Êàêîå, â ñóùíîñòè, íåëåïîå çàíÿòèå ïèñàòü ñòèõè: ......................è "ãëàç ëóíû", è "ñîëíöà äèñê" êàê ìèð ñòàðû. ............................Äóøè øèðîêèå îáúÿòèÿ òîëïå íàâñòðå÷ó ðàñïàõíóòü... - ................................................ïîäîáíûé ðèñê ê ÷åìó òåáå? - ........................Ãëóõîé ñòåíîé - íåïîíèìàíèå; ðàçäàâëåí òÿæåñòüþ

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Attendre Blake Pierce Les Enqu?tes de Riley Page #2 Un chef-d’?uvre de suspens et de myst?re ! L'auteur a fait un travail exceptionnel pour d?velopper les personnages, avec un c?t? psychologique si bien utilis? que nous avons l'impression d'?tre dans leurs t?tes, vivant leurs peurs et se r?jouissant pour leurs succ?s. L'intrigue est men?e avec intelligence et vous divertira jusqu'? la fin. Remplis de rebondissements, ce livre vous tiendra en haleine jusqu'? la derni?re page. – Critique litt?raire et cin?matographique, Roberto Mattos (? propos de Sans Laisser de Traces) . ATTENDRE ( Les Origines de Riley Paige -- Tome 2) est le livre N°2 de la nouvelle s?rie de thrillers psychologiques de l'auteur ? succ?s N°1 Blake Pierce, dont le best-seller gratuit Sans Laisser de Traces (Tome 1) a re?u plus de 1 000 critiques cinq ?toiles. Brillante stagiaire de 22 ans au FBI, Riley Paige lutte pour d?coder les ?nigmes du tueur en s?rie surnomm? le tueur de clowns par les m?dias, mais trouve que cela devient bien trop personnel lorsqu'elle devient elle-m?me une cible et qu'elle doit se battre pour sa vie. R?cemment dipl?m?e de la facult?, Riley Paige est accept?e dans le prestigieux programme de stage d'?t? du FBI, et elle est d?termin?e ? s'y faire un nom. Expos?e ? de nombreux d?partements du FBI, elle s'imagine passer un ?t? au calme, jusqu'? ce qu'un tueur en s?rie ne tienne Washington en suspens. Surnomm? le tueur de clowns, il habille et maquille ses victimes comme des clowns, et tourne le FBI en ridicule en faisant passer des ?nigmes captivantes via les m?dias. Tout le monde s'interroge : lui-m?me serait-il un clown ?Il semble que seule Riley poss?de un esprit assez brillant pour d?coder les r?ponses. Et pourtant, le voyage dans l'esprit du tueur est bien trop sombre, et la bataille trop personnelle, pour que celle-ci s'en sorte indemne. Pourra-t-elle gagner ce jeu mortel du chat et de la souris ?Un thriller rempli d'action avec un suspens palpitant, SOUS SURVEILLANCE est le 2e tome d'une nouvelle s?rie captivante qui vous donnera envie de tourner les pages jusqu'au bout de la nuit. Il ram?ne les lecteurs 20 ans en arri?re – au commencement de la carri?re de Riley – et il vient compl?ter parfaitement la s?rie SANS LAISSER DE TRACES (Une Enqu?te de Riley Paige), qui comprend 13 livres et d'autres ? venir. Le Tome 3 de la s?rie LES ORIGINES DE RILEY PAIGE sera bient?t disponible. ATTENDRE (LES ORIGINES DE RILEY PAIGE—TOME 2) B L A K E P I E R C E Blake Pierce Blake Pierce est l’auteur de la s?rie populaire de thrillers RILEY PAIGE, qui comprend douze tomes (et d'autres ? venir). Blake Pierce a ?galement ?crit les s?ries de thrillers MACKENZIE WHITE, comprenant huit tomes, AVERY BLACK, comprenant six tomes, KERI LOCKE, comprenant cinq tomes et la nouvelle s?rie de thrillers LES ORIGINES DE RILEY PAIGE, qui d?bute avec SOUS SURVEILLANCE. Lecteur avide et admirateur de longue date des genres myst?re et thriller, Blake aimerait conna?tre votre avis. N’h?sitez pas ? consulter son site www.blakepierceauthor.com afin d’en apprendre davantage et rester en contact. Copyright © 2018 par Blake Pierce. Tous droits r?serv?s. Sauf d?rogations autoris?es par la loi des ?tats-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut ?tre reproduite, distribu?e sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stock?e dans une base donn?es ou syst?me de r?cup?ration, sans l’autorisation pr?alable de l’auteur. Ce livre ?lectronique est r?serv? sous licence ? votre seule utilisation personnelle. Ce livre ?lectronique ne saurait ?tre revendu ou offert ? d’autres personnes. Si vous souhaitez partager ce livre avec une tierce personne, veuillez en acheter un exemplaire suppl?mentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir achet? ou s’il n’a pas ?t? achet? pour votre seule utilisation personnelle, vous ?tes pri? de le renvoyer et d’acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur travail de cet auteur. Il s’agit d’une ?uvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organisations, lieux, ?v?nements et p?rip?ties sont le fruit de l’imagination de l’auteur, ou sont utilis?s dans un but de fiction. Toute ressemblance avec des personnes r?elles, vivantes ou d?c?d?es, n’est que pure co?ncidence. Image de couverture : Copyright Artem Oleshko, utilis?e en vertu d’une licence accord?e par Shutterstock.com DU MEME AUTEUR UN MYSTERE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE CHLOE FINE LA MAISON D’A COTE (Tome 1) LE MENSONGE D’UN VOISIN (Tome 2) UN MYSTERE KATE WISE SI ELLE SAVAIT (Tome 1) SI ELLE VOYAIT (Tome 2) LES ORIGINES DE RILEY PAIGE SOUS SURVEILLANCE (Tome 1) A L’AFFUT (Tome 2) PIEGE MORTEL (Tome 3) LES ENQUETES DE RILEY PAIGE SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1) REACTION EN CHAINE (Tome 2) LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3) LES PENDULES A L’HEURE (Tome 4) QUI VA A LA CHASSE (Tome 5) A VOTRE SANTE (Tome 6) DE SAC ET DE CORDE (Tome 7) UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8) SANS COUP FERIR (Tome 9) A TOUT JAMAIS (Tome 10) LE GRAIN DE SABLE (Tome 11) LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12) PIEGEE (Tome 13) LE REVEIL (Tome 14) LES ENQUETES DE MACKENZIE WHITE AVANT QU’IL NE TUE (Tome 1) AVANT QU’IL NE VOIE (Tome 2) AVANT QU’IL NE CONVOITE (Tome 3) AVANT QU'IL NE PRENNE (Tome 4) AVANT QU'IL N'AIT BESOIN (Tome 5) AVANT QU'IL NE RESSENTE (Tome 6) AVANT QU'IL NE PECHE (Tome 7) AVANT QU'IL NE CHASSE (Tome 8) AVANT QU’IL NE TRAQUE (Tome 9) LES ENQUETES D’AVERY BLACK RAISON DE TUER (Tome 1) RAISON DE COURIR (Tome 2) RAISON DE SE CACHER (Tome 3) RAISON DE CRAINDRE (Tome 4) RAISON DE SAUVER (Tome 5) RAISON DE REDOUTER (Tome 6) LES ENQUETES DE KERI LOCKE UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1) DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2) L’OMBRE DU MAL (Tome 3) JEUX MACABRES (Tome 4) LUEUR D’ESPOIR (Tome 5) SOMMAIRE PROLOGUE (#u57154911-81ed-52e4-93b4-8680ef51085d) CHAPITRE UN (#u8fcc07b3-1491-5cae-9d24-79903f74e571) CHAPITRE DEUX (#u48437b6b-979c-5763-a7aa-03fbd823bb48) CHAPITRE TROIS (#u26a9b467-a9d1-5063-acf7-193f07fb0817) CHAPITRE QUATRE (#ucbc58b4f-6718-5a47-8620-d4a2c6e800dd) CHAPITRE CINQ (#u169a7cf2-15cf-5dd7-b9fb-32f17fde553f) CHAPITRE SIX (#uc9ed3cdf-bcc9-5aa9-a35a-9cf0a6e307ed) CHAPITRE SEPT (#u6d5058e7-06b2-5a9d-8266-ee7c2da43c2b) CHAPITRE HUIT (#u851c8828-0521-5a4b-ac55-16ca0b7af6c8) CHAPITRE NEUF (#uce2f3f98-df69-5fa1-b384-ce010fdb4b57) CHAPITRE DIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE ONZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DOUZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TREIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUATORZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUINZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE SEIZE (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE DIX-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT ET UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE VINGT-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE ET UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-QUATRE (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-CINQ (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-SIX (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-SEPT (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-HUIT (#litres_trial_promo) CHAPITRE TRENTE-NEUF (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUARANTE (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUARANTE ET UN (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUARANTE-DEUX (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUARANTE-TROIS (#litres_trial_promo) CHAPITRE QUARANTE-QUATRE (#litres_trial_promo) PROLOGUE Au d?but, Janet Davis ne ressentait rien hormis la terrible douleur qui secouait son crane comme un millier de castagnettes jouant ? n’en plus finir. Ses yeux ?taient ferm?s. Quand elle essaya de les ouvrir, elle fut aveugl?e par une lumi?re blanche ?blouissante, et dut les refermer. Elle sentait la chaleur de la lumi?re sur son visage. O? suis-je ? se demanda-t-elle. O? ?tais-je avant… avant que cela n’arrive ? Alors cela commen?a ? lui revenir… Elle prenait des photos dans les mar?cages pr?s du parc Lady Bird Johnson. L’?t? ?tait trop avanc? pour que les millions de jonquilles ne soient encore en fleur, mais les feuilles de cornouillers ?taient d’un beau vert profond, surtout ? la lumi?re du coucher de soleil. Elle ?tait dans la marina, ? photographier les bateaux ombrag?s et le magnifique spectacle du coucher de soleil sur l’eau lorsqu’elle avait entendu des pas s’approcher rapidement d’elle par derri?re. Avant m?me qu’elle ne puisse se retourner pour regarder, elle avait senti une douleur aig?e ? l’arri?re de sa t?te, et son appareil lui ?tait tomb? des mains, puis… J’ai perdu connaissance, j’imagine. Mais o? ?tait-elle ? pr?sent ? Elle ?tait trop ?tourdie pour se sentir r?ellement inqui?te. Mais elle savait que la peur ne tarderait pas ? faire son apparition. Lentement, elle r?alisa qu’elle ?tait ?tendue sur le dos sur une surface dure. Elle ne pouvait bouger ni les bras ni les jambes. Ses mains et ses pieds ?taient engourdis par des liens serr?s autour de ses poignets et de ses chevilles. Mais la sensation la plus ?trange ?tait celle de doigts partout sur son visage, ?talant quelque chose de doux et d’humide sur sa peau br?lante. Elle r?ussit ? croasser quelques mots. — O? est-ce que je suis ? Qu’est-ce que vous faites ? En l’absence de r?ponse, elle tourna la t?te, essayant d’?chapper au mouvement d?sagr?able des doigts gluants. Elle entendit une voix masculine chuchoter… — Ne bouge pas. Elle n’avait aucunement l’intention de rester immobile. Elle continua ? se tordre jusqu’? ce que les doigts s’?loignent d’elle. Elle entendit un soupir bruyant et d?sapprobateur. Puis la lumi?re se d?pla?a de sorte qu’elle ne soit plus directement braqu?e sur son visage. — Ouvre les yeux, dit la voix. Elle s’ex?cuta. Dans un ?clat de lumi?re apparut devant elle la lame aiguis?e d’un couteau de boucher. La pointe du couteau s’approchait de plus en plus de son visage, la faisant loucher sur la lame jusqu’? ce qu’elle la voie en double. Janet haleta, et la voix chuchota ? nouveau… — Ne bouge pas. Elle se figea, fixant son regard au-dessus d’elle, mais un spasme de terreur traversa son corps. La voix siffla ? nouveau l’ordre. — Ne bouge pas, j’ai dit. Elle se for?a ? rester immobile. Ses yeux ?taient ouverts, mais la lumi?re ?tait douloureusement vive et chaude, et elle ne pouvait rien distinguer clairement. Le couteau disparut, et les doigts recommenc?rent ? la badigeonner, cette fois autours de ses l?vres. Elle serra les dents, et elle put les entendre grincer sous la terrible pression. — C’est presque termin?, dit la voix. Malgr? la chaleur, Janet commen?ait ? trembler de peur. Les doigts commenc?rent ? presser autours de ses yeux ? pr?sent, et elle dut les fermer pour emp?cher ce que l’homme ?talait d’y p?n?trer. Enfin les doigts disparurent de son visage, et elle put rouvrir les yeux. A pr?sent elle distinguait la silhouette d’une t?te de forme grotesque se d?pla?ant dans la lumi?re aveuglante. Elle sentit un sanglot terrifi? jaillir de sa gorge. — Laissez-moi partir, dit-elle. S’il vous pla?t, laissez-moi partir. L’homme ne r?pondit pas. Elle le sentait ? pr?sent t?tonner autour de son bras gauche, attachant quelque chose d’?lastique autour de son biceps, puis le serrer douloureusement. La panique de Janet explosa, et elle essaya de ne pas imaginer ce qui allait se passer. — Non, dit-elle. Ne faites pas ?a. Elle sentit un doigt palper autour du creux de son bras, puis la douleur per?ante d’une aiguille qui p?n?trait une art?re. Janet poussa un cri d’horreur et de d?sespoir. Puis, alors qu’elle sentait l’aiguille se retirer, une ?trange transformation se produisit en elle. Son cri se transforma soudain en… Rires ! Elle riait ?perdument, de fa?on incontr?lable, emplie d’une euphorie folle qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Elle se sentait d?sormais invincible, infiniment forte et puissante. Mais quand elle r?essaya de se lib?rer des liens attach?s ? ses poignets et ? ses chevilles, ils refus?rent de c?der. Son rire se transforma en un d?ferlement de fureur sauvage. — Laisse-moi partir, siffla-t-elle. Laisse-moi partir ou je jure devant Dieu que je te tue ! L’homme laissa ?chapper un ricanement ?touff?. Puis il inclina l’abat-jour m?tallique de la lampe afin que la lumi?re ?claire son visage. C’?tait le visage d’un clown, peint en blanc avec d’?normes et ?tranges yeux et des l?vres dessin?es en rouge et noir. Le souffle de Janet se bloqua dans ses poumons. L’homme sourit, le jaune terne de ses dents contrastant avec les couleurs vives de son visage. Il lui dit… — Ils vont t’abandonner. Janet voulut demander… Qui ? De qui parlez-vous ? Et qui ?tes-vous ? Pourquoi vous me faites ?a ? moi ? Mais elle ne pouvait m?me plus respirer maintenant. Le couteau apparut ? nouveau devant son visage. Puis l’homme caressa lentement sa joue de la pointe de la lame, la fit descendre le long de son visage jusqu’? sa gorge. Janet savait que la moindre petite pression du couteau ferait couler son sang. Son souffle commen?ait ? revenir, d’abord en faibles hal?tements puis en ?normes et profondes bouff?es. Elle savait qu’elle ?tait sur le point d’hyperventiler mais ne put maitriser sa respiration. Elle pouvait sentir son c?ur battre ? tout rompre dans sa poitrine, sentir et entendre les violentes pulsations de plus en plus rapides et assourdissantes ? ses oreilles. Elle se demanda… Qui avait-il dans cette seringue ? Peu importe ce que c’?tait, ses effets s’amplifiaient de seconde en seconde. Elle ne pouvait ?chapper ? ce qui se produisait dans son propre corps. Tandis qu’il continuait ? lui caresser le visage avec la pointe du couteau, il murmura... — Ils vont t’abandonner. Elle r?ussit ? articuler… — Qui ? Qui va m’abandonner ? — Tu sais qui, r?pondit-il. Janet r?alisa qu’elle perdait le fil de ses pens?es. Elle ?tait submerg?e d’une anxi?t? et d’une panique irrationnelles, de sentiments fous de pers?cution et de victimisation. De qui