, un peu d?ments aussi. La chose qui ressemblait ? une arme ? feu s’?leva rapidement. Elle ouvrit la bouche pour appeler au secours tout en se d?tournant pour courir. Mais ensuite elle sentit quelque chose la frapper par derri?re. Il l’atteignit sur le c?t? de la t?te, juste en dessous de l’oreille ? net et imm?diat. Elle tr?bucha puis tomba. Elle sentit le go?t du sang dans sa bouche puis des mains sur elle. Il y eut une autre de ces sensations aigu?s dans sa t?te, l?g?re mais curieusement fracassante en m?me temps. La douleur ?tait immense mais elle ne fut pas capable d’en ressentir toute l’ampleur avant que la nuit ne semble se dilater autour d’elle. La rue s’effa?a, tout comme le visage de l’homme, et tout devint noir. Sa derni?re pens?e fut que cette vie s’?tait r?v?l?e ?tre tr?s courte – et que le voyage qui ?tait sur le point de tout changer n’allait jamais avoir lieu. CHAPITRE UN Avery avait l’impression d’avoir ?t? dans une ?trange chambre d’isolement pendant les deux derni?res semaines. Elle y ?tait entr?e d’elle-m?me car, franchement, il n’y avait pas d’autre endroit qui l’attirait – seulement les murs st?riles de la chambre d’h?pital o? Ramirez s’accrochait encore ? peine ? la vie. De temps en temps, son t?l?phone vibrait quand elle recevait un appel ou un message – mais elle les regardait rarement. Sa solitude ?tait seulement interrompue par les infirmi?res, les m?decins et Rose. Avery savait qu’elle faisait probablement peur ? sa fille. ? vrai dire, elle commen?ait aussi ? se faire peur. Elle avait ?t? d?prim?e auparavant – pendant son adolescence et apr?s son divorce – mais ceci ?tait quelque chose de nouveau. Cela allait au-del? de la d?pression et jusqu’? se demander si la vie qu’elle vivait ?tait encore la sienne. Cela faisait deux semaines – treize jours, pour ?tre exact – que cela s’?tait produit. C’?tait quand l’?tat de Ramirez s’?tait d?t?rior? apr?s une op?ration pour r?parer les dommages caus?s par une blessure par balle, pass?e ? moins d’un centim?tre et demi de son c?ur. Cette d?t?rioration n’avait jamais corrig? son cours. Les m?decins avaient dit qu’il avait eu une crise cardiaque. Il ?tait en situation critique ; pouvait revenir ? lui et r?cup?rer compl?tement ? n’importe quel moment, ou s’?teindre tout aussi facilement. Il n’y avait aucun moyen de le dire ? coup s?r. Il avait perdu beaucoup de sang dans la fusillade – il ?tait techniquement mort pendant quarante-deux secondes suite ? l’arr?t cardiaque – et les choses ne semblaient pas tr?s bonnes. Tout cela avait ?t? tass? par les autres terribles nouvelles qu’elle avait re?ues vingt minutes apr?s avoir parl? au docteur. Des nouvelles annon?ant que Howard Randall s’?tait d’une mani?re ou d’une autre ?chapp? de prison. Et maintenant, deux semaines plus tard, il n’avait toujours pas ?t? attrap?. Si elle avait besoin d’un rappel de ce fait terrible (ce n’?tait vraiment pas le cas), elle pouvait le voir ? la t?l?vision chaque fois qu’elle daignait l’allumer. Elle restait assise l? comme un zombie dans la chambre de Ramirez, ? regarder les informations. M?me quand l’?vasion d’Howard ne faisait pas la une, elle ?tait toujours l? dans le texte d?filant au bas de l’?cran. Howard Randall toujours port? disparu. Les autorit?s n’ont pas de r?ponses. La ville enti?re de Boston ?tait nerveuse. C’?tait comme ?tre au bord de la guerre avec un autre pays sans nom et attendre que les bombes commencent ? tomber. Finley avait essay? de l’appeler plusieurs fois et O’Malley avait m?me pass? la t?te dans la pi?ce ? deux reprises. M?me Connelly semblait ?tre pr?occup? par son bien-?tre, l’exprimant dans un simple message qu’elle regardait toujours avec une sorte de reconnaissance voil?e. Prenez votre temps. Appelez si vous avez besoin de quoi que ce soit. Ils la laissaient faire son deuil. Elle le savait et cela paraissait un peu idiot, vu que Ramirez n’?tait pas encore mort. Mais c’?tait aussi pour lui permettre d’int?grer le traumatisme de ce qu’il lui ?tait arriv? lors de la derni?re affaire. Elle avait encore froid en y pensant, se rem?morant cette sensation de quasiment mourir de froid ? deux reprises – ? l’int?rieur d’un cong?lateur industriel et en tombant dans des eaux glac?es. Mais sous tout cela, il y avait le fait que Howard Randall soit en libert?. Il s’?tait ?chapp? d’une fa?on ou d’une autre, renfor?ant son image d?j? ?nigmatique. Elle l’avait vu aux informations, o? des gens moins qu’honorables sur les m?dias sociaux f?licitaient Howard pour ses comp?tences dignes d’Houdini pour s’?tre ?chapp? de prison sans laisser aucune trace derri?re lui. Avery pensait ? tout cela tout en ?tant assise dans l’un de ces fauteuils inclinables qu’une aimable infirmi?re avait install? pour elle la semaine pass?e, r?alisant qu’elle n’irait nulle part ailleurs de sit?t. Ses pens?es furent interrompues par un ding de son t?l?phone. C’?tait le seul son qu’elle autorisait ces jours-ci, un signe que Rose lui tendait la main. Avery regarda son t?l?phone et vit que sa fille lui avait laiss? un message. Juste moi qui v?rifie que tu vas bien, ?tait-il ?crit. Tu es toujours plant?e ? l’h?pital ? Arr?te ?a. Sors et prend un verre avec ta fille. Par devoir plus que pour toute autre chose, Avery r?pondit en retour. Tu n’as pas 21 ans. La r?ponse arriva sur le champ : Oh maman, c’est mignon. Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi. Et tu pourrais apprendre quelques-uns de ces secrets si tu sortais avec moi. Juste une nuit. Il ira bien sans toi l?-bas… Avery mit son t?l?phone de c?t?. Elle savait que Rose avait raison, m?me si elle ne pouvait pas s’emp?cher d’?tre hant?e par la possibilit? que Ramirez puisse d?cider de revenir enfin ? lui pendant son absence. Et personne ne serait l? pour l’accueillir, lui prendre la main et lui faire savoir ce qui s’?tait pass?. Elle se leva du fauteuil et se dirigea vers lui. Elle avait surmont? le fait qu’il semble faible, reli? ? des machines et avec un mince tube serpentant dans sa gorge. Quand elle se souvenait de la raison pour laquelle il ?tait l? – qu’il avait re?u un tir qui aurait facilement pu lui ?tre destin? – alors il semblait plus fort que jamais. Elle passa ses mains dans ses cheveux et embrassa son front. Elle prit ensuite sa main dans la sienne et s’assit au bord du lit. M?me si elle ne le dirait jamais ? personne, elle lui avait parl? ? plusieurs reprises, esp?rant qu’il puisse l’entendre. Elle le fit maintenant, se sentant un peu b?te au d?but, comme toujours, mais elle retrouva naturellement l’habitude. « Alors voil? », lui dit-elle. « Je n’ai pas quitt? l’h?pital depuis pr?s de trois jours. J’ai besoin d’une douche. Je voudrais un bon repas et une v?ritable tasse de caf?. Je vais sortir un peu, d’accord ? » Elle lui serra la main, et son c?ur se brisa un peu quand elle r?alisa qu’elle attendait na?vement qu’il la serre en retour. Elle lui lan?a un regard suppliant, soupira, puis d?crocha son t?l?phone. Avant de sortir de la pi?ce, elle leva les yeux vers la t?l?vision. Elle saisit la t?l?commande pour l’?teindre et fut accueillie par un visage qu’elle avait tant essay? de chasser de son esprit ces deux derni?res semaines. Howard Randall la regardait fixement, sa photo d’identit? sur la moiti? de l’?cran pendant qu’une pr?sentatrice ? l’air s?rieux lisait quelque chose sur un prompteur. Avery ?teignit la t?l?vision d’un air d?go?t? et sortit rapidement de la pi?ce, comme si l’image d'Howard sur l’?cran avait ?t? un fant?me, tendant maintenant la main vers elle. *** Savoir qu’il ?tait pr?vu que Ramirez emm?nage avec elle (et, d’apr?s la bague qui avait ?t? d?couverte dans sa poche apr?s s’?tre fait tirer dessus, lui demande de l’?pouser) fit de son retour ? l’appartement une exp?rience morose. Quand elle entra, elle regarda autour d’elle d’un air absent. Les lieux semblaient morts. C’?tait comme si personne n’avait v?cu l? depuis une ?ternit?, un endroit qui attendait d’?tre vid?, repeint et lou? ? quelqu’un d’autre. Elle pensa appeler Rose. Elles pourraient sortir et prendre une pizza. Mais elle savait que Rose aurait envie de parler de ce qu’il se passait et Avery n’?tait pas encore pr?te pour ?a. G?n?ralement, elle encaissait les choses assez rapidement, mais ceci ?tait diff?rent. Ramirez ?tait dans un tel danger et Howard Randall s’?tait ?chapp?…tout cela faisait trop. Pourtant…alors que les lieux ne lui donnaient plus l’impression d’?tre chez-elle, elle aspirait ? s’allonger sur ce canap?. Et son lit l’appelait. Bien s?r que c’est toujours chez toi, pensa-t-elle. Juste parce que Ramirez ne s’en sortira peut-?tre pas et ne finira pas ici avec toi, c’est toujours ta maison. Ne sois pas aussi dramatique. Et ce fut l?, clair comme de l’eau de roche. Elle avait jusqu’ici r?ussi ? ?loigner cette r?alit? de ses pens?es, mais maintenant que l’id?e avait formul?e, elle ?tait un peu plus sid?rante qu’elle ne l’avait envisag?. ?paules basses, elle se rendit dans la salle de bain. Elle se d?shabilla, entra dans la baignoire, tira le rideau, puis ouvrit l’eau chaude. Elle resta l? quelques minutes avant de prendre la peine de s’occuper du savon ou du shampoing, laissant l’eau d?tendre ses muscles. Quand elle eut fini de se laver, elle ?teignit la douche, enfon?a le bouchon et fit couler de l’eau chaude dans la baignoire. Elle s’assit pendant qu’elle se remplissait, s’autorisant ? se d?tendre. Quand l’eau fut presque ? ras bord, d?bordant presque par dessus le bord de la baignoire, elle arr?ta le robinet avec son orteil. Elle ferma les yeux et s’immergea. Le seul bruit audible dans l’appartement ?tait le goutte ? goutte lent et rythmique du reste d’eau du robinet dans l’eau, et sa propre respiration. Et peu de temps apr?s, un troisi?me son : les pleurs d’Avery. Elle les avait contenus la plupart du temps, car elle ne voulait pas montrer ce c?t? d’elle-m?me ? l’h?pital et ne voulait pas que Ramirez l’entende, s’il le pouvait. Elle s’?tait gliss?e quelques fois dans la salle de bain de sa chambre et avait pleur? un peu, mais elle ne l’avait jamais laiss? sortir aussi librement. Elle pleura dans la baignoire et, tandis que la pens?e que Ramirez ne puisse peut-?tre pas s’en sortir ?closait dans sa t?te, les pleurs furent aussi un peu plus suffocants qu’elle ne l’avait anticip?. Elle se laissa aller et ne sortit de la baignoire que lorsque l’eau fut devenue ti?de et que ses pieds et ses mains eurent commenc? ? devenir frip?s. Quand elle finit par sortir, elle sentait de nouveau comme un humain normal, s’?tait impr?gn?e d’un peu de vapeur, et ainsi se sentait beaucoup mieux. Apr?s s’?tre habill?e, elle prit m?me le temps de se maquiller un peu et de rendre ses cheveux quelque peu pr?sentables. Elle s’aventura ensuite dans la cuisine, se servit un bol de c?r?ales en guise de d?jeuner tardif et regarda son t?l?phone qu’elle avait laiss? sur le comptoir de la cuisine. Apparemment, elle avait ?t? tr?s populaire pendant qu’elle ?tait dans la salle de bain. Elle avait trois messages vocaux et huit SMS. Tous provenaient de num?ros qu’elle connaissait. Deux ?taient des lignes fixes du commissariat. Les autres ?taient de Finley et O’Malley. L’un des messages venait de Connelly. C’?tait le dernier qui ?tait arriv? – il y avait sept minutes – et son objectif n’?tait pas vague. Le message disait : Avery, vous feriez mieux de r?pondre ? votre putain de t?l?phone si vous tenez ? votre travail ! Elle savait que c’?tait du bluff, mais le fait que Connelly parmi tous lui aie envoy? un message signifiait qu’il se passait quelque chose. Connelly envoyait rarement des messages. Quelque chose d’important devait avoir lieu. Elle ne prit pas la peine d’?couter les messages vocaux. Au lieu de cela, elle appela O’Malley. Elle ne voulait pas parler ? Finley, il tergiversait pour les choses g?nantes. Et il n’?tait pas question qu’elle veuille parler ? Connelly alors il ?tait d’humeur ex?crable. O’Malley r?pondit ? la deuxi?me sonnerie. « Avery. J?sus…o? ?tais-tu bon sang ? » « Dans la baignoire. » « Tu es ? ton appartement ? » « Oui. Il y a un probl?me ? J’ai vu que Connelly avait envoy? un message. Il a envoy? un message. Qu’est-ce qui ne va pas l?-bas ? » « ?coute…il se peut que nous ayons quelque chose d’assez ?norme ici et si tu es partante, nous aimerions que tu viennes. En fait…m?me si tu n’es pas partante, Connelly te veut ici. » « Pourquoi ? », demanda-t-elle, intrigu?e. « Qu’est-ce qu’il y a ? » « Juste…viens juste ici, d’accord ? » Elle soupira, et r?alisa que l’id?e de retourner au travail l’attirait r?ellement. Peut-?tre cela lui donnerait-il de l’?nergie. Peut-?tre cela la sortirait-elle de cette d?prime pitoyable dans laquelle elle se trouvait depuis deux semaines. « Qu’est-ce qui est si important ? », demanda-t-elle. « Nous avons un meurtre », dit O’Malley. « Et nous sommes presque s?rs que c’est Howard Randall. » CHAPITRE DEUX L’appr?hension d’Avery bondit quand elle atteignit le commissariat. Il y avait des camionnettes de t?l?vision partout, compl?t?es par des pr?sentateurs de journaux qui man?uvraient pour bien se placer. Il y avait tellement d’agitation sur le parking et sur la pelouse que des agents en uniforme se tenaient devant les portes d’entr?e, pour les garder ? distance. Avery fit le tour vers l’autre entr?e, loin de la rue, et vit qu’il y avait quelques camionnettes stationn?es l? aussi. Parmi les quelques agents ? l’arri?re du b?timent qui maintenaient l’ordre, elle vit Finley. Quand ce dernier aper?ut sa voiture, il sortit de la foule et lui fit signe de la main, pour lui dire de venir ? lui. Apparemment, Connelly l’avait envoy? pour servir en quelque sorte de garde afin de s’assurer qu’elle puisse se frayer un chemin ? travers la foule de folie. Elle gara sa voiture et marcha aussi vite qu’elle le pouvait jusqu’? l’entr?e arri?re. Finley se rapprocha imm?diatement d’elle. En raison de son pass? en tant qu’avocate et des affaires tr?s m?diatis?es auxquelles elle s’?tait attaqu?e en tant qu’inspectrice, Avery savait qu’elle avait un visage que certaines ?quipes de t?l?vision locales pourraient reconna?tre. Heureusement, gr?ce ? Finley, personne ne put bien la voir avant qu’elle n’entre par la porte arri?re. « Que diable se passe-t-il ? Nous avons Randall ? », demanda Avery. « J’aimerais te raconter ce qu’il s’est pass? », dit Finley. « Mais Connelly m’a dit de ne rien dire du tout. Il veut ?tre le premier ? parler avec toi » « Tr?s bien, j’imagine. » « Comment vas-tu, Avery ? », demanda Finley tandis qu’ils marchaient rapidement vers la salle de conf?rence pr?s de l’arri?re du quartier g?n?ral du A1. « Je veux dire, avec tout ce qui se passe avec Ramirez ? » Elle haussa les ?paules du mieux qu’elle put. « Je vais bien. Je fais face. » Finley saisit son signal et laissa tomber. Ils parcoururent le reste du chemin jusqu’? la salle de conf?rence en silence. Elle s’attendait ? ce que la salle de conf?rence soit aussi bond?e que le parking. Elle avait pens? que quelque chose impliquant Howard Randall aurait eu pour cons?quence de mettre tous les agents disponibles dans la pi?ce. Au lieu de cela, quand elle entra avec Finley, elle vit seulement Connelly et O’Malley assis ? la table. Les deux hommes d?j? dans la pi?ce lui adress?rent des expressions qui ?taient en quelque sorte compl?tement oppos?es l’une ? l’autre ; l’expression d’O’Malley ?tait de pure inqui?tude tandis que celle de Connelly semblait dire Bon sang, qu’est-ce que je suis cens? faire de toi maintenant ? Quand elle s’assit, elle eut presque l’impression d’?tre un enfant envoy? au bureau du principal. « Merci d’?tre venue si vite », dit Connelly. « Je sais que vous vivez un enfer. Et croyez-moi…je vous voulais ici seulement parce que je pensais que vous voudriez ?tre impliqu?e dans ce qu’il se passe. » « Howard a vraiment tu? quelqu’un ? », demanda-t-elle. « Comment le savez-vous ? Vous l’avez attrap? ? » Les trois hommes ?chang?rent un regard g?n? autour de la table. « Non, pas exactement », dit Finley. « C’est arriv? la nuit derni?re », dit Connelly. Avery soupira. Elle s’?tait en fait attendue ? entendre quelque chose de tel au journal t?l?vis? ou par le biais d’un message du A1. Pourtant…l’homme qu’elle avait appris ? conna?tre depuis l’autre c?t? d’une table en prison pendant qu’elle sollicitait ses avis et ses conseils ne semblait pas capable de commettre un meurtre. C’?tait ?trange…elle le connaissait bien avec son pass? d’avocate et savait qu’il ?tait capable d’assassiner. Il l’avait fait de nombreuses fois ; onze meurtres ?taient joints ? son dossier quand il ?tait all? en prison et l’on sp?culait qu’il y en avait beaucoup d’autres qui pourraient lui ?tre attribu?es avec juste un peu plus de preuves. Mais tout de m?me, quelque chose dans cette nouvelle la choqua, malgr? le fait que cela semble compl?tement normal. « Nous sommes s?rs que c’est lui ? », demanda-t-elle. Connelly fut imm?diatement mal ? l’aise. Il laissa ?chapper un soupir et se leva de sa chaise, puis commen?a ? faire les cent pas. « Nous n’avons pas de preuves tangibles. Mais c’?tait une ?tudiante et le meurtre ?tait assez horrible pour nous mener ? penser que c’?tait Randall. » « Y a-t-il d?j? un dossier ? », demanda-t-elle. « Il est en train d’?tre constitu? en ce moment m?me et ? » « Je peux le voir ? » Encore une fois, Connelly et O’Malley ?chang?rent un regard incertain. « Nous n’avons pas besoin que vous vous plongiez vraiment l?-dedans », dit Connelly. « Nous vous avons appel?e parce que vous connaissez ce psychopathe mieux que quiconque. Ce n’est pas une invitation ? sauter sur cette affaire. Vous faites face ? beaucoup trop de choses en ce moment. » « J’appr?cie l’attention. Y a-t-il des photos de la sc?ne de crime que je puisse voir ? » « Il y en a », dit O’Malley. « Mais elles sont assez macabres. » Avery ne dit rien. Elle ?tait d?j? un peu ?nerv?e qu’ils l’aient appel?e avec tant d’empressement, mais l’abordent avec des pincettes. « Finley, pourriez-vous courir jusqu’? mon bureau et r?cup?rer ce que nous avons ? », demanda Connelly. Finley se leva, toujours aussi ob?issant. En le voyant partir, Avery r?alisa que les deux semaines qu’elle avait pass?es dans un ?tat de deuil incertain semblaient avoir ?t? beaucoup plus longues. Elle adorait son travail et cet endroit lui avait terriblement manqu?. Le simple fait d’?tre ? proximit? de cette machine bien huil?e lui remontait le moral, m?me si ce n’?tait qu’une ressource pour O’Malley et Connelly. « Comment va Ramirez ? », demanda Connelly. « Les derni?res nouvelles que j’ai eues datent d’il y a deux jours, et ces nouvelles disaient toujours pareil. » « Toujours pareil », dit-elle avec un sourire fatigu?. « Pas de mauvaises nouvelles, pas de bonnes nouvelles. » Elle leur parla presque de la bague que les infirmi?res avaient trouv? dans sa poche – la bague de fian?ailles que Ramirez avait ?t? sur le point de lui offrir. Peut-?tre cela les aiderait-il ? comprendre pourquoi elle ?tait si proche de lui et avait choisi de rester ? ses c?t?s tout le temps. Avant que la conversation ne puisse aller plus loin, Finley revint dans la pi?ce avec un dossier qui ne contenait pas grand-chose. Il le posa devant elle, et re?ut un signe d’approbation de Connelly. Avery ouvrit les photos et les regarda. Il y en avait sept en tout, et O’Malley n’avait pas exag?r?. Les images ?taient assez inqui?tantes. Il y avait du sang partout. La fille avait ?t? tra?n?e dans une ruelle et d?pouill?e de ses sous-v?tements. Son bras droit semblait avoir ?t? bris?. Ses cheveux ?taient blonds, m?me si la plupart ?taient emm?l?s de sang. Avery chercha des blessures par balle ou des marques de couteau mais n’en vit aucune. Ce n’est que lorsqu’elle atteignit la cinqui?me image qu’un gros plan du visage de la jeune fille r?v?la le mode op?ratoire. « Des clous ? », demanda-t-elle. « Ouais », dit O’Malley. « Et d’apr?s ce que nous pouvons dire, ils ont ?t? enfonc?s avec une telle pr?cision et une telle force qu’ils ont d? l’?tre avec l’un de ces pistolets