parle-t-il ? Des visages d’amis, de membres de sa famille et de coll?gues de travail lui travers?rent l’esprit. Mais leurs sourires familiers et amicaux se transform?rent en ricanements de m?pris et de haine. Tout le monde, pensa-t-elle. Tout le monde m’abandonne. Chacune des personnes que j’ai connues. Elle ressentit ? nouveau une pouss?e de col?re. J’aurais d? savoir que je ne pouvais me fier ? aucun d’entre eux. Pire encore, elle eut l’impression que sa peau commen?ait litt?ralement ? bouger. Non, quelque chose ?tait en train de grouiller sur sa peau. Des insectes ! pensa-t-elle. Des milliers d’insectes ! Elle lutta contre ses liens. — Enlevez-les moi ! supplia-t-elle l’homme. Tuez-les ! L’homme gloussa alors qu’il la d?visageait derri?re son maquillage ridicule. Il ne fit aucun geste pour lui venir en aide. Il sait quelque chose, pensa-t-elle. Il sait quelque chose que j’ignore. Puis, alors que les insectes continuaient ? grouiller, elle r?alisa… Les insectes… Ils ne sont pas sur ma peau. Ils sont en dessous ! Sa respiration devint plus rapide et plus forte, et ses poumons brul?rent comme si elle avait sprint? sur une longue distance. Son c?ur tambourinait ?galement plus douloureusement. Sa t?te explosait sous l’effet de nombreuses ?motions, fureur, peur, d?gout, panique et incompr?hension totale. L’homme avait-il inject? des milliers, voire des millions, d’insectes dans ses veines ? Comment ?tait-ce possible ? D’une voix tremblante ? la fois de peur et d’apitoiement, elle demanda… — Pourquoi vous me d?testez ? L’homme gloussa plus fort cette fois. — Tout le monde te d?teste. Janet avait du mal ? voir ? pr?sent. Sa vision ne devenait pas floue. Au lieu de cela, la sc?ne devant elle semblait vaciller, rebondir et sauter. Elle s’imaginait qu’elle pouvait entendre ses globes oculaires cliqueter dans leurs orbites. Alors quand elle vit le visage d’un autre clown, elle pensa qu’elle devait voir double. Mais elle r?alisa rapidement… Ce visage est diff?rent. Il ?tait peint des m?mes couleurs, mais avec des formes quelque peu diff?rentes. Ce n’est pas lui. Sous la peinture, elle d?celait des traits familiers. Soudain elle r?alisa… Mon visage. C’est mon visage. L’homme tenait un miroir juste devant elle. Le visage hideusement criard qu’elle voyait ?tait le sien. La vue de ce visage tordu, larmoyant, mais moqueur, la remplit d’un d?go?t qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Il a raison, pensa-t-elle. Tout le monde me d?teste. Et je suis ma pire ennemie. Comme si elles partageaient son d?go?t, les cr?atures sous sa peau s’?parpill?rent comme des cafards soudainement expos?s ? la lumi?re du soleil mais n’ayant nulle part o? courir et se cacher. L’homme laissa le miroir de c?t? et recommen?a ? caresser le visage de Janet de la pointe de son couteau. Il r?p?ta encore une fois… — Ils vont t’abandonner. Alors que le couteau passait au-dessus de sa gorge, il lui vint ? l’esprit... S’il me coupe, les insectes pourront sortir. Bien entendu, la lame la tuerait aussi. Mais cela ne semblait pas cher pay? pour ?tre d?barrass?e des insectes et de cette terreur. Elle siffla… — Fais-le, fais-le maintenant. Soudain, l’air se remplit d’un rire laid et d?form?, comme si un millier de clowns jubilaient bruyamment de son sort. Le rire poussa son c?ur ? battre encore plus fort et plus vite. Janet savait qu’il ne pourrait pas en supporter beaucoup plus. Et elle ne le voulait pas. Elle voulait que cela cesse le plus vite possible. Elle se retrouva ? essayer de compter les battements... Un, deux... trois, quatre, cinq... six... Mais les battements ?taient ? la fois plus rapides et moins r?guliers. Elle se demanda ce qui allait+ exploser en premier, sa t?te ou son c?ur ? Elle entendit finalement son tout dernier battement de c?ur, et le monde s’?vanouit. CHAPITRE UN Riley rit quand Ryan lui prit un carton de livres des mains. — Laisse-moi porter quelque chose, d’accord ? dit-elle. — C’est trop lourd, dit Ryan, portant le carton en direction de l’?tag?re vide. Tu ne devrais pas soulever ?a. — Allez, Ryan. Je suis enceinte, pas malade. Ryan posa le carton devant l’?tag?re et s’?pousseta les mains. — Tu peux sortir les livres et les mettre dans l’?tag?re, dit-il. Riley rit une nouvelle fois. — Tu veux dire que tu me donnes la permission de participer ? l’emm?nagement de notre appartement ? Ryan e?t l’air embarrass?. — Ce n’est pas ce que je voulais dire, dit-il. C’est juste que… je m’inqui?te. — Et je n’arr?te pas de te le dire, tu n’as pas ? t’inqui?ter, dit Riley. Je n’en suis qu’? six semaines et je me sens parfaitement bien. Elle d?cida de ne pas mentionner ses naus?es matinales occasionnelles. Jusqu’? pr?sent elles n’?taient pas tr?s graves. Ryan secoua la t?te. — Essaie de ne pas trop en faire, ok ? — C’est promis, r?pondit Riley. Ryan hocha la t?te et retourna ? la pile de cartons qu’il restait ? d?baller. Riley ouvrit le carton devant elle et commen?a ? mettre les livres sur les ?tag?res. En fait, elle ?tait heureuse d’?tre assise sans bouger et de faire un travail simple. Elle r?alisa que son esprit avait encore plus besoin de repos que son corps. Les derniers jours avaient ?t? une rude ?preuve. En fait, les deux derni?res semaines l’avaient ?t? ?galement. Sa remise de dipl?me en psychologie ? l’universit? de Lanton avait ?t? une journ?e incroyable, d?cisive dans sa vie. Juste apr?s la c?r?monie, un agent du FBI l’avait recrut?e pour le programme de stage d’?t? de dix semaines du Bureau. Tout de suite apr?s, Ryan lui avait demand? d’emm?nager avec lui quand il a commenc? son nouveau travail. Le plus incroyable, c’?tait que son programme de stage et le nouvel emploi de Ryan ?taient tous deux ? Washington, DC. Elle n’avait donc pas eu ? faire de choix. Au moins il n’a pas flipp? quand je lui ai dit que j’?tais d?j? enceinte, pensa-t-elle. En fait, il avait eu l’air ravi ? ce moment-l?. L’id?e d’un b?b? l’avait rendu un peu plus nerveux les jours suivant la remise de dipl?me, mais Riley se sentait elle-m?me tr?s nerveuse ? ce moment-l?. L’id?e m?me bouleversait son esprit. Ils commen?aient ? peine leur vie ensemble, et ils allaient bient?t partager la plus grande responsabilit? que Riley pouvait imaginer… ?lever leur propre enfant. Nous ferions mieux d’?tre pr?ts, pensa Riley. En attendant, cela lui faisait bizarre de ranger ses vieux manuels de psychologie sur les ?tag?res. Ryan avait essay? de la convaincre de les vendre, et elle savait que c’est ce qu’elle aurait probablement d? faire… Dieu sait que l’on a besoin du moindre centime possible. Pourtant, elle avait le sentiment qu’elle en aurait besoin ? l’avenir. Elle n’?tait juste pas s?re de quand et pourquoi ils lui seraient utiles. Quoi qu’il en soit, le carton contenait aussi beaucoup de livres de droit de Ryan, et il n’avait m?me pas envisag? d’en vendre. Bien s?r, il les utiliserait probablement pour son nouvel emploi en tant qu’avocat d?butant au cabinet Parsons and Rittenhouse ? Washington. Une fois le carton vide et les livres tous rang?s dans les ?tag?res, elle s’assit par terre et regarda Ryan, qui n’arr?tait pas de pousser et de repositionner les meubles comme s’il cherchait l’endroit parfait pour tout. Riley r?prima un soupir… Pauvre Ryan. Elle savait qu’il n’?tait vraiment pas content de cet appartement au sous-sol. Il avait un plus bel appartement ? Lanton, avec les m?mes meubles qu’ils avaient apport?s ici, une collection de meubles et d’objets de seconde main subtilement chin?s. Pour elle, les affaires de Ryan trouvaient bien leurs places ici. Et le petit appartement ne la d?rangeait pas le moins du monde. Elle s’?tait habitu?e ? une chambre de dortoir lorsqu’elle ?tait ? Lanton, alors cet endroit lui paraissait presque luxueux, malgr? la tuyauterie apparente au-dessus de la chambre et de la cuisine. Certes, les appartements ? l’?tage ?taient bien mieux, mais celui-ci ?tait le seul disponible. Quand Ryan l’avait vu la premi?re fois, il avait presque refus? de le louer. Mais en r?alit?, c’?tait le mieux qu’ils pouvaient se permettre. Ils ?taient d?j? s?rieusement d?bord?s financi?rement. Ryan avait ?puis? sa carte de cr?dit avec les frais de d?m?nagement, l’acompte sur l’appartement, et tout ce dont ils avaient eu besoin pour ce changement consid?rable dans leur vie. Ryan jeta un coup d’?il ? Riley. — Qu’est-ce que tu dirais de faire une pause ? demanda-t-il. — Bien s?r, r?pondit Riley. Riley se leva du sol et s’assit ? la table de la cuisine. Ryan ramena quelques boissons du r?frig?rateur et s’assit avec elle. Ils rest?rent tous deux silencieux, et Riley sentit tout de suite que Ryan avait quelque chose en t?te. Finalement Ryan tapota sur la table du bout de ses doigts et dit… — Riley, il faut qu’on parle de quelque chose. ?a a vraiment l’air s?rieux, pensa-t-elle. Ryan se tut ? nouveau, et avait un air lointain dans le regard. — Tu n’es pas en train de rompre avec moi, n’est-ce pas ? demanda-Riley. Elle plaisantait, bien s?r. Mais Ryan ne rit pas. Il semblait ? peine avoir remarqu? la question. — Hein ? Non, ce n’est pas du tout ?a, c’est... Sa voix s’estompa, et Riley se sentait d?sormais vraiment mal ? l’aise. Que se passe-t-il ? se demanda-t-elle. Le travail de Ryan ?tait-il tomb? ? l’eau ou quoi ? Ryan fixa Riley dans les yeux et dit... — Ne te moque pas de moi, OK ? — Pourquoi je rirais ? demanda-Riley. Un peu f?brile, Ryan se leva de sa chaise et s’agenouilla ? c?t? d’elle. ? ce moment, Riley r?alisa... Oh mon dieu ! Il va me faire sa demande ! Et bien s?r, elle rit. Plus s?r encore, d’un rire nerveux. Ryan rougit intens?ment. — Je t’avais dit de ne pas rire, dit-il. — Je ne me moque pas de toi, r?pondit-elle. Continue, dis ce que tu veux. Je suis presque s?re que... eh bien, vas-y. Ryan fouilla dans la poche de son pantalon et sortit une petite bo?te ? bijoux noire. Il l’ouvrit pour r?v?ler une modeste mais adorable bague en diamant. Riley ne put r?primer un hal?tement. — Euh, Riley Sweeney, voudrais…, veux-tu m’?pouser ? Essayant en vain de retenir ses gloussement nerveux, Riley r?ussit ? dire... — Oh oui. Absolument. Ryan retira la bague de son ?crin, Riley approcha sa main gauche et le laissa lui passer la bague ? son annulaire. — Elle est magnifique, dit Riley. Maintenant rel?ve toi et assieds-toi avec moi. Ryan sourit timidement en s’asseyant ? table ? c?t? d’elle. — C’?tait trop de s’agenouiller ? demanda-t-il. — Ta g?nuflexion ?tait parfaite, dit Riley. Tout ?tait absolument… parfait. Elle fixa le petit diamant ? son annulaire avec enthousiasme pendant quelques instants. Sa crise de rire nerveux ?tait pass?e, et ? pr?sent elle ressentait le contrecoup d’?motion se former dans sa gorge. Elle ne l’avait vraiment pas vu venir. Elle n’avait m?me pas os? l’esp?rer, du moins pas si t?t. Mais Ryan et elle ?taient l?, franchissant une ?tape d?cisive de plus dans leur vie. Alors qu’elle regardait les jeux de lumi?re dans le diamant, Ryan dit… — Je t’ach?terai une plus belle bague un jour. Riley haleta l?g?rement. — Tu n’as pas int?r?t ! dit-elle. Elle sera pour toujours ma seule et unique bague de fian?ailles ! Mais alors qu’elle examinait ? nouveau la bague, elle ne put s’emp?cher de s’inqui?ter… Combien est-ce qu’elle a bien pu co?ter ? Comme s’il lisait ses pens?es, Ryan dit... — Ne t’en fais pas pour la bague. Le sourire rassurant de Ryan balaya son inqui?tude en un instant. Elle savait qu’il n’?tait pas idiot lorsqu’il s’agissait d’argent. Il avait probablement fait une bonne affaire avec cette bague, mais elle ne lui demanderait jamais rien ? ce propos. Riley remarqua alors l’expression triste de Ryan qui semblait inspecter l’appartement autour de lui. — Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle. Ryan laissa un soupir s’?chapper et dit… — Je vais te construire une vie meilleure, je te le promets. Riley se sentit ?trangement secou?e. — Qu’est-ce qui ne va pas avec la vie que l’on m?ne maintenant ? demanda-t-elle. On est jeunes, on est amoureux et on va bient?t avoir un b?b? et … — Tu vois ce que je veux dire, dit Ryan en l’interrompant. — Non, je n’en suis pas certaine, dit Riley. Un silence s’installa entre eux. Ryan soupira ? nouveau et dit… — Ecoute, je commence demain avec un salaire de d?butant. Je ne me vois pas vraiment comme une grande r?ussite mondiale. Mais c’est un grand cabinet, et si je reste avec eux, je pourrai compter sur des promotions et peut-?tre m?me un jour devenir associ?. Riley le regardait fixement. — Un jour, bien s?r, dit-elle. Mais tu as d?j? pris un bon d?part. Et j’aime bien ce qu’on a en ce moment. Ryan haussa les ?paules et ajouta… — Nous n’avons pas grand-chose. D’abord, nous n’avons qu’une seule voiture, et j’en aurai besoin pour aller au travail, ce qui veut dire... — Ce qui veut dire que je prendrai le m?tro pour aller au programme d’entra?nement tous les matins, interrompit-elle. Qu’est-ce qu’il y a de mal ? ?a ? Ryan prit sa main par-dessus la table. — Tu devras marcher deux p?t?s de maison jusqu’au premier arr?t de m?tro, dit-il. Et ce n’est pas le quartier le plus s?r du monde. La voiture a d?j? ?t? forc?e une fois. Je n’aime pas trop l’id?e de te voir y aller seule. Je suis inquiet. Un sentiment ?trange et d?sagr?able commen?ait ? envahir Riley. Elle n’?tait pas encore s?re de ce que c’?tait. — Il ne t’est pas encore venu ? l’id?e que j’aimais ce quartier ? J’ai pass? toute ma vie ? la campagne en Virginie. C’est un changement passionnant, une aventure. En plus, tu sais que je suis capable de me d?fendre. Mon p?re ?tait capitaine chez les marines. Il m’a appris ? prendre soin de moi. Elle ajouta presque… Et j’ai surv?cu ? l’attaque d’un tueur en s?rie il y a juste quelques mois, tu te souviens ? Non seulement elle avait surv?cu ? cette attaque, mais elle avait ?galement aid? le FBI ? retrouver le tueur et ? le traduire en justice. C’est pourquoi on lui avait offert la chance de participer au programme de formation. Mais elle savait que Ryan ne voulait pas en entendre parler pour l’instant. Sa fiert? masculine ?tait d?licate en ce moment. Et Riley r?alisa quelque chose… Je n’aime vraiment pas ?a. Riley choisit ses mots avec pr?caution, essayant de ne pas dire ce qu’il ne fallait pas... — Tu sais Ryan, nous faire une vie meilleure pour tous les deux ne d?pend pas que de toi. C’est quelque chose que l’on doit faire ensemble. J’aurai ma part ?galement. Je vais avoir ma propre carri?re. Ryan d?tourna le regard dans un froncement de sourcils. Riley poussa un soupir en r?alisant que... J’ai finalement dit ce qu’il ne fallait pas on dirait. Elle avait presque oubli? que Ryan n’approuvait pas vraiment son stage d’?t?. Elle lui avait rappel? que ce n’?tait que pour dix semaines et que ce n’?tait pas de l’entra?nement physique. Elle allait juste regarder des agents au travail, la plupart du temps ? l’int?rieur. De plus, elle pensait que cela pourrait m?me mener ? un poste administratif au si?ge du FBI. Il s’?tait un peu d?tendu ? ce sujet, mais il n’?tait certainement pas enthousiaste pour autant. Mais ? cet instant, Riley ne savait vraiment pas ce qu’il voulait pour elle. Il l’imaginait peut-?tre en m?re au foyer ? Si c’?tait le cas, il serait d??u t?t ou tard. Mais ce n’?tait pas le moment de parler de tout ?a. Ne g?che pas ce moment, se dit Riley. Elle regarda ? nouveau sa bague, puis Ryan. — Elle est magnifique, dit-elle. Je suis vraiment heureuse. Merci. Ryan sourit et serra sa main. — Avec qui allons-nous partager la nouvelle ? reprit Riley. Ryan haussa les ?paules. — Je ne sais pas. Nous n’avons pas encore vraiment d’amis ici ? Washington. Je suppose que je pourrais reprendre contact avec certains de mes vieux amis de la fac de droit. Peut-?tre que tu pourrais appeler ton p?re. Riley fron?a les sourcils ? cette id?e. Sa derni?re visite chez son p?re n’avait pas ?t? agr?able. Leur relation avait toujours ?t? profond?ment troubl?e. D’un autre c?t?