pneumatiques. Nous avons la scientifique qui travaille dessus, donc nous ne pouvons que sp?culer sur la chronologie des ?v?nements pour l’instant. Nous pensons que le premier coup a ?t? celui qui l’a touch?e juste derri?re l’oreille gauche. Il a d? ?tre tir? ? distance parce qu’il n’a pas compl?tement transperc?. Il a perfor? le cr?ne mais c’est tout ce que nous savons pour l’instant. » « Et si ce n’est pas celui-l? qui l’a tu?e », dit Connelly, « celui qui est entr? sous la m?choire, ? une extr?mit?, l’a tr?s certainement fait. Il a transperc? le bas de sa bouche, a obliqu? ? travers le palais, puis a perfor? ses voies nasales jusque dans son cerveau. » La violence mise en ?uvre ressemble ? Howard Randall, pensa Avery. On ne peut pas le nier. Pourtant, il y avait d’autres ?l?ments dans l’image qui ne correspondaient pas ? ce qu’elle savait sur Howard Randall. Elle ?tudia les photographies, et constata que malgr? toutes les affaires qu’elle avait vues, ces images ?taient parmi les plus sanglantes et les plus d?rangeantes. « Alors, de quoi exactement avez-vous besoin venant de moi ? » « Comme je l’ai dit…vous connaissez assez bien ce type. D’apr?s ce que vous savez, je veux savoir o? il pourrait se trouver. Je pense qu’il est s?r de dire qu’il est rest? ici en ville, en se basant sur ce meurtre. » « N’est-il pas dangereux de simplement pr?supposer que c’est le travail d'Howard Randall ? » « Deux semaines apr?s s’?tre ?chapp? de prison ? », demanda Connelly. « Non. Je dirais que ?a se suit plut?t bien et que ?a crie Howard Randall. Est-ce que vous avez besoin de revenir en arri?re et de revoir les photos des sc?nes de crimes de ses affaires ? » « Non », dit Avery avec un peu de virulence. « ?a va. » « Alors, que pouvez-vous nous dire ? Nous sommes ? sa recherche depuis deux semaines et nous n’arrivons ? rien. » « Je pensais que vous aviez dit que vous ne me vouliez pas encore sur ?a. » « J’ai besoin de vos conseils et de votre aide », dit Connelly. Quelque chose ? ce sujet ?tait presque insultant pour elle mais elle ne voyait pas l’int?r?t de se disputer. En outre, cela fournirait ? son esprit quelque chose sur lequel se concentrer autre que l’?tat de Ramirez. « Chaque fois que je parlais avec lui, il ne me donnait jamais une r?ponse directe. C’?tait toujours une sorte d’?nigme. Il le faisait pour jouer avec moi – pour me faire travailler afin d’obtenir la r?ponse. Il le faisait aussi juste pour s’amuser de son c?t?. Je pense, honn?tement, qu’il me consid?rait comme une sorte de connaissance. Pas vraiment une amie. Mais quelqu’un avec qui il pouvait avoir des ?changes sur un plan intellectuel. » « Et il ne vous en as jamais voulu pour tout le spectacle quand vous ?tiez avocate ? » « Pourquoi m’en aurait-il voulu ? », demanda-t-elle. « Je l’ai fait sortir…un homme libre. Souvenez-vous, dans le fond il s’est rendu apr?s. Il a de nouveau tu? juste pour montrer combien j’?tais incomp?tente. » « Mais ces petites visites que vous lui avez faites en prison…il les appr?ciait ? » « Oui. Et honn?tement, je ne l’ai jamais compris. Je pense que c’?tait une sorte de respect. Et aussi stupide que cela puisse para?tre, je pense qu’il y a une partie de lui qui a toujours regrett? ce dernier meurtre – de m’avoir ridiculis?e au passage. » « Et avait-il d?j? parl? d’essayer de s’?chapper durant l’une de tes visites ? », demanda O’Malley. « Non. Au contraire, il ?tait ? l’aise l?-bas. Personne ne le provoquait. Tout le monde avait cette sorte d’?trange respect pour lui. De la peur, peut-?tre. Mais il ?tait en gros le roi de cet endroit. » « Alors pourquoi s’?vaderait-il ? », demanda Connelly. Avery savait o? il voulait en venir, ce qu’il essayait de lui faire dire. Et le pire ?tait que cela semblait sens?. Howard ne se serait ?vad? que s’il avait quelque chose ? faire ? l’ext?rieur. Quelques affaires inachev?es. Ou peut-?tre s’ennuyait-il tout simplement. « C’est un homme intelligent », dit Avery. « Effroyablement intelligent. Peut-?tre voulait-il ?tre ? nouveau d?fi?. » « Ou pour tuer ? nouveau », dit Connelly avec d?go?t, en montrant les images. « Peut-?tre », conc?da-t-elle. Elle regarda ensuite les images. « Quand a-t-elle ?t? retrouv?e ? » « Il y a trois heures. » « Son corps est toujours l?-bas ? » « Ouais, nous revenons juste des lieux. Le m?decin l?giste est attendu dans environ quinze minutes. La scientifique est l?-bas avec le corps jusqu’? son arriv?e. » « Appelez-les et dites-leur d’attendre. Ne touchez pas le corps. Je veux voir la sc?ne. » « J’ai dit que vous n’?tiez pas dessus », dit Connelly. « C’est vrai. Mais si vous voulez que je vous dise dans quel ?tat d’esprit Howard Randall se trouve – s’il a commis ce meurtre – alors regarder des photos ne va pas me suffire. Et au risque de para?tre pr?somptueuse, vous savez que je suis la meilleure inspectrice criminelle que vous ayez. » Connelly jura rapidement entre ses dents. Sans rien dire d’autre, il se d?tourna et sortit son t?l?phone portable. Il composa un num?ro et, quelques secondes plus tard, eut quelqu’un ? l’autre bout de la ligne. « C’est Connelly », dit-il. « ?coutez. Attendez avant de d?placer le corps. Avery Black est en route. » CHAPITRE TROIS Curieusement, Connelly chargea Finley de se rendre sur la sc?ne du crime avec elle. Finley ne parla pas beaucoup en route et ? la place regarda pensivement par la fen?tre la plupart du temps. Elle savait que Finley ne s’?tait jamais vraiment plong? dans aucune affaire tr?s m?diatis?e. Si cela devait ?tre sa premi?re, elle le plaignait quelque peu. J’imagine qu’ils se pr?parent au pire – quelqu’un doit intervenir si Ramirez ne survit pas. Finley est aussi bon que n’importe qui d’autre. Meilleur, peut-?tre. Quand ils arriv?rent sur les lieux du crime, il ?tait clair que les techniciens de la scientifique et les enqu?teurs en avaient fini avec leurs t?ches. Ils faisaient les cent pas, la plupart d’entre eux ? proximit? du ruban de sc?ne de crime barrant l’entr?e de la ruelle. L’un d’eux avait un caf? ? la main, ce qui fit r?aliser ? Avery que c’?tait le matin. Elle regarda sa montre et vit qu’il n’?tait que huit heures quarante-cinq. Mon dieu, pensa-t-elle. J’ai s?rieusement perdu toute notion du temps ces derniers jours. J’aurais jur? qu’il ?tait au moins neuf heures quand je suis arriv?e ? mon appartement. Cette pens?e la fit se sentir fatigu?e en un instant. Mais elle la chassa tandis qu’elle et Finley s’approchaient des enqu?teurs rassembl?s. Elle agita distraitement son badge alors que Finley hocha poliment la t?te ? c?t? d’elle. « Tu es s?re d’?tre pr?te pour ?a ? », demanda Finley. Elle hocha seulement la t?te tandis qu’ils entraient dans la ruelle, en passant sous le ruban. Ils march?rent sur plusieurs m?tres, puis tourn?rent sur la gauche, l? o? la ruelle s’ouvrait sur une petite zone remplie de poussi?re, de gravats et de graffitis. Quelques vieilles poubelles de la ville se trouvaient dans un coin, n?glig?es. Pas tr?s loin d’elles gisait la femme qu’Avery avait vue sur les photos de la sc?ne du crime. Ces images ne l’avaient pas compl?tement pr?par?e ? la voir dans la vraie vie. Le sang, d’une part, ?tait en quelque sorte bien pire maintenant. Sans la finition brillante des photos, il ?tait terne et semblait macabre. La nature effrayante du meurtre la ramena rapidement ? la r?alit?, arrachant presque compl?tement son esprit et ses pens?es ? la chambre d’h?pital de Ramirez. Elle s’approcha aussi pr?s qu’elle le pouvait sans marcher dans le sang et laissa son esprit faire son truc. Le soutien-gorge et les sous-v?tements ne sont pas sensuels ou provocateurs, pensa-t-elle. Ce n’?tait pas une fille sortie ? la recherche d’un bon moment ? passer. Si les sous-v?tements ressemblent ? ?a, il y a de fortes chances pour que sa tenue n’ait pas ?t? tr?s l?g?re non plus. Elle fit lentement le tour du corps. Son esprit enregistrait ? pr?sent les petits d?tails plus que le gore. Elle vit la plaie perforante ? l’endroit o? le clou avait p?n?tr? par le bas de sa m?choire. Mais elle vit ?galement plusieurs autres blessures, toutes absolument identiques – toutes inflig?es par un pistolet ? clous. Une entre ses yeux. Une juste au-dessus de son oreille gauche. Une dans chaque genou, une ? la base de la poitrine, une dans la m?choire et une ? l’arri?re de la t?te. L’?coulement du sang et la br?ve description que lui avait donn?e Connelly sugg?raient qu’il y avait des blessures similaires dans le dos de la jeune fille, qui ?tait actuellement appuy?e contre le mur de briques comme une poup?e de chiffon. C’?tait brutal, excessif et violent. La cerise sur le g?teau ?tait le fait que sa main gauche avait disparu. Le moignon, qui saignait encore, sugg?rait qu’elle avait ?t? coup?e il y avait moins de six heures. Elle appela par-dessus son ?paule la poign?e d’enqu?teurs rassembl?s. « Des signes pr?liminaires de viol ? » « Rien de visible », r?pondit l’un d’entre eux. « Nous ne le saurons pas avec certitude jusqu’? ce que nous l’ayons sortie d’ici. » Elle saisit le ton cinglant de son commentaire mais l’ignora. Elle tourna lentement autour de la femme. Finley la regarda de loin, ? bonne distance, avec l’air de vouloir ?tre n’importe o? ailleurs plut?t que l?. Elle examina le corps, sa nature. Cela avait ?t? fait par quelqu’un qui avait besoin de prouver quelque chose. C’?tait limpide. C’est la raison pour laquelle ils veulent sauter directement ? Howard, pensa-t-elle. Il vient de s’?chapper, a ?t? mis sous les verrous pour ses crimes, et veut maintenant prouver qu’il est toujours dangereux – se le prouver ? lui ainsi qu’? la police. Mais cela ne semblait pas concorder. Howard ?tait d?ment mais ceci ?tait presque barbare. C’?tait indigne de lui. Howard n’a pas de probl?me pour tuer – et pour le faire de mani?re ? attirer l’attention des m?dias. Il a dispers? les parties des corps de ses victimes ? Harvard, apr?s tout. Mais rien de tel. C’est au-del? de l’obsc?ne. Les meurtres d’Howard ?taient violents, mais il y avait quelque