… — Il n’a pas le t?l?phone, tu te souviens ? r?torqua Riley. Il vit coup? de tout dans les montagnes. — Ah… C’est vrai, dit Ryan. — Et tes parents ? Le sourire de Ryan s’estompa un peu. — Je leur ?crirai pour leur annoncer, dit-il. Riley dut s’emp?cher de lui demander… Pourquoi ne pas les appeler ? Je pourrais en profiter pour leur parler. Elle n’avait jamais rencontr? les parents de Ryan, qui vivaient dans la petite ville de Munny, en Virginie. Riley savait que Ryan avait grandi au sein de la classe ouvri?re, et qu’il avait ?t? press? de laisser ce genre de vie derri?re lui. Elle se demanda s’il avait honte de leur situation ou bien... Il a honte de moi ? Est-ce qu’ils savent qu’on vit ensemble ? Est-ce qu’ils approuveraient ? Mais avant que Riley ne puisse trouver comment aborder le sujet avec lui, le t?l?phone sonna. — Peut-?tre qu’on pourrait laisser le r?pondeur s’en charger, dit Ryan. Riley y r?fl?chit un moment pendant que le t?l?phone continuait ? sonner. — C’est peut-?tre important, dit-elle. Elle alla jusqu’au t?l?phone et d?crocha. — Puis-je parler ? Riley Sweeney ? C’?tait une voix masculine, plaisante et professionnelle ? l’autre bout du fil. — C’est elle ? l’appareil, r?pondit-elle. — Je suis Hoke Gilmer, votre superviseur pour le programme de formation du FBI. Je voulais juste vous rappeler que… — Oui, je sais ! Riley ne le laissa pas finir, trop enthousiaste. Je serai l? t?t demain matin d?s sept heures ! — Super ! r?pondit Hoke. J’ai h?te de vous rencontrer. Riley raccrocha et regarda en direction de Ryan. Il avait un regard empreint de m?lancolie. — Waouh, dit-il. C’est vraiment en train d’arriver, n’est-ce pas ? Riley comprenait ce qu’il ressentait. Depuis le d?m?nagement de Lanton, ils ne s’?taient que rarement ?loign?s l’un de l’autre. Et d?s demain, ils seraient tous les deux ? leurs nouveaux emplois. — Peut-?tre qu’on devrait faire quelque chose de sp?cial ce soir, dit Riley — Bonne id?e, approuva Ryan. On pourrait aller au cin?ma, trouver un chouette restaurant et … Riley rit en l’attrapant par la main, le tirant pour le remettre sur ses pieds. — J’ai une meilleure id?e, lui confia-t-elle. Elle l’entraina dans la chambre ? coucher et ils tomb?rent tous les deux en riant sur le lit. CHAPITRE DEUX Riley sentit sa respiration et son c?ur s’emballer alors qu’elle marchait de l’arr?t du m?tro en direction de l’immense tour blanche J. Edgar Hoover. Pourquoi suis-je si nerveuse ? se demanda-t-elle. Apr?s tout, elle avait r?ussi son premier voyage par elle-m?me en m?tro dans une ville plus grande que toutes celles qu’elle avait pu visiter avant de venir s’installer ici. Elle essaya de se convaincre que ce n’?tait pas un si grand changement ; qu’elle allait simplement retourner ? l’?cole, comme elle l’avait fait ? Lanton. Mais elle ne put s’emp?cher d’?tre impressionn?e et intimid?e. En premier lieu parce que l’immeuble se trouvait sur Pennsylvania Avenue, juste entre la Maison-Blanche et le Capitole. Elle et Ryan ?taient pass?s devant l’immeuble plus t?t cette semaine, mais ne r?alisa qu’qu’elle allait venir ici pour apprendre et travailler pendant les dix prochaines semaines. Cela ressemblait presque ? un r?ve. Elle traversa l’entr?e principale et passa par le hall d’entr?e jusqu’? la barri?re de s?curit?. Le garde en service trouva son nom sur une liste de visiteurs et lui remit un badge d’identification ? accrocher. Il lui dit de prendre l’ascenseur jusqu’? un petit auditorium, trois ?tages en dessous. Riley finit par trouver l’auditorium et lorsqu’elle y p?n?tra, on lui remit une pile d’instructions, de r?glements et d’informations qu’elle ?tait cens?e lire plus tard. Elle s’assit parmi une vingtaine d’autres stagiaires qui semblaient avoir ? peu pr?s le m?me ?ge qu’elle. Elle savait que certains d’entre eux, comme elle, ?taient fraichement dipl?m?s ; d’autres ?taient des ?tudiants de premier cycle qui retourneraient ? l’universit? ? l’automne. La plupart des autres stagiaires ?taient des hommes et tous ?taient bien habill?s. Elle avait elle-m?me des doutes au sujet de sa tenue qu’elle avait achet?e dans une friperie de Lanton. C’?tait la meilleure tenue de travail qu’elle avait, et elle esp?rait qu’elle avait l’air suffisamment respectable. Bient?t, un homme d’?ge m?r, bien appr?t? apparut devant les stagiaires. —Je suis le directeur adjoint Marion Connor, lan?a-t-il. Et je suis le responsable du programme de stage d’?t? du FBI. Vous devriez tous ?tre tr?s fiers d’?tre ici aujourd’hui. Vous ?tes un groupe tr?s s?lect et exceptionnel, tri? sur le volet parmi des milliers de candidats... Riley d?glutit avec difficult? tandis qu’il continuait ? f?liciter le groupe. Des milliers de candidats ! Cela lui paraissait tellement ?trange. En r?alit?, elle n’avait pas fait de demande du tout. Elle avait tout simplement ?t? choisie pour le programme ? sa sortie de l’universit?. Est-ce que j’ai vraiment ma place ici, se demanda-t-elle ? Le directeur adjoint Connor pr?senta le groupe ? un agent un peu plus jeune, Hoke Gilmer, le superviseur de la formation qui avait appel? Riley la veille. Gilmer demanda aux stagiaires de se lever et de lever la main droite afin de pr?ter le serment de fonction du FBI. Riley se sentit ?tourdie au moment de prononcer les mots… — Moi, Riley Sweeney, je jure solennellement que je soutiendrai et d?fendrai la Constitution des ?tats-Unis contre tous les ennemis, ?trangers et nationaux... Elle dut chasser une larme d’un clignement d’?il tandis qu’elle continuait. C’est r?el, se dit-elle. C’est vraiment en train d’arriver. Elle n’avait aucune id?e de ce qui l’attendait ? partir de ce moment. Mais elle ?tait s?re que sa vie ne serait plus jamais la m?me. * Apr?s la c?r?monie, Hoke Gilmer emmena les ?l?ves faire une longue visite du b?timent J. Edgar Hoover. Riley s’?tonnait de plus en plus de la taille et de la complexit? du b?timent, et de toutes les activit?s qui s’y d?roulaient. Il y avait diverses salles d’exercice, un terrain de basket-ball, une clinique m?dicale, une imprimerie, de nombreux laboratoires et salles informatiques, un champ de tir, et m?me une morgue et un atelier de r?paration automobile. Tout cela lui enivrait l’esprit. Une fois la visite termin?e, le groupe fut emmen? ? la caf?t?ria au huiti?me ?tage. Riley se sentait ?puis?e alors qu’elle posait de quoi manger sur son plateau, pas tant ? cause des kilom?tres de marche qu’elle avait faits, mais ? cause de tout ce qu’elle avait vu et essay? d’assimiler. A quel point allait-elle pouvoir profiter de cette merveilleuse installation au cours de ces dix prochaines semaines qu’elle devait passer ici ? Elle voulait apprendre tout ce qu’elle pouvait, aussi vite que possible. Et elle voulait commencer tout de suite. Alors qu’elle portait son plateau ? la recherche d’un endroit pour manger, elle se sentait ?trangement mal ? l’aise. Les autres stagiaires semblaient d?j? tisser des liens d’amiti? et s’asseoir en groupe, discutant avec enthousiasme de la journ?e qu’ils passaient. Elle se dit qu’elle devrait s’asseoir parmi certains de ses jeunes coll?gues, se pr?senter et apprendre ? en conna?tre quelques-uns. Mais elle savait que ce ne serait pas facile. Riley s’?tait toujours sentie comme une ?trang?re, et se faire des amis et s’int?grer n’avait jamais ?t? naturel pour elle. Et ? ce moment elle se sentit plus timide encore que dans ses souvenirs les plus lointains. Et ?tait-ce juste son imagination, ou est-ce que certains stagiaires la regardaient et chuchotaient ? son sujet ? Elle venait tout juste de se d?cider ? s’asseoir seule lorsqu’elle entendit une voix ? c?t? d’elle. — Tu es Riley Sweeney, n’est-ce pas ? Elle se retourna pour d?couvrir un jeune homme qui avait d?j? attir? son attention dans l’auditorium et pendant la visite. Elle n’avait pu s’emp?cher de remarquer qu’il ?tait remarquablement beau, un peu plus grand qu’elle, robuste et athl?tique, avec de courts cheveux boucl?s et un sourire agr?able. Son costume avait l’air cher. — Euh, oui, dit Riley, se sentant soudain encore plus timide qu’avant. Et tu es… ? — John Welch. Enchant? de te rencontrer. Je te proposerais bien une poign?e de main, mais... Il indiqua d’un geste de la t?te les plateaux qu’ils portaient tous les deux et rit un peu. — Tu accepterais de t’asseoir avec moi ? demanda-t-il. Riley esp?rait qu’elle n’?tait pas en train de rougir. — Bien s?r, r?pondit-elle. Ils s’assirent l’un en face de l’autre ? une table et commenc?rent ? manger. — Comment connaissais-tu mon nom ? demanda-t-elle. — Tu plaisantes, pas vrai ? r?pondit John avec un sourire malicieux. Riley fut surprise. Elle s’arr?ta juste avant de dire... Non, je ne plaisante pas. — Presque tout le monde ici sait qui tu es, r?pondit-il dans un haussement d’?paule. Je suppose qu’on peut dire que ta r?putation t’a pr?c?d?e. Riley regarda les autres ?l?ves. Assur?ment, certains d’entre eux la regardaient encore et ?changeaient des chuchotements. Riley commen?a ? r?aliser... Ils doivent savoir ce qui s’est pass? ? Lanton. Mais que savaient-ils au juste ? Et ?tait-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Elle n’avait certainement pas pr?vu d’avoir une « r?putation » parmi les stagiaires. L’id?e la mit extr?mement mal ? l’aise. — Tu viens d’o? ? demanda-t-elle. — D’ici, Washington, r?pondit-il. Je viens de passer ma licence en criminologie, ce printemps. — Quelle ?cole ? demanda-Riley. John rougit un peu. — Euh, l’universit? George Washington. Riley sentit ses yeux s’?carquiller ? la mention d’une universit? aussi ch?re. Il doit ?tre riche, pensa-t-elle. Elle le sentit ?galement un peu mal ? l’aise ? ce sujet. — Waouh, une licence en criminologie, dit-elle. Je viens d’avoir un dipl?me en psychologie. Tu as vraiment une longueur d’avance sur moi. John rit. — Sur toi ? Je ne crois pas, non. Je veux dire, tu es probablement le seul stagiaire dans le programme ? avoir une r?elle exp?rience de terrain. Riley se sentit ? pr?sent vraiment d?contenanc?e. Exp?rience de terrain ? Elle n’avait jamais consid?r? ce qui s’?tait pass? ? Lanton comme une « exp?rience de terrain ». — Je veux dire…continua John. Tu as contribu? ? traquer et ? appr?hender un v?ritable tueur en s?rie. Je ne peux pas imaginer ce que ?a a d? ?tre. Je t’envie vraiment. Riley fron?a les sourcils et se tut. Elle ne voulut pas le dire, mais l’envie lui semblait ?tre la derni?re des ?motions ? ressentir au sujet de ce qu’elle avait v?cu. Qu’est-ce que John imaginait qu’il s’?tait pass? pendant ces semaines terribles ? Lanton ? Avait-il la moindre id?e de ce que c’?tait que de trouver les corps de deux de ses meilleures amies, la gorge brutalement tranch?e ? Savait-il ? quel point elle s’?tait sentie horrifi?e et afflig?e, et aussi ? quel point elle s’?tait sentie coupable ? Elle ?tait toujours hant?e par l’id?e que sa colocataire, Trudy, serait encore en vie si Riley avait mieux su veiller sur elle. Et pouvait-il avoir la moindre id?e de sa terreur lorsqu’elle ?tait tomb?e entre les griffes du tueur ? Riley prit une gorg?e de soda et m?langea sa nourriture du bout de sa fourchette. — C’?tait…eh bien, ce n’?tait pas ce que tu imagines, dit-elle. ?a s’est juste pass? voil? tout. John la regarda, d?sormais avec une r?elle inqui?tude. — Je suis d?sol?, lui dit-il. Je suppose que tu ne veux pas en parler. — Peut-?tre une autre fois, dit Riley. Un silence g?nant s’?tait install?. Ne voulant pas ?tre impolie, Riley commen?a ? poser des questions ? John ? propos de lui. Il semblait r?ticent ? parler de sa vie et de sa famille, mais Riley r?ussit ? le pousser un peu. Les parents de John ?taient tous deux d’?minents avocats, fortement impliqu?s dans la politique ? Washington. Riley ?tait impressionn?e, non pas tant par les ant?c?dents ais?s de John que par la fa?on dont il avait choisi une voie diff?rente de celle des autres membres de sa famille. Au lieu de poursuivre une carri?re prestigieuse en droit et en politique, John s’?tait consacr? ? une vie plus humble au service de la loi. Un vrai id?aliste, pensa Riley. Elle se surprit ? le comparer ? Ryan, qui essayait de mettre ses origines modestes derri?re lui en devenant un avocat ?m?rite. Bien s?r, elle admirait l’ambition de Ryan. C’?tait l’une des choses qu’elle aimait chez lui. Mais elle ne pouvait s’emp?cher d’admirer ?galement John pour les choix qu’il faisait. Tandis qu’ils continuaient ? parler, Riley sentit que John ?tait en train de lui faire du charme. Il flirte avec moi, r?alisa-t-elle. Elle fut un peu d?contenanc?e par cela. Sa main gauche ?tait bien en vue sur la table, de sorte qu’il ne pouvait avoir manqu? sa toute nouvelle bague de fian?ailles. Devait-elle mentionner qu’elle ?tait fianc?e ? Elle avait l’impression que ce serait g?nant, surtout si elle se trompait. Peut-?tre qu’il ne flirte pas du tout avec moi. Bient?t, John commen?a ? poser des questions au sujet de Riley, en prenant bien garde d’?viter le sujet des meurtres de Lanton. Comme d’habitude, Riley ?vita certains sujets sensibles ; sa relation troubl?e avec son p?re, ses ann?es d’adolescence rebelles, et surtout comment elle avait vu sa propre m?re se faire abattre quand elle n’?tait encore qu’une petite fille. Riley se rendit rapidement compte que, contrairement ? Ryan ou John, elle n’avait pas grand-chose ? dire ? propos de ses espoirs pour l’avenir. Qu’est-ce que ?a dit de moi ? se demanda-t-elle. Elle parla finalement de sa relation naissante avec Ryan et du fait qu’ils se soient fianc?s la veille seulement, m?me si elle ?vita de mentionner qu’elle ?tait enceinte. Elle ne remarqua aucun changement particulier dans le comportement de John. J’imagine qu’il est naturellement charmant et avenant, pensa-t-elle. Elle se sentit soulag?e ? l’id?e d’avoir tir? des conclusions trop h?tives et qu’il n’avait jamais flirt? avec elle apr?s tout. C’?tait un type sympa, et elle avait h?te de mieux le conna?tre. En fait, elle ?tait presque certaine que John et Ryan s’appr?cieraient. Peut-?tre m?me qu’ils pourraient tous se retrouver ensemble bient?t. Une fois le repas des stagiaires termin?, Hoke Gilmer les rassembla et les emmena quelques ?tages plus bas dans un grand vestiaire qui deviendrait leur quartier g?n?ral pour les dix semaines ? venir. Un agent plus jeune qui aidait Gilmer assigna un casier ? chacun des ?l?ves. Puis tous les stagiaires s’install?rent aux tables et aux chaises au milieu de la salle, et le jeune agent commen?a ? distribuer des t?l?phones portables. — Nous serons bient?t au XXIe si?cle, expliqua Gilmer. Et le FBI n’aime pas ?tre d?pass? par les toutes derni?res technologies. Nous ne vous distribuerons pas de beepers cette ann?e. Certains d’entre vous ont peut-?tre d?j? un t?l?phone portable, mais nous aimerions que vous en ayez un d?di? exclusivement ? ce stage. Vous trouverez des instructions dans votre dossier d’orientation. Gilmer se mit ? rire et ajouta… — J’esp?re que vous aurez plus de facilit? que moi ? apprendre ? les utiliser. Certains stagiaires rirent en retour en recevant leurs nouveaux jouets. Le t?l?phone de Riley lui sembla ?trangement petit dans la main. Elle ?tait habitu?e aux t?l?phones plus grands et n’avait jamais utilis? de t?l?phone portable auparavant. Bien qu’elle ait utilis? des ordinateurs ? Lanton et que certains de ses amis l?