chose de presque soign? chez eux…les preuves sugg?res qu’il les ?tranglait d’abord, puis les coupait. Mais m?me les coupures aux parties du corps sectionn?es avaient ?t? faites avec quelque chose de semblable ? de la pr?cision. Quand elle s’?loigna enfin, enregistrant tout dans sa t?te, Finley s’avan?a. « Qu’est-ce que tu penses ? », demanda-t-il. « J’ai une id?e », dit-elle. « Mais Connelly ne va certainement pas aimer ?a. » « Qu’est-ce que c’est ? » « Howard Randall n’a rien ? voir avec ?a. » « C’est des conneries. Et pour la main ? Tu veux parier qu’elle se cache quelque part sur le campus de Harvard ? » Avery n’?mit qu’un hmmm. Il ?mettait juste une supposition, mais elle n’y croyait toujours pas. Ils se mirent en chemin vers leur voiture, mais avant m?me qu’ils n’aient pu atteindre le ruban de la sc?ne de crime, elle vit un v?hicule s’arr?ter dans un crissement de pneus sur le trottoir dans la rue. Elle ne reconnut pas la voiture, mais reconnut le visage. C’?tait le maire. Qu’est-ce que ce cr?tin fait ici ? se demanda-t-elle. Et pourquoi a-t-il l’air si ?nerv? ? Il se dirigea comme un ouragan vers les enqu?teurs restants, qui tous commenc?rent ? s’?carter devant lui. Tandis qu’ils faisaient place, Avery passa sous le ruban pour aller ? sa rencontre. Elle d?cida qu’elle allait l’interrompre avant qu’il ne puisse mettre son nez dans le bordel ensanglant? qui l’attendait derri?re elle. Le visage du maire Greenwald ?tait rouge de pure rage. Elle s’attendait compl?tement ? ce que de la mousse commence ? se d?verser de sa bouche. « Avery Black », cracha-t-il, « qu’est-ce que vous pensez ?tre en train de faire ici ? » « Eh bien, monsieur », dit-elle, pas tout ? fait s?r la r?ponse intelligente ? donner. En fin de compte, cela n’eut pas d’importance. Une autre voiture vint s’arr?ter ? toute allure sur le trottoir, percutant presque l’arri?re de celle du maire. Cette voiture, Avery la reconnut. Elle s’?tait ? peine arr?t?e que Connelly sortait du c?t? passager. O’Malley coupa le moteur et sortit aussi, en rattrapant Connelly aussi vite que possible. « Monsieur le maire Greenwald », dit Connelly. « Ce n’est pas ce que vous pensez. » « Ce matin, qu’est-ce que vous m’avez dit ? », dit Greenwald. « Vous m’avez dit que tous les signes indiquaient que ce meurtre ?tait l’?uvre d’Howard Randall. Vous m’avez assur? que vous occuperiez du probl?me avec soin et que la sc?ne de crime pourrait offrir des indices sur l’endroit o? se cache ce fils de pute. N’est-ce pas ? » « Oui monsieur, j’ai dit ?a », dit Connelly. « Et vous me dites que coller Avery Black sur l’affaire est g?rer le probl?me ? L’inspectrice dont les m?dias savent qu’elle le rencontre en priv? ? l’occasion ? » « Monsieur, je vous assure, elle n’est pas sur l’affaire. Je l’ai appel?e comme rien de plus qu’une consultation. Apr?s tout, elle conna?t Howard Randall mieux que quiconque dans la police. » « Je m’en fous. Si les m?dias sentent ?a…s’ils ne serait-ce que pensent que l’inspectrice Black s’occupe de cette affaire, je vais avoir tellement de merde ? pelleter que j’utiliserai vos payes pour acheter les pelles. » « Oui, je comprends, monsieur. Mais le— » « Cette ville est d?j? terrifi?e avec Randall en libert? », poursuivit le maire, vraiment lanc? sur sa diatribe ? pr?sent. « Vous savez aussi bien que moi que nous recevons au moins une trentaine d’appels par jour de la part de gens inquiets pensant qu’ils l’ont rep?r?. Quand ils auront vent de ce meurtre – et avouons-le, c’est vraiment juste une question de temps – ils sauront que c’est lui. Et si cette putain d’Avery Black est sur l’affaire, ou seulement proche de l’affaire— » « Alors ?a n’aura pas d’importance », dit Avery, qui en avait assez entendu. « Qu’avez-vous dit ? », cria pratiquement le maire Greenwald. « J’ai dit que ?a n’aurait pas d’importance. Howard Randall n’a pas fait ?a. » « Avery… », dit O’Malley. Pendant ce temps, Connelly et Greenwald la regardaient comme si elle avait d?velopp? un troisi?me bras. « Vous ?tes s?rieuse l? ? », demanda Greenwald. Et avant qu’elle ne puisse r?pondre, Connelly prit son parti – une grande surprise. « Black… vous savez que c’est l’?uvre d’Howard Randall. Pourquoi, au nom de Dieu, penseriez-vous autrement ? » « Sortez simplement les dossiers, monsieur », dit-elle. Elle regarda ensuite Greenwald et ajouta : « M?me chose pour vous. V?rifiez les dossiers d’Howard Randall. Trouvez un de ses meurtres o? il a fait quelque chose de tel – quelque chose d’aussi excessif et sanglant. Le d?membrement est une chose. Mais ceci fr?le l’exploitation. Howard a ?trangl? la majorit? de ses victimes en premier. Ce que je vois avec cette derni?re mort est loin de quelque chose de similaire. » « Howard Randall a fracass? la t?te d’une femme avec une fichue brique », dit Greenwald. « Je dirais que c’est assez sanglant et brutal. » « ?a l’est. Cependant, cette femme a ?t? frapp?e deux fois et le rapport montre que c’est la deuxi?me frappe qui l’a tu?e – pas la premi?re. Howard Randall n’est pas l? pour le frisson, la violence ou l’exploitation. M?me en ?parpillant les parties du corps, il y avait une quantit? minimale de sang et de gore. C’?tait presque comme s’il gardait ses distances avec le sang, malgr? ses actes. Mais ce meurtre l?-bas…c’est trop. C’est gratuit. Et bien qu’il soit un monstre et un meurtrier certain, Howard Randall n’est pas gratuit. » Elle vit un changement dans l’expression de Connelly. Il y pensait au moins, prenait ses exemples avec des pincettes. De l’autre c?t?, le maire Greenwald ne saisissait pas. « Non. C’est le travail d'Howard Randall et il est ridicule de penser autrement. En ce qui me concerne, ce meurtre met toute la division du A1 sous pression – bon sang, tous les agents de toute la ville ! Je veux Howard Randall menott? ou des t?tes vont tomber. Et en vigueur imm?diatement, je veux Black hors de cette affaire. Elle ne doit pas ?tre impliqu?e ? quelque titre que ce soit ! » Sur ce, Greenwald retourna ? sa voiture en temp?tant. Avery avait endur? des rencontres avec lui par le pass? et commen?ait ? penser que partout il arrivait en trombe. Elle ne l’avait jamais vu simplement marcher. « Tu es de retour au travail depuis une demi-heure », dit O’Malley, « et tu as d?j? r?ussi ? irriter le maire. » « Je ne suis pas au travail », souligna-t-elle. « Quoi qu’il en soit, comment a-t-il d?couvert que j’?tais l? ? » « Aucune id?e », dit Connelly. « Nous supposons qu’une ?quipe de journalistes vous a vue quitter le commissariat et que quelqu’un l’a averti. Nous avons essay? d’arriver avant lui mais nous avons manifestement ?chou?. » Il soupira, reprit son souffle et ajouta : « Vous ?tes s?re que ce n’?tait pas Randall ? Certaine ? » « Bien s?r que je ne suis pas certaine. Mais cela ne correspond ? aucun de ses autres meurtres. Celui-ci se semble diff?rent. A l’air diff?rent. » « Vous pensez que ?a pourrait ?tre un imitateur ? », demanda Connelly. « ?a le pourrait, j’imagine. Mais pourquoi ? Et si c’est le cas, il fait un mauvais travail. » « Qu’en est-il d’une de ces enflures fanatique qui s’int?resse ? la culture du meurtre ? », demanda Connelly. « Un de ces rat?s qui collectionne des cartes de tueur en s?rie a band? quand Randall s’est ?chapp? et a finalement trouv? le courage de tuer pour la premi?re fois. » « ?a semble un peu tir? par les cheveux. » « Et aussi de ne pas pointer du doigt un Howard Randall r?cemment ?chapp? pour un meurtre qui est tellement proche par son style de son travail pr?c?dent. » « Monsieur, vous vouliez mon avis et je vous l’ai donn?. » « Eh bien », dit Connelly, « Vous avez entendu Greenwald. Je ne peux plus vous laisser aider ici. Je vous remercie d’?tre venue ce matin quand je l’ai demand? mais…je suppose que c’?tait une erreur. » « Je suppose », dit-elle Elle d?testait la facilit? avec laquelle Connelly c?dait ? la pression du maire. Il l’avait toujours fait et c’?tait l’une des seules raisons pour lesquelles elle avait toujours eu du mal ? respecter son capitaine. « D?sol? », lui dit O’Malley alors qu’ils retournaient vers la voiture. Finley suivait derri?re eux, ayant observ? toute la confrontation avec une g?ne passive. « Mais peut-?tre a-t-il a raison. M?me si le maire n’?tait pas si cat?gorique ? ce sujet, tu penses vraiment que c’est le genre de chose dans laquelle tu devrais t’impliquer en ce moment ? ? peine plus de deux semaines se sont ?coul?es depuis ta derni?re grosse affaire – o? tu as failli mourir, je pourrais ajouter. Et deux semaines depuis que Ramirez… » « Il a raison », dit Connelly. « Prenez plus de temps libre. Encore quelques semaines. Vous pouvez faire ?a ? » « C’est ce que c’est », dit-elle en se dirigeant vers la voiture avec Finley. « Bonne chance avec ce tueur. Vous le trouverez, j’en suis s?re. » « Black », dit Connelly. « Ne le prenez pas personnellement. » Elle ne r?pondit pas. Elle monta dans la voiture et la fit d?marrer, ne donnant ? Finley que quelques secondes pour la rejoindre avant de s’?loigner du trottoir et d’un cadavre dont elle ?tait presque s?re qu’il n’?tait pas l’?uvre du Howard Randall r?cemment ?vad?. CHAPITRE QUATRE Avery ?tait trop ?nerv?e et gorg?e d’adr?naline pour retourner ? l’h?pital. ? la place, apr?s avoir d?pos? Finley au commissariat et saut? dans sa propre voiture, elle retourna ? son appartement. Elle ?prouvait soudainement le besoin de sortir et de regarder dans plusieurs bo?tes au fond de son placard. Plus que cela, avec son esprit un peu plus actif et la morsure du monde r?el sur ses talons, elle r?alisa qu’elle avait aussi besoin d’appeler quelqu’un. Quand elle appela Rose, sa fille jubila ? l’invitation de venir plus tard pour d?ner et prendre un un verre de vin ; elles allaient ignorer le fait que Rose ?tait encore ? seize mois de pouvoir l?galement prendre un verre, juste pour cette nuit. Quand elle arriva ? son appartement juste avant dix heures du matin, elle pr?para du caf? et fit deux sandwichs. M?me si ce n’?tait que du vieux jambon, du fromage et