-bas avaient des t?l?phones portables, elle n’en poss?dait toujours pas. Ryan poss?dait d?j? ordinateur et t?l?phone portable, et il se moquait parfois de Riley ? propos de ses anciennes habitudes. Elle n’avait pas beaucoup appr?ci? cela. En r?alit?, la seule raison pour laquelle elle n’avait pas encore d’ordinateur ou de t?l?phone portable, c’?tait qu’elle n’en avait pas les moyens. Celui-ci ressemblait presque exactement ? celui de Ryan ; tr?s simple, avec un petit ?cran pour les messages, un pav? num?rique et seulement trois ou quatre autres boutons. Pourtant, c’?tait ?trange de se rendre compte qu’elle ne savait m?me pas encore comment passer un simple coup de fil avec. Elle savait qu’il serait ?galement ?trange pour elle d’?tre joignable par t?l?phone tout le temps, peu importe o? elle se trouvait. Elle se rappela… Je commence une toute nouvelle vie. Riley remarqua qu’un groupe de personnes d’allure officielle, des hommes pour la plupart, venait d’entrer dans le vestiaire. Gilmer prit la parole… — Chacun d’entre vous suivra un agent sp?cial exp?riment? pendant les semaines que vous passerez ici. Ils commenceront par vous enseigner leurs propres sp?cialit?s ; l’analyse des donn?es criminelles, le travail judiciaire, le travail en laboratoire informatique, et ainsi de suite. On va vous les pr?senter maintenant, et ils prendront le relai. Tandis que l’agent plus jeune assignait chacun des stagiaires avec leur agent superviseur, Riley se rendit vite compte... Il y a un agent de moins que les stagiaires. Et effectivement, apr?s le d?part des stagiaires avec leurs mentors, Riley se retrouva sans mentor. Elle regarda Gilmer avec perplexit?. Gilmer sourit l?g?rement et dit… — Vous trouverez l’agent que vous suivrez au bout du couloir, dans la salle 19. Se sentant un peu troubl?e, Riley quitta le vestiaire et parcourut le couloir jusqu’? trouver la bonne salle. Elle ouvrit la porte et vit qu’un homme, trapu et d’?ge m?r ?tait assis sur une table. Riley haleta lorsqu’elle le reconnut. C’?tait l’agent sp?cial Jake Crivaro, L’agent avec qui elle avait travaill? ? Lanton, et qui lui avait sauv? la vie. CHAPITRE TROIS Riley s’illumina quand elle reconnut l’agent sp?cial Jake Crivaro. Elle avait pass? la matin?e parmi des ?trangers et elle ?tait particuli?rement heureuse de retrouver ce visage familier. Je suppose que je ne devrais pas ?tre surprise, pensa-t-elle. Apr?s tout, elle se souvenait de ce qu’il lui avait dit ? Lanton, lorsqu’il lui avait remis ses papiers pour le programme d’entrainement... « Je suis autoris? ? prendre ma retraite, mais il se pourrait que je reste dans les parages pour aider quelqu’un comme vous a d?marrer. » Il devait avoir sp?cifiquement demander ? ?tre le mentor de Riley pour son stage. Mais le sourire de Riley s’estompa vite quand elle r?alisa que... Il ne me sourit pas. En effet, l’agent Crivaro n’avait pas l’air tr?s content de la voir. Toujours assis sur la table, il croisa les bras et hocha la t?te en direction d’un homme d’une vingtaine d’ann?es, d’un air indescriptible mais n?anmoins aimable, qui se tenait tout pr?s. Crivaro dit ... — Riley Sweeney, je vous pr?sente l’agent sp?cial Mark McCune, d’ici ? Washington. C’est mon partenaire sur une affaire sur laquelle je travaille en ce moment. — Enchant? de vous rencontrer, dit l’agent McCune en souriant. — De m?me, r?pondit Riley. McCune semblait nettement plus amical que Crivaro. Crivaro se leva de table. — Consid?rez-vous chanceuse, Sweeney, dit-il. Pendant que les autres stagiaires seront coinc?s ici ? apprendre comment utiliser les classeurs et les trombones, vous irez directement sur le terrain. Je viens de Quantico pour travailler sur une affaire de drogue. Vous vous joindrez ? l’agent McCune et moi-m?me, nous allons sur place tout de suite. L’agent Crivaro sortit de la pi?ce. Alors que Riley et l’agent McCune le suivaient, Riley pensa... Il m’a appel?e « Sweeney ». Auparavant ? Lanton, elle s’?tait habitu?e ? ce qu’il l’appelle « Riley ». Riley chuchota ? McCune… — L’agent Crivaro est-il contrari? ? McCune haussa les ?paules et chuchota en retour… — J’esp?rais que tu pourrais me le dire. C’est mon premier jour de travail avec lui, mais j’ai entendu dire que vous aviez d?j? travaill? sur une affaire ensemble. Ils disent que tu l’as impressionn?. Il a la r?putation d’?tre un peu brusque. Son dernier partenaire a ?t? vir?, tu sais. Riley faillit dire... En fait je l’ignorais. Elle n’avait jamais entendu Crivaro mentionner un partenaire ? Lanton. Bien que Crivaro ait ?t? dur, elle ne l’avait jamais consid?r? comme « brusque ». En fait, elle en ?tait venue ? le consid?rer comme une figure paternelle bienveillante, tout ? fait diff?rente de son p?re. Riley et McCune suivirent Crivaro jusqu’? une voiture dans le parking du FBI. Personne ne parla tandis que Crivaro conduisait pour sortir de l’immeuble et continua vers le nord ? travers les rues de Washington. Riley commen?a ? se demander si Crivaro allait jamais expliquer ce qu’ils ?taient cens?s faire une fois arriv? ? l’endroit o? ils allaient, quel qu’il soit. Ils finirent par arriver ? un quartier plut?t minable. Les rues ?taient bord?es de maison qui donnaient l’impression ? Riley d’avoir ?t? de charmantes maisons avant de devenir terriblement d?labr?es. Toujours au volant, l’agent Crivaro s’adressa finalement ? Riley. — Deux fr?res, Jaden et Malik Madison, dirigent une op?ration de drogue dans ce quartier depuis quelques ann?es d?j?. Avec leur gang ils se sont montr?s de plus en plus effront?s, allant jusqu’? vendre en pleine rue, comme s’il s’agissait d’un march? ? ciel ouvert. Les flics locaux n’ont rien pu faire pour les arr?ter. — Pourquoi ? demanda Riley. — Le gang surveillait attentivement les flics, r?pondit Crivaro. De plus, ils avaient ?galement terroris? tout le quartier en mitraillant depuis leurs voitures, ce genre de choses. Deux gosses se sont fait tirer dessus uniquement parce qu’ils se trouvaient l? o? ils n’?taient pas cens?s ?tre. Personne n’osait parler aux flics de ce qui se passait. Jetant un ?il le long des rang?es de maisons, Crivaro continua… — Le FBI a ?t? appel? en renfort il y a quelques jours. Pas plus tard que ce matin, un de nos agents infiltr?s a r?ussi ? arr?ter Jaden. Son fr?re, Malik, est toujours en libert? et le gang s’est dispers?. Ils ne seront pas faciles ? attraper. Mais gr?ce ? l’arrestation, on a pu obtenir un mandat pour fouiller la maison d’o? ils op?raient. — Si le gang est toujours l?, demanda Riley, ne vont-ils pas simplement tout recommencer ? — C’est l? que les flics locaux ont une carte ? jouer, intervint McCune. Ils installeront un « mini poste » directement sur le trottoir ; juste une table de pique-nique et des chaises occup?es par deux officiers en uniforme. Ils travailleront avec les riverains pour s’assurer que la m?me chose ne se reproduise pas ici. Riley faillit demander… Ne vont-ils pas d?marrer dans un autre quartier ? Mais elle savait que c’?tait une question idiote. Bien s?r, le gang d?marrerait ailleurs, du moins s’il n’?tait pas arr?t? entre temps. Et ensuite les flics et le FBI devraient se remettre au travail o? que ce soit. C’?tait la nature m?me de ce genre de travail. Crivaro arr?ta la voiture et pointa du doigt la maison la plus proche. — Les recherches sont d?j? en cours dans celle-l?, dit-il. Et nous sommes l? pour aider. Alors qu’ils descendaient de la voiture, Crivaro fit un geste presque mena?ant avec son doigt ? l’attention Riley. — Par « nous », je voulais dire l’agent McCune et moi-m?me, pr?cisa Crivaro. Vous ?tes ici pour observer et apprendre. Alors restez en dehors du chemin. Et ne touchez ? rien. Riley ressentit un frisson en entendant ses paroles. Mais elle acquies?a d’un signe de t?te docile. Un policier en uniforme se tenant ? l’entr?e les conduisit tous les trois ? l’int?rieur. Riley per?ut tout de suite qu’une grosse op?ration ?tait d?j? en cours. Le couloir ?troit ?tait rempli de policiers et d’agents portant des vestes du FBI. Ils empilaient des armes et des sacs de drogue partout sur le sol. Crivaro avait l’air ravi. Il dit ? l’un des hommes du FBI… — On dirait que vous avez d?got? une vraie mine d’or ici. — Nous sommes presque s?rs que ce n’est que le d?but, r?pondit l’agent hilare. Il doit y avoir beaucoup d’argent par ici, mais on ne l’a pas encore trouv?. Il y a plein d’endroits susceptibles de servir de planque dans une maison comme celle-ci. Nos gars examinent chaque centim?tre carr?. Riley suivit Crivaro et McCune jusqu’au deuxi?me ?tage. Elle pouvait maintenant voir que la maison, et apparemment toutes celles du voisinage, ?tait plus grande qu’elle n’en avait l’air de l’ext?rieur. Bien qu’?troite, elle ?tait aussi profonde, avec un bon nombre de pi?ces le long de ses couloirs. En plus des deux ?tages en vue imm?diate, Riley devina que la maison poss?dait ?galement un grenier et un sous-sol. En haut de l’escalier, quatre agents manqu?rent de rentrer dans Crivaro alors qu’ils sortaient d’une des pi?ces. — Rien l?-dedans, dit l’un des agents. — Vous ?tes s?r ? demanda Crivaro. — Nous l’avons fouill?e de fond en comble, ajouta un autre agent. Puis une voix se fit entendre de l’int?rieur de la pi?ce, directement de l’autre c?t? du couloir... — H?, je crois que cette fois, on tient vraiment quelque chose ! Riley suivit Crivaro et McCune de l’autre c?t? du couloir. Avant qu’elle ne puisse les suivre dans la pi?ce, Crivaro tendit la main pour la stopper. — Non, non, lui dit-il. Vous pouvez regarder d’ici, dans le couloir. Riley resta juste devant la porte et vit cinq hommes fouiller la pi?ce. Celui qui avait appel? Jake se tenait ? c?t? d’une forme rectangulaire sur le mur. — ?a ressemble ? un ancien monte-plats, dit l’agent. Qu’est-ce que vous voulez parier qu’il y a quelque chose ? l’int?rieur ? — Ouvrez-moi ?a, dit Crivaro. Riley fit un pas en avant pour voir ce qu’ils faisaient. Jake la regarda et lui lan?a... — H?, Sweeney. Qu’est-ce que je viens de dire ? Riley ?tait sur le point d’expliquer qu’elle n’avait pas vraiment l’intention d’approcher quand Jake ordonna ? un policier... — Fermez cette foutue porte. La porte se claqua au visage de Riley. Riley se retrouva dans le couloir, ? la fois choqu?e et embarrass?e. Pourquoi l’agent Crivaro m’en veut-il tant ? se demanda-t-elle. ? pr?sent, on pouvait entendre beaucoup de bruit provenant de l’int?rieur de la pi?ce. C’?tait comme si quelqu’un utilisait un pied de biche sur le mur, ? l’endroit o? autrefois se trouvait le monte-plats. Riley aurait aim? voir ce qui se passait, mais ouvrir la porte ? nouveau ?tait absolument hors de question. Elle traversa le couloir et entra dans la pi?ce de l’autre c?t?, celle dont les agents avaient dit qu’elle avait d?j? ?t? fouill?e. Les chaises et les meubles avaient ?t? renvers?s, et un tapis avait ?t? froiss? en ayant ?t? tir? puis jet? ? nouveau sur le sol. Seule dans la pi?ce, Riley se dirigea vers la fen?tre qui donnait sur la rue. ? l’ext?rieur, elle vit quelques personnes ?parpill?es, se d?pla?ant ? toute allure, press?es de rejoindre leurs destinations. Ils ne se sentent pas en s?curit? dehors, r?alisa-t-elle. Cela l’?crasa d’une effroyable tristesse. Elle se demanda depuis combien de temps ce quartier n’avait pas ?t? un endroit agr?able ? vivre. Elle se demanda ?galement… Ce que nous faisons est-il vraiment utile ? Riley essaya d’imaginer ce que pourrait ?tre la vie ici apr?s la mise en place du « mini poste » mentionn? par l’agent McCune. Les voisins se sentiraient-ils vraiment plus en s?curit? gr?ce ? deux policiers post?s ? une table de pique-nique ? Riley soupira tandis que la poign?e de personnes dans la rue continuait ? se pr?cipiter dans toutes les directions. Elle r?alisa qu’elle se posait la mauvaise question. Il n’y a pas de « nous », du moins pas pour le moment. Elle n’?tait pas du tout impliqu?e dans cette op?ration. Et l’agent Crivaro ne lui faisait certainement pas confiance. Elle se d?tourna de la fen?tre et se dirigea vers la porte. Alors qu’elle traversait le tapis froiss?, elle remarqua un bruit ?trange sous ses pieds. Elle s’immobilisa l? un moment. Puis elle tapa son talon contre le sol. Cela semblait ?trangement creux l? o? elle se tenait. Elle s’approcha du bord du tapis et l’arracha de cet endroit du sol. Elle ne vit rien d’inhabituel, juste un plancher de bois ordinaire. Je dois simplement imaginer des choses, pensa-t-elle. Elle se souvint de ce qu’un des agents avait dit en quittant cette pi?ce. « On l’a fouill?e de fond en comble. » Elle n’allait s?rement pas d?couvrir quelque chose que quatre agents du FBI avaient rat?. Et pourtant, elle ?tait s?re d’avoir entendu quelque chose d’?trange. Elle ne