de la mayonnaise sur du pain blanc, c’?tait ? des ann?es-lumi?re de la nourriture de la caf?t?ria de l’h?pital qu’elle avait tant mang? r?cemment. Elle engloutit les sandwichs d’un air presque absent tout en entrant dans sa chambre, o? elle ouvrit le placard et sortit les bo?tes qu’elle avait pouss?es loin au fond. Il y avait deux bo?tes, une remplie de divers dossiers de sa br?ve carri?re en tant qu’avocate, mod?r?ment r?ussie. Elle ?tait tent?e d’aller fouiller dans ceux-ci, car elle avait effectivement repr?sent? quelques personnes dans des affaires de meurtre. Au lieu de cela, elle alla ? la bo?te dont elle savait qu’elle fournirait un aper?u de ce qu’elle avait vu ce matin-l?. Cette deuxi?me ?tait remplie des dossiers de l’affaire Howard Randall. Elle avait eu lieu il y avait un peu plus de trois ans, mais semblait ?tre une chose ? laquelle elle avait particip? au cours d’une autre vie. C’est peut-?tre pour cela qu’elle avait trouv? si facile et presque conventionnel de lui demander conseil et sagesse ; peut-?tre avait-elle r?ussi ? s’?loigner suffisamment de l’affaire et de ce qu’elle avait fait ? sa carri?re dans le droit. La pile de dossiers racontait une histoire qu’elle connaissait sur le bout des doigts, mais poser ses doigts sur les pages et les images ?tait comme les plonger au travers des sables du temps, jeter un regard aux grains pour apprendre une le?on qu’elle avait peut-?tre manqu?e plus t?t. Ils racontaient l’histoire d’Howard Randall, qui, dans son enfance, avait ?t? battu jusqu’? ?tre ? un doigt de perdre la vie par une m?re violente. C’?tait le m?me gar?on qui serait agress? sexuellement dans la salle de douche d’un lyc?e par un professeur d’?ducation physique – un gar?on qui avait grandi pour devenir un homme qui non seulement allait exprimer la rage qui ?tait mont?e et avait ?volu? en lui au fil des ans, mais allait aussi l’utiliser pour modeler et d?finir un esprit brillant qu’il n’avait jamais pris la peine d’entra?ner correctement ? l’?cole. Non, il avait gard? son g?nie pour l’universit?, en commen?ant par l’universit? publique pour faire augmenter ses notes puis impressionner le bureau des admissions et archives de Harvard. Il avait assist? aux cours, obtenu son dipl?me et fini par enseigner l?-bas. Mais son g?nie ne s’?tait pas arr?t? l?. Il avait continu?, le montrant de fa?on sauvage la premi?re fois que sa main avait saisi un couteau. C’?tait un couteau qui avait pris sa premi?re victime. Avery arriva aux photos de la sc?ne de crime de cette premi?re victime, une serveuse de vingt ans. Une ?tudiante, comme toutes les autres. Il y avait eu une profonde entaille dans sa gorge, d’une oreille ? l’autre. Rien de plus. Elle s’?tait vid?e de son sang dans la petite cuisine du traiteur dont elle faisait la fermeture ? l’?poque. Une seule entaille, pensa Avery en regardant la photo. Une coupure ?tonnamment nette. Aucun signe d’abus sexuel. Entrer, entailler et sortir. Elle atteignit la deuxi?me image et la regarda. Puis la troisi?me, et la quatri?me. ? chacune d’elles, elle tira la m?me conclusion, les cochant dans sa t?te comme sur une feuille de statistiques d’un sport d?ment. Deuxi?me victime. ?tudiante de dix-huit ans. Une entaille sur le c?t?, qui semblait accidentelle. Une autre, pas tellement une coupure mais plut?t une plaie perforante avec la lame qui ?tait all?e directement dans son c?ur. Troisi?me victime. ?tudiante en anglais de dix-neuf ans, travaillant au noir comme strip-teaseuse. Trouv?e morte dans sa voiture, une seule blessure par balle ? l’arri?re de la t?te. Il avait ?t? d?couvert plus tard qu’il lui avait offert cinq cents dollars pour du sexe oral, elle l’avait invit? ? sa voiture, et il lui avait tir? dessus. Aucune trace de services rendus n’avait jamais ?t? trouv?e, et dans son t?moignage, Howard avait confirm? qu’il l’avait tu?e avant que l’acte ne soit accompli. Quatri?me victime. Dix-huit ans. Frapp?e ? la t?te avec une brique. Deux fois. Le premier coup semblait avoir ?t? trop bas, ne l’avait pas tu?e. La deuxi?me lui avait fracass? le cr?ne et p?n?tr? dans son cerveau. Cinqui?me victime. Une autre gorge tranch?e, une entaille profonde et r?guli?re d’une oreille ? l’autre. Sixi?me victime. ?trangl?e. Aucune empreinte. Et ainsi de suite. Des meurtres propres. Des quantit?s abondantes de sang trouv?es seulement sur trois sc?nes et c’?tait une question de circonstance, pas de th??tralit?. Alors disons que l’intuition de Connelly et l’opinion du maire sont justes. Si Howard tue ? nouveau, pourquoi changer ses m?thodes ? Pas pour prouver quelque chose – prouver quelque chose est une connerie machiste qui bien en dessous de lui. Alors pourquoi le ferait-il ? « Il ne le ferait pas », dit-elle ? la chambre vide. Et m?me si elle n’?tait pas assez na?ve pour penser que ses trois ann?es de prison avaient fait d’Howard Randall un homme chang? qui n’?tait plus int?ress? par le fait de tuer, elle pensait qu’il ?tait bien trop intelligent pour commencer juste l? o? il s’?tait arr?t?, dans la ville qui s’?tait mise sens dessus dessous pour le trouver en premier lieu. Si elle avait eu des doutes auparavant, ils furent douch?s pendant qu’elle parcourait les dossiers. Ce n’?tait pas lui. Pourtant…quelqu’un l’a fait. Et les connards auxquels je rends des comptes vont chercher le mauvais homme. *** Avery ?tait ? la fois ravie et un peu inqui?te que Rose n’ait pas h?sit? ? boire devant elle. Elle accepta le verre de vin blanc avec reconnaissance et un remerciement, sans perdre de temps pour prendre sa premi?re gorg?e. Avery avait apparemment d? la regarder fixement d’une mani?re ?trange car quand Rose baissa le verre, elle sourit et secoua la t?te. « Pas mon premier verre », dit-elle. « D?sol?e de g?cher tous les r?ves que tu avais d’une petite fille immacul?e et sainte. » « Le vin ne me fera jamais ?a », dit Avery avec un sourire. « Certains de tes anciens copains, d’un autre c?t?… » « Ooh, joli coup, maman. » Elles venaient de terminer un simple d?ner compos? de poulet Alfredo et d’une salade ? la grecque qu’elles avaient pr?par?e ensemble. De la musique douce jouait en arri?re-plan, une soupe horrible d’indie-pop acoustique dont Rose ?tait fan ?tait ces temps-ci. Malgr? tout, la musique ne pouvait pas g?cher ce moment. La ville ?tait plong?e dans un froid sombre ? l’ext?rieur, les r?verb?res ?tincelants et le doux bourdonnement de la circulation dans la rue formaient comme un bruit blanc. C’?tait exactement ce dont j’avais besoin, pensa Avery. Pourquoi essayais-je de la repousser une fois encore ? « Alors allons-nous tourner toute la nuit autour du pot au sujet de Ramirez ? », demanda Rose. Avery sourit. C’?tait ?trange d’entendre son nom sortir de la bouche de Rose…surtout son nom de famille, comme si elle l’avait aussi connu au travail. « Pas de tergiversations », dit Avery. « Je ne voulais pas que cette nuit se transforme en un festival de sanglots o? tu devrais t’assurer que ta m?re ne craque pas. » « Dans une situation comme celle-ci, il est acceptable de craquer un peu. Je ne sais juste pas si c’est la meilleure chose au monde, que tu restes enferm?e dans une chambre d’h?pital. Je veux dire…ce n’est pas quelque peu d?primant ? » « Parfois », admit Avery. « Mais j’aimerais penser que j’aurais quelqu’un en permanence ? mon chevet si je me battais pour rester en vie. » « Ouais, je pense qu’il ferait la m?me chose pour toi. Je veux dire, je serais l? aussi. Mais en m?me temps, tu sais qu’il te gronderait s’il savait que tu faisais ?a. » « Probablement. » « Est-ce que tu… » Rose commen?a ? poser la question, mais elle s’arr?ta comme si elle se ravisait de demander ce qui ?tait sur le point de sortir de sa bouche. « C’est bon », dit Avery. « Tu peux me demander n’importe quoi. » « Est-ce que tu as d?j? une intuition ? ce sujet ? Du genre…ton instinct te dit-il d’une fa?on ou d’une autre qu’il va survivre ou non ? » C’?tait une question difficile ? laquelle r?pondre. Elle ne se sentait pas fermement convaincue dans un sens ou dans l’autre. Et c’?tait peut-?tre la raison pour laquelle cela l’affectait autant. Il n’y avait aucune certitude. Instinctivement, rien ne lui disait qu’il allait s’en sortir ou qu’il n’allait pas y parvenir. « Non, pas encore. » « Une autre question », dit Rose. « Tu l’aimes ? » C’?tait tellement inattendu que, pendant un moment, Avery ne fut pas s?re de savoir comment r?agir. C’?tait une question qu’elle s’?tait pos?e ? plusieurs reprises par le pass? – une question qui avait abouti ? une r?ponse tr?s nette et pr?cise au cours des deux derni?res semaines. « Oui. » Rose parut rayonner en entendant cela, et cacha son sourire derri?re son verre de vin. « Tu penses qu’il le sait ? » « Je le pense. Mais ce n’est pas quelque chose que nous— » Elle fut interrompue par un bruit de verre bris?, puis un son sec et sourd. C’?tait tellement soudain et inattendu qu’il fallut environ deux secondes ? Avery pour se lever et analyser la situation. Pendant qu’elle le faisait, Rose laissa ?chapper un petit cri. Elle avait bondi du canap? et reculait dans la cuisine. La fen?tre contre le mur du fond ? gauche du canap? avait ?t? bris?e. Un courant d’air froid balaya l’appartement. L’instrument utilis? pour briser la vitre gisait par terre et sur le coup n’avait pas vraiment de sens. Il y avait une vieille brique us?e par terre, mais Avery ne la rep?ra qu’apr?s avoir vu le chat mort. Le chat semblait ?tre un animal errant maigre et mal nourri. Il avait ?t? attach? ? la brique avec une sorte de lani?re en caoutchouc, comme celles utilis?es pour attacher les auvents ou les stores. Des fragments de verre bris?s ?tincelaient ? c?t? de lui. « Maman ? », demanda Rose. « C’est bon », dit Avery en courant vers la fen?tre bris?e. Son appartement ?tait au deuxi?me ?tage, alors m?me si cela n?cessitait un peu de force, il ?tait parfaitement possible que quelqu’un ait pu r?ussir le lanc?. Elle ne vit personne dans la rue juste en dessous. Elle pensa sortir, descendre les escaliers et aller dehors, mais celui qui avait jet? la brique et le chat aurait au moins une minute d’avance sur elle. Et avec la circulation de Boston ainsi que les pi?tons ? cette heure de la nuit (il n’?tait que neuf heures trente-cinq, vit-elle en regardant sa montre), il ?tait d?j? quasiment parti. Elle s’avan?a vers le chat, en faisant attention de ne pas marcher sur le verre avec ses pieds nus. Il y avait un petit morceau de papier coinc? entre le ventre du chat et la lani?re en caoutchouc noir. Elle se pencha pour attraper la note, et grima?a un peu quand elle sentit le corps froid et rigide de l’animal. « Maman, qu’est-ce que c’est bordel ? », demanda Rose. « Il y a un mot. » « Qui pourrait faire quelque chose comme ?a ? » « Je ne sais pas », r?pondit-elle en r?cup?rant le papier, qu’elle d?roula. Il avait ?t? ?crit sur la moiti? d’une feuille de papier arrach?e ? un cahier basique. Le mot ?tait tr?s simple mais provoqua tout de m?me un frisson ? travers le corps d’Avery. Je suis LIBRE ! Et je suis IMPATIENT de vous revoir ! Merde, pensa-t-elle. Howard. ?a doit ?tre lui. Ce fut la premi?re pens?e dans sa t?te et elle se retrouva ? la repousser tout de suite. Tout comme la brutalit? du meurtre au pistolet ? clous, quelque chose dans une d?claration si effront?e – envoyer un chat mort ? travers la fen?tre d’un appartement avec un mot mena?ant – ne semblait pas ?tre quelque chose que ferait Howard Randall. « Qu’est-ce que ?a dit ? », demanda Rose en s’approchant. Elle avait l’air d’?tre au bord des larmes. « C’est juste une menace stupide. » « De la part de qui ? » Plut?t que de r?pondre ? Rose, elle attrapa son t?l?phone portable sur le canap? et appela O’Malley. De la part de qui, avait demand? Rose. Et tandis que le t?l?phone commen?ait ? sonner ? l’oreille d’Avery, m?me si elle essayait de l’?carter, il ne semblait y avoir qu’une r?ponse plausible. Howard Randall. CHAPITRE CINQ Il se passa beaucoup de choses durant les douze minutes qui furent n?cessaires ? O’Malley pour arriver. Pour commencer, la voiture de patrouille du A1 ne fut pas le premier v?hicule ? para?tre. Une camionnette de t?l?vision s’arr?ta dans un crissement de pneus devant l’immeuble d’Avery. Elle observa trois personnes sortir depuis sa vitre bris?e : un journaliste, un cameraman et un technicien, qui d?roulait le c?ble ? l’arri?re de la camionnette. « Merde », dit Avery. L’?quipe de reporters ?tait presque par?e et pr?te ? commencer quand O’Malley se gara. Une autre voiture arriva juste derri?re lui, et fon?a presque dans la camionnette. Elle ne fut pas du tout surprise de voir Finley en sortir. Connelly positionnait apparemment Finley pour monter en grade – peut-?tre m?me pour remplacer Ramirez. Elle jeta un regard noir ? la camionnette tout en observant Finley dire ses quatre v?rit?s au journaliste. Il y eut une br?ve querelle entre eux avant que Finley et O’Malley ne disparaissent hors de vue, vers les escaliers qui les m?neraient ? l’appartement d’Avery. ? l’instant o? ils frapp?rent ? la porte, Avery alla ouvrir et ne leur donna pas l’opportunit? de dire quoi que ce soit avant qu’elle n’ait exprim? ses pr?occupations et ses frustrations. « O’Malley, c’est quoi ce bordel ? Je vous ai appel? directement plut?t que le poste pour ?viter les ?quipes de journalistes. Quelle est leur probl?me, de toute fa?on ? » « Leur probl?me, c’est qu’ils bavent sur l’?vasion d'Howard Randall. Et ils savent que tu es un visage familier dans son histoire. Alors ils gardent les yeux sur toi. Je suppose que cet ?quipe en particulier a un scanner. » « Les appels par portable ? », demanda Avery. « Non. ?coute, j’ai d? le signaler au commissariat. C’est trop important. Ils ont d? l’apprendre par la radio. » Avery voulait ?tre furieuse, mais elle savait combien il pouvait ?tre difficile de communiquer secr?tement quand des m?dias fr?n?tique travaillaient dur pour r?v?ler une histoire. Elle lan?a un regard noir ? l’?quipe de journalistes, les vit filmer une s?quence – en disant dieu savait quoi. Pendant qu’elle regardait, un autre v?hicule de reporters se gara, un petit SUV. O’Malley et Finley se pench?rent sur la brique, le chat et le verre bris?. Avery avait laiss? le billet sur le sol, ne voulant pas que le papier qui se trouvait sur un cadavre de chat ne se retrouve sur le comptoir de sa cuisine ou sur sa table basse. « Je d?teste dire ?a », dit Finley, « mais cela semble convenu. Je veux dire…je suis libre. Qui d’autre cela pourrait-il ?tre, Avery ? » « Je ne sais pas. Mais…je sais que vous pouvez avoir du mal ? le croire, mais ?a ne semble pas ?tre quelque chose que Howard ferait. » « Le vieux Howard Randall, peut-?tre », dit O’Malley. « Mais qui sait comment il a chang? en prison ? » « Attendez », dit Rose. « Je ne comprends pas. Maman a fait lib?rer ce type quand elle l’a repr?sent? en tant que son avocate. Pourquoi s’en prendrait-il ? elle ? On pourrait penser qu’il serait reconnaissant. » « Vous pourriez le penser », dit O’Malley. « Mais ce n’est pas ainsi que fonctionne un esprit criminel. » « Il a raison », dit Avery, coupant O’Malley avant qu’il ne puisse lancer sa tirade. « Quelqu’un comme Howard verrait quiconque a ?t? impliqu? dans l’ensemble du processus comme une menace – m?me si c’est l’avocate qui a r?ussi ? le faire sortir. Mais Howard… cela ne lui ressemble pas. Au cours de ces quelques fois o? je suis all?e demander son aide il ?tait…je ne sais pas…sociable. S’il avait nourrit de mauvaises intentions contre moi, il les a exceptionnellement bien cach?es. » « Bien s?r qu’il l’a fait », dit O’Malley. « Tu pensais que son ?vasion ?tait un coup de chance extraordinaire ? Je te parie que ce sale type pr?parait ?a depuis des mois. Peut-?tre m?me depuis son premier jour l?-bas. Et s’il avait pr?vu de s’?chapper et de venir d’une mani?re ou d’une autre s’en prendre ? toi ou, au moins, de t’impliquer dans un complot d?ment, pourquoi diable te l’aurait-il fait savoir ? » Avery voulait argumenter mais elle pouvait clairement voir d’o? venait son raisonnement. Il avait toutes les raisons de penser que ce mot venait d’Howard. Et elle savait aussi que la peur intrins?que de la ville face ? son ?vasion rendait facile pour lui et Connelly de pointer Howard du doigt pour le meurtre au pistolet ? clous. « ?coute, mettons tout ce qui concerne Howard Randall de c?t? pour le moment », dit-elle. « Que ce soit Howard ou pas, quelqu’un a jet? cette chose dans ma fen?tre. Je pensais juste qu’il serait pr?f?rable de passer par les canaux appropri?s puisqu’il est clair que Connelly me veut aussi loin que possible de tout ce qui pourrait ?tre li? ? Howard. » « J’ai entendu ?a », dit Finley. « Je l’ai eu au t?l?phone quand j’?tais en route pour ici. Il est coinc? par une affaire avec le maire et la presse en ce moment. » « ? propos d’Howard Randall ? » Finley hocha de la t?te. « Bon sang », dit Avery. « ?a devient ridicule. » « Alors », dit O’Malley, « tu ne vas vraiment pas aimer ce qu’il m’a ordonn? de faire. » Elle attendit qu’O’Malley le lui dise. Elle pouvait voir qu’il ?tait mal ? l’aise – qu’il pr?f?rerait de loin que Connelly soit l? pour donner l’ordre lui-m?me. Finalement, il soupira et dit : « Il veut que nous vous relogions pendant quelques jours. M?me si Randall n’a pas lanc? cette brique, il est ?vident que quelqu’un t’as cibl?e et te menace. Et oui…c’est probablement parce qu’il s’est ?chapp?. Je d?teste devoir te le dire, mais ?a ne se pr?sente pas bien pour toi dans cette situation. Tu l’as fait sortir il y a toutes ces ann?es…l’a envoy? commettre une folie meurtri?re. Beaucoup de gens— » « C’est stupide », cracha Rose. « Des gens pensent que ma m?re a quelque chose ? voir avec son ?vasion ? » « Il y en a qui ont pouss? jusqu’? cet extr?me, oui », admet O’Malley. « Heureusement, il n’y a eu que des rumeurs aux informations. Tu n’en as rien vu ? », demanda-t-il en regardant Avery. Elle pensa ? ces moments pass?s dans le brouillard dans la chambre d’h?pital de Ramirez. La t?l?vision avait ?t? allum?e et elle avait vu le visage d'Howard, obtenant l’essentiel des informations par le biais du texte au bas de l’?cran. Mais elle n’avait jamais vu son propre nom ; elle ne s’?tait jamais attendue ? cela. Finalement, elle secoua la t?te en r?ponse ? la question d’O’Malley. « Eh bien, quels que soient tes sentiments sur ?a, je pense qu’il a absolument raison. Tu dois d?m?nager jusqu’? ce que ?a se calme. Disons que la personne qui a lanc? cette brique n’est pas Howard. Cela signifie qu’un citoyen quelconque l’a jet?e. Un cr?tin m?content qui pense que tu es responsable du fait qu’un tueur soit en libert?. Alors o? ? », dit O’Malley. « R?fl?chis-y pendant que vous faites vos valises. Finley et moi serons heureux de vous emmener n’importe o? vous avez besoin d’aller. » « Pas besoin de r?fl?chir », dit-elle. « J’ai d?j? un lieu en t?te. » *** Ils arriv?rent ? l’appartement de Ramirez une demi-heure plus tard. Il lui avait fallu moins de dix minutes pour prendre l’essentiel. Rose ?tait ?galement venue, ? l’insistance d’Avery et d’O’Malley. Apr?s une discussion br?ve et anim?e, Rose c?da, d?clarant qu’elle resterait avec sa m?re pendant un jour ou deux…pour s’assurer qu’elle allait bien. Quand tous quatre entr?rent chez Ramirez, ce fut un peu d?routant. Bien qu’il ait techniquement accept? d’emm?nager dans l’appartement d’Avery, il n’en avait jamais eu l’occasion. Toutes ses affaires ?taient toujours l?, attendant qu’il rentre ? la maison. Avery se d?pla?a dans les lieux, pr?tendant que cela ne l’affectait pas. Elle ?tait d?j? venue ici plusieurs fois et s’?tait toujours sentie la bienvenue. Cela ne devrait pas ?tre diff?rent maintenant. « Tu es s?re de ?a ? », dit Finley. « Pardonnes-moi de le dire, mais ?a a l’air un peu triste. « Pas plus triste que d’?tre dans sa chambre d’h?pital », dit Rose. Avery voulait laisser l’endroit l’impr?gner, se faire une impression puis essayer de d?terminer ce qu’elle ?tait cens?e faire ensuite. O’Malley ?tait au