l’aurait pas remarqu? si quelqu’un d’autre s’?tait d?plac? dans la pi?ce. Elle l’avait uniquement remarqu? parce que c’?tait calme ici. Elle fit quelques pas sur le c?t? et frappa le sol de son talon. Le sol sembla ? nouveau solide. Puis elle se baissa et frappa ? l’endroit qu’elle avait remarqu? auparavant du bout de ses jointures. Effectivement, cela sonnait creux. Elle n’avait toujours vu aucun signe d’ouverture, mais... Je me demande si... Elle pouvait voir qu’une lame de plancher ?tait plus courte que les autres. Il y avait une tache sombre ? une extr?mit? qui ressemblait ? un n?ud ordinaire. Riley appuya sur le n?ud avec son doigt. Elle sursauta quand la planche se releva un petit peu ? cette extr?mit?. J’ai trouv? quelque chose ! pensa-t-elle. J’ai vraiment trouv? quelque chose ! CHAPITRE QUATRE Riley tira ? l’extr?mit? de la planche qui ressortait l?g?rement. Le morceau de bois se d?tacha tout entier, elle le mit de c?t?. Comme elle s’y attendait, il y avait une ouverture vers un espace sous le plancher. Riley jeta un ?il de plus pr?s. Enfonc?s sous le plancher, ? l’abris des regards, se trouvaient des liasses de billets. — Agent Crivaro ! J’ai trouv? quelque chose ! cria-t-elle ? pleins poumons. Tandis qu’elle attendait une r?ponse, Riley aper?ut quelque chose d’autre ? c?t? des liasses. C’?tait le bord d’un objet en plastique. Riley se saisit de l’objet pour le sortir de sa cachette. C’?tait un t?l?phone portable, un mod?le plus simple que celui qu’on lui avait donn? plus t?t dans la journ?e. Elle r?alisa qu’il devait s’agir d’un de ces t?l?phones pr?pay?s qui ne permettaient pas de remonter jusqu’? un propri?taire. Un t?l?phone intra?able, se dit-elle. Tr?s utile pour une op?ration de vente de drogue. Soudain, elle entendit une voix crier de l’entr?e de la pi?ce... — Sweeney ! Qu’est-ce que vous croyez faire ? Riley se retourna et vit l’agent Crivaro, le visage rouge de rage. L’agent McCune ?tait entr? juste derri?re lui. Elle brandit le t?l?phone et dit… — J’ai trouv? quelque chose, agent Crivaro. — Je vois ?a, dit Crivaro. Et vos doigts sont partout dessus. Donnez-moi ce truc. Riley remit le t?l?phone ? Crivaro, qui le prit pr?cautionneusement avec son pouce et son index et le jeta dans un sac ? preuves. Elle remarqua que lui et l’agent McCune portaient des gants. Elle sentit son visage rougir de honte et d’embarras. J’ai vraiment merd?. McCune s’agenouilla et regarda dans l’ouverture sous le plancher. — H?, agent Crivaro ! lan?a-t-il. Venez voir un peu ?a ! Crivaro s’agenouilla ? son tour aux c?t?s de McCune. — C’est l’argent qu’on a cherch? partout dans la maison, ajouta McCune. — On dirait bien, dit Crivaro. Se retournant vers Riley, Crivaro grin?a… — Est-ce que vous avez touch? ? cet argent ? Riley fit non de la t?te. — Vous ?tes s?re ? insista-t-il. — Je suis s?re, r?pondit timidement Riley. — Comment avez-vous trouv? ?a, demanda Crivaro en pointant la cachette du doigt. Riley haussa les ?paules. — Je marchais par ici et j’ai entendu un bruit creux sous le plancher, alors j’ai retir? le tapis et… — Et vous avez retir? cette planche, interrompit Crivaro. — Eh bien, je n’ai pas vraiment retir? quoi que ce soit. Elle s’est ?ject?e quand j’ai appuy? ? un endroit pr?cis. — Vous l’avez touch?, Crivaro grognait ? pr?sent. Et le t?l?phone aussi. Je n’arrive pas ? y croire. Vous avez mis vos empreintes partout. — Je…Je suis d?sol?e, monsieur, b?gaya Riley. — Vous pouvez l’?tre, dit Crivaro. Je vous sors d’ici avant que vous ne salopiez autre chose. Il se leva du sol et s’?pousseta les mains. — McCune, dit-il, faites travailler l’?quipe de recherche. Quand vous aurez fini les pi?ces de cet ?tage, occupez-vous du grenier. Je ne pense pas qu’on trouvera grand-chose d’autre, mais il faut ?tre minutieux. — Comptez sur moi, r?pondit McCune. Crivaro ramena Riley jusqu’? sa voiture. Alors qu’ils s’en allaient, Riley demanda… — On retourne au quartier g?n?ral ? — Pas aujourd’hui, dit Crivaro. Peut-?tre jamais. O? habitez-vous ? Je vous ram?ne chez vous. Sa voix ?touff?e par l’?motion, Riley lui donna son adresse. Tandis qu’ils roulaient dans le plus grand des silence, Riley se rappela ? quel point Crivaro avait ?t? impressionn? par Riley lors des ?v?nements de Lanton, et comment il lui avait dit... « Le FBI a besoin de jeunes gens comme vous, surtout des femmes. Vous feriez un tr?s bon agent de l’UAC. » Les choses avaient bien chang? ! Et elle savait que ce n’?tait pas seulement ? cause de la bourde qu’elle avait commise. Crivaro avait ?t? froid avec elle depuis le d?but aujourd’hui. Pour le moment, Riley voulait simplement qu’il dise quelque chose, n’importe quoi. Elle demanda timidement… — Avez-vous trouv? quelque chose dans l’autre pi?ce de l’autre c?t? du couloir ? Je veux dire, o? ?tait le monte-plats ? — Absolument rien, r?pondit-il. Le silence s’installa ? nouveau. Riley commen?ait ? se sentir confuse. Elle savait qu’elle avait fait une terrible erreur, mais... Qu’est-ce que j’?tais cens? faire ? Elle avait eu l’intuition dans cette pi?ce qu’il y avait quelque chose sous le plancher. ?tait-elle suppos?e ignorer ce sentiment ? Elle rassembla son courage et dit… — Monsieur, je sais que j’ai merd?, mais n’ai-je pas trouv? quelque chose d’important l?-bas ? Quatre agents ont fouill? cette pi?ce et ont rat? cette planque. Vous cherchiez l’argent, et je l’ai trouv?. Quelqu’un d’autre l’aurait trouv? si je ne l’avais pas fait ? — Ce n’est pas la question, dit Crivaro. Riley ?touffa l’envie de demander... Si ce n’est pas la question, alors de quoi s’agit-il ? Crivaro poursuivit sa route dans un silence morose encore quelques minutes. Puis il dit d’une voix calme et am?re… — J’ai fait des pieds et des mains pour vous faire entrer dans ce programme. Un autre silence tomba. Mais Riley per?ut ?norm?ment de significations ? ces paroles. Elle commen?a ? r?aliser ? quel point Crivaro s’?tait mis dans une position d?licate pour elle, non seulement pour qu’elle participe au programme, mais aussi pour lui servir de mentor. Et il s’?tait probablement mis certains de ses coll?gues ? dos, peut-?tre en excluant des candidats internes qu’ils auraient pu juger plus prometteurs que Riley. Maintenant qu’elle voyait les choses de cette fa?on, le comportement froid de Crivaro commen?ait ? prendre tout son sens. Il n’avait pas voulu montrer le moindre favoritisme ? son ?gard. En fait, il ?tait all? ? l’autre extr?me. Il comptait sur elle pour se montrer digne de sa place sans aucun encouragement de sa part, et malgr? les doutes et les ressentiments de ses coll?gues. Et ? en juger par les regards et les chuchotements qu’elle avait remarqu?s parmi d’autres stagiaires durant la journ?e, les coll?gues de Crivaro n’?taient pas les seuls ? nourrir ces ressentiments. Elle allait devoir r?aliser des exploits ne serait-ce que pour valider un succ?s m?me modeste. Et elle avait tout g?ch? en une apr?s-midi, d’une mani?re stupide. Crivaro avait de bonnes raisons d’?tre d??u et en col?re. Elle prit une longue et lente inspiration. — Je suis d?sol?e, ?a n’arrivera plus. Crivaro resta silencieux quelques instants. Finalement il ajouta… — Je suppose que vous voulez une seconde chance. Eh bien, laissez-moi vous dire que ce n’est pas la sp?cialit? du FBI. Mon dernier partenaire s’est fait virer pour avoir commis le m?me genre d’erreur, et il le m?ritait vraiment. Une telle erreur a des cons?quences. Parfois, ?a veut juste dire ruiner une affaire et permettre ? un sale type de s’en sortir indemne. Parfois, ?a co?te la vie ? quelqu’un. Cela peut vous co?ter la vie. Crivaro la regarda d’un air renfrogn?. — Alors que pensez-vous que je doive faire ? lui demanda-t-il. — Je ne sais pas, dit Riley. Crivaro secoua la t?te… — Je ne sais pas non plus. J’imagine qu’on va devoir y r?fl?chir tous les deux. Je dois d?cider si j’ai mal jug? de vos capacit?s. Vous devez d?cider si vous avez vraiment ce qu’il faut pour rester dans ce programme. Riley sentit une boule dans sa gorge, et ses yeux commenc?rent ? piquer. Ne pleure pas, se dit-elle. Pleurer ? ce stade serait la seule r?action capable d’empirer encore les choses. CHAPITRE CINQ Toujours piqu?e par le sermon de Crivaro, Riley arriva ? l’appartement deux heures avant Ryan. Quand Ryan arriva, il eut l’air surpris de la voir rentr?e si t?t, mais il ?tait trop excit? par sa propre journ?e pour remarquer ? quel point elle ?tait boulevers?e. Ryan s’assit ? la table de la cuisine avec une bi?re pendant que Riley r?chauffait les macaronis au fromage de leur repas t?l?. Elle pouvait deviner qu’il ?tait vraiment excit? par tout ce qu’il avait fait au cabinet d’avocats et qu’il avait h?te de tout lui raconter. Elle essaya de lui pr?ter attention. On lui avait confi? plus de t?ches qu’il ne s’y attendait ; beaucoup de recherches et d’analyses complexes, la r?daction de m?moires, la pr?paration aux litiges et d’autres t?ches que Riley comprenait ? peine. Il devait m?me compara?tre dans une salle d’audience demain pour la toute premi?re fois. Il n’allait qu’assister les avocats en chef, bien s?r, mais c’?tait une ?tape importante pour lui. Ryan semblait nerveux, d?courag?, peut-?tre un peu effray?, mais par-dessus tout exalt?. Riley essaya de continuer ? sourire tandis qu’ils s’asseyaient et commenc?rent le repas. Elle voulait ?tre heureuse pour lui. Finalement, Ryan demanda... — Waouh, ?coute-moi parler. Et toi, dis-moi ? Comment s’est pass?e ta journ?e ? Riley avala difficilement. — ?a aurait pu ?tre mieux, dit-elle. En fait, c’?tait plut?t horrible. Ryan se pencha par-dessus la table et lui prit la main avec une expression d’inqui?tude sinc?re. — Je suis d?sol?, dit-il. Tu veux en parler ? Riley se demandait si le fait d’en parler lui ferait du bien. Non, je ne ferais que pleurer. De plus, Ryan pourrait ne pas ?tre ravi d’apprendre qu’elle avait ?t? sur le terrain aujourd’hui. Ils avaient ?t? tous les deux persuad?s qu’elle s’entra?nerait en toute s?curit? ? l’int?rieur. Non pas qu’elle ait ?t? en danger... — Je pr?f?re ne pas entrer dans les d?tails, dit Riley. Mais tu te souviens de l’agent sp?cial Crivaro, l’homme du FBI qui m’a sauv? la vie ? Lanton ? Ryan hocha la t?te. Riley poursuivit… — Eh bien, il ?tait cens? ?tre mon mentor. Mais il doute maintenant de mes capacit?s ? faire partie du programme. Et... Je suppose que j’ai aussi des doutes. Peut-?tre que tout ?a ?tait une erreur. Ryan lui serra la main sans un mot. Riley aurait aim? qu’il parle. Mais que voulait-elle qu’il dise ? Qu’attendait-elle qu’il lui dise ? Apr?s tout, Ryan ne s’?tait jamais montr? tr?s enthousiaste ? l’id?e que Riley fasse partie du programme. Il serait probablement heureux qu’elle abandonne ou se fasse virer. — Ecoute, dit finalement Ryan, ce n’est peut-?tre pas le bon moment pour que tu fasses ?a. Je veux dire, tu es enceinte, on vient juste d’emm?nager, et je ne fais que d?buter chez Parsons et Rittenhouse. Peut-?tre que tu devrais attendre jusqu’? ce que... — Attendre jusqu’? quand ? dit Riley. Jusqu’? ce que je sois une m?re ?levant son enfant ? Comment est-ce que ?a peut fonctionner ? Les yeux de Ryan s’?largirent au ton amer de Riley. Riley elle-m?me fut surprise par le son de sa voix. — Je suis d?sol?e, dit-elle. Je ne voulais pas dire ?a comme ?a. — Riley, reprit calmement Ryan. Tu vas ?tre une m?re ?levant son enfant. Nous allons ?tre parents. C’est une r?alit? avec laquelle nous allons devoir composer, que tu restes en stage ou non cet ?t?. Riley eut tout le mal du monde ? ne pas pleurer maintenant. L’avenir semblait si sombre et incertain. — Qu’est-ce que je vais faire si je ne suis pas retenue dans le programme ? Je ne peux pas rester assise dans cet appartement toute la journ?e. Ryan haussa l?g?rement les ?paules. — Eh bien, tu peux toujours trouver un travail, quelque chose d’alimentaire. Peut-?tre un temps partiel, quelque chose que tu peux laisser tomber ? la minute o? tu seras lass?e. Tu as toute la vie devant toi. Tu as tout le temps de trouver ce que tu veux vraiment faire. Mais d’ici peu, je pourrais r?ussir assez pour que tu n’aies pas ? travailler du tout si tu n’en as pas envie. Ils rest?rent silencieux tous les deux un moment. Puis Riley dit… — Alors tu penses que je devrais laisser tomber ? — Ce que je pense n’a pas d’importance, dit Ryan. C’est ta d?cision. Et quoi que tu d?cides, je ferai de mon mieux pour te soutenir. Ils ne parl?rent pas beaucoup plus jusqu’? la fin du repas. Apr?s avoir mang?, ils regard?rent la t?l? un moment. Riley ne parvenait pas vraiment ? se concentrer sur ce qui se passait ? l’?cran. Elle n’arr?tait pas de penser ? ce que l’agent Crivaro avait dit... « Vous devez d?cider si vous avez vraiment ce qu’il faut pour rester dans ce programme. » Plus Riley y pensait, plus elle ?tait en proie au doute et ? l’incertitude. Apr?s tout, elle n’?tait pas la seule concern?e. Il y avait Ryan, le b?b? et m?me l’agent Crivaro. Il y avait ?galement autre chose que son potentiel mentor avait dit… « J’ai fait des pieds et des mains pour vous faire entrer dans ce programme. » Et la garder dans le programme n’allait pas faciliter la vie de Crivaro. Il ?tait susceptible de continuer ? recevoir des critiques de coll?gues qui ne pensaient pas que Riley le m?ritait, surtout si elle n’?tait pas ? la hauteur de ses attentes. Et elle ne l’avait vraiment pas ?t? aujourd’hui. Ryan finit par prendre une douche et se coucha. Riley s’assit sur le canap?, continuant ? r?fl?chir ? ses choix. Finalement, elle prit un bloc-notes et commen?a ? r?diger sa lettre de d?mission ? l’intention de Hoke Gilmer, le superviseur de la formation. Elle fut surprise de voir ? quel point elle se sentait mieux ? mesure qu’elle r?digeait cette lettre. Quand elle arriva ? la fin, elle eut l’impression que son esprit fut soulag? d’un poids. C’est la meilleure chose ? faire, pensa-t-elle. Elle se dit qu’elle se l?verait t?t demain matin, informerait Ryan de sa d?cision, taperait sa lettre avec son ordinateur, l’imprimerait et l’enverrait avec le courrier du matin. Elle t?l?phonerait ?galement ? l’agent Crivaro, qui serait s?rement soulag?. Finalement, elle se coucha, se sentant beaucoup mieux. Elle n’eut aucun mal ? s’endormir. Riley se retrouva dans l’immeuble J. Edgar Hoover. Qu’est-ce que je fais ici ? se demanda-t-elle. Puis elle remarqua le bloc-notes dans sa main, avec sa lettre ?crite dessus. Oh, oui, elle r?alisa... Je suis venue la remettre ? l’agent Gilmer en main propre. Elle descendit les trois ?tages en ascenseur, puis alla ? l’auditorium o? les stagiaires s’?taient rencontr?s hier. Pour ne pas la rassurer, tous les stagiaires ?taient assis