t?l?phone quand ils entr?rent, r?glant les d?tails pour la surveillance de l’appartement d’Avery ainsi que celui de Ramirez. Ils avaient fait tr?s attention ? ne pas ?tre suivis en route, mais ils ne voulaient ?videmment pas prendre de risques. Alors qu’Avery d?posait son sac dans le salon de Ramirez, O’Malley termina son appel. Il prit un moment, soupira profond?ment et regarda par la fen?tre. En bas, les rues ?taient un peu moins anim?es qu’elles ne l’avaient ?t? pendant qu’Avery et Rose avaient profit? du vin et d’une conversation agr?able. De plus, apr?s avoir re?u un chat mort jet? par la fen?tre, elles semblaient un peu plus sinistre aussi. « Alors, voil? le march? », dit O’Malley. « Pendant les trois prochains jours, vous aurez constamment des agents stationn?s dans la rue. Ils seront dans des voitures civiles, mais ce seront tous des membres du A1 » « Ce n’est pas n?cessaire », dit Avery. Elle commen?ait ? avoir l’impression que tout cela devenait incontr?lable. « Je pense que ?a pourrait l’?tre », r?torqua-t-il. « Tu as ?t? dans une sorte de bulle ? propos de ?a ces derniers jours. ?a d?g?n?re. Il y a des genres de justiciers dans la rue, ? la recherche de Randall. Les gens commencent ? creuser dans son histoire et ? t’y trouver. » Vas-y et finis en, pensa-t-elle. Ils me trouvent l? comme l’avocate qui a r?ussi ? lui rendre sa libert? – la libert? qu’il a employ?e pour tuer une personne de plus. C’est ce que tu veux vraiment dire. Mais il ne le fit pas. Au lieu de cela, il continua ? regarder par la porte. « Les deux premiers seront Sawyer et Dennison. Ils seront l? dans une demi-heure. Jusque-l?…on dirait que c’est moi et Finley. » Rose regarda les deux officiers puis sa m?re. « Est-ce que…c’est vraiment si grave ? Nous avons besoin de protection ? » « Non », dit Avery. « C’est un peu trop. » « C’est pour la protection de ta m?re. La tienne, aussi. Selon qui a pu ?tre derri?re le meurtre au pistolet ? clous et le jet de brique avec le chat par la fen?tre, tu pourrais aussi ?tre en danger. Cela d?pend du niveau de vendetta que cette personne pourrait entretenir contre ta m?re. » « Baissons le ton dramatique d’un cran », dit Avery, avec une voix pleine de virulence. « Je pr?f?rerais que tu ne fasses pas peur ? ma fille. » « D?sol?e, maman », dit Rose. « Mais au cours de la derni?re heure, j’ai eu droit ? un chat mort envoy? ? travers ta fen?tre avec un mot de menace attach? avec, puis j’ai ?t? entra?n?e hors de ton appartement, et on m’a assign? une protection polici?re vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On peu dire sans crainte que j’ai effectivement peur. » CHAPITRE SIX Tout espoir de passer une soir?e tranquille entre filles fut g?ch?. Quand O’Malley et Finley prirent cong?, l’appartement redevint calme. Rose s’?tait install?e sur le canap? de Ramirez. Elle faisait d?filer les m?dias sociaux et ?changeait des messages avec ses amis. « Je suppose que tu sais qu’il ne faut dire ? personne ce qui s’est pass? », dit Avery. « Je sais », dit Rose, avec un peu de ressentiment. « Attends…et papa ? Devrions-nous lui dire ? » Avery y r?fl?chit un instant, pesant le pour et le contre. Si cela n’avait ?t? qu’elle, il n’en aurait pas ?t? question. Il n’y avait aucune raison que Jack ait besoin de savoir. Mais avec Rose impliqu?e, cela changeait les choses. Pourtant…ce pouvait ?tre risqu?. « Non », r?pondit Avery. « Pas encore. » Rose ne fit que r?pondre par un l?ger hochement de t?te abrupt. « Rose, je ne sais pas quoi te dire. ?a craint. Oui. Je suis d’accord. C’est nul. Et je suis d?sol?e que tu sois oblig?e de subir les cons?quences. Ce n’est pas exactement de tout repos pour moi non plus. » « Je sais », dit Rose. Elle posa son t?l?phone et regarda sa m?re dans les yeux. « Je ne suis m?me pas vraiment contrari?e par le d?rangement. Ce n’est pas ?a. Maman…je n’avais aucune id?e que les choses ?taient devenues si dangereuses pour toi. C’est toujours comme ?a ? » Avery laissa ?chapper un rire ?touff?. « Non, pas toujours. C’est juste que cette affaire avec Howard Randall fait que tout le monde regarde par-dessus son ?paule. Une ville enti?re a peur et ils ont besoin de quelqu’un ? accuser pendant qu’ils cherchent des r?ponses et un moyen de se sentir en s?curit?. » « Sois directe avec moi, maman : est-ce que ira pour nous ? » « Oui, je le pense. » « Vraiment ? Alors qui a lanc? cette brique ? C’?tait Howard Randall ? « Je ne sais pas. Personnellement, j’en doute. » « Mais il y a une…chose d’?trange entre vous deux, n’est-ce pas ? » « Rose… » « Non, je veux savoir. Comment peux-tu ?tre si s?re ? » Avery ne voyait aucune raison de lui mentir ou de garder les choses secr?tes – surtout maintenant qu’elle ?tait apparemment impliqu?e dans tout cela. « Parce qu’un chat mort ? travers une fen?tre est trop flagrant. C’est trop voyant. Et malgr? ce que la m?thode de ses meurtres peut exprimer, Howard Randall ne ferait pas ?a. Un chat mort…c’est presque comique. Et lui ayant parl? ? la fois en tant qu’avocate et inspectrice…ce n’est pas quelque chose qu’il ferait. Tu dois me faire confiance ? ce sujet, Rose. Avery regarda par la fen?tre la Ford Focus noire qui ?tait gar?e trois ?tages plus bas, le long de la bordure la plus ?loign?e de la rue. Elle pouvait voir la forme de l’?paule gauche de Dennison, assis sur le si?ge du conducteur. Sawyer devait ?tre ? ses c?t?s, probablement en train de grignoter des graines de tournesol, comme il ?tait r?put? faire. En pensant ? la brique et au chat, elle commen?a ? remonter dans son pass?. Entre sa carri?re d’avocate et les quelques ann?es qu’elle avait pass?es en tant qu’inspectrice, la liste de noms et de visages dans sa t?te ?tait longue. Elle essaya de penser ? qui d’autre pourrait avoir eu une raison de jeter la brique et le chat par la fen?tre, mais il y en avait trop – trop de visages, trop d’histoire. Bon sang, ?a aurait pu ?tre n’importe qui… Elle se retourna vers l’appartement et essaya d’imaginer la derni?re fois que Ramirez s’y ?tait tenu. Elle marcha lentement dans le salon et la cuisine. Elle s’?tait d?j? trouv?e l?, mais voyait tout comme neuf. C’?tait un petit appartement, mais joliment d?cor?. Tout ?tait propre et organis?, chaque objet ? sa place d?sign?e. Son frigo ?tait d?cor? de plusieurs photos et cartes postales, la plupart provenant de membres de sa famille. Avery ne les avait jamais rencontr? mais en avait entendu parler de temps en temps. Combien d’entre eux savent ce qui s’est pass? ? Se demanda-t-elle. Pendant son s?jour ? l’h?pital, seulement deux membres de la famille ?taient venus lui rendre visite. Elle savait que la famille de Ramirez n’?tait pas tr?s proche, mais quelque chose dans le fait que sa famille ne vienne pas le voir la frappait comme ?tant triste – m?me si elle aurait probablement droit au m?me traitement si quelque chose lui arrivait. Elle se d?tourna du frigo ; les images de ces ?trangers ?taient soudainement trop pour elle. Dans le salon, il y avait des photos ?? et l? de sa vie : une de lui et Finley ? un barbecue, jouant aux fers ? cheval ; une photo de Ramirez qui franchissait la ligne d’arriv?e lors d’un marathon ; une photo de lui avec sa s?ur quand ils ?taient beaucoup plus jeunes, p?chant au bord d’un ?tang. « Je ne peux pas », dit-elle doucement. Elle se tourna vers Rose, esp?rant qu’elle n’avait pas entendu son d?ni audible. Ce qu’elle vit ?tait Rose endormie sur le canap?. Elle s’?tait apparemment ?croul?e de fatigue pendant le temps qu’Avery avait pris pour regarder les photos. Avery examina sa fille pendant un moment, ?prouvant les premiers ?lans de culpabilit?. Rose n’avait rien ? faire ici, m?l?e ? tout ?a. Peut-?tre qu’elle aurait ?t? bien mieux si je ne l’avais pas contact?e pour recoller les morceaux, pensa-t-elle. Ce n’?tait pas juste un “pauvre-de-moi”vagabond. Elle se le demandait sinc?rement parfois. Et maintenant, avec toutes les deux sous surveillance et des personnes qui la mena?aient pour les p?ch?s de son pass?, c’?tait pire. Peut-?tre que je ne suis pas menac?e pour les p?ch?s de mon pass?, pensa-t-elle. Peut-?tre que c’?tait vraiment Howard. Peut-?tre avait-il craqu? d’une mani?re que je n’aurais pas pu pr?dire. Elle supposa que si elle faisait correctement son travail, elle ne pouvait pas simplement ?liminer la possibilit? que Howard ait tu? cette pauvre fille avec un pistolet ? clous puis, la nuit suivante jet? un chat mort avec un message mena?ant par sa fen?tre. Elle n’avait aucune preuve pour soutenir qu’il ne l’avait pas fait donc, logiquement, il devait ?tre un suspect. Je suis trop proche de lui, pensa-t-elle. J’ai appris ? le conna?tre d’une fa?on qui fait que je le place sur un pi?destal bizarre. A-t-il intentionnellement fait ?a ? C’?tait une pens?e effrayante, mais il ?tait brillant. Et elle connaissait son penchant pour les jeux d’esprit. L’avait-il manipul?e d’une certaine fa?on, qu’elle ne comprenait toujours pas ? Elle prit ses deux sacs et les transporta dans la chambre de Ramirez. Elle avait fourr? l’essentiel de la bo?te contenant les dossiers d'Howard Randall dans l’un d’entre eux avant de quitter son appartement. Elle les sortit maintenant et les ?tala sur le lit. Cette fois, elle ne perdit pas de temps ? regarder les photos. ? cet instant, elle avait juste besoin des faits. Et les faits tels qu’elle les connaissait, comme ils avaient ?t? consign? dans les livres, ?taient qu’il ?tait une fois, Avery Black ?tait une avocate qui avait repr?sent? un homme accus? de meurtre. Elle avait soup?onn? qu’il avait commis cet acte, mais il n’y avait aucune preuve et l’affaire avait ?t? descendue en flammes devant le tribunal. ? la fin, elle avait gagn?. Howard Randall avait ?t? libre de partir. Au cours des trois mois suivants, des ?tudiantes ?g?es de dix-huit ? vingt et un ans avaient ?t? tu?es de mani?re ?pouvantable mais cependant efficace. ? la fin, Howard Randall avait ?t? pris. Non seulement cela, mais il avait ouvertement avou? les crimes. Avery avait tout regard? ? la