dans l’auditorium, observant chacun de ses gestes. L’agent Gilmer se tenait devant l’auditorium, la regardant les bras crois?s. — Que voulez-vous, Sweeney ? demanda Gilmer, semblant beaucoup plus s?v?re qu’il ne l’?tait hier lorsqu’il s’?tait adress? au groupe. Riley jeta un coup d’?il aux stagiaires, qui la regardaient silencieusement avec des expressions accusatrices. Puis elle dit ? Gilmer… — Je ne vous ferai pas perdre votre temps. Je voulais juste vous donner ?a. Elle lui donna le bloc-notes jaune. Gilmer leva ses lunettes de lecture pour regarder le bloc-notes. — Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il. Riley ouvrit la bouche pour dire... — C’est ma lettre de d?mission du programme. Mais au lieu de cela, des mots diff?rents sortirent de sa bouche... — Moi, Riley Sweeney, je jure solennellement d’appuyer et de d?fendre la Constitution des ?tats-Unis... Confuse, elle r?alisa... Je r?cite le serment solennel du FBI. Et elle n’arrivait pas ? s’en emp?cher… — …que je porterai la vraie foi et l’all?geance ? la m?me... Gilmer montra du doigt le bloc-notes l?gal et demanda ? nouveau... — Qu’est-ce que c’est ? Riley voulait toujours expliquer ce que c’?tait vraiment, mais les mots du serment continuaient ? affluer... — …je prends cette obligation librement, sans aucune r?serve mentale ni but d’?vasion... Le visage de Gilmer se m?tamorphosa en un autre visage. C’?tait celui de Jake Crivaro, et il avait l’air en col?re. Il agita le bloc devant son visage. — Qu’est-ce que c’est ? grogna-t-il. Riley fut surprise de voir qu’il n’y avait rien d’?crit du tout. Elle entendit tous les autres stagiaires murmurer ? haute voix, pronon?ant le m?me serment, mais dans un m?lange confus de voix. Pendant ce temps, elle approchait de la fin du serment... — …je m’acquitterai bien et fid?lement des devoirs de la fonction ? laquelle je m’appr?te ? acc?der. Que Dieu me vienne en aide. Crivaro semblait bouillonner maintenant. — Bon sang mais qu’est-ce que c’est ? dit-il, montrant du doigt le papier jaune vierge. Riley essaya de lui dire, mais aucun mot ne sortit. Les yeux de Riley s’ouvrirent brusquement lorsqu’elle entendit un bourdonnement inconnu. Elle ?tait allong?e au lit ? c?t? de Ryan. C’?tait un r?ve, r?alisa-t-elle. Mais ce r?ve signifiait vraiment quelque chose. En fait, il expliquait tout. Elle avait pr?t? serment, et elle ne pouvait pas revenir dessus. Ce qui signifiait qu’elle ne pouvait pas d?missionner du programme. Ce n’?tait pas un probl?me juridique. C’?tait personnel. C’?tait une question de principe. Et si je me fais virer ? Qu’est-ce que je fais alors ? Pendant ce temps, elle se demandait… Quel ?tait ce bourdonnement qui ne cessait de se r?p?ter encore et encore ? Encore ? moiti? endormi, Ryan g?mit et murmura... — D?croche ton satan? t?l?phone, Riley. Soudain, Riley se souvint du portable qu’on lui avait donn? hier au b?timent du FBI. Elle fouilla sur la table de nuit jusqu’? ce qu’elle le trouve, puis sauta hors du lit, l’emportant ? l’ext?rieur de la chambre et referma la porte derri?re elle. Il lui fallut un moment pour trouver sur quel bouton appuyer pour prendre l’appel. Quand elle r?ussit enfin, elle entendit une voix famili?re. — Sweeney ? Je vous r?veille ? C’?tait l’agent Crivaro, qui n’avait pas l’air tr?s amical. — Non, bien s?r que non, dit Riley. — Menteuse. Il n’est que cinq heures du matin. Riley soupira profond?ment. Elle r?alisa qu’elle avait mal ? l’estomac. Crivaro continua… — Combien de temps vous faut-il pour vous r?veiller et vous habiller ? Riley r?fl?chit un moment, puis dit … — Mmm…Quinze minutes, je suppose. — Tr?s bien, il ne m’en faudra que dix. On se retrouve devant chez vous. Crivaro termina l’appel sans un mot de plus. Qu’est-ce qu’il veut ? se demanda Riley. Il vient ici pour me virer en personne ? Soudain, elle sentit une vague de naus?e arriver. Elle savait que c’?tait une naus?e matinale, la pire qu’elle avait connue jusqu’? pr?sent pendant sa grossesse. Elle poussa un g?missement et se dit... Exactement ce dont j’ai besoin maintenant. Puis elle se pr?cipita aux toilettes. CHAPITRE SIX Lorsque Jake Crivaro arriva devant l’immeuble, Riley Sweeney attendait d?j? dehors. Jake remarqua qu’elle avait l’air tr?s p?le quand elle monta dans la voiture. — Vous ne vous sentez pas bien ? demanda-t-il. — Je vais bien, dit Riley. Elle n’a pas l’air bien, pensa Jake. Ni ? son teint, ni ? sa voix. Jake se demanda si elle n’avait pas trop fait la f?te hier soir. Ces jeunes stagiaires le faisaient parfois. Ou peut-?tre avait-elle simplement trop bu ? la maison. Elle semblait assur?ment d?courag?e lorsqu’il l’avait d?pos?e hier ; et possiblement…apr?s les r?primandes qu’il lui avait faites. Peut-?tre qu’elle avait essay? de noyer son chagrin. Jake esp?ra que sa petite prot?g?e n’avait pas trop la gueule de bois pour ?tre op?rationnelle. Alors qu’il s’?loignait de l’immeuble, Riley demanda... — O? allons-nous ? Jake h?sita un instant. — ?coutez, on va repartir ? z?ro aujourd’hui. Riley le regarda d’un air vaguement surpris. — En v?rit?, poursuit-il. Ce que ce que vous avez fait hier n’?tait pas tout ? fait une erreur. Vous avez trouv? l’argent de la drogue des fr?res Madison. Et ce t?l?phone pr?pay? s’est av?r? tr?s utile. Il contenait des num?ros de t?l?phone importants, ce qui a permis aux policiers de mettre la main sur quelques membres du gang, dont Malik Madison, le fr?re qui ?tait toujours dans la nature. C’?tait stupide de leur part d’acheter un t?l?phone pr?pay? et de ne pas le jeter apr?s l’avoir utilis?. Mais je suppose qu’ils ne pensaient pas que quelqu’un allait le trouver. Il jeta un ?il en direction de Riley et ajouta… — Ils avaient tort. Riley n’arr?tait pas de le fixer, comme si elle avait du mal ? comprendre ce qu’il disait. Jake r?sista ? l’envie de dire... Je suis vraiment d?sol? de vous avoir fait tant de peine. Au lieu de cela, il dit — Mais vous devez suivre les instructions. Et vous devez respecter la proc?dure. — Je comprends, dit Riley, fatigu?e. Merci de m’avoir accord? une autre chance. Jake grogna dans un souffle. Il se rappela qu’il ne voulait pas trop l’encourager. Mais il se sentait mal de la fa?on dont il l’avait trait?e hier. Je r?agis de fa?on excessive, pensa-t-il. Il avait ?nerv? certains coll?gues de Quantico en insistant pour que Riley rejoigne le programme. Un agent en particulier, Toby Wolsky, voulait que son neveu Jordan fasse un stage cet ?t?, mais Jake avait fait venir Riley ? sa place. Pour cela il avait d? ignorer les impressionnantes lettres de recommandation du neveu et avait us? de certaines faveurs qu’on lui devait. Jake n’avait pas beaucoup de consid?ration envers Wolsky en tant qu’agent, et encore moins de raison de penser que son neveu puisse avoir le moindre potentiel ? r?v?ler. Mais Wolsky avait des amis ? Quantico qui maintenant avaient une dent contre Jake. D’une certaine fa?on, Jake pouvait comprendre pourquoi. Pour autant qu’ils sachent, Riley n’?tait qu’une dipl?m?e en psychologie qui n’avait jamais song? ? s’engager dans les forces de l’ordre. Et en r?alit?, Jake lui-m?me n’en savait pas beaucoup plus sur elle, except? qu’il avait vu ses instincts en action, de pr?s et personnellement. Il se souvenait tr?s clairement ? quel point elle avait ais?ment compris les pens?es du tueur ? Lanton, avec juste un peu d’entra?nement de sa part. ? part lui-m?me, Jake avait rarement rencontr? quelqu’un avec ce genre d’instincts, des intuitions que tr?s peu d’autres agents pouvaient m?me comprendre. Bien s?r, il ne pouvait exclure la possibilit? que ce qu’elle avait fait ? Lanton n’ait ?t? qu’un coup de chance. Peut-?tre qu’aujourd’hui il pourrait avoir un meilleur aper?u de ce dont elle ?tait capable. Riley demanda ? nouveau… — O? allons-nous ? — Sur une sc?ne de crime, dit Jake. Il ne voulait rien lui dire de plus jusqu’? ce qu’ils arrivent. Il voulait observer sa r?action face ? une situation vraiment ?trange. Et d’apr?s ce qu’il avait entendu, cette sc?ne de crime ?tait aussi ?trange qu’une sc?ne de crime pouvait l’?tre. Il avait lui-m?me re?u un appel ? ce sujet peu de temps auparavant, et il avait encore de la difficult? ? croire ce qu’on lui avait dit. On verra ce qu’on verra, j’imagine. * Riley pensa qu’elle se sentait peut-?tre un peu mieux alors qu’ils ?taient toujours en route avec l’agent Crivaro. N?anmoins elle aurait pr?f?r? qu’il lui dise de quoi il s’agissait. Il a bien dit une sc?ne de crime. C’?tait plus que ce ? quoi elle s’?tait attendue pour le programme d’?t?, encore moins d?s le deuxi?me jour. La journ?e de la veille avait d?j? ?t? assez inattendue. Elle n’?tait pas s?re de ce qu’elle en pensait. Mais elle ?tait certaine que Ryan n’aurait pas aim? cela. Elle r?alisa qu’elle n’avait pas encore dit ? Ryan qu’elle suivait Jake Crivaro. Ryan n’approuverait pas cela non plus. Ryan se m?fiait de Crivaro depuis le d?but, surtout pour la fa?on dont il avait aid? Riley ? p?n?trer l’esprit d’un tueur. Elle se souvint de ce que Ryan avait dit ? propos d’une de ces s?ances... « Tu es en train de me dire que ce type du FBI, Crivaro, a jou? ? des jeux d’esprit avec toi ? Pourquoi ? Juste pour s’amuser ? » Bien s?r, Riley savait que Crivaro ne lui avait pas fait subir tout ?a « juste pour le plaisir ». Il ?tait tr?s s?rieux ? ce sujet. Ces exp?riences avaient ?t? absolument n?cessaires. Elles avaient contribu? ? ce qu’il soit possible d’attraper le tueur. Mais qu’est-ce que je suis cens?e faire pour l’instant ? se demanda Riley. Crivaro semblait ?tre d?lib?r?ment ?nigmatique. Lorsqu’il gara la voiture le long d’une rue avec des maisons d’un c?t? et un champ de l’autre, elle vit que deux voitures de police et une fourgonnette officielle ?taient gar?es ? proximit?. Avant de quitter la voiture, Crivaro agita le doigt et lui dit... — Maintenant, souvenez-vous de ces satan?s r?gles. Ne touchez ? rien. Et ne parlez que si on vous le demande. Vous n’?tes l? que pour nous observer travailler. Riley hocha la t?te. Mais quelque chose dans la voix de Crivaro lui fit suspecter qu’il attendait d’avantage d’elle qu’une simple observation. Elle aurait aim? savoir ce que ?a pouvait bien ?tre. Riley et Crivaro sortirent de la voiture et entr?rent dans le champ. Il ?tait jonch? de nombreux d?chets, comme si une sorte de grand ?v?nement public s’?tait d?roul? ici r?cemment. D’autres personnes, dont certaines portaient des uniformes de police, se tenaient pr?s d’un bosquet d’arbres et de buissons. Une large zone autour d’eux avait ?t? boucl?e avec un ruban de police. Alors que Riley et Crivaro s’approchaient du groupe, elle s’aper?ut que les buissons dissimulaient quelque chose sur le sol. Riley haleta devant ce qu’elle vit. Les naus?es afflu?rent ? nouveau dans sa gorge. Allong? sur le sol, un clown de cirque ?tait mort. CHAPITRE SEPT Riley se sentit si ?tourdie qu’elle crut s’?vanouir. Elle r?ussit ? rester debout, mais elle s’inqui?ta de devoir aller vomir, comme elle l’avait fait ? l’appartement. ?a ne peut pas ?tre r?el, se dit-elle. ?a doit ?tre un cauchemar. Les flics et d’autres personnes se tenaient autour d’un corps qui portait une tenue de clown. Le costume ?tait rembourr? et color?, avec d’?normes pompons en guise de boutons. Une paire de chaussures surdimensionn?es compl?tait l’ensemble. Le visage d’un blanc ?clatant ?tait peint d’un ?trange sourire, un nez rouge vif, des yeux et des sourcils surdimensionn?s. Une ?norme perruque rouge encadrait le visage. Une b?che de toile ?tait dispos?e ? c?t? du corps. Il parut ?vident ? Riley que le corps devant elle ?tait celui d’une femme. Une fois ses esprits retrouv?s, elle remarqua une odeur particuli?re et d?sagr?able dans l’air. En regardant autour d’elle, elle douta que l’odeur provenait du corps, ou du moins pas en majorit?. Il y avait des ordures partout. Le soleil matinal faisait ressortir l’odeur de diverses sortes de r?sidus humains. Un homme v?tu d’une veste blanche s’agenouilla ? c?t? du corps et l’examina attentivement. Crivaro l’avait pr?sent? comme ?tant Victor Dahl, le m?decin l?giste de Washington. Crivaro secoua la t?te et dit ? Dahl… — C’est encore plus ?trange que je ne le pensais. — ?trange en effet, r?p?ta le l?giste en se relevant. Et c’est exactement comme la derni?re victime. La derni?re victime ? pensa Riley. Un autre clown avait-il ?t? tu? avant celui-ci ? — J’ai ?t? brief? il y a peu de temps, dit Crivaro en direction de Dahl et des policiers. Vous pourriez peut-?tre expliquer ? mon stagiaire de quoi il s’agit. Je ne suis peut-?tre pas tout ? fait au courant de cette affaire moi-m?me. Dahl regarda Riley et h?sita un instant. Riley se demanda si elle avait l’air aussi malade qu’elle le ressentait elle-m?me. Mais le m?decin l?giste commen?a son compte rendu. — Samedi matin, un corps a ?t? retrouv? dans l’all?e derri?re un cin?ma. La victime ?tait une jeune femme nomm?e Margo Birch, elle ?tait habill?e et maquill?e ? peu pr?s comme cette victime. Les flics ont pens? que c’?tait un meurtre bizarre, certes, mais juste un cas isol?. Puis ce cadavre est apparu hier soir. Une autre jeune femme grim?e et habill?e de cette mani?re. A cet instant, cela frappa Riley. Ce n’?tait pas un vrai clown. C’?tait une jeune femme ordinaire d?guis?e en clown. Deux femmes avaient ?t? bizarrement habill?es, maquill?es et assassin?es. Crivaro ajouta… — ? partir de l? c’est devenu une affaire pour le FBI, et on nous a appel?s. — Exactement, ajouta Dahl en regardant tout autour le champ jonch? de d?bris. Il y a eu un carnaval pendant quelques jours ici. Ils ont d?m?nag? samedi. C’est de l? que viennent tous ces d?chets, le terrain n’a pas encore ?t? nettoy?. Tard hier soir, un type du quartier est venu ici avec un d?tecteur de m?taux, ? la recherche de pi?ces de monnaie perdues pendant le carnaval. Il a trouv? le corps, qui ?tait couvert par cette b?che. Riley se retourna pour voir que Crivaro la surveillait de pr?s. S’assurait-il juste qu’elle ne fasse pas n’importe quoi ? Ou jaugeait-il ses r?actions ? Elle demanda… — Cette femme a-t-elle ?t? identifi?e ? Un des policiers lui r?pondit… — Pas encore. — Nous nous concentrons sur le signalement d’une personne disparue en particulier, ajouta Crivaro. Hier matin, une photographe nomm?e Janet Davis a ?t? port?e disparue. Elle prenait des photos au parc Lady Bird Johnson la veille au soir. Les flics se demandent si ?a ne pourrait pas ?tre elle. L’agent McCune rend visite ? son mari en ce moment m?me. Peut-?tre qu’il peut nous aider ? l’identifier. Riley entendit des bruits de moteurs s’arr?tant dans la rue. Elle regarda et vit que deux fourgonnettes de journaux t?l?vis?s s’?taient gar?es. — Merde, dit l’un des policiers. On avait r?ussi ? garder secr?te la similitude du c?t? « clown » avec l’autre affaire. Est-ce qu’on couvre la victime ? Crivaro laissa ?chapper un grognement de contrari?t? alors qu’une nouvelle ?quipe de journalistes sortait de l’une des camionnettes arm?e d’une cam?ra et d’un micro de perche. L’?quipage se pr?cipita sur le terrain. — Trop tard pour ?a, dit-il. Ils l’ont d?j? vue. Alors que d’autres v?hicules des m?dias s’approchaient, Crivaro et le l?giste mobilis?rent les policiers pour essayer de tenir les journalistes aussi ?loign?s des cordons de police que possible. Pendant ce temps, Riley regardait la victime et se demanda... Comment est-elle morte ? Il n’y avait personne ? questionner ? ce sujet pour le moment. Tout le monde ?tait occup? avec les journalistes, mitraillant bruyamment de questions. Riley se pencha soigneusement au-dessus du corps se disant... Surtout ne touche ? rien. Riley observa que les yeux et la bouche de la victime ?taient ouverts. Elle avait d?j? rencontr? la m?me expression terrifi?e. Elle se souvint bien trop pr?cis?ment ? quoi ressemblaient ses deux amies, une fois leurs gorges tranch?es quelques temps auparavant ? Lanton. Par-dessus tout, elle se souvint des quantit?s ahurissantes de sang sur le sol du dortoir lorsqu’elle avait trouv? leurs corps. Mais il n’y avait aucune trace de sang ici. Elle vit ce qui semblait ?tre de petites coupures sur le visage et le cou de la femme, visibles ? travers le maquillage blanc. A quoi bon ces coupures ? Elles n’?taient s?rement pas assez importantes pour avoir ?t? fatales. Elle remarqua ?galement que le maquillage ?tait appliqu? de fa?on grossi?re et maladroite. Elle ne l’a pas fait elle-m?me, pensa-t-elle. Non, quelqu’un d’autre l’avait fait, peut-?tre sans le consentement de la victime. Puis Riley sentit un ?trange changement dans sa conscience, quelque chose qu’elle n’avait pas ressenti depuis ces jours terribles ? Lanton. Elle eut la chair de poule en r?alisant ce que c’?tait. Elle se faisait une id?e de l’esprit du tueur. Il l’a habill?e comme ?a, pensa-t-elle. Il lui avait probablement enfil? le costume apr?s sa mort, mais elle ?tait encore consciente quand il l’avait maquill?e. ? en juger par ses yeux, morts mais grands ouverts, elle n’?tait que trop consciente de ce qui lui arrivait. Et il a aim? ?a, pensa-t-elle. Il a aim? sa terreur en la maquillant. Riley comprit de la m?me fa?on les petites coupures. Il l’a taquin?e avec un couteau. Il l’a nargu?e, la poussant ? imaginer comment il allait la tuer. Riley haleta et se releva. Elle ressentit une autre vague de naus?es et d’?tourdissements et faillit retomber, mais quelqu’un la saisit par le bras. Elle se retourna et vit que Jake Crivaro l’avait emp?ch?e de tomber. Il la fixait droit dans les yeux. Riley sut qu’il comprenait exactement ce qu’elle venait de vivre. D’une voix rauque et horrifi?e, elle lui dit... — Il l’a effray?e ? mort. Elle est morte de peur. Riley entendit Dahl laisser ?chapper une exclamation de surprise. — Qui vous a dit ?a ? dit Dahl en s’approchant de Riley. — Personne ne lui a dit, r?pondit Crivaro. Elle a raison ? Dahl haussa un peu les ?paules. — Peut-?tre. Ou quelque chose du style, en tout cas, si ?a s’est pass? comme pour l’autre victime. Le sang de Margo Birch ?tait satur? d’amph?tamine, une dose mortelle qui a provoqu? l’arr?t de son c?ur. Cette pauvre femme a d? ?tre terroris?e jusqu’? en mourir. Nous devrons faire des analyses toxicologiques sur cette nouvelle victime, mais... Sa voix s’?vanouit, puis il demanda ? Riley… — Comment le savez-vous ? Riley ne sut pas quoi dire. — C’est ce qu’elle fait, dit Crivaro. C’est pour ?a qu’elle est l?. Riley frissonna profond?ment ? ces mots. Est-ce quelque chose pour lequel je veux vraiment ?tre dou?e ? se demanda-t-elle. Elle se demanda si elle n’aurait pas d? donner cette lettre de d?mission apr?s tout. Peut-?tre qu’elle ne devrait pas ?tre l?. Peut-?tre qu’elle ne devrait pas ?tre impliqu?e l?-dedans. Elle ?tait s?re d’une chose ; Ryan serait horrifi? s’il savait o? se trouvait en ce moment m?me et ce qu’elle faisait. Crivaro demanda ? Dahl… — Ce serait difficile pour le tueur de se procurer cette amph?tamine ? — Malheureusement non, r?pondit le m?decin l?giste. C’est tr?s facile d’en acheter dans la rue. Le t?l?phone de Crivaro sonna, il regarda l’?cran. — C’est l’agent McCune. Je dois r?pondre. Crivaro s’?loigna en parlant au t?l?phone. Dahl continua ? fixer Riley comme si elle ?tait une sorte de ph?nom?ne de foire. Il a peut-?tre raison, pensa-t-elle. Pendant ce temps, elle put entendre certaines des questions pos?es par les journalistes. — Est-il vrai qu’il y a des similitudes entre le meurtre de Margo Birch et celui-ci ? — Margo Birch ?tait-elle habill?e et maquill?e de la m?me fa?on ? — Pourquoi ce tueur habille-t-il ses victimes en clowns ? — Est-ce l’?uvre d’un tueur en s?rie ? — Doit-on s’attendre ? d’autres meurtres de clown ? Riley se souvint de ce qu’un des flics avait dit... « On avait r?ussi ? garder secr?te la similitude de d?guisement avec l’autre affaire. » Apparemment, les rumeurs circulaient d?j? ? ce sujet. Et maintenant il n’y avait plus moyen de garder la v?rit? secr?te. Les policiers essayaient de rester le plus ?vasif possible en r?ponse aux questions. Mais Riley se souvint ? quel point les journalistes avaient ?t? agressifs ? Lanton. Elle ne comprenait que trop bien pourquoi Jake et les policiers n’?taient pas ravis de les voir tous arriver. La m?diatisation de l’affaire n’allait pas leur faciliter la t?che. Crivaro revint vers Riley et Dahl, rangeant son t?l?phone dans sa poche. — McCune vient juste de s’entretenir avec le mari de la femme disparue. Le pauvre ?tait mort d’inqui?tude, mais il a dit ? McCune quelque chose qui pourrait ?tre utile. Il a dit qu’elle avait un grain de beaut? derri?re l’oreille droite. Dahl s’agenouilla et regarda derri?re l’oreille de la victime. — C’est elle, dit-il. Comment s’appelle-t-elle d?j? ? — Janet Davis, dit Crivaro. Dahl secoua la t?te. — Au moins, on a identifi? la victime. Autant l’emmener d’ici. Je pr?f?rerais ?viter d’avoir ? g?rer la rigidit? cadav?rique ici. Riley observa l’?quipe de Dahl charger le corps sur une civi?re. C’?tait une op?ration maladroite. Le corps ?tait fig? comme une statue, et les membres boursoufl?s s’?chappaient dans toutes les directions, d?passant du drap blanc qui le recouvrait. A pr?sent stup?faits, les journalistes scrut?rent et fix?rent du regard le brancard qui traversait le champ au pas de course, transportant la charge grotesque en direction de la camionnette du m?decin l?giste. Alors que le corps disparaissait dans la camionnette, Riley et Crivaro repouss?rent les journalistes et retourn?rent ? leur propre v?hicule. Tandis qu’ils s’?loignaient, Riley demanda o? ils se rendraient ensuite. — Au quartier g?n?ral, dit Crivaro. McCune m’a dit que des flics ont fouill? le parc Lady Bird Johnson o? Janet Davis a disparu. Ils ont trouv? son appareil photo. Elle a d? le laisser tomber quand elle a ?t? enlev?e. L’appareil est maintenant au si?ge du FBI. Allons voir ce que les techniciens peuvent en tirer. Peut-?tre qu’on aura de la chance et que ?a nous donnera une piste. Ce mot ?branla Riley... Chance. C’?tait ?trange d’utiliser ce mot ? propos d’une chose aussi malencontreuse que le meurtre d’une femme. Mais Crivaro avait de toute ?vidence pens? ce qu’il avait dit. Elle se demandait ? quel point il avait d? s’endurcir, apr?s tant d’ann?es ? faire ce travail comme il l’avait fait. ?tait-il compl?tement immunis? ? l’horreur ? Elle fut incapable de le dire au ton de sa voix alors qu’il poursuivait... — De plus, le mari de Janet Davis a laiss? McCune inspecter les photos qu’elle avait prises au cours des derniers mois. McCune a trouv? quelques photos prises dans un magasin de costumes. Riley se sentit piqu?e d’int?r?t. — Vous voulez dire le genre de magasin qui vend des costumes de clown ? Crivaro acquies?a. — ?a a l’air prometteur, n’est-ce pas ? — Mais qu’est-ce que ?a signifie ? ajouta Riley. — Difficile ? dire, r?pondit Crivaro. A part que Janet Davis s’int?ressait suffisamment aux costumes pour vouloir les prendre en photo. Son mari s’est souvenu qu’elle en avait parl?, mais elle ne lui a pas dit o?. McCune essaie maintenant de d?terminer dans quel magasin les photos ont ?t? prises. Il m’appellera quand ce sera fait. ?a ne devrait pas lui prendre longtemps. Crivaro garda le silence un moment. Puis il jeta un coup d’?il ? Riley. — Vous tenez le coup ? demanda-t-il. — ?a va, dit Riley. — Vous ?tes s?re ? demanda Crivaro. Vous avez l’air p?le, comme si vous couviez quelque chose. C’?tait vrai, bien s?r. Le cocktail naus?es matinales et ce qu’elle venait de voir l’avaient d?finitivement boulevers?e. Mais la derni?re chose qu’elle voulait avouer ? Crivaro ?tait qu’elle ?tait enceinte. — Je vais bien, insista-t-elle. — Je suppose que vous avez ressenti quelque chose ? propos du tueur, ajouta Crivaro. Riley hocha la t?te silencieusement. — Y a-t-il autre chose que je devrais savoir, ? part la possibilit? qu’il ait effray? la victime ? mort ? — Pas grand-chose, dit Riley. Sauf qu’il est... Elle h?sita, puis trouva le mot qu’elle cherchait… — Sadique. Tandis qu’ils roulaient en silence, Riley se souvint du spectacle du corps d?bordant de la civi?re. Elle ?prouva un regain d’horreur ? l’id?e que la victime ait d? subir autant d’humiliation et d’indignit? m?me dans la mort. Elle se demanda quel genre de monstre pouvait souhaiter ?a ? qui que ce soit. Aussi proche qu’elle se soit momentan?ment sentie du tueur, elle savait qu’elle ne pourrait ne serait-ce que commencer ? comprendre le fonctionnement malade de son esprit. Et elle ?tait certaine qu’elle ne le souhaitait pas. Mais qu’est-ce qui pouvait bien l’attendre encore d’ici la fin de cette affaire ? Et qu’adviendra-t-il, apr?s tout ?a ? C’est ? ?a que ma vie va ressembler ? CHAPITRE HUIT Bien que Riley et Crivaro entraient dans l’immeuble J. Edgar Hoover, propre et climatis?, elle sentait encore la laideur de la sc?ne du crime s’accrocher ? elle. C’?tait comme si l’horreur avait p?n?tr? jusqu’aux pores de sa peau. Comment pourrait-elle un jour s’en d?barrasser, tout sp?cialement de l’odeur ? Pendant le trajet en voiture un peu avant, Crivaro avait assur? ? Riley que l’odeur qu’elle avait remarqu?e dans le champ n’?tait pas celle du corps. Comme Riley l’avait devin?, c’?tait celle des ordures laiss?es par le carnaval. Janet Davis n’?tait pas morte depuis assez longtemps pour que son cadavre ne produise une odeur pareille, et les corps des amies assassin?es de Riley lorsqu’elle les avait retrouv?s ? Lanton non plus. Riley n’avait jusqu’alors pas senti l’odeur d’un cadavre en d?composition. Crivaro avait dit une chose pendant qu’il conduisait... Vous le saurez quand vous le sentirez. Ce n’?tait pas quelque chose que Riley attendait avec impatience. A nouveau, elle se demanda... Mais qu’est-ce que je fais l? ? Crivaro et elle prirent l’ascenseur jusqu’? un ?tage occup? par des dizaines de laboratoires m?dico-l?gaux. Elle suivit Crivaro dans un couloir jusqu’? arriver devant une pi?ce avec une pancarte qui disait « CHAMBRE NOIRE ». Un jeune homme grand et aux cheveux longs se tenait debout, adoss? ? c?t? de la porte. Crivaro et Riley se pr?sent?rent au jeune homme, qui hocha la t?te et dit… — Je suis Charlie Barrett, technicien l?giste. Vous arrivez juste ? temps. Je fais une pause apr?s avoir analys? les n?gatifs de l’appareil trouv? au parc Lady Bird Johnson. J’allais juste y retourner pour en d?velopper quelques-unes. Entrez, entrez. Charlie conduisit Riley et Crivaro dans un petit couloir baign? d’une lumi?re ambr?e. Puis ils franchirent une deuxi?me porte vers une pi?ce inond?e de la m?me lumi?re bizarre. La premi?re chose qui frappa r?ellement Riley, c’?tait l’odeur ?cre et piquante des produits chimiques. Curieusement, elle ne trouva pas cette odeur d?sagr?able. Au contraire, elle lui semblait presque... Purifiante, r?alisa Riley. Pour la premi?re fois depuis qu’elle avait quitt? le champ o? ils avaient trouv? le corps, cette odeur aigre et persistante de d?chets avait disparu. M?me le sentiment d’horreur s’?tait un peu estomp?, et les naus?es de Riley avaient disparu. Ce fut une v?ritable d?livrance. Riley regarda tout autour d’elle ? travers la lumi?re tamis?e et ?trange, fascin?e par tout l’?quipement sophistiqu?. Charlie tendit une feuille de papier orn?e de rang?es d’images et l’examina dans la faible lumi?re. — Voici les preuves, dit-il. On dirait que c’?tait une sacr?e photographe. C’est dommage ce qui lui est arriv?. Tandis que Charlie ?talait des n?gatifs sur une table, Riley r?alisa qu’elle n’avait jamais mis les pieds dans une chambre noire auparavant. Elle avait toujours apport? ses propres pellicules dans des boutiques pour les faire d?velopper. Ryan et certains de ses amis avaient r?cemment achet? des appareils photo num?riques, qui n’utilisaient pas du tout de film. Le mari de Janet Davis avait dit ? McCune que sa femme avait l’habitude d’utiliser ces deux types d’appareils. Elle avait tendance ? utiliser un appareil photo num?rique pour son travail professionnel. Mais elle consid?rait le travail qu’elle faisait dans le parc comme de la photographie d’art, et elle pr?f?rait les appareils argentiques pour cela. Riley pensa que Charlie semblait aussi ?tre un artiste, un v?ritable expert dans ce qu’il faisait. Ce qui l’amena ? se demander... Est-ce un art mourant ? Est-ce qu’un jour, tout ce travail minutieux avec film, papier, instruments, thermom?tres, minuteries, pipettes et produits chimiques pourrait prendre le chemin de celui du forgeron ? Si c’?tait le cas, cela lui sembla plut?t triste. Charlie commen?a ? faire les tirages un par un en agrandissant d’abord le n?gatif sur un morceau de papier photographique, puis en trempant lentement le papier dans un bassin de liquide de d?veloppement, suivi d’autres trempages dans ce que Charlie appelait un « bain d’arr?t » et un « bain fixateur ». Puis vint un long rin?age au-dessus d’un ?vier en acier sous l’eau du robinet. Finalement, Charlie accrocha les photos ? l’aide d’agrafes sur un support rotatif. C’?tait un processus lent et silencieux. Le silence n’?tait interrompu que par les bruits de ruissellement du liquide, les bruits de pas et quelques mots prononc?s de temps en temps dans ce qui semblait ?tre des chuchotements presque r?v?rencieux. Il n’?tait pas de bon ton de parler fort ici. Riley trouva le calme et la lenteur presque sinistrement apaisants apr?s le