t?l?vision. Elle avait ?galement d?missionn? de son poste d’avocate et avait ?t? motiv?e ? commencer ? travailler pour mener une carri?re en tant qu’inspectrice – une carri?re hors de sa port?e, presque tout le monde lui avait dit. Elle commen?ait plus tard que la plupart. C’?tait une femme hant?e par le fant?me d'Howard Randall avant ses meurtres. Il y avait un trop gros passif. Elle n’y parviendrait jamais. Mais je suis l?, pensa-t-elle, en parcourant les d?tails. C’est peut-?tre la raison pour laquelle il ?tait toujours aussi ouvert pour parler avec moi en prison. Peut-?tre ?tait-il parmi ceux qui pensaient qu’essayer de devenir inspectrice ?tait une cause perdue pour moi. Quand non seulement j’en suis devenue une, mais une sacr?ment dou?e, peut-?tre ai-je gagn? son respect. Et malheureusement, elle esp?rait que c’?tait le cas. Elle aurait aim? penser qu’elle s’en moquait de savoir si Howard Randall la respectait – mais ce n’?tait pas le cas. Peut-?tre ?tait-ce son intellect ou le simple fait que personne ne l’avait d?fi?e comme il l’avait fait quand ils se rencontraient occasionnellement. Elle pensa ? ces r?unions pendant qu’elle ?tudiait les dossiers et que tout se connectait comme un match de tennis effr?n? dans sa t?te. De gauche ? droite, de gauche ? droite. Il semblait sinc?rement heureux chaque fois que je le voyais, ? l’exception d’une seule fois o? il pensait que je profitais de lui. Il avait des contacts dans la prison, la capacit? d’obtenir des connaissances de l’ext?rieur que les autres prisonniers ne pouvaient pas avoir. Cette information lui avait-elle r?v?l? quelque chose ? Lui avait-elle donn? une raison de s’?vader autre que la simple libert? ? Et apr?s qu’il se soit ?chapp?, qu’aurait-il fait ? Quel genre d’homme serait-il vraiment ? Est-ce qu’il irait aussi loin que possible pour vivre la vie en tant qu’homme libre (mais tr?s recherch?) ? Ou allait-il recommencer ? tuer ? Il avait ?t? dit qu’une fois qu’une fois que quelqu’un commet un meurtre et surmonte le choc initial, le second est plus facile. Puis le troisi?me est presque comme un acte naturel. Mais Howard ne semblait pas ?tre du genre ? s’en tenir ? cet instinct animal basique. Tous les meurtres originaux ?taient propres et simples. La derni?re victime a ?t? tu?e de fa?on grotesque…comme si le tueur essayait de prouver quelque chose. Howard a-t-il quelque chose ? prouver ? Et ? travers tout cela, elle le voyait dans son esprit – assis de l’autre c?t? d’une table d’elle dans la prison, avec le pr?misse d’un sourire toujours sur son visage. Sur de lui. Presque fier. Je dois le trouver, pensa-t-elle. Ou au moins d?terminer s’il est en effet le tueur. Et le meilleur endroit pour commencer sera de parler ? ceux qui le connaissaient au m?me niveau que moi. Je vais devoir parler ? des gens avec qui il a travaill? – d’autres professeurs ? Harvard. Cela semblait ?tre un plan fragile mais au moins c’?tait quelque chose. Bien s?r, Connelly ne voulait pas d’elle sur l’affaire, mais ce qu’il ignorait ne le blesserait pas. Elle regarda son t?l?phone et vit qu’il ?tait d?j? d’une fa?on ou d’une autre minuit dix. Avec un gros soupir, elle rassembla les dossiers en une pile et les posa sur la table de chevet de Ramirez. Quand elle se d?shabilla pour aller se coucher, elle le fit si lentement, se rappelant comment les choses s’?taient pass?es la derni?re fois qu’elle avait ?t? dans cette chambre, en train d’enlever ses v?tements. Quand elle se glissa dans le lit, elle choisit de laisser la lumi?re allum?e. Elle ne croyait pas aux activit?s paranormales, mais elle sentait…quelque chose. Pendant un bref instant, elle pensa qu’elle pouvait sentir Ramirez dans la pi?ce avec elle, passant v?rifier si elle allait bien pendant qu’il naviguait quelque part entre la vie et la mort. Et m?me si Avery savait que ce n’?tait pas possible, elle n’avait tout de m?me pas envie de faire face ? l’obscurit?. Aussi la lumi?re resta-t-elle allum?e, et elle parvint ? s’endormir assez rapidement. CHAPITRE SEPT Sans aucun des moyens du commissariat, Avery devait compter sur les m?mes outils de base que tout le monde sur la plan?te. Alors, avec une tasse de caf? et quelques bagels rassis qu’elle avait trouv?s dans le placard de Ramirez, elle ouvrit Google et se mit au travail. Gr?ce aux dossiers qu’elle avait amen?s avec elle, elle connaissait d?j? les noms de trois professeurs qui avaient ?troitement collabor? avec Howard pendant son s?jour ? Harvard. L’un d’entre eux est d?c?d? l’ann?e pr?c?dente, ne laissant que deux sources potentielles. Elle tapa leurs noms dans Google, cliqua au fil des pages Sections et Personnel, et enregistra leurs num?ros dans son t?l?phone. Pendant qu’elle travaillait, Rose entra d’un pas tranquille la cuisine. Elle ?mit quelques reniflements exag?r?s en se dirigeant vers la cafeti?re. « Du caf?. Bien. » « Comment as-tu dormi ? », demanda Avery. « Mal. Et mince…il est sept heures du matin et techniquement tu ne travailles pas. Alors qu’est-ce que tu fais debout ? » Avery haussa les ?paules. « Techniquement je ne travaille pas, je suppose. » « Tu n’auras pas des ennuis avec ton patron ? » « Pas s’il ne le d?couvre pas. En parlant de ?a…je vais sortir un peu aujourd’hui. Je peux te d?poser quelque part ? » « Mon appartement », dit Rose. « Si je dois me terrer avec toi pour quelques jours encore, je voudrais quelques v?tements de rechange et une brosse ? dents. » Avery le consid?ra un instant. Elle savait que Sawyer et Dennison ?taient toujours dehors, probablement bient?t remplac?s par un autre duo. Ils travaillaient sans doute en services de douze heures. Ils la suivraient partout o? elles allaient, s’assurant qu’elles restent en s?curit?. Cela pourrait lui mettre des b?tons dans les roues. Mais elle avait d?j? un plan dans un coin de son esprit. « Eh, Rose, o? ta voiture est-elle gar?e ? » « ? un p?t? de maisons de ton appartement. » Elle l’avait suppos?. Sawyer et Dennison contacteraient automatiquement O’Malley ou Connelly si elle retournait ? son appartement. Mais peut-?tre que si elle m?langeait les choses et se dirigeait vers ailleurs, ce serait plus facile. « D’accord », dit Avery. « Nous retournerons ? ton appartement. J’ai un appel ? passer tr?s rapidement et je verrai si Sawyer et Dennison peuvent nous conduire chez toi. » « D’accord », dit Rose, visiblement sceptique ? l’?gard du plan – comme si elle savait qu’il y avait l? quelque chose d’un peu sournois. Avant d’appeler Sawyer et Dennison, pour leur demander de la conduire comme si elle ob?issait aux ordres et restait en s?curit?, elle appela une compagnie de taxi et demanda au chauffeur de la prendre ? l’arri?re de l’immeuble de Rose dans une demi-heure. *** Cela avait ?t? beaucoup trop facile. Et ce n’?tait pas que Sawyer et Dennison n’?taient pas de bons policiers. Ils n’envisageaient tout simplement pas qu’Avery veuille d?sob?ir. Et ? la mani?re dont elle consid?rait les choses, elle avait fait d’une pierre deux coups. En s’?clipsant par l’arri?re de l’immeuble de Rose, elle avait quelques heures de libert? pour faire ce qu’elle voulait sans craindre ce que Connelly penserait, tandis que Rose ?tait toujours sous surveillance polici?re. C’?tait gagnant-gagnant. Le fait qu’elle ait appel? pour leur demander de les conduire ? l’appartement de Rose avait ?t? la cerise sur le g?teau. Le taxi la d?posa sur le campus de Harvard peu apr?s neuf heures. ? l’arri?re de la voiture, elle avait appel? les deux professeurs, Henry Osborne et Diana Carver. Osborne n’avait pas r?pondu, mais elle avait r?ussi ? parler ? Carver, qui avait pris un peu de temps ? dix heures pour lui parler. Avec un peu plus de recherches sur le site internet de Harvard, elle avait r?ussi ? obtenir l’emplacement du bureau d’Osborne et les heures de permanence. Elle pensa qu’elle allait essayer de le trouver dans l’heure avant de rencontrer Carver. Alors qu’elle traversait le campus, v?rifiant de temps ? autre la carte sur son t?l?phone, elle prit quelques instants pour appr?cier l’architecture. Parce que la plupart des gens de Boston ?taient si habitu?s ? ce que l’universit? soit parmi eux, ils oubliaient souvent l’histoire des lieux. Avery pouvait la voir dans la plupart des b?timents, ainsi que dans l’atmosph?re g?n?rale charg?e d’histoire de l’endroit : les pelouses impeccables, les vieilles briques, le bois et les monuments, Elle se concentra sur ces choses en arrivant au b?timent des ?tudes Philosophiques. Henry Osborne ?tait un professeur ? l’?cole de philosophie, sp?cialis? dans l’?thique appliqu?e et la philosophie du langage. Quand elle entra dans le b?timent, quelques ?tudiants se pressaient ici et l?, apparemment un peu en retard pour leur cours de neuf heures. D’apr?s l’emploi du temps d’Osborne, il n’avait pas de cours avant 9h45 et devrait ?tre disponible dans son bureau jusque-l?. Elle trouva son bureau ? l’autre bout du deuxi?me hall o? elle ?tait entr?e. La porte ?tait entrouverte et, quand elle jeta un coup d’?il, elle vit un homme ?g? assis ? un bureau, pench? sur une pile de papiers. Elle frappa l?g?rement ? la porte et fit un pas ? l’int?rieur. « Professeur Osborne ? » Il leva les yeux avec un sourire incertain. Quand il se rendit compte que la femme qui se tenait dans l’embrasure de sa porte n’?tait probablement pas une ?tudiante, il se redressa et dit : « Oui ? Puis-je vous aider ? » « J’ai essay? d’appeler plus t?t, mais il n’y a pas eu de r?ponse », expliqua Avery. « Oui, je crois que j’?tais avec un ?tudiant quand mon t?l?phone a sonn? un peu plus t?t. Encore une fois…que puis-je faire pour vous aider ? » Avery tendit la main dans la poche de son manteau et sortit son badge. « Je suis l’inspectrice Avery Black de la police de Boston. J’esp?rais que vous pourriez m’accorder quelques minutes pour parler de vos rencontres avec Howard Randall quand il ?tait professeur ici. » Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=43692487&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.