d?sordre bruyant sur les lieux du crime, lorsque les policiers s’effor?aient de tenir les journalistes ? distance. Elle regarda avec ferveur les images se r?v?ler pendant plusieurs longues minutes, d’abord fantomatiques et indistinctes, puis finalement tr?s claires et contrast?es lorsqu’elles s’?gouttaient, suspendue ? leur support. Les photographies en noir et blanc r?v?l?rent une soir?e tranquille et paisible dans le parc. L’une d’elles montrait une passerelle de bois s’?tendant au-dessus d’un ?troit passage d’eau. Une autre semblait tout d’abord repr?senter un groupe de mouettes qui s’envolaient, mais lorsque l’image devint plus nette, Riley se rendit compte que les oiseaux faisaient partie d’une grande statue. Une autre photo montrait un ob?lisque de pierre taill?e grossi?rement avec le monument de Washington qui dominait au loin ? l’arri?re-plan. D’autres images montraient des sentiers r?serv?s aux v?los et aux randonneurs qui traversaient des zones bois?es. Les photos avaient clairement ?t? prises ? l’approche du coucher du soleil, cr?ant de douces ombres grises, des halos brillants et des silhouettes bien nettes. Riley pouvait voir que Charlie avait eu raison de dire de Janet Davis qu’elle avait ?t? « une sacr?e photographe ». Riley per?ut ?galement que Janet connaissait bien le parc et avait choisi ses points de vue longtemps ? l’avance, ainsi que l’heure de la journ?e, lorsque les visiteurs se faisaient rares Riley n’avait vu personne, sur aucune des photos. C’?tait comme si Janet avait eu le parc pour elle toute seule. Enfin, quelques photos d’une marina, de ses quais, de ses bateaux et de l’eau assez chatoyante quand le soleil s’?tait enfin couch?. La douce s?r?nit? de la sc?ne ?tait vraiment tangible. Riley pouvait presque entendre le doux clapotis de l’eau et les cris des oiseaux, presque sentir la caresse de l’air frais sur sa joue. Puis vint enfin une image beaucoup plus frappante. C’?tait ?galement une photo de la marina ; ou du moins Riley pensa qu’elle pouvait distinguer les formes des bateaux et des quais. Mais tout ?tait flou, chaotique et confus. Riley r?alisa ce qui avait d? se passer au moment m?me o? elle avait pris cette photo... L’appareil lui a ?chapp? des mains. Un haut le c?ur submergea Riley. Elle savait que l’image avait captur? l’instant m?me o? le monde de Janet Davis avait bascul? ? tout jamais. En une fraction de seconde, la tranquillit? et la beaut? s’?taient transform?es en laideur et en terreur. CHAPITRE NEUF Alors que Riley fixait l’image floue, elle pensa… Qu’est-il arriv? ensuite ? Apr?s que l’appareil photo lui ait ?t? arrach? des mains, qu’?tait-il arriv? ? cette femme ? Qu’a-t-elle d? endurer ? Avait-elle r?sist? ? son agresseur jusqu’? ce qu’il la maitrise et la ligote ? Est-elle rest?e consciente tout au long de son enl?vement ? Ou avait-elle ?t? assomm?e juste ? ce moment, quand la photo avait ?t? prise ? S’?tait-elle ensuite r?veill?e pour assister ? l’horreur de ses derniers instants ? ?a n’a pas peut-?tre aucune importance, pensa Riley. Elle se souvint de ce que le m?decin l?giste avait dit au sujet de la probabilit? que Janet soit morte d’une overdose d’amph?tamines. Si c’?tait vrai, elle ?tait litt?ralement morte de peur. Et ? pr?sent, Riley regardait le moment fig? o? cette terreur funeste avait vraiment commenc?. Elle fr?mit profond?ment ? cette pens?e. Crivaro montra la photo et dit ? Charlie… — Agrandissez tout. Pas seulement celle-ci, toutes les photos, chaque centim?tre carr?. Charlie se gratta la t?te et demanda… — Et on recherche quoi au juste ? — Des gens, dit Crivaro. Tous les gens que vous pouvez trouver. Janet Davis semblait penser qu’elle ?tait seule, mais elle avait tort. Quelqu’un l’attendait. Peut-?tre qu’elle l’a photographi? sans s’en rendre compte. Si vous trouvez quelqu’un, faites un agrandissement aussi net que possible. Bien qu’elle ne l’ait pas dit ? voix haute, Riley ?tait sceptique. Charlie va-t-il trouver quelqu’un ? Elle avait le sentiment que le tueur ?tait beaucoup trop prudent pour se laisser photographier accidentellement. Elle doutait que m?me une fouille microscopique des photos puisse r?v?ler la moindre trace de lui. ? cet instant, le t?l?phone de Crivaro bourdonna dans sa poche. Il dit… — ?a doit ?tre McCune. Riley et Crivaro quitt?rent la chambre noire et Crivaro se retira pour prendre l’appel. Il semblait excit? par ce que McCune lui disait. Quand il termina sa conversation, il dit ? Riley... — McCune a localis? le magasin de costumes o? Janet Davis a pris des photos. Il est en train de s’y rendre et nous demande de le rejoindra l?-bas. Allons-y. * Quand Crivaro se gara devant le magasin appel? « Costume Romp », l’agent McCune ?tait d?j? l? ? attendre dans sa voiture. Il sortit et rejoignit Riley et Crivaro alors qu’ils approchaient du magasin. Pour Riley, la devanture du magasin faisait penser ? premi?re vue ? une boutique un peu modeste. Les vitrines avant ?taient remplies de costumes, les incontournables vampires et autres momies, mais ?galement des costumes d’?poques fantaisistes. Il y avait aussi un costume de l’Oncle Sam pour le 4 juillet prochain. Lorsqu’elle emboita le pas ? Crivaro et McCune pour rentrer, Riley fut surprise par l’immensit? de l’int?rieur tout en longueur et en brique, rempli de pr?sentoirs charg?s de ce qui semblait ?tre plusieurs centaines de costumes, masques et perruques. La vue de tant de fantaisie coupa le souffle de Riley. Les costumes repr?sentaient des pirates, des monstres, des soldats, des princes et des princesses, des animaux sauvages et domestiques, des extraterrestres et tout autre personnage qu’elle pouvait imaginer. Riley n’en croyait pas ses yeux. Apr?s tout, Halloween n’arrive qu’une fois par an. Y avait-il vraiment un march? toute l’ann?e pour tous ces costumes ? Si oui, qu’est-ce que les gens pouvaient bien faire de tous ces costumes ? Beaucoup de f?tes costum?es, je suppose. Il lui vint ? l’esprit qu’elle ne devrait pas s’en ?tonner, compte tenu des horreurs qu’elle commen?ait ? d?couvrir. Dans un monde o? de telles choses horribles se produisaient, il n’y avait rien d’?tonnant ? ce que les gens veuillent s’?vader dans des mondes f?eriques. Il n’?tait pas non plus surprenant qu’une photographe talentueuse comme Janet Davis aimait prendre des photos ici, au milieu d’un si riche ?ventail d’images. Nul doute qu’elle utilisait de v?ritables pellicules ici, pas un appareil photo num?rique. Les masques et les costumes de monstre rappel?rent ? Riley une ?mission de t?l?vision qu’elle avait appr?ci?e au cours des quelques derni?res ann?es ; l’histoire d’une adolescente qui combattait et ?liminait vampires et toutes sortes de d?mons. Derni?rement, cependant, Riley avait trouv? ce spectacle moins attrayant. Apr?s avoir d?couvert ses propres capacit?s ? p?n?trer l’esprit d’un tueur, la saga d’une fille dot?e de superpouvoirs et des super-devoirs qui allaient avec semblait maintenant un peu trop pr?s de sa r?alit? pour ?tre divertissante. Riley, Crivaro et McCune regard?rent partout autour sans voir personne. McCune appela… — Bonjour, il y a quelqu’un ? Un homme sortit de derri?re l’un des portants ? costumes. — Comment puis-je vous aider ? demanda-t-il. L’homme ?tait dot? d’une silhouette saisissante. Il ?tait grand et extr?mement mince, portait un T-shirt ? manches longues imprim? pour ressembler ? un smoking. Il portait aussi les fameuses lunettes « Groucho », celle avec un ?norme nez blanc, des lunettes ? monture noire, des sourcils touffus et une moustache. ?videmment quelque peu d?concert?s, Crivaro et McCune sortirent leurs insignes et expliqu?rent ? l’homme qui ils ?taient, eux et Riley. Ne semblant d’aucune fa?on surpris d’une visite du FBI, l’homme se pr?senta comme ?tant Danny Casal, le propri?taire de la boutique. — Appelez-moi Danny, leur dit-il. Riley s’attendait ? le voir enlever ses lunettes. Mais en y regardant de plus pr?s, elle r?alisa… Ce sont des lunettes de vue. Elles avaient des verres remarquablement ?pais. Danny Casal portait apparemment ces lunettes tout le temps, et serait certainement totalement myope sans elles. McCune ouvrit une pochette. — Nous avons les photos de deux femmes, dit-il. Nous aimerions savoir si vous aviez d?j? vu l’une d’entre elle. Les sourcils, le faux nez et la moustache rebondirent de haut en bas alors qu’il hocha la t?te. Riley fut frapp?e par le fait qu’un homme ? l’air si s?rieux puisse porter un accoutrement de la sorte. McCune sortit une photo et la brandit ? la vue du propri?taire du magasin. Danny regarda la photo ? travers ses lunettes. — Ce n’est pas une cliente r?guli?re, je ne peux pas garantir qu’elle ne soit jamais venue, mais je ne la reconnais pas. — Vous en ?tes s?r ? demanda McCune. — Pas mal s?r, oui. — Est-ce que le nom de Margo Birch vous dit quelque chose ? — Euh, peut-?tre quelque chose aux infos. Je n’en suis pas certain. McCune sortit une nouvelle photo de sa pochette. — Et cette femme ? Nous avons des raisons de penser qu’elle est d?j? venue dans votre boutique prendre des photos. Riley, aussi, regarda la photo attentivement. ?a devait ?tre Janet Davis. C’?tait la premi?re fois qu’elle voyait son visage vivant, non peint, souriant, heureux et inconscient du sort terrible qui l’attendait. — Ah oui, fit Casal. Elle ?tait encore ici il n’y a pas si longtemps que ?a. Janet quelque chose. — Davis, ajouta Crivaro. — C’est ?a, r?pondit Casal d’un signe de t?te. Une gentille dame. Un bel appareil photo aussi, je suis moi-m?me un passionn? de photographie. Elle m’a propos? de payer pour prendre des photos ici, mais je n’ai pas accept? son argent. J’?tais flatt? qu’elle trouve mon magasin digne de son int?r?t. Casal inclina la t?te et regarda en direction de ses visiteurs. — Mais j’imagine que si vous ?tes l? ce n’est pas forc?ment une bonne nouvelle pour elle, dit-il. Est-ce qu’elle a des ennuis ? — J’ai peur qu’elle ait ?t? assassin?e, dit Crivaro. Ces deux femmes l’ont ?t?. — Vraiment ? dit Casal. Quand ?a ? — Le cadavre de Margo Birch a ?t? retrouv? il y a cinq jours. Janet Davis a ?t? assassin?e avant-hier soir. — Oh… dit Casal. Je suis navr? de l’apprendre. Riley ne remarqua presque aucun changement dans le ton de sa voix ou dans l’expression de son visage. McCune changea de tactique. Il demanda… — Vous avez des costumes de clown ici ? — Bien s?r, dit Casal. Pourquoi cette question ? McCune sortit brusquement une autre photo de son dossier. Riley faillit s’?trangler quand elle la vit. Elle montrait une autre femme morte habill?e en costume de clown. Elle ?tait flanqu?e sur du b?ton ? c?t? d’une benne ? ordures. Le costume ?tait semblable ? celui que Janet Davis, la victime trouv?e dans le parc ce matin, portait. Un habit bouffant orn? de pompons. Seuls les couleurs et les motifs ?taient quelque peu diff?rents, ainsi que le maquillage. Margo Birch, r?alisa Riley. Comme ils l’ont trouv?e. — Vendez-vous des costumes comme celui-ci ? demanda McCune ? Casal. Riley remarqua que Crivaro grima?ait en direction de McCune. McCune testait ?videmment la r?action de Casal ? la photo, mais Crivaro ne semblait pas approuver la brutalit? de son approche. Mais tout comme McCune, Riley ?tait curieuse de savoir comment l’homme allait r?agir. Casal se tourna vers Riley. Elle fut tout bonnement incapable de lire son expression. En plus des sourcils touffus et de la moustache, elle pouvait maintenant voir ? quel point les verres ?taient ?pais. Bien qu’?tant s?rement en train de la regarder dans les yeux, rien ne le laissait transpara?tre. D?form?s ? travers les lentilles, ses yeux semblaient l?g?rement dirig?s ailleurs. C’est comme s’il portait un masque, pensa Riley. — C’est mademoiselle Davis ? demanda Casal ? Riley. Riley secoua la t?te. — Non. Mais le corps de Janet Davis a ?t? retrouv? dans les m?mes conditions ce matin. Sans aucun changement dans le ton de sa voix, Casal dit ? McCune… — Pour r?pondre ? votre question, oui on vend ce genre de costume. Il entraina ses visiteurs jusqu’? un long pr?sentoir rempli de costumes de clown. Riley fut surprise de voir ? quel point ils ?taient vari?s. Alors que Casal parcourait des vestes d?chir?es et des pantalons amples et rapi?c?s, il dit… — Comme vous pouvez le voir, il y a plusieurs types de clowns diff?rents. Par exemple, il y a le vagabond, souvent personnifi? comme un mendiant ou un clochard, avec un chapeau et des chaussures us?s, un maquillage de peau br?l?e par le soleil, un regard triste et une barbe peinte. L’?quivalent f?minin est souvent la femme au caddie. Il passa ? un groupe de costumes plus h?t?roclites. — ?galement dans le registre du vagabond, on retrouve l’Auguste, un style europ?en traditionnel, plus un escroc qu’un vagabond, un sous-fifre et un larbin. Il porte un nez rouge et des v?tements mal assortis et alterne entre maladresse absolue et ruse agile. Puis, il se fraya un chemin ? travers des costumes qui semblaient pour la plupart blancs, dont certains ?taient ?toil?s et orn?s de fioritures color?es. — Et voici le traditionnel clown blanc europ?en, « Pierrot », compos?, confiant, gracieux, intelligent, toujours en contr?le. Son maquillage est ce qu’il y a de plus simple ; compl?tement blanc, avec des traits r?guliers peints en rouge ou en noir, comme un mime, et souvent coiff? d’un chapeau conique. C’est une figure d’autorit?, souvent le patron d’Auguste, et pas un patron tr?s gentil. Rien d’?tonnant, cependant, puisque beaucoup des blagues d’Auguste sont ? ses d?pens. Il parcouru des dizaines de costumes tous plus diff?rents les uns que les autres, en disant... — Et l? nous avons tous les diff?rents clowns « personnages », inspir?s des mod?les de la vie de tous les jours ; policiers, femmes de chambre, majordomes, m?decins, pompiers, ce genre de choses. Mais voil? celui qui vous int?resse… Êîíåö îçíàêîìèòåëüíîãî ôðàãìåíòà. Òåêñò ïðåäîñòàâëåí ÎÎÎ «ËèòÐåñ». Ïðî÷èòàéòå ýòó êíèãó öåëèêîì, êóïèâ ïîëíóþ ëåãàëüíóþ âåðñèþ (https://www.litres.ru/pages/biblio_book/?art=43692359&lfrom=688855901) íà ËèòÐåñ. Áåçîïàñíî îïëàòèòü êíèãó ìîæíî áàíêîâñêîé êàðòîé Visa, MasterCard, Maestro, ñî ñ÷åòà ìîáèëüíîãî òåëåôîíà, ñ ïëàòåæíîãî òåðìèíàëà, â ñàëîíå ÌÒÑ èëè Ñâÿçíîé, ÷åðåç PayPal, WebMoney, ßíäåêñ.Äåíüãè, QIWI Êîøåëåê, áîíóñíûìè êàðòàìè èëè äðóãèì óäîáíûì Âàì ñïîñîáîì.
Íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë Ëó÷øåå ìåñòî äëÿ ðàçìåùåíèÿ ñâîèõ ïðîèçâåäåíèé ìîëîäûìè àâòîðàìè, ïîýòàìè; äëÿ ðåàëèçàöèè ñâîèõ òâîð÷åñêèõ èäåé è äëÿ òîãî, ÷òîáû âàøè ïðîèçâåäåíèÿ ñòàëè ïîïóëÿðíûìè è ÷èòàåìûìè. Åñëè âû, íåèçâåñòíûé ñîâðåìåííûé ïîýò èëè çàèíòåðåñîâàííûé ÷èòàòåëü - Âàñ æä¸ò íàø ëèòåðàòóðíûé æóðíàë.